Histoire des « traites négrières » - Critique afrocentrée d’une négrophobie académique
330 pages
Français

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Histoire des « traites négrières » - Critique afrocentrée d’une négrophobie académique , livre ebook

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Description

Par le biais de l’ouvrage intitulé « Négrophobie », trois auteurs ont répliqué avec consistance aux élucubrations racistes de Stephen Smith. De même, via « L’Afrique répond à Sarkozy », un groupe d’intellectuels africains avait riposté de manière cinglante au brouet de Dakar prononcé par le chef de l’Etat français à l’Université Cheikh Anta Diop. Mais, ce fut en vain qu’on attendit une réaction du même ordre contre Olivier Pétré-Grenouilleau et son entreprise idéologique de dénégation déguisée en « essai d’histoire globale ». Heureusement, cette lacune est désormais comblée grâce à ce travail minutieux de Klah Popo. En effet, ce livre consiste en une critique vigoureuse et circonstanciée de l’historiographie « négriériste » dominante, qui nomme « traite négrière » un crime contre l’humanité négro-africaine : un Yovodah.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 2010
Nombre de lectures 24
EAN13 9782916121307
Langue Français
Poids de l'ouvrage 5 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

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Dans la même collectionSANKOFA :
Sidiki Kobélé-Kéïta,Autopsie d’un pamphlet «Camp Boiro. Parler ou Périr» D’Alsény René Gomez,Éd. Anibwe 2009
Simon Nken,L’UPCde la solidarité idéologique à la division stratégique1948-1962 (essai d'analyse historique)
Lawoetey Ajavon,Traite et esclavage des Noirs, quelle responsabilité africaine?
Mpembi Nkosi,Kimpa Vita, la lle de Ne Kongo
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Anibwe, Paris 2010 ISBN 978-2-916121-30-7
ÉditionsAnibwe, 1rueBoyer-Barret75014Paris Tél. 0981427694 www.anibwe.com
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Histoire des traites négrières
Critique afrocentrée d’une négrophobie académique
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Remerciements à : Malaĩka, Djelany, Elykia, Ryne
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KLAH POPO
Histoire des traites négrièresCritique afrocentrée d’une négrophobie académique
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« Tout historien de la Traite des Noirs sait que son tableau com-porte un grand vide. L’esclave est le témoin muet de sa relation. […] Comme les esclaves de l’Antiquité, les esclaves de l’Afrique ont souffert, mais il appartient peut-être plus au conteur, par exem-ple Mérimée, d’exprimer l’intensité de leur angoisse, qu’à l’histo-1 rien. »
1 Hugh Thomas,La Traite des Noirs, 1440-1870, éd. Robert Laffont, Paris, 2006, p.862
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Introduction
En règle générale, l’historiographie eurocentriste de la traite né-grière parle de cet événement en évacuant, pour l’essentiel, ce qui le constitue comme un crime contre l’humanité ; et a fortiori ce qui fait la spécicité de ce crime-ci. D’ailleurs, l’usage du terme « traite » de préférence à tout autre (par exemple « déportation »), engage d’emblée cette historiographie dans une perspective pres-que exclusivement mercantiliste ; telle que cet événement consis-ta seulement en l’achat-vente d’esclaves nègres transportés sur l’océan atlantique, depuis l’Afrique jusqu’aux Amériques. Dès lors, la recherche privilégie l’analyse des mécanismes commer-ciaux, des circonstances mercantiles, de cette « traite », et leurs conséquences économiques dans les régions ou sociétés prota-gonistes : africaines, européennes, et plus rarement américaines. Quant à la souffrance des victimes nègres - incendies d’agglo-mérations, rapts, viols, éventrations, suicides, meurtres, tortures, lynchages -, non seulement « l’intensité de son angoisse » est tue, mais aussi et surtout les mécanismes socio-historiques réels de son expression sont ignorés ou obviés. S’agissant des conséquen-ces contemporaines de ces traumatismes séculaires, elles sont gé-néralement réputées fantasmagoriques, ou en tout cas bénignes, résiduelles. A travers cette historiographie eurocentriste, le captif nègre n’est pas seulement « muet » de paroles, cris, résistances, révol-tes. Mais aussi la réalité même de son corps, de son être, dispa-raît derrière une abstraction rhétorique où le « bois d’ébène », la« pièce d’Inde », n’est qu’une marchandise anthropomorphe, une « chose mobiliaire », et seulement cela : susceptible de « produc-tion », « exportation », transport, appropriation, exploitation, ces-sion. Une batterie d’artices numériques est alors mobilisée pour en quantier les volumes et valeurs de transaction.
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L’aridité sociologique d’une telle perspective épistémique retient 2 le discours occidental dominant sur la traite négrière aux marges de son propos, comme s’il enveloppait son objet, en vue de le mieux dissimuler, circonvenir. Comme s’il rechignait de toutes ses forces à crever quelque abcès, une bonne fois pour toutes. Cette impression insidieuse de stratégie discursive dénégation-niste est évidemment malsaine ; elle soulève (ou couve) de graves questions d’éthique et de probité scientique. Olivier Pétré-Grenouilleau a récemment publié une synthèse de ce discours à l’attention du public français (ou francophone), en s’appuyant beaucoup sur les travaux d’universitaires anglo-3 saxons . Plus qu’une simple synthèse, l’auteur a voulu esquisser une « histoire globale », c’est-à-dire une manière de théorie gé-nérale de l’histoire des « traites négrières ». Je me propose ici de critiquer principalement à travers son ouvrage, cette perspective obtusément commercialiste d’un événement historique criminel par nature. On verra que non seulement il est possible, mais aussi qu’il est indispensable, de penser autrement la « traite » des Nè-gres.
Outre le problème idéologique de commercialisme obtus, il y a celui de la validité des arguments mobilisés et de leur falsiabilité. Aussi la perspective promue par Olivier Pétré-Grenouilleau ren-contre-t-elle de sérieuses difcultés analytiques quant à son argu-mentaire ; ce que l’auteur échoue à surmonter, à supposer qu’il en eût l’intention et les moyens. La critique pointera également les difcultés manifestes d’un « essai d’histoire globale » n’ayant de « globale » que l’intitulé, et qui peine de façon permanente à étayer son propos de faits sufsamment documentés ; où la scan-sion de certains lieux communs, d’auteurs en auteurs, tient lieu de démonstration de leur véracité.
2 J’entends par Occident, l’ensemble civilisationnel formé par l’Europe avec les pays crées outre-Europe par les colons européens, à partir du XVIè siècle. 3 Olivier Pétré-Grenouilleau, «Les traites négrières, essai d’histoire globale », éd. Gallimard, 2004
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