Tabous et réalités du crime au féminin
130 pages
Français

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Tabous et réalités du crime au féminin , livre ebook

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Description

Des tabous demeurent quant à quelques crimes commis par les femmes. Les contributions rassemblées dans cet ouvrage les présentent, sans excès ni complaisance, dans leurs réalités historiques, socio-culturelles, criminologiques et cliniques. Deux d'entre ces tabous sont ici étudiés : celui des "maris battus" et celui des "femmes pédophiles".

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 décembre 2010
Nombre de lectures 162
EAN13 9782296715332
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Tabous et réalités
du crime au féminin
Collection Sciences criminelles
dirigée par Robert Cario
La collection Sciences criminelles se destine à la publication de travaux consacrés à l’analyse complexe du phénomène criminel. Multidisciplinaire par définition, elle a vocation à promouvoir les réflexions critiques portées par les disciplines impliquées, dont l’angle d’approche spécifique enrichit la connaissance globale du crime, tant en ce qui concerne les protagonistes (infracteur, victime, société) que les stratégies d’intervention sociale (prévention, répression, traitement). En France comme à l’étranger.
Les contributions, émanant de chercheurs, de praticiens de la justice ou du travail social, empruntent la forme d’ouvrages de doctrine, de recherches collectives ou d’actes de rencontres scientifiques.
Deux séries complètent la Collection. Le Traité de sciences criminelles , multi-auteurs, présente sous la forme de manuels les principales disciplines qui composent les sciences criminelles : philosophie criminelle, criminologie, politique criminelle, droit criminel, procédure pénale, criminalistique, médecine légale et victimologie.
Les Controverses rassemblent de courts essais sur des questions majeures de la connaissance scientifique dans le champ criminologique. En pointant leurs contradictions, (re)découvertes et zones d’ombre, les réflexions participent à une meilleure compréhension de la complexité des conduites humaines.
Ouvrages parus dans la série Controverses
Y. Le Pennec, Centre fermés, prisons ouvertes. Luttes sociales et pratiques éducatives spécialisées
R. Cario, La prévention précoce des comportements criminels. Stigmatisation ou bientraitance sociale ?
R. Cario, P. Mbanzoulou (Dir.), La victime est-elle coupable ?
P. Mbanzoulou, N. Tercq, La médiation familiale pénale
P. Manzoulou, La violence à l’école. Mais où est passé l’adulte ?
P.V. Tournier, Loi pénitentiaire : contexte et enjeux
Ouvrages à paraître
I. Dréan-Rivette, De la criminologie en Amérique
R. Cario, P..Mbanzoulou (Dir.), La justice restaurative. Une utopie qui marche ?
V. également la collection Criminologie
P. Tournier (Dir.), La Babel criminologique
S. Abdellaoui (Dir.), Les jeunes et la loi
P. Tournier, Dictionnaire de démographie pénale
Tabous et réalités
du crime au féminin


Sous la direction
de Robert CARIO et Benjamin SAYOUS


Controverses
L’Harmattan
© L’Harmattan, 2010
5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-13771-4
EAN : 9782296137714

