Di Montezemolo voit rouge
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Di Montezemolo voit rouge Ferrari étant un monument du sport automobile, et de la Formule 1 en particulier, son président en est forcément un aussi. Surtout quand, comme Luca di Montezemolo, on est directement à l'origine du renouveau de la Scuderia. Ce noble italien, marquis d'un village situé entre Piémont et Ligurie, aurait pu faire de la politique, surtout s'il était devenu adulte avant la proclamation de la République italienne en 1946. Mais il est né un an après celle-ci et c'est le monde des affaires que Luca di Montemozolo choisira pour faire carrière et fortune. Alors que de l'autre côté des Alpes il faut avoir fait un cursus dans les écoles les plus prestigieuses de l'administration, des sciences politiques ou économiques, c'est avec une licence de droit et un Master de l'Université Columbia de New York, prestigieuse elle aussi, que Luca di Montezemolo est devenu aujourd'hui l'un des hommes les plus influents d'Italie et de la F1. C'est pourtant comme simple assistant d'Enzo Ferrari qu'il a débuté sa carrière, à 26 ans, au sein de l'écurie de Formule 1. C'est la première renaissance de la Scuderia qui, dépassée dans la hiérarchie depuis son dernier titre en 1964 avec John Surtees, redevient dominante et championne du monde des pilotes (Niki Lauda) et des constructeurs en 1977.

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Publié le 02 avril 2011
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Langue Français

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Di Montezemolo voit rouge

Ferrari étant un monument du sport automobile, et de la Formule 1 en particulier, son président en est forcément un aussi. Surtout quand, comme Luca di Montezemolo, on est directement à l'origine du renouveau de la Scuderia. Ce noble italien, marquis d'un village situé entre Piémont et Ligurie, aurait pu faire de la politique, surtout s'il était devenu adulte avant la proclamation de la République italienne en 1946. Mais il est né un an après celle-ci et c'est le monde des affaires que Luca di Montemozolo choisira pour faire carrière et fortune. Alors que de l'autre côté des Alpes il faut avoir fait un cursus dans les écoles les plus prestigieuses de l'administration, des sciences politiques ou économiques, c'est avec une licence de droit et un Master de l'Université Columbia de New York, prestigieuse elle aussi, que Luca di Montezemolo est devenu aujourd'hui l'un des hommes les plus influents d'Italie et de la F1. C'est pourtant comme simple assistant d'Enzo Ferrari qu'il a débuté sa carrière, à 26 ans, au sein de l'écurie de Formule 1. C'est la première renaissance de la Scuderia qui, dépassée dans la hiérarchie depuis son dernier titre en 1964 avec John Surtees, redevient dominante et championne du monde des pilotes (Niki Lauda) et des constructeurs en 1977. Ce succès permet alors à di Montezemolo, qui a séduit Gianni Agnelli, le tout puissant patron de Fiat, et donc propriétaire depuis 1969 de la Scuderia, d'intégrer la maison-mère en tant que responsable des relations extérieures et administrateur de la filiale contrôlant différents organes de presse. En 1982, il permet, via le projet Azzurra Challenge, à l'Italie de remporter une régate préliminaire à la Coupe de l'America. Touche-à-tout, notamment dans le domaine du sport, c'est ensuite au football qu'il s'intéresse, toujours au sein du groupe Fiat en tant que vice-président de la Juventus Turin, ou en tant que président du comité d'organisation de la Coupe du Monde 1990. Deux expériences qui ne sont pas vraiment une réussite, la première par une élimination prématurée dans les compétitions européennes en 1990, et l'autre par des critiques sur sa gestion du comité d'organisation du Mondiale. 1991 est l'année de son arrivée à la tête de Ferrari, orpheline depuis 1988 d'Enzo Ferrari.

