Technologie de l'outillage lithique taillé - article ; n°1 ; vol.35, pg 7-88

Guy Célèrier

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Gallia préhistoire - Année 1993 - Volume 35 - Numéro 1 - Pages 7-88
82 pages

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• Publié le: 01 janvier 1993
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Guy Célérier
I. Technologie de l'outillage lithique taillé
In: Gallia préhistoire. Tome 35, 1993. pp. 7-88.
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Célérier Guy. I. Technologie de l'outillage lithique taillé. In: Gallia préhistoire. Tome 35, 1993. pp. 7-88.
doi : 10.3406/galip.1993.2082
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/galip_0016-4127_1993_num_35_1_2082TECHNOLOGIE DE L'OUTILLAGE LITHIQUE TAILLÉ
par Guy CÉLÉRIER
Retrouver et interpréter des actes
et non seulement des objets
J. Pelegrin
Voici les caractères retenus pour l'analyse techPROPOSITIONS MÉTHODOLOGIQUES
nologique, empruntés aux travaux de J. Pelegrin.
Nous proposons comme outils d'analyse des
Supports : supports naturels, nucleus, débris. méthodes procédant d'une approche technologique. débités : distingués en éclats, lames et Nous aborderons, en complément de l'étude
lamelles. typologique des outils, l'analyse de leur pièce sup
Cortex : présence et étendue. port par une lecture technologique propre à caractér
Localisation du cortex : latéral ou distal (ces iser chaque objet (Tixier, Inizan, Roche, 1980).
deux caractères sont communs aux éclats et aux Les données acquises lors de cette opération per
lames). mettront d'identifier la place occupée par les sup
Outil sur éclat : entier ou fragment (déterminé ports dans la chaîne opératoire. Dans une acception
suivant des critères morphologiques). économique, celle-ci sera élargie à l'acquisition de la
Dimensions de l'éclat : nous avons choisi d'utilimatière première, l'évaluation des modalités de
ser une cible circulaire avec des intervalles de diatransformation du matériau brut et la gestion des
mètre de 2 cm (classe A : inférieur à 2 cm ; classe B : produits de débitage. L'analyse tracéologique appor
2 à 4 cm, etc.). tera enfin des indications sur l'aspect fonctionnel de
Épaisseur de l'éclat : appréciée globalement en l'outil avant son abandon.
trois catégories : épais, moyen et fin. C'est grâce à ces différentes approches qu'il nous
Direction des négatifs d'enlèvements de la face sera possible de mettre en évidence les intentions et
supérieure : parallèle à l'axe de débitage, transverse les préférences qui ont participé à la construction de
et centripète. modèles techniques (cf. infra, p. 15).
Aspect du talon de l'éclat: C, cortical; L, lisse; Cette étude n'a pu être développée qu'avec
D, dièdre ; F, facetté ; son absence a été notée. l'exemple des travaux antérieurs de F. Bordes (1967)
Épaisseur du talon de l'éclat : épais si la dimensqui a donné toute son importance à l'approche tech
ion se trouve supérieure à 4 mm, mince si elle est nologique, ainsi que par ceux de J. Tixier (1978,
inférieure. Nous avons associé l'indicateur «L» 1980), J.-M. Geneste (1985), J. Pelegrin (1986) et
quand il y a présence d'une lèvre. L'épaisseur du C. Perlés (1991) pour les concepts de lecture et d'ana
talon semble liée à la qualité du percuteur qui a prolyse technologiques, de chaîne opératoire et de mar
voqué le détachement. queurs territoriaux en rapport avec les matières pre
Technique probable : dur, tendre. Ayant bien en mières.
mémoire les mises en garde formulées par J. Tixier
Analyse technologique «Osons ne plus affirmer» (Tixier, 1982), à propos de
Exclusivement centrée sur les pièces supports la pertinence des critères observés et des conclusions
des outils retouchés, elle prend en compte 22 carac qui en sont tirées, nous avons néanmoins tenté d'ef
tères techniques et 4 éléments d'identification de fectuer ce diagnostic. Chaque fois que les caractères
l'objet. Nous ne présenterons que les aspects tech nous ont paru hésitants, nous avons considéré la
niques. technique comme indéterminée. G. CÉLÉRIER
