Romantisme - Année 1997 - Volume 27 - Numéro 95 - Pages 17-28Soit une théorie, le naturalisme, et un récit fictif, Thérèse Raquin, mis en regard l'un de l'autre : quels rapports, inscrits dans la narration et les essais critiques de Zola, la vérité et le mensonge entretiennent-ils avec le sexe (identité ou désir) et la mort. A travers le personnage de Thérèse, ce roman associe le mensonge à la féminité, conformément au point de vue de l'auteur. En revanche, aux antipodes de ce que Zola appelle « la virilité du vrai », la vérité dans le récit a partie liée avec l'impuissance, la paralysie et finalement la mort. De même que la vie mène à la mort, dans Thérèse Raquin l'intolérable vérité est une impasse stérile où mène le mensonge. Dans ces conditions, le narrateur omniscient, censé personnifier « l'écran réaliste », n'est lui-même qu'une ironique voix d'outre-tombe. Considering a textual dialogue between Zolas 's naturalist essays and Thérèse Raquin 's fictional narrative, what relations emerge between truth and falsity, sex (as identity or desire) and death ? In accordance with Zola's own views on lies, falsehood in the novel is connected with feminity through the protagonist Thérèse. But, contrary to what he calls the « virility of truth », truth in the narrative is articulated with impotence, paralysis, and ultimately, death itself. Just like life leads to death, the unbearable truth in Thérèse Raquin resembles a stérile dead-end where lies lead. This being so, the omniscient narrator, who is supposed to personnify « the realist screen », is in fact none other than an ironie voice from beyond the grave. 12 pages Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.