La sculpture des Ts in - article ; n°1 ; vol.33, pg 133-181
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Description

Arts asiatiques - Année 1977 - Volume 33 - Numéro 1 - Pages 133-181
49 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1977
Nombre de lectures 42
Langue Français
Poids de l'ouvrage 7 Mo

Extrait

Hou Ching-Lang
La sculpture des Ts'in
In: Arts asiatiques. Tome 33, 1977. pp. 133-181.
Citer ce document / Cite this document :
Ching-Lang Hou. La sculpture des Ts'in. In: Arts asiatiques. Tome 33, 1977. pp. 133-181.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/arasi_0004-3958_1977_num_33_1_1112LA SCULPTURE DES TS'IN
par HOU Ching-lang
Presses, radios et télévisions du monde entier ont annoncé vers le 22 juillet 1975
une grande découverte archéologique en Chine, au fameux mausolée de V Empereur
Che-houang des Ts'in (mort en 210 av. J.-C.) dans la province de Chensi. Les fouilles
effectuées dans le quartier Est du mausolée ont révélé, en dehors de quelque dix mille
objets — armes, bronzes, tissus, ors, jades, outils — la présence d'une armée entière de
guerriers en terre cuite, grandeur nature, casqués et armés. Selon les archéologues chinois,
te site cacherait près de six mille statues de guerriers. Ce groupe de statues, révélant un
style réaliste (voir pi. 15) qui est inconnu jusqu'à présent du grand public, a une
importance capitale pour la recherche de l'histoire de l'art. Il a paru souhaitable de
dresser, avant l'achèvement des fouilles, un bilan des documents écrits (de diverses
natures et de différentes époques) et des trouvailles archéologiques précédentes sur la
statuaire de celte dynastie et de procéder à un examen préliminaire de ces matériaux afin
que des études approfondies puissent être entreprises.
L'histoire des Ts'in se divise en deux périodes principales : le Royaume (vine s.
av.-222 av. J.-G.) et l'Empire (221-207 av. J.-C). Originellement situé dans la vallée
du fleuve Wei y% , le Royaume s'étendit au cours des siècles sur les territoires des
actuelles provinces du Ghensi, du Chansi, du Kansou et du Sseu-tch'ouan. Son dernier
souverain, Tcheng jS&., après avoir détruit les six seigneuries, fonda le premier empire.
Cette longue période a vu la transformation de la société chinoise dans tous les
domaines (1).
Ainsi, parmi les nouvelles tendances artistiques, l'apparition simultanée du
réalisme, de la technique en ronde bosse et de la sculpture de colosses retient tout
(1) Les études sur la transformation de la société chinoise à l'époque des Tcheou Orientaux ont été
lancées pour la première fois vers 1930 par les savants chinois ; puis en 1972, à la suite d'un article de Kouo
Mo-jo3fy Mk % (Tchong-kouo kou-tai che tô fen-k'i wen-Vi^ ^^ 'K&.i'T^^ f*[JQ, in Hong-k'iÇs. ■%%,
1972, n° 7 et Kaogu, 1972, n° 5) qui remit en valeur des études de Yang Jong-kouo "^è % ^(notamment
V Histoire de la Pensée dans la Chine Antique ^ fë\ -& 1\ %- *t- ^, 19521, quantité d'articles sont publiés
dans des journaux et des revues de toutes sortes. De là naquit le mouvement anticonfucianiste. 131 IIOU CII ING-LAN G
particulièrement notre attention. Jusqu'à présent, l'existence de cet art n'a été
mentionnée que dans divers écrits historiques et littéraires, ainsi que dans les annales
locales {fang-tche ^ £.). Des spécialistes ont déjà entrepris quelques recherches à
ce sujet (1), mais l'insuffisance des documents dont ils disposaient à leur époque et
par conséquent l'inefficacité de leurs méthodes de travail, rendent leurs études peu
concluantes. Faute de documents concrets — aucune sculpture des Ts'in n'avait
été alors mise au jour — , leur travail s'est borné à des compilations philologiques
et à des interprétations souvent imaginaires.
Grâce aux travaux relativement récents de Siu Fou fô \%^ qui a rassemblé et
classé par thèmes les documents concernant les Ts'in (2) et grâce également au fait
que de nombreuses annales locales ont été réimprimées et partiellement étudiées
par des philologues chinois, notre approche a été quelque peu facilitée.
Originellement, les fang-tche que nous traduisons par « annales locales » sont
