Sirâdj al-akhbâr : L opinion afghane et la Russie - article ; n°4 ; vol.12, pg 467-479
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Description

Cahiers du monde russe et soviétique - Année 1971 - Volume 12 - Numéro 4 - Pages 467-479
13 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1971
Nombre de lectures 23
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

May Schinasi
Sirâdj al-akhbâr : L'opinion afghane et la Russie
In: Cahiers du monde russe et soviétique. Vol. 12 N°4. pp. 467-479.
Citer ce document / Cite this document :
Schinasi May. Sirâdj al-akhbâr : L'opinion afghane et la Russie. In: Cahiers du monde russe et soviétique. Vol. 12 N°4. pp. 467-
479.
doi : 10.3406/cmr.1971.1860
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/cmr_0008-0160_1971_num_12_4_1860CHRONIQUE
MAY SCHINASI
SIRADJ AL-AKHBAR
L'OPINION AFGHANE ET LA RUSSIE
est L'unique tout entier périodique l'œuvre d'un de l'époque homme, dite Mahmûd sirâdjîya1, Tarzî8. Sirâdj C'est al-akhbâr%, aussi le
premier grand journal paru en Afghanistan4 dont la lecture ne reflète
pas tant l'histoire du pays et de ses hommes ou les opinions et por
traits de l'émir Habib Allah et de son entourage, que l'effort immense
d'un homme éclairé, ayant la position difficile d'un exilé retourné au
pays avec des idées neuves et larges, désireux d'instruire d'une part,
le peuple, sans heurter d'autre part, le souverain et les grands, souvent
tenté d'en écrire plus que l'émir, la seule autorité crainte et toute-
puissante sur la vie du journal, ne le jugerait nécessaire.
Outre les rubriques habituelles et variées d'ordre littéraire, éducatif,
religieux, militaire, etc., une bonne partie de chaque numéro est consa
crée aux nouvelles de l'étranger puisées dans un très large éventail
1. Ainsi nommée d'après le « titre » (laqab) : Sirâdj al-millat va l-dîn (Flam
beau de la nation et de la religion) porté pax l'émir d'Afghanistan, Habîb Allah
(1901-1919).
2. Sirâdj al-akhbâr, bi-mensuel illustré, de grand format (33 X 24 cm),
publié et imprimé à Kâbul de 191 1 /1329 à 1918/1337.
3. Sur Mahmûd Tarzî, cf. : L. Dupree, « Mahmud Tarzi : Forgotten nationali
st », American Universities Field Staff Report Service, South Asia Series, VIII,
i, 1964, pp. 21-42 ; S. Mirzoev, Literaturno-prosvetitel'skaja dejatel'nost' M. Tarzi
i ego gazeta Siradž-ul'-ahbar (içii-içiq gg.) (L'activité littéraire et éducatrice
de M. Tarzi et son journal Le Flambeau des Nouvelles — içii-içiç), Moscou,
1964 (résumé en 23 p. de la thèse non publiée de l'auteur) ; V. Gregorian, « Mah
mud Tarzi and Saraj-ol-akhbar : Ideology of nationalism and modernization
in Afghanistan », The Middle East Journal, été 1967, pp. 345-368 ; id., The
emergence of modern Afghanistan, politics of reform and modernization, 1880-
IQ46, Stanford, 1969 ; L. W. Adamec, Afghanistan, 1900-IÇ23. A diplomatic
history, Berkeley, 1967.
4. Sur Sirâdj al-akhbâr et l'histoire de la presse afghane, cf. : E. G. Browne,
The press and poetry of modem Persia, Cambridge, 19 14 ; H. J. De Dianous,
« La littérature afghane de langue persane », Orient, 3, 1964, pp. 138-144 ; V. Gre
gorian, op. cit. ; M. K. Ahang, Sayr -i êûrnâlîzm dar Afgânistân (Le journalisme
en Afghanistan), Kâbul, 1349/1970, 1, publié en anglais sous le titre « The back
ground and beginning of the Afghan press system », Afghanistan, XXI, 1 sq.,
1968. ф8 MAY SCHINASI
de la presse mondiale arrivant au bureau du journal, ou dans la corre
spondance adressée à l'éditeur. Les informations concernant la Russie
rapportées par Sirâdj al-akhbâr, de quelque source que ce soit, font
l'objet du présent article.
On sait quelle remarquable importance prit l'Afghanistan à partir
de la seconde moitié du xixe siècle dans cette région d'Asie convoitée
de tous côtés par les deux Empires russe et britannique. On sait égal
ement les difficultés des émirs successifs à se maintenir entre ces deux
grands1. Si Sirâdj al-akhbâr ne livre pas de nouveautés d'ordre poli
tique, il n'est pas sans intérêt de voir comment il publie les nouvelles
