De griffes et de sang - 1 - Condamnée - Livre I
174 pages
Français

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De griffes et de sang - 1 - Condamnée - Livre I , livre ebook

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Description

Urban Fantasy (Bit-Lit) - 350 pages


Léna, jeune femme au caractère bien trempé et au franc-parler explosif, se retrouve prisonnière sur une île oubliée d’Écosse, résidence de deux clans millénaires de vampires et de lycans aux traditions figées et passéistes.


En dépit de la haine et du dégoût qu’ils lui inspirent, la voilà confrontée à un choix qui va changer le cours de son existence. Déterminée à fuir plutôt que de se plier à ce destin, Léna ne reculera devant rien, et ce malgré le pouvoir étrange qu’exerce l’un des habitants immortels sur son cœur et sa raison.



Oubliez tout ce que vous avez toujours cru savoir sur les buveurs de sang ou les loups-garous, et plongez dans une saga qui ne vous laissera pas insensible !


Suspense, rebondissements, action, émotions. Préparez-vous, vous n’en ressortirez pas indemne...


Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 08 décembre 2021
Nombre de lectures 7
EAN13 9782379613807
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

De griffes et de sang – 1 – Condamnée – Livre I

1 – Condamnée – Livre I

Lily Degaigne
1 – Condamnée – Livre I

Lily Degaigne

Mentions légales
Éditions Élixyria
http://www.editionselixyria.com
https://www.facebook.com/Editions.Elixyria/
ISBN : 978-2-37961-380-7
Concept de couverture : Didier de Vaujany
Prologue


