Le temple de Jambuli?ga (daté de 699 ap. J.-C.) à B?d?mi - article ; n°1 ; vol.21, pg 15-39
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Le temple de Jambuli?ga (daté de 699 ap. J.-C.) à B?d?mi - article ; n°1 ; vol.21, pg 15-39

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Description

Arts asiatiques - Année 1970 - Volume 21 - Numéro 1 - Pages 15-39
25 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1970
Nombre de lectures 36
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Extrait

Odile Divakaran
Le temple de Jambuliga (daté de 699 ap. J.-C.) à Bādāmi
In: Arts asiatiques. Tome 21, 1970. pp. 15-39.
Citer ce document / Cite this document :
Divakaran Odile. Le temple de Jambuliga (daté de 699 ap. J.-C.) à Bādāmi. In: Arts asiatiques. Tome 21, 1970. pp. 15-39.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/arasi_0004-3958_1970_num_21_1_1018LE TEMPLE DE JAMBIJIMGA
(DATÉ DE 699 AP. J. C.) A BÂDÂMI (1)
par Odile DIVAKARAN
L'établissement de la première dynastie Câlukya (entre 540 et 750 ap. J. C.)
est marqué par l'aménagement de Bâdâmi (2) en ville fortifiée vers 543-4 ap. J. C.
par Pulakesin I (3). Le site, un morceau de plaine encastré dans le fer à cheval d'un
plateau terminé par deux éperons rocheux, suggérait de lui-même le plan suivant :
fermer l'accès de la plaine en jettant un cordon de fortifications d'un éperon à l'autre
en travers du fer à cheval, transformer en lac intérieur une dépression naturelle et
y adosser la ville (4). Devenue siège du pouvoir politique celle-ci ne tarde pas non
plus à devenir un centre religieux, émule des sites voisins de Mahâkûta, Aihole et
Pattadakal.
C'est à partir de 566-7 ap. J. G. sous l'impulsion de Kïrtivarman I, « créateur
de Bâdâmi » selon l'expression employée par son fils Pulakesin II, que la ville se déve
loppe et s'orne de temples (5). Les quatre sanctuaires creusés dans le grès rouge de
l'éperon méridional surplombant le lac sont probablement tous achevés sous son règne,
entre 566-7 et 597-8 ap. J. G. La mode d'ériger des temples construits en pierre à l'air
libre, inaugurée sans doute à Aiho}e au Gaudar-gudi et à Mahâkûta au Mahâkûtesvar
avant 600 ap. J. G. ne pouvait manquer de s'imposer rapidement dans la capitale où
entre 600-610 ap. J. C., sous le règne de Mangalesa, deux temples aujourd'hui en ruine
sont élevés sur l'éperon septentrional, l'un consacré à Visnu, l'autre peut-être à Brahmâ,
(1) Cet article a bénéficié de suggestions faites par M. J. Filliozat, notre directeur d'études, et spécialement
par M. J. C. Harle conservateur au musée Ashmolean à Oxford, que nous remercions particulièrement.
(2) Vâtâpi dans les inscriptions Câlukya, aujourd'hui Bâdâmi dans le district de Bijapur.
(3) R. S. Panchamukhi, Epigraphia Indica, vol. XXVII, pp. 4.
(4) Le choix d'un tel site et son aménagement correspondent à une tradition décrite dans les traités
d'architecture ; voir Amita Ray, Villages, lowns and secular buildings in Ancient India, Calcutta 1964, p. 73.
(5) G. Yazdani, éd., The early history of the Deccan, Oxford I960, vol. I, Part IV, p. '208. 16 ODILE DIVAKAIiAN
dont l'exécution fut abandonnée au cours d'une guerre civile (1). Enfin pendant le
règne de Pulakesin II, le vainqueur de Harsa, un troisième temple, le Mâlegitti
Sivâlaya, est élevé sur un roc en surplomb au Nord de la ville, chef d'œuvre digne du
grand roi sur l'ordre duquel il fut sans doute construit (2). Vers 642 ap. J. G. l'invasion
Pallava interrompt toute activité. Lorsque Vikramâditya I en 654-5 ap. J. C. restaure
l'unité du royaume, le patronage royal se détourne de la cité vaincue et s'adresse à
d'autres centres.
C'est en témoin d'une inspiration locale modeste, appauvrie, presque tarie que
le Bhûtanâtha dans la première moitié du vine siècle vient inscrire le profil un peu
sec d'une pyramide élancée sur la rive orientale du lac (3). Entre l'invasion Pallava
vers 642 ap. J. C. et le début du vme siècle la faveur royale aurait-elle donc complè
tement déserté Bâdâmi ? Le temple de Jambulinga, construit vers 696-9 ap. J. C,
nous donne une preuve du contraire, mais en exemple isolé de l'art de la fin du vne
siècle, à la fois novateur par son plan et continuateur de traditions dont il marque
