Un sarcophage d enfant trouvé à Beyrouth - article ; n°3 ; vol.10, pg 217-237
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Un sarcophage d'enfant trouvé à Beyrouth - article ; n°3 ; vol.10, pg 217-237

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Description

Syria - Année 1929 - Volume 10 - Numéro 3 - Pages 217-237
21 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1929
Nombre de lectures 22
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Franz Cumont
Un sarcophage d'enfant trouvé à Beyrouth
In: Syria. Tome 10 fascicule 3, 1929. pp. 217-237.
Citer ce document / Cite this document :
Cumont Franz. Un sarcophage d'enfant trouvé à Beyrouth. In: Syria. Tome 10 fascicule 3, 1929. pp. 217-237.
doi : 10.3406/syria.1929.3387
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/syria_0039-7946_1929_num_10_3_3387SARCOPHAGE D'ENFANT TROUVE A BEYROUTH UN
PAR
FRANZ CUMONT
Au printemps de 1928, visitant le musée de Beyrouth, j'y remarquai un
sarcophage de marbre blanc qui avait été trouvé dans cette ville peu de
mois auparavant. Ses dimensions restreintes*1), comme les bas-reliefs qui dé
coraient ses quatre faces, permettaient d'y reconnaître immédiatement un
tombeau d'enfant. Malgré leur état de mutilation — tous les visages avaient
été martelés par quelque musulman pieux — ces morceaux de sculpture me
parurent mériter une étude attentive : la Syrie ne nous a offert jusqu'ici,
que je sache, aucun monument semblable (2). M. Virolleaud, avec sa complai
sance et sa libéralité coutumières, voulut bien m'autoriser à publier cette œu
vre intéressante et en mettre à ma disposition des photographies. M. Brossé
eut, en outre, l'extrême obligeance de me communiquer un rapport détaillé qu'il
avait rédigé sur cette trouvaille et qui contenait une description précise
du monument, accompagnée de dessins. J'y ferai, dans ce qui suit, plus d'un
emprunt.
D'après ce rapport, ce sarcophage a été découvert, en août 1927, à quinze
mètres à l'ouest de l'axe de la rue Allenby et à cent mètres au sud-ouest de la
Grande Mosquée (Cathédrale Saint-Jean), donc dans le voisinage immédiat
de la colonnade hérodienne de l'ancienne Béryte. Mais « enfoui à 3 mètres
à peine sous la surface du sol dans un terrain entièrement détritique, ce petit
marbre était évidemment tombé là avec des déblais. Un trou percé au fond
de la cuve et d'abondantes concrétions calcaires sur ses faces prouvent qu'il a
été longtemps utilisé comme auge ou comme abreuvoir». L'endroit où il fut
(*> Long, de la base 97 cm. — Long, exté- Tourmous'aya, eu Palestine, et représentant
rieure de la cuve 83 cm., intérieure 683 mill. Bacchus enfant et les génies des Saisons est
— Cf. la coupe reproduite fig. 1 d'après un un tombeau d'adulte ; cf. Savignac et Mi-
dessin de M. Brossé. chon, Revue biblique, 1913, p. 1 ss.
(*) Le beau sarcophage découvert en 1912 à
Stria. — X. 28 218 SYRIA
exhumé peut donc être fort éloigné du caveau sépulcral qu'il occupait dans
l'antiquité.
Il n'est nullement certain que le fragment de couvercle, trouvé au cours
des fouilles et replacé sur la cuve (pi. XL), lui appartienne vraiment. Ses
dimensions paraissent un peu trop grandes. Mais ce morceau d'architrave avec
\J\
Fig. 1. — Sarcophage d'enfant à Beyrouth (Dessin de M. Brossé).
un ac'rotère conviendrait bien à ce genre de sarcophage {1). L'aspect général de
celui-ci, lorsqu'il avait son couvercle, était celui d'un édifice surmonté d'un
toit et supporté aux quatre angles par des pilastres. Le type architectonique du
tombeau en forme de petit temple ou de maison est un des plus constants à
travers toute l'antiquité et il répond à la conception qui faisait du sépulcre la
domus œterna du défunt (2). Mais la forme particulière de notre sarcophage
n'appartient, à ma connaissance, qu'à trois autres, auxquels il se rattache étro
itement: celui, bien connu, de Torrenova, aujourd'hui au palais liorgbèse à Rome
(') Cf. le sarcophage de Beyrouth publié par der Sarkophwje, 1902, p. 13 ss. Cf. mes Reli
M. Miciioa, Syria, II, li^l, p. %%. gions orientales1, 19:29, p. 247 s.
(-) Altman>, Architektur und Ornamentik Illustration non autorisée à la diffusion
côtés du sarcophage d'enfant. Longs
Musée de Bevrouth. UN SARCOPHAGE D'ENFANT TROUVÉ A BEYROUTH 219
