Le vélo est devenu le bouc-émissaire
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Le vélo est devenu le bouc-émissaire Dans l'affaire Contador, on a beaucoup de mal à savoir où nous en sommes. La procédure est en cours, mais le tableau est assez flou.

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Publié le 03 mai 2011
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Langue Français

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Le vélo est devenu le bouc-émissaire

Dans l'affaire Contador, on a beaucoup de mal à savoir où nous en sommes. La procédure est en cours, mais le tableau est assez flou. Si la justice ne l'a pas condamné tout de suite, c'est peut-être en raison du manque de preuves dont elle dispose. On prend en général comme référence les cas d'autres sportifs eux-aussi contrôlés positif à la même substance (clenbutérol) et qui au bout du compte ont été blanchis. Sans être dans la confidence, c'est probablement pour cette raison, et uniquement pour celle-là, que ça met du temps à se décider. Ce que l'on peut dire, c'est qu'une affaire comme celle-là, avec le retentissement qu'elle a, fait énormément de tort au vélo. Le risque de le voir disputer le Tour de France, le remporter ou non, puis d'être condamné par le Tribunal arbitral du sport (TAS) dans la foulée me paraît improbable. Les instances auront rendu leur verdict avant la Grand Boucle, c'est mon sentiment. Si tel n'est pas le cas, les conséquences seront désastreuses. Ce qui me pose problème, c'est que tout le monde disserte sur cette histoire alors que les seuls capables de trancher sont les juges. Qui d'autre est apte à en parler ? Au lieu d'être obnubilé par le vélo, on devrait regarder ce qui se passe dans les autres sports. Bien entendu, cela ne constitue pas une excuse pour dédouaner les cyclistes mais j'ai le sentiment qu'on fait grand cas de peu de chose. Le vélo est devenu le bouc-émissaire, on en fait beaucoup trop à son sujet. Je reste malgré tout optimiste pour l'avenir. Ça a toujours été et cela restera un sport éminemment populaire, accessible. Malgré les affaires et les procédures, le public répond toujours présent sur le bord des routes, c'est d'autant plus vrai sur le Tour de France. Mais il est vrai que l'environnement a changé. Avant, il n'y avait pas autant d'enjeux médiatiques et financiers. Désormais, dès que les jeunes atteignent un certain niveau, on leur demande beaucoup de résultats et ils doivent être performants tout au long de la saison. Le problème est peut-être là.

*CHAMPION DE FRANCE EN 1992, CHAMPION DU MONDE SUR ROUTE EN 1994, CONSULTANT POUR RMC

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