le point d'aboutissement par son décor. Il est caractéristique d'une fin de siècle
qui regarde en arrière et souffre d'un manque de renouvellement.
En cela le Jambulinga est l'expression d'une situation locale, comme les temples
voisins de Mallikârjuna à Mahâkûta (4) et Durgâ à Aihole (5) qui s'inspirent également
de l'art de la fin du vie (6), tandis que dans la région d'Alampur (7) et à Pattadakal (8)
des influences extérieures venues respectivement du nord et du sud suscitent de
splendides créations.
Bien qu'il eût été mentionné par Fleet (9) sous le nom de Kalja-matha, ce temple
actuellement connu sous le nom de Jambulinga échappa à l'attention de Cousens.
Situé au cœur de la ville, près de l'intersection de deux rues axiales est-ouest, nord-sud,
il reste caché par un enchevêtrement de maisons, sa façade complètement masquée
par le temple de Virùpâksa. Seule la tour en brique ajoutée tardivement au-dessus de
la cella nord pourrait le signaler à l'attention du visiteur. Cependant son plan inha
bituel, premier exemple probablement d'un triple sanctuaire (trikùla), ainsi que
la richesse du décor intérieur aux plafonds et aux architraves et la présence d'une
(1) Id., p. 211.
(2) Au cours de cette étude nous référons à une chronologie des monuments Câjukya que nous avons
l'intention de justifier dans un prochain article.
(3) H. Cousens, Chalukyan Architecture, A.S.I, vol. XLII, pi. XXX1V.
(4) L. Frédéric, L'Inde, Paris 1959, pi. 190, avec une identification erronée p. 213.
(5) H. Cousens, op. cit., p. 51.
(6) L'art Pratïhâra fournit un autre exemple d'un style imitant consciemment des formes passées,
celles de l'art gupta dans ce cas. A Nachnâ au temple de Chaumukhïnâtha et à Deogarh au temple de Varâha,
l'intention est très claire.
(7) Annual lieport, Archaeological Dept., Hyderabad 1926-27, Calcutta 1927. Rama Rao, Early Chalukyan
temples of Andhra Desa, A. P. Govnt. Arch. Series, no. 20, 1965. B. R. Prasad (thèse non publiée) The Chalukyan
Architecture of Mahabubnayar District, Poona 1967.
(8) H. Cousens, op. cit., p. 59-73. Percy Brown, Indian Architecture, 3rd edit., Bombay 1959, p. 68-70.
(9) Indian Antiquary, vol. X, 1881, p. 60. TEMPLE DE JAMBULIXGA A B AD AMI 17 LE
inscription sur un pilier donnant sa date de consécration en font un jalon extrêmement
important dans l'histoire de l'art Câ}ukya (1).
L'inscription, gravée sur deux côtés d'un pilier du porche, commémore l'installa
tion en 699 de trois images : celles de Brahmâ, Visnu et Mahesvara, par la reine
Vinayavatï pendant le règne de son fils Vijayâditya (696-733 ap. J. C.) (2).
Le temple, ouvert à l'est, montre un porche imposant (fig. 1) soutenu par seize
piliers, dont dix sur le pourtour extérieur sont reliés par un banc de pierre (kaksâsana),
et six à l'intérieur sont disposés en deux rangées de trois piliers chacune formant
une travée centrale distinguée par une toiture plate surélevée. Trois ouvertures corre
spondant à la travée centrale et aux ailes du porche, ménagées entre deux colonnes
libres et deux pilastres, donnent accès au mandapa, les ouvertures latérales ayant
été peut-être destinées à l'origine à jouer le rôle de fenêtres. Le mandapa, plus large
que profond, comporte huit piliers répartis en quatre rangées de deux piliers chacune,
tandis que des pilastres alignés sur les piliers renforcent les murs. Trois cellas s'ouvrent
au centre des côtés sud, ouest et nord. Les proportions légèrement plus grandes
de la cella ouest et sa position en alignement sur la travée centrale axiale du mandapa
marquent sa prééminence. Le mandapa est en effet divisé en cinq travées parallèles
d'est en ouest dont celle du centre est la plus importante, celle-ci se distinguant par
une architrave plus ornée et un plafond surélevé, alors que les travées latérales à
toiture inclinée et basse ont une architrave plus sobrement décorée. Aucune tendance
cruciforme n'est indiquée par la disposition des travées. Cependant le plafond sculpté
qui précède les cellas nord et sud est soutenu par quatre architraves ornées, comme
pour suggérer la présence d'un petit mandapa dans le prolongement de chaque cella.
Six étroites fenêtres, dont une seule a gardé son treillis de pierre, une de part et d'autre
de

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