Éléments complémentaires : sous cette rubrique Matière première : affectée du numéro corre
spondant à notre propre inventaire (cf. infra, p. 10). sont réunis les caractères particuliers du support :
accidents de débitage, particularités techniques (préSupport débité : lame entière ou fragment proxi
sence de cône incipient par exemple). mal, mesial, distal.
Outil cassé, support incomplet : rubrique prise en L'enregistrement et le traitement de ces don
compte quand il a été possible de reconnaître le nées ont été effectués sur un système informatisé
moment de la fracture : soit après, soit avant la (Microbase) permettant tous les croisements nécess
aires, ainsi que les principaux calculs statistiques. retouche de l'outil.
Longueur : pour les lames, un système de classes
avec un intervalle de 2 cm a été choisi. A : moins de
2 cm de long ; B : de 2 à 4 cm ; G : de 4 à 6 cm ; D : Chaîne opératoire
de 6 à 8 cm ; E : de 8 à 10 cm ; F : de 10 à 12 cm.
Largeur : les classes dimensionnelles ont été Les critères définis ci-dessus, appliqués au cours
réparties suivant un modèle identique à celui utilisé d'une lecture technologique des pièces supports,
pour la longueur avec un intervalle de 4 à 10 mm. autorisent le diagnostic simultané de la place de ces
A : moins de 8 mm de large ; B : de 8 à 12 mm ; C : produits dans une chaîne opératoire. Cette notion
intervient comme instrument d'analyse pour de 12 à 20 mm ; D : de 20 à 30 mm ; E : de 30 à
40 mm. reconstituer, dans une séquence chronologique, les
étapes de la transformation d'un bloc de matière preRégularité : bonne, moyenne et médiocre. L'as
pect rectiligne et parallèle des bords et des nervures mière en un certain nombre de produits qui seront
postérieurement sélectionnés puis façonnés en outils. de la face supérieure nous ont servi de critères pour
apprécier la régularité du débitage. Or, les données issues de l'examen des séries de
produits bruts et des pièces supports nous conduisent Présence de négatifs d'enlèvements opposés : elle
témoigne de la mise en jeu d'un deuxième plan de à identifier une seule chaîne opératoire à finalité
frappe. laminaire. Celle-ci a été mise en œuvre tout au long
Aspect du talon des lames : les mêmes critères de la séquence stratigraphique considérée et l'inté
gralité des différentes étapes est conservée pour la que ceux utilisés pour les éclats ont permis de décrire
l'aspect du talon des lames. G, cortical ; L, lisse ; D, seule matière première locale.
Le système s'articule en phases chronologiquedièdre ; F, facetté. Nous n'avons pas reconnu de
talon en éperon au cours de notre analyse. L'absence ment liées (Geneste, 1985).
du talon est notée ainsi que le caractère linéaire ou
punctiforme quand l'épaisseur est inférieure à 2 mm.
Épaisseur du talon des lames : par analogie avec Phase 1 : étape de préparation
celle des éclats, la dimension du talon est qualifiée
C'est la phase qui correspond aux préliminaires d'épaisse si cette valeur est supérieure à 4 mm et de
de la production par la mise en forme du nucleus mince si elle est inférieure.
avec la création du plan de frappe par détachement Technique probable : il s'agit d-'une tentative
pour caractériser la qualité du percuteur ayant effec d'un éclat cortical dont le négatif détermine une sur
face lisse. A partir de cette dernière, la préparation tué le débitage : dur ou tendre (Ohnuma, Bergman,
de la table d'extraction se fait par une série d'en1982).
lèvements corticaux longitudinaux. Abrasion : l'observation des traces laissées par
Cette manière sommaire d'organiser le débitage, l'opération qui consiste à réduire par abrasion ou
malgré une morphologie tourmentée du nodule de grattage le surplomb provoqué par le contre-bulbe
silex, semble la modalité la plus constante. Elle est d'un enlèvement précédent permet d'estimer le soin
mise en évidence par la rareté des lames à crête ; apporté à la préparation du débitage. Dans les
celles que l'on rencontre offrent un seul versant ensembles lithiques de Pont d'Ambon, cette inte
reto