Un moine indien au Wou-t ai chan — relation d un pèlerinage - article ; n°1 ; vol.3, pg 27-40
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Un moine indien au Wou-t'ai chan — relation d'un pèlerinage - article ; n°1 ; vol.3, pg 27-40

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Description

Cahiers d'Extrême-Asie - Année 1987 - Volume 3 - Numéro 1 - Pages 27-40
The Tun-huang ms Pelliot 3931, dating from the end of the ninth or the early tenth century, tells the story of an Indian monk's pilgrimage to Wu-t'ai shan. Analysed in comparison with other manuscripts and inscriptions, it appears that its themes and stereotypes are similar to those known from other sources, especially hagiographies and tsan hymns. However, not all questions raised by this text can be clarified.
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1987
Nombre de lectures 36
Langue Français
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Extrait

Richard Schneider
Un moine indien au Wou-t'ai chan — relation d'un pèlerinage
In: Cahiers d'Extrême-Asie, Vol. 3, 1987. pp. 27-40.
Abstract
The Tun-huang ms Pelliot 3931, dating from the end of the ninth or the early tenth century, tells the story of an Indian monk's
pilgrimage to Wu-t'ai shan. Analysed in comparison with other manuscripts and inscriptions, it appears that its themes and
stereotypes are similar to those known from other sources, especially hagiographies and tsan hymns. However, not all questions
raised by this text can be clarified.
Citer ce document / Cite this document :
Schneider Richard. Un moine indien au Wou-t'ai chan — relation d'un pèlerinage. In: Cahiers d'Extrême-Asie, Vol. 3, 1987. pp.
27-40.
doi : 10.3406/asie.1987.891
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/asie_0766-1177_1987_num_3_1_891MOINE INDIEN AU WOU-T'AI CHAN UN
— Relation d'un pèlerinage —
Richard Schneider
The Tun-huang ms Pelliot 3931, dating
from the end of the ninth or the early tenth
century, tells the story of an Indian monk's
pilgrimage to Wu-t'ai shan. Analysed in
comparison with other manuscripts and in
scriptions, it appears that its themes and
stereotypes are similar to those known from
other sources, especially hagiographies and
tsan hymns. However, not all questions
raised by this text can be clarified.
L'importance du rôle joué par le Wou-t'ai chan 2lHI|1| - les monts aux Cinq
Terrasses - dans la dévotion populaire bouddhique est bien connue ; aussi nous
bornerons- nous à ne rappeler ici que quelques faits essentiels le concernant.1
Le site des Cinq Terrasses est situé dans le nord du Chansi et a donné son nom
à la préfecture de Wou-t'ai. C'est, comme son nom le laisse deviner, une chaîne
de montagnes, composée de cinq "pics", qui sont en fait des sommets aplatis,
culminant à 3040 m. Les sources et cours d'eau y abondent, sans que la terre
soit boueuse, fait noté par tous les voyageurs. A l'origine, le site du Wou-t'ai
1) De nombreux articles et ouvrages traitent du Wou-t'ai chan, tant en chinois, japonais, qu'en
langues occidentales, et il n'est pas possible de les citer tous ici. Les sources historiques fondament
ales sont le Kou Ts'ing-leang tchouan 'É'îraïafiï {Annales anciennes du Ts'ing-leang [chan]), en 3 k.,
compilé par le moine Houei-siang WM, qui visita le Wou-t'ai chan en 667, (ouvrage abrégé en
if7ZTdans notre article), édité in Taishô daizàkyù (T. dans cet article), 2098, vol. 51, pp. 1092c-
llOOr; le Kouang Ts'ing-leang tchouan lïc^SïfÇ (Annales du Ts'ing leang [tchouari], édition augmentée),
publié en 1060 par le moine Yen-yi 5£— (Kouang TLT dans cet article), édité in T. 2099, vol. 51,
pp. 1101a-1127a; Siu Ts'ing-leang tchouan fS (suite), par Tchang Chang-ying 3Sïêi3l, éd. T. 2100,
vol. 51, pp. 11 27c- 1135a.
Autre source de première importance: le journal de voyage du moine japonais Ennin Ht,
auquel nous ferons plusieurs fois référence: Nittô guhô junrei gyôki AS^eMilfTliH; nous nous
Ennin' s Diary, The Record of référerons ici à la traduction anglaise qu'en a faite E.O. Reischauer,
a Pilgrimage to China, New York, 1955 (ED dans cet article).
On pourra également consulter l'ouvrage d'Ono Katsutoshi '^WW^E- et Hibino Takeo 0 ifcSPît
^: Godaisan 2£HHl, Tokyo, 1942, qui donne une bibliographie fournie.
Cf. également P. Demiéville, Le Concile de Lhasa, Paris, 1952, p. 188, note 1 et pp. 376-377;
Hibino Takeo, "Tonkô no Godaisan ni tsuite gfeMOSJEUJiCo^-C", Bukkyô bijutsu $>$.WM, 34
(1958), p. 75 sq; E. Lamotte, "Manjusrï', T'oung-pao, XLVIII (1961), pp. 1-98; R. Birnbaum,
