La terre sacrée de la Porte d'Auteuil

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• Publié par: le-sport-
• Publié le: 03 mai 2011
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• Langue: Français

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La terre sacrée de la Porte d'Auteuil

"On n'abandonne pas facilement un stade où il y a 80 ans d'histoire..." En déclarant cette petite phrase il y a quelques mois, le directeur général délégué de Roland-Garros, Gilbert Ysern savait à quel point il lui aurait été difficile de trouver une terre aussi accueillante économiquement que celle de la Porte d'Auteuil. Il suffit de connaître les chiffres que génère un tournoi de Roland-Garros à Paris pour s'en convaincre. Avec 140 millions d'euros de recettes par an, les Internationaux de France sont une affaire juteuse pour la Fédération Française de Tennis. Surtout que les bénéfices s'élèvent à plus de 60 M€ du fait que l'organisation coûte environs 80 M€ en dépenses globales (64 millions d'euros en frais d'organisation et 16 millions d'euros pour les prix attribués aux joueurs). Pour arriver à un tel bénéfice, le tournoi possède dé-jà une mécanique bien huilée. Entre le sponsoring, la billetterie, les opérations de relations publiques, les produits dérivés et les droits TV, le tournoi garantit à l'organisation des recettes de plus en plus importantes. A eux seuls, les différents sponsors permettent au tournoi d'engranger 36 millions d'euros de recettes. Pour arriver à ce chiffre annuel, les entreprises n'hésitent pas à y mettre le prix. BNP Paribas a ainsi signé un chèque de 30 M€ pour continuer son parrainage historique alors que IBM a déboursé 10 M€ pour poursuivre son partenariat de 25 ans. Les entreprises se bousculent pour associer leur image à Roland-Garros. Le dernier exemple en date est celui d'Orange qui s'est empressé de remplacer Philips pour devenir le nouveau partenaire officiel fort du tournoi aux côtés des nombreuses franchises déjà existantes (IBM, Adidas, Alain Afflelou, Lagardère, Fedex, Lacoste, Perrier, Peugeot, Longines, Adecco, Dunlop, Haagen Dazs, Tropicana...). L'autre ressource financière majeur reste la course aux places et principalement aux loges. Généralement, ces places se vendent très tôt dans l'année et pour trouver un sésame d'entrée pour le tournoi, cela peut se révéler un véritable casse-tête.

60 M€ de bénéfices annuel

Pendant que les places se monnaient entre 8 et 70 euros, les loges rapportent plus de 30 M€ aux organisateurs. En début de tournoi, une invitation d'une journée peut coûter 500 euros aux partenaires allantjusqu'à 300 000 euros pour une loge de 44 personnes durant la quinzaine. La BNP voit souvent plus de 10 000 personnes se succéder dans ses salons. La preuve que Roland-Garros est le rendezvous du printemps dans la région parisienne. Avec 460 000 places vendues sur la quinzaine dont 80 000 billets pour les partenaires économiques, la Porte d'Auteuil fait salle comble pendant deux semaines. La billetterie rapporte 24 M€ à l'organisation et pourtant, il reste encore un spectateur sur cinq qui ne paye pas son entrée. Derrière, les droits TV ne cessent d'augmenter. France Télévisions n'a pas hésité à gonfler la note à 15,5 M€ pour se payer le tournoi du Grand Chelem français l'an passé. Sans oublier l'apport financier des produits dérivés qui rapportent plus de 10 M€ chaque nnée. Le business de Roland-Garros ne semble pas avoir atteint ses limites. En 2011, des nouveautés seront encore présentées pour garantir une rentabilité record pour le tournoi. La décision de garder les Internationaux de France à Paris va dans ce sens. Et la nouvelle enceinte qui sortira de terre permettra d'accueillir plus de 600 000 personnes sur deux semaines. Gilbert Ysern n'a pas manqué de préciser les prochaines dates importantes de Roland-Garros au moment d'annoncer la décision de rester à la Porte d'Auteuil. "La livraison totale du stade est prévue pour 2016, mais il y aura déjà des réalisations en 2014, 2015. Le début des travaux devrait avoir lieu fin 2012. La livraison aurait pu être faite avant si nous pouvions quitter les lieux pendant trois ans, mais comme nous devons organiser le tournoi chaque année, le stade ne pourra pas être livré totalement avant 2016. Nous n'avons pas encore arrêté d'ordre précis. On a juste promis à la DTN que le CNE ne serait pas détruit avant la construction du nouveau centre d'entraînement. Le nouveau court dans les serres d'Auteuil sera prêt pour 2015. Nous sommes convaincus que c'est un très beau projet puisque nous allons remplacer des serres de travail par un magnifique objet que l'on va développer, à savoir un court de tennis de 5000 places entouré de serres de huit mètres de hauteur, qui va s'intégrer parfaitement dans le paysage." Un projet de qualité avant d'être de quantité. Roland-Garros est déjà un business florissant pour la FFT. Et nul ne doute qu'il le sera encore pendant de nombreuses années.