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
Ont collaboré à cet ouvrage :
Jean-Pierre ALLINNE , Professeur d’histoire du droit, Responsable du Programme de recherche historique sur l’administration locale (PRHAL/CECL), Université de Pau et des Pays de l’Adour
Robert CARIO , Professeur de sciences criminelles, Codirecteur de l’Unité Jean Pinatel de Sciences criminelles comparées (UJP/CRAJ), Codirecteur du Master de Criminologie, Université de Pau et des Pays de l’Adour
Philippe GENUIT , Docteur en psychologie, Psychologue clinicien, CERIAVSIF (Centre de ressources pour intervenants auprès des auteurs de violences sexuelles Ile de France), Chargé d’enseignement et de recherche, Institut de Criminologie et Sciences Humaines, Université Rennes 2
Patrick GUILLOT , Enseignant en documentation à Lyon, auteur d’ouvrages sur la condition masculine
Sonia HARRATI , Maître de Conférences en psychologie, Université de Toulouse Le Mirail, Codirectrice du Centre de Criminologie et Sciences Humaines de Midi-Pyrénées, Expert psychologue près des tribunaux
Alexia LEHNERT , Psychologue clinicienne, Maison d’arrêt de Pau
Benjamin SAYOUS , Attaché temporaire d’enseignement et de recherche, Doctorant en Sciences criminelles, Université de Pau et des Pays de l’Adour
Loïck M. VILLERBU , Professeur de psychologie et psychocriminologie, Université de Rennes 2, Directeur de l’Institut de Criminologie et Sciences Humaines de Rennes, GIS CrimSo, Expert psychologue près des tribunaux
Avant-propos. De quelques réalités et tabous du crime des femmes
par Robert C ARIO et Benjamin S AYOUS
Le crime au féminin ne cesse d’interpeller par ses caractéristiques toujours particulières, principalement quant à sa rareté. Les activités criminelles reportées et sanctionnées des infracteurs de l’autre genre se déclinent effectivement en termes de sur-représentation dans le phénomène criminel. Cette réalité est souvent contestée en doctrine. Le mythe du crime caché des femmes (dans ses infinies variantes) perdure en effet dans les esprits mais ne résiste pour autant pas à l’analyse scientifique. Celui du facteur chevaleresque dont elles bénéficieraient de la part des hommes (spontanément ou sous la pression féministe) pas davantage {1} Néanmoins, rares sont aujourd’hui encore les travaux consacrés aux « tabous » que constituent toujours quelques activités criminelles féminines, telles les violences à l’égard de leur conjoint ou les violences pédophiles.
C’est à l’occasion du colloque annuel organisé le 5 février 2009 par l’association (THYMA) des étudiants du Master 2 de Criminologie et droit(s) des victimes (Promotion Christine Lazerges), en partenariat avec l’Unité Jean Pinatel de sciences criminelles comparées (UJP/CRAJ) et l’Association pyrénéenne d’aide aux victimes et de médiation (APAVIM), que toutes ces questions ont été débattues, avec autant de raison que de passion. La plupart des contributions qui sont présentées dans cet ouvrage en sont issues.
Dans un premier temps, il n’est pas superflu de fixer rapidement les réalités du phénomène criminel féminin, au regard des actes posés comme du profil des intéressées, avant d’aborder le cœur de la réflexion développée dans l’ouvrage. Les observations sont nettes : les femmes, pour composer un peu plus de la moitié de la population française, ne représentent qu’environ un criminel sur dix. Bien plus, depuis le début du siècle dernier, leur sex-ratio par rapport à la population française (de 10 à 74 ans) est stable, sinon en périodes de troubles sociaux majeurs (durant les deux guerres mondiales notamment) : 2,05 ‰ en 1911, 2,14 ‰ en 2005. Pour autant les explications qui ont été données de leur moindre participation au crime sont multiples et variées, longtemps plus proches du sens commun que de l’analyse scientifique {2} .
Sans entrer dans un trop grand détail, quelques indications complémentaires permettent de camper l’authentique résistance des femmes au crime (dont l’étude ne mobilise guère, aujourd’hui encore, les chercheurs). Ainsi, la population pénale féminine, pour indiquer une baisse très nette depuis 1946 en pourcentage absolu (de 18,2 % au 1er janvier 1946 à 3,4 % des 60 978 personnes écrouées détenues au 1 er janvier 2010) a triplé en chiffres bruts depuis le 1er janvier 1976 : de 723 prisonnières à 2 043, le nombre des mineures n’étant plus ventilé dans les chiffres accessibles. Il n’est pas inutile de noter que la part des prévenues est traditionnellement plus importante chez les femmes que chez les hommes : 35,92 contre 24,87 % {3} .
Dans le même temps, les statistiques policières et judiciaires (non sans défauts) affichent, en pourcentage comme en chiffres bruts, une diminution sensible, variable selon les années observées, des femmes concernées. Ainsi, en matière de criminalité apparente (constituée par l’ensemble des procès verbaux de police judiciaire) les femmes représentaient 19 % des personnes mises en cause {4} en 1985 (soit 175 860 femmes) contre 15 % en 2008 (soit 177 216 femmes, dont 17 % de filles).
En matière de criminalité légale (constituée par l’ensemble des condamnations prononcées par les juridictions répressives), 14,1 % des personnes condamnées en 1985 étaient de genre féminin (103 474) contre 9,4 % en 2008 (60 216). Et plus les infractions commises sont graves, moins les femmes sont présentes : 4,8 % des condamnations pour crimes (162 femmes pour 3 345 condamnés), 9,5 % en matière de délits (55 303 pour 580 572), 8,8% dans les contraventions de 5 ème classe (sex-ratio nettement à la baisse ces toutes dernières années) (4 751 pour 53 748 condamnés) {5} .
Les condamnations prononcées contre les femmes en 2008 soulignent encore que les femmes sont, en chiffres absolus (nombre de femmes condamnées par rapport à l’ensemble des condamnations), plus que proportionnellement présentes dans les crimes contre les personnes, qu’il s’agisse de meurtres, d’assassinats (62 cas sur 535, soit 11,58 %) ou de recels qualifiés, sauf &#

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