"Studies on the Mysteries of Manjusrï, A Group of East Asian Mandala and Their Traditional
Symbolism", Society for the Study of Chinese Religions Monograph Series, s.L, 1983.
Cahiers d' Extrême- Asie 3 (1987) : 27-39 28 Richard Schneider
chan était lié au taoïsme, et portait le nom de Tseu-fou chan ^fff pLj, "les monts
du palais de pourpre",2 nom qui continua, semble- t-il, à être en usage même
lorsque tout lien avec le taoïsme eut disparu.3 Cependant ce n'est guère qu'à
partir du Ve siècle qu'il devint un objet de dévotion bouddhique, bien que les
sources traditionnelles prétendent la faire remonter beaucoup plus haut. En
effet les sources d'origine indienne4 l'identifient avec les légendaires "Monts
frais" (Ts'ing leang chan ?r£jCU4 en chinois), mentionnés dans le Houa-yen king
W^M%& (Avatamsaka sùtra) et censés être situés au nord-est du Jambudvïpa.5
Le Wen chou che li pao-tsang t'o lo ni king '^MMM^MWMJ^M. (T. 1185) parle
Pics" aussi d'une montagne appelée les "Cinq {Woufong SU?) au centre delà
Chine, ou réside Manjusrï qui y délivre des sermons.
Le culte de Manjusrï, inséparable du Wou-t'ai chan, se développa sous les
Wei septentrionaux (424-535). Manjusrï est considéré comme un des grands
bodhisattva, souvent représenté à la droite du buddha Sâkyamuni ; chevauchant
un lion, il forme couple avec Samantabhadra chevauchant un éléphant, ce
dernier étant cependant moins fréquemment mis en relation avec le Wou-t'ai
chan.
La fréquence des références à Manjusrï, cependant, augmente notablement
sous les T'ang, phénomène correspondant sans doute à la diffusion du Houa
yen king; en outre, le moine indien Amoghavajra (705-774) contribua de son
côté à la diffusion du culte de Manjusrï qui, par la suite, avec l'apparition des
premières xylographies le représentant (cf. Stein painting 236, 237 et P. 4514.2),
se répandit plus largement dans les couches plus populaires.6
La présence de Manjusrï au Wou-t'ai chan est tellement perceptible aux
fidèles bouddhistes que le voyageur japonais Ennin écrivait dans son journal,
alors qu'il arrivait dans le site, que "... tout ce qui se présente à la vue fait
penser à une manifestation de Manjusrï. Cette terre sainte inspire spontané
ment le respect."7
Il n'est donc pas étonnant que l'écho des manifestations surnaturelles liées
au Wou-t'ai chan se soit fait entendre jusqu'à Touen-houang et même jusqu'au
Tibet.
2) Cf. KTLT, préface siu Jf, éd. T., p. 1092c; également id., p. 1093al3.
Sur l'origine taoïste, l'explication suivante est fournie in KTLT: la 3e année yong-kia (309) des
Tsin, une centaine de familles se réfugièrent au Wou-t'ai chan et s'y établirent, fuyant les troubles.
Lorsque des gens de passage cherchaient à les rencontrer, ils ne parvenaient pas à les trouver, ce
qui leur fit croire que des immortels habitaient ces lieux. La préface cite en outre un ouvrage qui
nous est inconnu, le Livre des (Sien king fillfS) : "Le Mont aux Cinq Terrasses est appelé
le Palais pourpre, il s'en dégage souvent des vapeurs pourpres. Des immortels y habitent". La
couleur pourpre est symbole de bon augure.
3) Un moine bouddhiste, dans une requête (manuscrit P. 3160 R°), appelle encore le Wou-t'ai
chan "Tseu-fou chan" au Xe siècle, alors que cette dénomination semblait abandonnée; peut-
être dans le désir de rendre son style plus littéraire?
4) Sur les sources indiennes, cf. E. Lamotte, op. cit., pp. 3-48.
5) Le Jambudvïpa WfnlSîW, l'un des Quatres Continents (Catur-dvïpa |ZS$H), situé au sud du
Mont Sumeru.
6) Cf. E. Lamotte, op. cit., p. 54.
7) ED, p. 225. Un moine indien au Wou-t'ai chan 29
Parmi les manuscrits de Touen-houang, on rencontre un certain nombre de
mentions du Wou-t'ai chan, essentiellement dans les types de textes suivants :
Hymnes tsan ffl, fragments de journaux de voyage, copies ou brouillons de
documents administratifs.8
On dispose également de matériaux autres, provenant de Touen-houang,
sous forme de cartes géographiques. Rappelons simplement celle, bien connue,
du Wou-t'ai chan et de ses environs immédiats, figurant sur le mur du fond de
la grotte 6 1 ; elle comporte des cartouches inscrits nommant les principaux
lieux de dévotion; y figurent aussi de nombreux détails d'un grand intérêt:
personnages religieux et laïcs, voyageurs d'une part, auberges, monastères, portes
et autres édifices, d'autre part.9
Il convient de signaler une autre carte, moins connue, sous la forme d'une
peinture mobile, rapportée par P. Pelliot, conservée au Musée Guimet sous la
cote EO 3588 (pi. 1), et d'une facture qui ne rappelle

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