brutes ou des commentaires sur cette puissante voisine qu'est la Russie,
dont les parties musulmanes, pour des raisons évidentes de voisinage
géographique et de fraternité religieuse, intéressent M. Tarzî plus que
les autres.
Les contacts par voie de presse, à ce moment-là, entre l'Afghanistan
et la Russie, la Russie musulmane du Turkestan au Caucase et à la
Crimée, sont entretenus par l'existence même du journal. En effet,
Sirâdj al-akhbâr est connu à l'étranger autant que son éditeur connaît
la presse russe. Au Turkestan, dès le début de la publication2, on
compte 50 à 60 abonnements à Bukhara et Samarkand ; ce chiffre
augmente malgré les difficultés de la poste. D'autre part, « tous les
journaux musulmans de Transoxiane » sont échangés avec Sirâdj
al-akhbâr d'où « une connaissance [...] et un échange d'idées » que
« la politique russe à l'égard de l'Islam ne permettait pas ». Il est même
si bien connu qu'il est interdit en 19138. De Bakou, le directeur de la
bibliothèque Nadjât remercie du service gratuit de Sirâdj al-akhbâr*
et de Baghčesaray, Terdjiiman loue la qualité du journal dont il reçoit
la collection6.
A partir du numéro 12 de la seconde année, outre les conditions
d'abonnement à l'étranger qui figurent sur la page de titre dès le pre
mier numéro, Sirâdj al-akhbâr donne sur une couverture nouvelle
les noms de ses agents à Peshawar, Mašhad et Bukhara ; à Bukhara,
un certain Ghulâm Nabî, marchand de peaux d'astrakhan*. De plus,
Sirâdj al-akhbâr a un correspondant particulier au Turkestan nommé
'Abd al-Ahad7, et reçoit des nouvelles d'un correspondant à Gorki
et à Merv8 ainsi que de lecteurs.
1. Cf. : W. K. Fraser-Tytler, Afghanistan. A study of political developments
in Central and Southern Asia, Londres, 3e éd., 1967 ; L. W. Adamec, op. cit. ;
V. Gregorian, op. cit.
2. Le premier numéro de Sirâdj al-akhbâr est daté du 10 octobre 1911/
15 Savvâl 1329/15 Mîzân 1290.
3. Sirâdj al-akhbâr (cité infra : SA), VI, 1, p. 8. De même que dans le corps
du journal, tous les articles non signés sont dus à Mahmûd Tarzî, de même dans
cet article, toutes les références sans indication d'origine.
4. SA, II, 10, p. 11 (lettre à l'éditeur).
5. SA, III, 11, p. 14 (Terdjiiman).
6.II, 12, 10 mars 1913 ; cf. couverture.
7. SA, IV, 1, p. 10 ; et 2, pp. 14-15.
8.21, p. 10 ; et 23, pp. al-akhbâr 469 sirAdj
M. Tarzî fait très souvent appel à la presse de Russie, sans la détaill
er. Comme pour le reste de la presse étrangère, anglaise des Indes,
arabe, persane, turque, urdu et d'Europe, il extrait l'essentiel
de ce qu'il reçoit, et, soit en donne un résumé qu'il commente, lui aussi,
plus ou moins longuement, soit livre une traduction accompagnée de
sa source.
En langue russe, paraissent Novoe Vremja et Russkoe slovo déjà
traduits, par exemple en turc dans Terdjiiman ou dans la presse
d'Europe1. Des articles originaux sont tirés de Hiirriyet de Samarkand2
affirmant la volonté de se libérer des Russes ; de Tir Mihnatkasân de
Samarkand également8 sur la nécessité pour la Turquie de renoncer
aux anciennes possessions de l'Empire ottoman et de se tourner plutôt
vers l'Orient ; du grand Terdjutnan, le journal le plus diffusé de tous.
Dans l'avant-dernier numéro de Samarqand, quotidien de langue
turque du muftî Mahmûd Behbûdî, Sirâdj al-akhbâr reproduit un
article paru en persan sous la plume de 'Abd al-Ra'ûf Fitrat, intitulé
« Progrès et renouveau »4. Lui succède l'hebdomadaire Aina, du même
Behbûdî, auquel sont empruntés un poème et des extraits montrant
la nécessité du progrès6. Sur les sommes fabuleuses dépensées au Tur
kestan dans les fêtes musulmanes, d'autant plus volontiers rapportées
que l'émir Habib Allah fit prendre à l'occasion du mariage de sa sœur
des mesures d'économie, sont cités de nouveau Samarqand* et Turan
de Bukhara7. De Bakou, on connaît Sadâ -i Haqqs, Iqbâl9, Atyq Sôz10
et Šaukatn, réputés pour leurs idées nationalistes. Enfin, écho du réveil
musulman, on relève // de Moscou12, et Vaqt d'Orenburg13 ou simple
ment nommés, Sadâ -i Turkistân de Taškent14 et Sadâ -i Farghâna de

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