avec la représentation d'une cérémonie éleusinienne(1); un deuxième, prove
nant de Lycic et conservé au musée d'Athènes121; un troisième enfin, qui a
passé de Rome à Florence et doit être caché aujourd'hui dans quelque collec
tion privée (3). Ils présentent aux angles les mêmes pilastres corinthiens avec
un chapiteau dessinant deux doubles volutes et un fût dont les cannelures
sont rudentées jusqu'au tiers de leur hauteur; ils sont pareillement travaillés
sur les quatre faces et les scènes figurées occupent toute la largeur de cha
cune sans subdivision intermédiaire ; de même encore., les personnages, dont
la tcte atteint la bordure supérieure, sont nettement détachés et isolés sur un
champ lisse. Mais les reliefs de l'exemplaire de Beyrouth sont si défigurés que
cette détérioration interdit presque d'en apprécier les caractères artistiques,
et il serait d'ailleurs superflu d'insister ici sur le style de ce groupe d'œuvros,
unies par de frappantes analogies, qui en rendent indéniable l'affinité.
A propos du sarcophage de Torrenova, cette étude a été faite par M. Rizzo avec
une précision si élégante et une information si sûre qu'elles dispensent d'y
revenir encore. 11 aboutit à la conclusion que ce sarcophage romain et celui
qui provient de Lycie ont été travaillés dans quelque ville d'Asie Mineure et
datent de l'époque des Antonins, bien que leurs auteurs se soient inspirés de
modèles qui remontent jusqu'à l'art attique du vc siècle. M. Ch. R. Morey a
apporté de nouveaux arguments en faveur de l'origine asiatique de ces mar
bres (4), et la découverte qui vient d'être faite à Beyrouth semble confirmer cette
démonstration. Ces monuments funéraires sont, coïncidence remarquable,
tous les quatre des tombeaux d'enfants et ils paraissent sortir d'un atelier qui
(M Sarc. de Torrenova. Marbre pentélique. , Bep. rel., II, p. 337.
(3) Autrefois chez l'antiquaire Bardini à L. 1 m. 07, publié et interprété par E\i. Itizzo,
Rôrn. Mitt., XXV, 1910, p. 91 ss.; cf. Haushii, Florence. Scènes mythologiques (Pcnthée dé
chiré parles Monades, etc.) : Robert, SarkoIbid., p. 280 ss.; L. Curtius, Atlien. Mitl.,
XXXVIII, 19-23, p. 31 ss. avec la note de Ro- phagrel., 111, 3, pi. CXXX1X, n° 434, et p. 519
denwaldt, Gnomon, I, 1925, p. 1:26. — Repro ss. Mon attention a été attirée sur ce monu
ment par M. RoDENWALur ; cf. Gnomon, L c, duit : Stkong, Scultura liomana, II, 4926,
p. l'2'2 s., 1"26. — M. Rizzo signale en oulre pi. LIV, p. "293, fig. 1K1 ; 11i:inach, Hèp. rel.,
un fragment d'une cuve de ce type au Musée III, p. 172.
l8) Marbre de Paros. Scènes mytholo de Naples.
Ci Cf. Mouey, Sardis. V, The sarcophagus of giques (enlèvement du palladion, etc.). Pu
blié: Athen. Mitt., II, 1877, p. 133 ss. et pi. Claudia Antonia Sabina, 19-24, p. 43 ss.
X ; Robkht, Sarkophagrel., Il, pi. L,p. 146 ss.; 220 SYRIA
s'était spécialisé dans la production de petits sarcophages, facilement expor
tables, que le commerce maritime a disséminés dans des pays très distants, en
Lycie, en Italie, en Syrie. On livrait au client, selon le prix, un travail plus ou
moins soigné. Notre marbre témoigne de quelque négligence : certains
angles ne sont pas droits et certains détails ne sont qu'ébauchés.
Si la construction architectonique de ces quatre sarcophages est identique,
le sujet des sculptures qui les décorent est propre à chacun d'eux et pour in
terpréter celui de Beyrouth, nous ne trouvons aucun secours dans les trois
autres. C'est ailleurs qu'il faudra chercher les analogies qui nous permettront
de préciser certains détails des reliefs très malmenés.
Face antérieure (pi. XL, 1). — Sur un siège garni d'un coussin et dont les
pieds imitent des pattes de lion, un homme est assis, vêtu d'une ample
chlamyde, qui, passant sur l'épaule gauche, découvre la poitrine et le bras
droit et enveloppe les jambes jusqu'aux chevilles. Ses longs cheveux sont
serrés par un bandeau. De la main gauche, il tient le bord supérieur d'un
volumen, appuyé sur la cuisse et dont la main droite, aujourd'hui brisée, sai
sissait l'extrémité déroulée. C'est là un motif souvent reproduit pour repré
senter un personnage lisant ou enseignant (1). Devant ce m

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