des cartes comportant des notes explicatives. Celles-ci consistent essentiellement
en descriptions de sites et de monuments, et en récits historiques ou légendaires en
rapport avec les dits lieux. Elles sont comparables à des guides pour la visite des
monuments historiques. Les sources diverses employées dans ces ouvrages sont souvent
riches en citations émanant de livres anciens disparus depuis des siècles. Le plus
ancien fang-tche, à notre connaissance, est le Ts'in li t'ou (Carte des Ts'in) dont
subsiste le titre et quelques citations (3). Une étude détaillée des fang-tche avant
les Yuan (1271-1368) par Tchang Kouo-kan §&. ^ >£- a été éditée sous le titre « Étude
sur les fang-tche anciens de la Chine » (4). Le nombre des annales locales analysées
dans cet ouvrage dépasse deux mille deux cents. La plupart sont malheureusement
perdues. Certaines, toutefois, ont pu être préservées et leur lecture nous a apporté,
parfois, une documentation intéressante. Citons, notamment, parmi celles-ci le
Houa-yang kouo tche (Annales du pays de Houa-yang) (5) de Tch'ang Kiu ^ $&
(H Cf. notamment Che Yen ^_ ^ : Ts'in Iche Tchong-kiu kin-jen k'ao %~ 2. ^ ^ & ^ ^5 , in
Kin-ling hiue-pao ^- f^. >% ~$ê<> v°l- 10, fasc. 1-2; Ts'in-lai kin-jen tche yi-chou hiue tô k'ao-tch'a
M>i\$k£&/£-/^:*-t&^%'fà?A%- in Bulletin of Chinese Studies vol. 1 ^Chengtu, Suchuang, sept. 194U,
p. 1-39. Cf. aussi Harada Yoshihito jf, \£ 5$3L A. (in ■^^^■H^*té'L^f^Ht$C) et HuJita T°y°-
t^l^i^^a^^i^1 p. 2-4). hachi fl|os] % /\ (in
(2) Le Ts'in houei-yao ting pou ^-^~S$: %"$ %^, basé sur le Ts'in houei-yao M^ ^ jj£- (en 26 chapitres)
de Souen K'ai -^'f; ^ (1870-1907' publié en 1904, est achevé en 1945 et publié pour la première fois en 1955
à Chang-hai par K'iun-lien tch'ou pan cho ^ J^fc. % %k. -££..
(3^. Le Ts'in li-l'ou M&- b!L ï^\, conservé par Siao Ho || ^«J (?-193 av. J.-C dans l'un des Palais
des Han, est cité deux fois dans le chapitre géographique du Ilan chou. Cf. Yao Tchen-tsong -£ët .$&» %. , Ilan
chou yi-wen iche che poU Vt. ^% 4r> JC .^- ^^ , ch. 5, et Tchang Tsong-yuan "^ %, -J%. , Souei chou king-lsi tche
k'ao-lcheng f \ % Ï$l 1k & % î$- ch. 6.
'4' Tchang Kouo-kan ^ ^\ ~M~ , Tchong-kouo kou fang-tche k'no ~*f >S\ "5 ~% %.- -^ vChanjr-hai,
Sin-houa chou-kiu âi\ ■% % )f], 1962^.
tji) Tch'ana: Kiu "^ 3% , Houa-yang kouo Iche ^ t% |<\ .*• Pékin, Chang-wou yin-chou-kouan, 1958i.
i SCULPTURE DEs Ts' IN 13."> LA
des Tsin (ive s.), le San-fou houang-l'ou (Carte Jaune des Trois Déparlements) (1)
anonyme datant des Six Dynasties et le Chouei king Ichou (Commentaires sur le
Livre des Eaux) i2) de Li Tao-yuan %& ^ r^ \'>.-'ïï>l).
La plupart des sculptures colossales en bronze des Ts'in ont été, selon les écrits
historiques, détruites à la fin du 11e siècle de notre ère, mais ces fang-tche conservent
des fragments de témoignages datant des Han qui constituent une partie de notre
documentation. Si précieuses que soient ces informations il faut cependant les manier
avec précaution, compte tenu de la confusion créée par le mélange des sources de
diverses époques et de diverses natures. En revanche ces documents offrent parfois
des données très utiles à l'archéologue : description précise de monuments, mesures,
état de conservation, etc.
Nous ferons le bilan des découvertes archéologiques récentes dans ce domaine
(sauf la grande découverte de 1975), en tentant d'apporter une conclusion sur les
aspects et le style de cet art. Étant donné que la majorité des documents concernent
l'Empire, nous commencerons notre étude par cette courte période avant de remonter
dans le temps jusqu'au Royaume ; nous toucherons alors sans doute à l'origine de
cet art.
L'EMPIRE (221-207 av. J.-C.)
En dépit de la courte durée de l'Empire, notre documentation est relativement
riche par rapport aux six siècles de royauté qui l'ont précédé. Nous possédons deux
sortes de documents sur cette période : d'une part les sources écrites qui nous rensei
gnent sur la statuaire en général, et plus particulièrement sur l'apparition de statues
colossales, et, d'autre part, les découvertes archéologiques récentes faisant appara&#

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