Transfert technologique, coopération régionale et FMN - article ; n°65 ; vol.17, pg 99-114
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Description

Tiers-Monde - Année 1976 - Volume 17 - Numéro 65 - Pages 99-114
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1976
Nombre de lectures 37
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Dimitri Germidis
Transfert technologique, coopération régionale et FMN
In: Tiers-Monde. 1976, tome 17 n°65. pp. 99-114.
Citer ce document / Cite this document :
Germidis Dimitri. Transfert technologique, coopération régionale et FMN. In: Tiers-Monde. 1976, tome 17 n°65. pp. 99-114.
doi : 10.3406/tiers.1976.2614
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/tiers_0040-7356_1976_num_17_65_2614TRANSFERT TECHNOLOGIQUE
COOPÉRATION RÉGIONALE
ET FIRMES MULTINATIONALES
par Dimitri Germidis*
Au cours des dernières années, le rôle stratégique de la variable tech
nologique dans le processus du développement des pays du Tiers Monde
a été démontré d'une façon déterminante.
Pour ces pays, qui dit « technologie » entend avant tout importation
de technologie ou, en termes plus courants, « transfert technologique ».
A long terme, la technologie transférée en elle-même ne présente
de valeur pour les pays receveurs que s'ils sont capables d'intégrer les
éléments épars en un ensemble national coordonné par une politique
de la science et de la technologie et s'ils disposent d'une capacité indust
rielle permettant sa mise en œuvre.
Etant donné que la Firme multinationale (fmn) se présente comme
le canal privilégié du transfert technologique dans les pays en voie de
développement, une lourde responsabilité lui incombe à ce titre en ce
qui concerne l'assimilation et l'adaptation de la technologie transférée
dans les pays d'accueil, et par là, la valorisation du potentiel scientifique,
technique et industriel de ces pays.
Les critiques adressées aux fmn (i) pour le peu d'efforts qu'elles
déploient pour adapter leur technologie (et non pas leurs produits)
aux conditions des pays d'accueil, pour procéder à une véritable décen-
* OCDE, Professeur à I'iedes. Les opinions exprimées ici n'engagent que l'auteur,
(i) D. Germidis, Le transfert international des technologies : Les fmn face aux pays
d'accueil en voie de développement, revue Options méditerranéennes, n° 27, Paris, 1975.
Revue Tiers-Monde, t. XVII, n° 65, janvier-mars 76 99 DIMITRI GERMIDIS
tralisation de la r-d et, en plus, pour respecter les priorités du déve
loppement national des pays d'accueil ne font que mettre en cause les
finalités de leurs stratégies world wide, en d'autres termes leur optique
mondiale.
Du côté des pays en voie de développement, on peut faire un double
constat : la politique suivie jusqu'à maintenant en matière de transfert
technologique et de politique de science et technologie était individual
iste et parfois même isolationniste, aidant en cela les pratiques actuelles
du transfert technologique; en effet, il n'y a que très peu de concertation
efficace (mises à part les différentes tentatives d'élaboration des « codes de
conduite » dont l'application universelle est loin d'être acquise) et encore
moins de véritable coopération horizontale entre eux.
D'ailleurs, la plupart des tentatives d'intégration régionale n'ont que
très peu atteint leurs objectifs et une grande partie d'entre elles ont
lamentablement échoué. Une des raisons essentielles de ces échecs est le
fait que la technologie a été presque toujours considérée soit comme une
variable exogène à l'intégration, soit — ce qui est pire — une
donnée contraignante sur laquelle on ne peut pas agir; dans les deux cas,
on se contentait de mesurer la rentabilité ex post, sous forme résiduelle,
induite du processus d'industrialisation.
Mais, qu'est-ce qui se passerait si l'on renversait cette conception
traditionnelle ?
