L art de Piandjikent à la lumière des dernières fouilles (1958-1968) - article ; n°1 ; vol.23, pg 3-39
38 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

L'art de Piandjikent à la lumière des dernières fouilles (1958-1968) - article ; n°1 ; vol.23, pg 3-39

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
38 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Arts asiatiques - Année 1971 - Volume 23 - Numéro 1 - Pages 3-39
37 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1971
Nombre de lectures 13
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Aleksandr Markovic Belenitski
Boris Ilich Marshak
L'art de Piandjikent à la lumière des dernières fouilles (1958-
1968)
In: Arts asiatiques. Tome 23, 1971. pp. 3-39.
Citer ce document / Cite this document :
Belenitski Aleksandr Markovic, Marshak Boris Ilich. L'art de Piandjikent à la lumière des dernières fouilles (1958-1968). In: Arts
asiatiques. Tome 23, 1971. pp. 3-39.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/arasi_0004-3958_1971_num_23_1_1026L'ART DE PIANDJIKENT
A LA LUMIÈRE DES DERNIÈRES FOUILLES
(1958-1968)
par A. M. BELENITSKI et B. I. MARSHAK
Dix ans se sont écoulés depuis la publication dans Arts asiatiques des dernières
informations au sujet des œuvres découvertes à Piandjikent (1). Depuis, les fouilles
n'ont pas été interrompues. Au cours de ces années, beaucoup d'objets nouveaux
ont été mis au jour. Dans l'intervalle, d'autres découvertes importantes ont été
faites sur le territoire de l'Asie Centrale. Ce sont les sculptures de Khaltschaian, les
peintures pariétales trouvées à Afrâsiâb. En même temps, d'importantes découvertes
ont été faites dans les pays voisins de l'Afghanistan et du Pakistan, à Aï-Khanoum,
à Hadda, dans le Svât. Des matériaux d'une grande importance, provenant du
Turkestan oriental (Tumshuk), sont venus tout récemment enrichir nos connaissances.
Bien entendu, tout ceci n'a pas encore pu être entièrement étudié.
Les auteurs n'ont eu, dans cet article, d'autre dessein que celui de faire connaître
aux lecteurs de Arts asiatiques les œuvres découvertes à Piandjikent entre 1958 et
1968, sans cependant, prétendre avoir encore pleinement dégagé leurs caractéristiques.
A ce moment, les fouilles ont mis à nu plus du quart de la superficie de l'ancienne
cité (fig. 1), ce qui permet d'apprécier l'environnement dans lequel ces œuvres ont
pris naissance.
Piandjikent fut la capitale d'une petite principauté de Sogdiane, dont le souverain,
Devastitch, au début du vme siècle, devint si puissant qu'il tenta de s'emparer du
trône de toute la Sogdiane. La ville, comme l'établissent les fouilles, fut fondée au
ve s. et son épanouissement eut lieu entre le vne et le vme siècle. Au vme s. la ville
(1) Voir Arts asiatiques, 1958, tome V, fasc. 3, p. 163-182. 4 A. M. BELENITSKI ET D. I. MARSHAK
subit des attaques réitérées des Arabes et, entre 770 et 780, se dépeupla entièrement,
pour renaître plus tard mais sur un autre emplacement. La plupart des peintures
murales de Piandjikent sont de la fin du vne et du début du vme s. Certaines, toutefois,
sont plutôt du vie siècle ; d'autres, par contre, seraient du début du second tiers du
vme siècle.
Malgré sa superficie assez réduite, qui est à peu près de 13,5 ha dans les limites
de l'enceinte de la ville (sans la citadelle), Piandjikent fut une ville, dans le plein sens
du terme. Elle était divisée en quartiers de maisons contiguës, de deux et de trois
étages. Le long des ruelles étroites, on a pu déblayer des rangées de bâtiments destinés
au commerce et aux divers artisanats. On a découvert, tout récemment, plus de cent
habitations de plusieurs pièces, propriétés des anciens « piandjikentais » ; environ un
quart de ces bâtisses appartenaient à des nobles ou à des marchands qui avaient le
goût du décor, ce dont témoignent leurs salles de réception, embellies de sculptures
et de peintures. Les fouilles de Piandjikent ont révélé ce goût répandu de l'art monum
ental, qu'il était difficile même de soupçonner : non seulement les temples, dont
il existe deux à Piandjikent, non seulement le palais du roi, qu'on vient de découvrir,
mais aussi des dizaines de maisons d'habitation ordinaires apparaissent comme de
véritables « musées » de la peinture et de la sculpture sogdiennes.