L'écurie a à nouveau reculé dans la hiérarchie de la F1, ses derniers titres pilotes remontant à 1979 avec Jody Scheckter et constructeurs à 1983. Sa tâche concerne également la filière commerciale de la marque, dont les résultats sont également en perte de vitesse. Ferrari recommence à devenir performante sur le plan sportif à partir de 1994, avec le début de l'ère Jean Todt et de John Barnard comme directeur technique, avec onze podiums, une victoire pour Berger en Allemagne (la première de la Scuderia depuis 1990), le premier succès de la carrière de Jean Alesi au Canada en 1995, et elle reprend sa place dominante dans la discipline à partir de l'arrivée de Michael Schumacher en 1996, avec cinq doublés titres pilotes et constructeurs entre 2000 et 2004 (plus un titre constructeurs en 1999). Parallèlement à ses activités professionnelles, di Montezemolo, qui a également redressé de manière significative les ventes de la firme avec sa politique du "rare" (chaque modèle n'est tiré qu'à 4000 exemplaires maximum), est devenu vice-président du club de football de Bologne, président de l'association des industriels de Modène, de l'organisation de la Foire de Bologne et de la Fédération italienne des éditeurs. Il prend également des participations dans d'autres entreprises, ce qui lui permet de densifier encore davantage son réseau. Les années passent et la famille Agnelli, dont les patriarches ne sont pas éternels, perd coup sur coup l'Avvocato, Gianni (en 2003), et son frère Umberto, un an plus tard. Di Montezemolo se retrouve ainsi président de la Fiat, Alors que Silvio Berlusconi, président du Conseil italien, lui fait les yeux doux en 2001 pour le faire entrer dans son gouvernement, il refuse. Sans doute pour ne pas s'associer à l'image désastreuse du Cavaliere, car la politique ne rebute pas forcément ce juriste. Il a d'ailleurs déclaré en février dernier envisager une carrière en politique dans une démarche de "bipartisan" apolitique ou proche de l'union nationale : "En Italie, nous devons redécouvrir la politique du consensus, le sens de la communauté et ne pas toujours nous élever les uns contre les autres. Nous devons continuer notre série de réformes fondamentales qui ne sont ni de gauche, ni de droite, mais qui sont des réformes d'Etat... Malheureusement, de nombreux politiciens italiens n'ont pas la culture de la compétition et ne s'intéressent qu'aux élections. Si en tant que votant, je ne suis pas en mesure de décider qui va au parlement parce que quelqu'un d'autre doit décider à ma place, alors il s'agit du contraire de toute compétition". Compétition, le mot magique est lâché, il semble être le moteur de di Montezemolo, qui ne manque pas de combativité, à l'image de son action ou de son influence au sein de la FOTA (Formula One Teams Association, l'association des écuries de Formule 1), créée en juillet 2008 à Maranello, siège de l'écurie Ferrari. La réglementation de la saison 2010 décidée par la FIA, et notamment la politique de réduction des coûts, étant contestée par les constructeurs, ceux-ci ne voulant pas plafonner leur budget à la somme imposée par l'instance dirigeante (30, puis 45 M€ lors de négociations), ils menacèrent même de ne pas participer au championnat du monde 2010. Voire de lancer un championnat parallèle à celui organisé et régi par la FIA s'ils n'obtenaient pas satisfaction. Les négociations, âpres et violentes, débouchèrent finalement sur un accord Concorde 2009 signé par les différentes parties et la résolution du conflit. Mais la tête de Max Mosley, président de la FIA à l'image désastreuse et de plus en plus contesté, a roulé dans la sciure, le Britannique ayant accepté de ne pas se représenter pour un nouveau mandat en octobre 2009. BMW, seule écurie restant en désaccord avec... l'accord décidait de se retirer de la Formule 1, arguant ne pas accepter l'évolution actuelle du sport automobile. La FOTA sortait donc quelque part gagnante de cette lutte, et di Montezemolo par ricochet pour avoir été un des négociateurs les plus intraitables. Confirmant ainsi qu'il fallait décidément compter avec lui dans le présent et à l'avenir dans le monde de la plus grande compétition de sport automobile du monde...

Luca Cordero di Montezemolo Né le 31 août 1947 à Bologne (Italie) Licencié en droit, Master de l'Université de Columbia, New-York (Etats-Unis) Président du groupe FIAT de 2004 à avril 2010 Président de Ferrari depuis 1991 Assistant d'Enzo Ferrari de 1973 à 1977 Responsable des relations extérieures de FIAT de 1977 à 1982 Président de la Confindustria, le patronat italien, de 2004 à 2008

Dix titres mondiaux de F1 entre 2000 et 2004

Une carrière politique?

Une troisième Ferrari sur les circuits?

Quand di Montezemolo a une idée en tête, il veut aller jusqu'au bout pour la voir mise en application. Aussi, alors que la politique de réduction des coûts imposée par la FIA en 2009 et la crise économique avaient provoqué le départ de plusieurs constructeurs (BMW, Toyota, Honda), l'instance dirigeante ouvrait la porte de la F1 à des nouvelles écuries, créées par des investisseurs indépendants, mais aux moyens plus limités que les grands constructeurs automobiles ou les écuries installées depuis longtemps dans la discipline. Une décision qui avait l'avantage de meubler la grille, désespérément réduite à dix voitures depuis... mais que la FOTA et di Montezemolo n'approuvaient pas. L'Italien préférerait que les "top teams", et Ferrari en particulier, puissent aligner une troisième monoplace, comme c'était le cas dans les années 70 et 80. "Il y a peut-être une opportunité pour les équipes d'aligner trois voitures en 2010", déclarait-il en 2009. Le retour de Michael Schumacher en Formule 1 bruissait également de toutes parts, et le pilote allemand étant à l'époque encore lié contractuellement à la Scuderia, c'était l'occasion de faire d'une pierre deux coups. "Je ferai personnellement tout ce que je pourrai pour que cela arrive", poursuivait di Montezemolo, "et bien évidemment, c'est à Michael Schumacher que n o u s voulons confier cette troisième monoplace". Quelques mois plus tard, l'engagement des petites écuries pour 2010 était confirmé et alors que Schumacher allait finalement s'engager avec Mercedes, le patron de Ferrari revenait à la charge, sans prendre de gants cette fois, notamment vis-à-vis de ses nouveaux petits camarades : "Les petites équipes ? Honnêtement, je pense qu'il serait une meilleure opportunité de faire courir une troisième voiture plutôt que de voir des voitures qui souffriraient même en GP2. C'est une idée que nous pousserons encore fermement dans le futur". Nous, c'est Ferrari et la FOTA, notamment les membres les plus riches et les plus historiques du plateau, car sans soutenir officiellement ni publiquement le sujet, des écuries comme Red Bull et McLaren pourraient elles aussi être intéressées par un tel projet. La firme autrichienne est d'ailleurs plus ou moins déjà servie, puisqu'avec Toro Rosso, elle dispose potentiellement de deux voitures supplémentaires, même si la STR est officiellement une entité à part.

"Ce serait mieux de faire courir une troisième voiture plutôt que de voir des voitures qui souffriraient même en GP2"

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