Supposons que la technologie occupe une position stratégique dans le processus
ďintégration régionale et devienne ainsi le moteur de celle-ci : coordination des
politiques de science et technologie, coopération régionale en matière
de r-d, d'échange et d'adaptation technologiques, contrôle du transfert
technologique qui devrait s'élever au-dessus des réflexes chauvins, voire
parfois xénophobes, etc. La perspective serait alors la création d'une
certaine autonomie technologique régionale dans le cadre des complémentarités
globales.
Les fmn ne seraient-elles pas alors — sinon désireuses — du moins
contraintes ou tentées de s'orienter vers une régionalisation de leurs
stratégies dont la délimitation régionale serait définie par les pays en
voie de développement concernés, en poussant en même temps au
maximum l'intégration dans leurs activités du potentiel scientifique,
technique et industriel de la région ? N'est-ce pas là la seule chance de
ioo COOPÉRATION RÉGIONALE ET FMN
faire coïncider délibérément les objectifs de développement d'une région
(et à travers celle-ci des pays la constituant) avec ceux des fmn qui devien
draient ainsi, dans une perspective évolutive, des agents actifs de déve
loppement ?
Mais avant de tenter d'ouvrir des voies de réponse à toutes ces
questions, nous sommes obligés de commencer par une série de consta
tations concernant les conséquences des pratiques actuelles de transfert
technologique sur l'intégration régionale des pays en voie de
développement.
i / Les modalités actuelles du transfert technologique :
facteurs de déstructuration
et d? isolement des pays en voie de développement ?
Notre but n'est pas de procéder ici à un recensement exaustif
des modalités du transfert technologique (i); notons seulement au
passage, pour les besoins de notre analyse, que celui-ci s'effectue essen
tiellement à travcxo . a / l'investissement direct, national et international
ainsi que l'importation de biens d'équipement auxquels la technologie
se trouve incorporée; b / les déplacements d'individus entre les pays,
l'emploi d'experts étrangers, les accords de consultation ainsi que les
échanges d'information et de personnel dans le cadre de programmes
internationaux de coopération technique, enfin с / les contrats de licence
sur les brevets et le savoir-faire.
Le premier aspect négatif du transfert technologique dans les pays
en voie de développement est son coût excessif pour les pays receveurs.
L'existence de ces coûts a été largement dénoncée aussi bien par les
chercheurs isolés que par les institutions de recherches et organisations
internationales (2), tandis qu'à partir d'une controverse sur le bien-fondé
(1) Pour une analyse critique de ces modalités, voir parmi d'autres : Antonio Marques
dos Santos, Les mécanismes actuels du transfert de technologie, à paraître dans Actuel
développement ; Pierre Gonod, Clés pour le de Institut de Développement
économique, bird, Washington, août 1974.
(2) Les industries pharmaceutiques continuent à être dans les premiers rangs des vendeurs
de technologie les plus chers faisant notamment recours à la pratique des surfacturations;
dans un récent rapport de I'ocde sur le Transfert technologique pour les produits pharmaceut
iques, préparé par A. C. Cilingiroglou, 1975, série « documents », il a été constaté (sur la
IOI DIMITRI GERMIDIS
de ces accusations (du moins l'étendue de celles-ci), la discussion reste
ouverte pour la détermination (est-elle possible ?) d'un « juste prix » (i)
pour le transfert technologique.
Donc, la première conséquence néfaste pour les pays en voie de
développement découlant directement des pratiques actuelles du transfert
technologique est la lourde charge financière — en devises — qu'ils
subissent et qui représente une hypothèque sur les options de l'avenir
du fait de l'alourdissement excessif de leur service de dettes ; d'ailleurs,
une recherche du coût d'opportunité de ces opérations peut nous fournir
certains éléments d'un premier constat de déstructuration des économies
des pays acquéreurs de technologie.
Malgré le bruit et la publicité autour du concept de la « techno
logie intermédiaire », son application n'a pas encore dépassé le cadre
de quelques expériences isolées.
La technologie transférée reste la plupart du temps celle qui a été
conçue pour les pays développés, et cela en dehors de toute considération
sur son état (par exemple, neuve ou d'occasio

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