Si, à ce jour, les historiens de l'art oriental connaissaient surtout l'art des
temples et celui des palais dynastiques, c'est pour la première fois que nous découvrons
un art qui reflète les conceptions et les goûts artistiques de personnes privées, celui
de larges cercles du patriciat urbain. La situation qui s'est établie à Piandjikent est
difficilement comparable à celle qui existe dans d'autres villes d'Orient ; elle rappelle,
dans une certaine mesure, ce qui existait en Occident à la fin du Moyen Age.
La demeure (fig. 2) d'un citoyen sogdien de qualité comportait d'habitude
plusieurs suites de pièces décorées de peintures : une salle carrée avec un couloir y
aboutissant, ainsi qu'une chapelle privée avec un autel, chapelle dont le sol était quel
que peu surélevé par rapport à la salle et au couloir. Il y avait une certaine ordonnance
dans la disposition des sujets picturaux et c'est dans les décors des salles carrées que
cela apparaît le mieux. En face de l'entrée, souvent dans une niche, une grande sculp
ture d'une divinité était placée, parfois accompagnée d'autres personnages divins. A
côté de la étaient représentés des Sogdiens, debout ou agenouillés, adorateurs
et desservants. Si la divinité était placée dans une niche du fond, ces personnages
étaient disposés sur les murs des deux côtés. De chaque côté du groupe central, sur
des registres d'un mètre de haut, étaient représentées des scènes de batailles ou de
festins, en épisodes successifs dans l'ordre du déroulement d'un récit épique. La
bande qui, au bas de la peinture, passait sous la figure de la divinité et sous les scènes
épiques, n'était haute que d'une cinquantaine de centimètres. Elle était souvent
purement ornementale, mais parfois aussi cette bande décorée était coupée vertica
lement en rectangles contenant des compositions d'un caractère totalement différent
de celui des registres placés plus haut : ici étaient illustrés des contes, des fables ou
des sujets de genre. DE PIANDJIKENT A LA LUMIÈRE DES DERNIÈRES FOUILLES 5 L'ART
Le décor des salles n'était pas limité à la seule peinture : il s'y trouvait des dais
décorés de figures-atlantes en bois sculpté ; en haut du mur se déployait une frise
sculptée, en bois, avec des représentations de divinités placées sous des arcatures
décoratives ; le plafond étant fait de poutres, ornées de panneaux richement sculptés.
Les peintures et les sculptures d'une maison de Piandjikent ne constituaient
pas seulement un ensemble décoratif, création d'artistes de valeur ; on y trouvait
aussi le reflet des opinions du propriétaire, de ses vues sur le monde qui l'entourait
et sur sa propre place dans cet univers. En pénétrant dans la maison, le visiteur
avait devant lui la divinité à qui le maître de céans faisait ses dévotions (car les
diverses maisons contenaient des divinités différentes) ; il voyait probablement la
représentation du maître et de ses proches autour de la divinité. Les personnes de
moindre importance étaient figurées en plus petit, les personnages notables en plus
grand. Ainsi on indiquait la place de toutes ces personnes dans la société et par
rapport au monde divin. Malheureusement, le chercheur moderne ne peut pas perce
voir, dans son ensemble, l'aspect des choses vues en leur temps par les Sogdiens.
Dans les ruines des différentes maisons, une partie seulement de la composition
picturale centrale est conservée, et c'est elle, généralement, qui est la plus endommagée.
Pour cette raison il est difficile de la ressusciter dans l'esprit comme quelque chose
d'entier. On est forcé de rapprocher des fragments vus dans des maisons différentes,
ce qui aboutit naturellement à un nivellement des particularités individuelles.
On peut considérer que la plus ancienne des scènes d'adoration de la divinité
(fig. 3 a et 6) est celle découverte en 1964 (peinture dans une niche du deuxième
temple). Malheureusement, les murs ne sont conservés que partiellement. La niche a
1,50 m de profondeur avec une largeur de 1,10 m. Le côté ouvert est tourné vers l'Est.
La paroi latérale Nord, haute de 2 m, a conservé le revêtement pictural sur une
hauteur de 1,50 m environ, mais avec de grandes lacunes et échancrures. La paroi
Sud est conservée sur 0,50 m seulement. L'état de la paroi Ouest est le mei

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents