Une Khamseh de Ni??m? de la fin du règne de Sh?h Rokh. - article ; n°1 ; vol.17, pg 45-58
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Description

Arts asiatiques - Année 1968 - Volume 17 - Numéro 1 - Pages 45-58
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1968
Nombre de lectures 21
Langue Français

Extrait

Ivan Stchoukine
Une Khamseh de Niāmī de la fin du règne de Shāh Rokh.
In: Arts asiatiques. Tome 17, 1968. pp. 45-58.
Citer ce document / Cite this document :
Stchoukine Ivan. Une Khamseh de Niāmī de la fin du règne de Shāh Rokh. In: Arts asiatiques. Tome 17, 1968. pp. 45-58.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/arasi_0004-3958_1968_num_17_1_986UNE KHAMSEH DE NIZAMI
DE LA FIN DU RÈGNE DE SHAH ROKH
par Ivan STCHOUKINE
La Khamseh de Nizâmî, dont nous nous proposons d'examiner les peintures
dans la présente étude, est conservée au Topkapi Sarayi, H. 781, à Istanbul. C'est
un manuscrit de 325 folios, mesurant chacun H. 0,245 xL. 0,165 m. Selon le colophon
final, il fut calligraphié par Yûsuf al-Jamî à Herât et achevé en 849/1445-1446
pour le trésor de Hayr, fille de l'amîr 'Osman Bahadur. Le texte fut enluminé et
illustré par Khvâjah 'Alî al-Tabrîzî (1).
Une petite rosace, or et azur, au début du volume (fol. 1), contient l'inscription
suivante : Pour la bibliothèque de la sultane mère, lIsmet al-Dunyâ, lâj al-islâm khân
fille de Vamîr-e alzam 'Osman Bahâdûr.
Voici la description des images qui constituent l'illustration du volume :
1) Farîdûn chassant la gazelle (fol. 16). Le paladin, l'arc bandé, galope sur un
alezan à la poursuite du gibier fuyant. Trois hommes, à moitié cachés, l'observent
de loin. La scène se déroule au milieu d'une plaine tapissée de gros bouquets de verdure,
bordée d'arbres, en haut, et d'un ruisseau argenté, en bas. Un ciel or , animé de nuages
fuyants, la couronne. Des oiseaux voltigent. Composition sans artifices. Gamme de
vert printanier, de marron et d'or. Voir fig. 1.
2) Shîrîn épiée au bain par Khosrau (fol. 40). La jeune beauté est assise dans
un ruisseau argenté (que l'oxydation a noirci). Son coursier, Shabdîz, l'attend, attaché
à un arbre. Au loin, à moitié caché par le terrain, apparaît le prince, monté sur Golgûn.
Un paysage radieux les entoure : arbres en fleurs, touffes de verdure, ramure émeraude,
firmament azur, terre gris-mauve. La composition, par la disposition « en échelle »
(1) Le manuscrit a été mis à notre disposition par le directeur des manuscrits du Topkapi Sarayi,
Fehmi Bey Karatay. Qu'il nous soit permis d'exprimer ici un hommage ému à la mémoire de cet eminent
savant qui vient de disparaître. 46 IVAN STCHOUKINE
des figures, esquisse une diagonale. Harmonie de gris, de mauve, de vert et d'azur.
Voir fig. 2.
3) Khosran festoyant avec Shîrîn à la campagne (fol. 48 v.). La rencontre des
amoureux a lieu dans une plaine, au milieu d'arbres en fleurs, au bord d'un ruisseau.
Le jeune seigneur, une coupe à la main, est assis sur un trône ; un page agenouillé
lui présente un plat. La dame est assise sur un tapis, adossée à des coussins, en face
de lui. Des suivantes, accroupies sur la pelouse, sont disposées derrière leur maîtresse.
Des musiciennes, un musicien, des hommes de la suite princière, une servante portant
un plat complètent les acteurs de la scène. Composition en diagonale, obtenue par la
disposition en biais des figurants. Les taches vives des costumes, rouge ponceau,
bleu indigo, rose, orange, etc., constituent des gammes chatoyantes sur le fond vert
pâle et or du décor. Voir fig. 3.
4) Khosrau recevant Farhâd (fol. 62). Le prince, trônant dans son palais au milieu
de sa suite, semble adresser la parole (comme l'indique son geste) au statuaire, debout
devant lui à l'entrée de la salle, les mains humblement croisées. Des gens attendent
derrière lui. L'audience a lieu dans une salle richement décorée de revêtements de
faïences et de peintures aux murs, et d'un magnifique tapis étendu devant le trône.
Une baie au fond laisse apercevoir le jardin. La composition réalise une synthèse de
l'opposition et de la diagonale comme principe ordonnateurs des éléments. Le coloris
réunit les bruns et les rouges avec l'azur en des gammes chaudes en contraste avec
de larges surfaces blanches. Voir fig. 4.
5) Khosrau devant le château de Shîrîn (fol. 73 v.). Le prince est à cheval devant
l'enceinte du pavillon sur la terrasse duquel apparaît son amante. Une riche végétation
et un ruisseau complètent le décor architectural. Palette faite de tonalités discrètes,
animées de notes vives. L'image présente une version simplifiée du même sujet dans
une Khamseh de Khvajû Kirmânî, achevée en 798/1396 (British Museum, Add.
18113). Voir fig. 5.
6) Majnûn devant la Ka'bah (fol. 111). Le malheureux amant, en compagnie
d'autres pèlerins, est debout devant le sanctuaire qu'entourent divers édifices et une
enceinte fortifiée. Au dehors s'amoncellent des rochers entre lesquels on aperçoit
des tentes, des chameaux et des hommes. Dans l'azur du ciel, un essaim d'anges
déverse un feu sacré pour constituer une auréole autour du saint édifice. Composition
épicentrique se développant autour de la personne de Majnûn. Harmonie de rose
saumon, de vieux bleu, de gris-mauve, d'azur foncé et d'or, avec quelques rares
notes d'orange. Voir fig. 6.
7) Laylâ et Majnûn gisent évanouis (fol. 138). Le lieu de la scène est un campement
de bédouins. Les deux amants sont étendus sur le sol aride du désert, tandis qu'un
homme s'applique à les ranimer en les aspergeant d'un liquide. Autour, la vie des
nomades suit son cours : le chaudron, posé sur des pierres, mijote ; les hommes et les UNE KHAMSEH DE NIZÀMl DE LA FIN DU RÈGNE DE SHAH IïOKH 47
femmes bavardent près des tentes, tandis qu'une mère sermonne son enfant ; quatre
gazelles observent de loin leur ami Majnûn. En marge de cette existence paisible,
se déroule un événement tragique : un lion terrasse un homme à la limite du campe
ment. Composition, sans artifice, en rangées superposées. Gamme discrète de beige
et de gris avec quelques notes vives. La présente image offre une réplique, ne différant
que dans les détails, d'une peinture isolée d'un manuscrit de 1430 environ (Voir la
reproduction apud Robinson, Prince Bâysonghor's Nizâmî, in Ars Orientalis II, 1957,
fig. 6. Dans la même étude, la fig. 7 reproduit une version plus archaïque du môme
sujet). Voir fig. 7.
8) Bahrâm Gûr perçant d'une flèche un lion et un onagre (fol. 154 v.). Le paladin,
galopant sur son alezan, vient de décocher le trait meurtrier qui cloue le fauve à sa
proie. Deux groupes de cavaliers observent cet exploit cynégétique. Le terrain de la
chasse est une plaine aride avec quelques arbres desséchés dans le fond et une mare
bordée de roseaux au premier plan. Composition basée sur l'antithèse et la disposition
en biais des figurants. Harmonie de vert « eau de mer », de gris, de marron, relevée
par des notes d'orange et de bleu. Nous trouvons la même image, avec des variations
insignifiantes, dans un manuscrit de 1430 environ (Cf. Robinson, op. cit., fig. 8.
Martin, Miniature Painting etc., vol. II, pi. 67, attribue l'image à Behzâd, sic !).
Voir fig. 8.
9) Bahrâm Gûr combattant avec deux lions (fol. 160). Pour s'emparer de la couronne
de l'Iran posée sur un trône, le paladin doit terrasser les deux fauves qui la gardent.
De nombreux guerriers, à cheval et à pied, observent la lutte épique à distance. L'arène
du combat est une vaste plaine qui forme la pente d'une colline couronnée par un
château. La composition offre une superposition, en rangées, des figurants, mais
marque aussi une légère disposition en biais grâce aux lignes « en pente » du terrain
Gamme de beige, de gris, de brun, de vert olive avec quelques notes vives. Cette
peinture se distingue nettement des autres et nous reviendrons à son examen plus
bas. Voir fig. 9.
10) Bahrâm Gûr chez la princesse du Pavillon noir (fol. 168 v.). Étendu adossé
à un coussin, le prince écoute l'histoire que lui conte la belle dame du samedi, assise
à ses pieds. Un eunuque s'avance vers le couple, porteur d'un plat ; deux servantes
se tiennent debout du côté opposé. Des vases avec des boissons et des coupes sont posés
près d'un bassin. Des cierges allumés indiquent que la scène est nocturne. Le pavillon,
couronné d'une coupole, est richement décoré de faïences ; des figures ailé

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