Elle avait toujours eu du talent pour courir. Sa mère le savait quand elle le lui avait ordonné ; son père avait eu l’espoir qu’elle survive, quand il l’avait aperçue à travers la fenêtre léchée par les flammes. Elle, pourtant, détestait ça. Mais la peur lui donnait des ailes, alors elle sautait agilement au-dessus des énormes troncs qui lui barraient la route, ses pieds écrasaient les brindilles au sol, le vent sifflait à ses oreilles. Elle fonçait à une vitesse enivrante.
Des blessures lacéraient son corps. Elle tenait tant bien que mal son bras cassé en écharpe, tentait de contenir ses larmes, sa terreur et sa souffrance, comme on le lui avait appris.
Parce que tout était réel. Les monstres étaient réels. Et elle n’avait plus qu’un mot en tête : fuir.
Dans son dos, sa maison, son foyer, s’effondra sur elle-même dans un nuage de cendres. Le feu était repu de ce festin. Sa vie venait d’être avalée par une bouche enflammée ; n’en restait plus qu’une vieille carcasse noircie, à qui elle n’avait même pas eu le temps de dire adieu.
À dix ans, elle n’avait pas totalement saisi le concept de la mort. Elle n’avait encore rien vécu de tel, après tout. Elle n’avait perdu ni parent ni animaux. La chose avait été réglée cette nuit-là, comme on se prend un coup de couteau en plein cœur. La douleur, la colère, l’incompréhension de perdre un être cher, de se retrouver seule et démunie, tout cela la submergeait davantage de seconde en seconde, anéantissait la moindre parcelle de raison qui lui restait, la moindre parcelle d’innocence. Plus grandiose que jamais, la mort s’était attaquée à sa famille. Ces bêtes ignobles avaient tout balayé sur leur passage, et elle avait été incapable de réagir. Incapable de se battre. Incapable de devenir l’héroïne qu’elle avait toujours rêvé d’incarner.
Tout lui avait été arraché en quelques instants. Sa seule échappatoire : une course à travers la forêt, avec un bras cassé.
Elle ne se rendit pas compte qu’on la suivait. Des larmes, inévitables, hélas, lui brouillaient la vue. La terreur annihilait sa prudence. Quand son dos percuta un tronc normalement situé sur sa gauche, elle consentit à affronter la réalité.
Sauf qu’il n’y avait rien ni personne. Seul le bruit lointain du brasier lui parvenait encore, invisible derrière les arbres sombres qui peuplaient la forêt. Un cri de douleur jaillit de sa gorge, sans qu’elle sache s’il était justifié par sa blessure ou par la perte de sa famille. Mais elle s’était arrêtée désormais et était absolument incapable de se remettre en route. Exténuée, sa tête percuta le sol dans un bruit sourd lorsqu’elle s’affaissa sur elle-même.
La culpabilité lui rongeait les entrailles. L’impression d’être faible, d’être tout ce que son père avait toujours refusé qu’elle soit. Le désespoir s’abattait sur la petite fille comme une enclume. Tout cela n’aurait jamais dû arriver.
— La dernière est ici.
Elle se redressa, les sens en alerte. Les habitudes avaient encore la vie dure.
Incapable de se mouvoir davantage, elle demeura appuyée contre le tronc, scrutant l’horizon de ses yeux aveuglés par les larmes.
Et elle n’avait même pas d’arme.
Ce fut alors comme dans un rêve. Assommée par la douleur lancinante de son bras, elle se demanda un instant si elle ne délirait pas. En un demi-cercle parfait autour d’elle, une dizaine de silhouettes se dessinèrent dans l’ombre des arbres, toutes vêtues d’une longue cape noire, le visage dissimulé derrière une capuche. Il y avait des grands, immenses même, et d’autres plus fins, plus petits. Elle ne s’attarda pas sur davantage de détails, l’esprit ankylosé par la peur et la souffrance.
— Il faut qu’on s’en débarrasse. Qu’elle soit parvenue à survivre jusque-là n’est pas vraiment une réussite de notre part.
— Elle a de sacrées jambes, commenta une voix plus douce.
— Et une formidable endurance, renchérit une autre.
— Quel âge a-t-elle, déjà ?
— Dix ans.
— C’est moche.
— Bon, on le finit ce boulot ou non ? lança quelqu’un, impatient. Ils ne vont pas tarder à se ramener.
— Ouais, ouais… J’y vais.
Il y eut quelques bruits de pas, peut-être même le sifflement d’une lame aiguisée. Elle étouffait. Cherchait d’une main, perdue entre des feuilles mortes, de quoi se défendre.
En tournant la tête, elle crut discerner de hautes chaussures qui martelaient le sol dans sa direction. Soudain, elles s’immobilisèrent. Deux autres lui barrèrent la route, apparues de nulle part. Tremblante, elle fut prise d’une violente toux à l’effroyable arrière-goût de cendre. Son crâne se cogna contre le tronc, incapable de la soutenir davantage. S’ils avaient l’intention de se débarrasser d’elle, qu’ils le fassent vite. Tout ce qui restait d’héroïque en elle s’était éteint avec sa famille.
— Eli ? Qu’est-ce qu’il y a ?
L’interpellé ne répondit pas et s’approcha de l’enfant. Il y eut un frottement de vêtements, une cape de soie glissa sur son avant-bras meurtri et une chose glacée soutint sa tête. Elle battit des paupières. Ce qu’elle identifia comme une main aussi froide que la neige s’empara de la sienne, puis de l’autre, paumes tournées vers le ciel. Elle ne protesta pas. La petite connaissait cette créature, et son père lui aurait hurlé dessus pour le simple fait de se laisser toucher par elle. Mais elle n’avait plus de force, et la froideur de ses doigts semblait atténuer ses souffrances.
— Elle a les marques, déclara celui qui se tenait proche d’elle et qui examinait ses mains.
— Quoi ? C’est impossible.
— Vérifie par toi-même.
Nouveau froissement de vêtements, accompagné d’une lourde cavalcade. Elle entrouvrit les yeux au prix d’un effort colossal, pour discerner une deuxième silhouette accroupie devant elle, plus robuste cette fois, et qui dégageait une incroyable chaleur. Cette sensation s’empara de ses tripes et son ventre se contracta soudain, piqué au vif par une vague de panique. Elle tenta de reculer, de s’éloigner de la source brûlante qui avait consumé ses parents.
Les deux mains glacées raffermirent leur pression autour des siennes, mais elle s’obstina, au prix d’une douleur atroce battant dans son avant-bras. Elle ne pouvait plus bouger et la poigne ne voulait toujours pas la lâcher. Incapable d’articuler quoi que ce soit, elle déploya le peu d’énergie qui lui restait en appuyant l’un de ses pieds sur l’épaule de celui qui la retenait. Elle poussa de toutes ses forces pour l’obliger à la libérer. Sauf que les monstres étaient plus robustes que des montagnes, la fillette le savait pertinemment. Il était incroyablement dur, et son immobilité la désarma autant que la silhouette enflammée qui s’avança.
— Elle a l’air de paniquer, constata-t-elle.
— Quelle perspicacité, Allam, ironisa l’autre d’un ton glacial.
Il y eut un grognement étrange, et elle poussa un hurlement lorsque l’homme-flamme tendit le bras vers son visage.
— Ne t’approche pas, tu la terrorises.
Le silence prit corps, pendant que l’ombre ardente reculait doucement. Dans des gestes lents et précautionneux, l’être de glace la ramena contre l’arbre. Ses doigts aussi étincelants que la neige caressèrent sa joue. Sa respiration se calma, alors elle savoura sans crainte le contact rassurant de la créature.
Elle n’aurait pas dû se sentir apaisée par ce toucher. On lui avait appris à le fuir, le redouter et le haïr. Pourtant, sa voix, sa peau, sa manière de parler, son aura étaient un baume aux maux qui lui brouillaient les sens.
— C’est une marquée, reprit-il.
Elle tentait désormais de l’approcher. Elle savait, au fond, qu’il était coupable. Qu’il était de ceux qui avaient mis le feu à sa maison. Mais elle ne pouvait s’en empêcher.
— Tu dois te tromper. Ingham et Edmund l’auraient su.
— Pas si tous les membres de sa famille étaient des chasseurs. Elle passait inaperçue, ses parents n’avaient probablement rien remarqué. Après tout, comment l’auraient-ils soupçonnée ?
— Comment est-ce possible, alors ?
— Quelqu’un lui a transmis les marques. J’ignore encore quand, et qui.
Les minutes s’étirèrent.
À l’aide du peu de force qui lui restait, elle tenta de s’approcher de cet homme vêtu de noir. Sa tête était obstinément baissée vers ses mains, et elle ne pouvait apercevoir son visage en raison de sa vision de plus en plus trouble. À peine avait-elle avancé le front vers son épaule que l’être de feu reprit solennellement :
— Quoi qu’il en soit, nous devons l’éliminer. Ce sont les ordres.
— Hors de question.
— Que…
— Si elle a les marques, c’est qu’elle sera de notre côté. Nous ne pouvons tuer l’un des nôtres.
— C’est… c’est ridicule, tu…
— Cesse de me contredire lorsque tu sais que j’ai raison, siffla son sauveur.
D’un mouvement vif, elle parvint à se rapprocher. Il ne semblait même pas s’en rendre compte, ne prêtait attention qu’à ses mains. Peu importait. Il ne devait pas la lâcher. S’il s’en allait, toute la chaleur étouffante de ce monde allait ressurgir, la douleur avec elle. S’il restait, elle n’avait plus mal.
— Maintenant, contente-toi de diriger la troupe pour qu’ils ne nous trouvent pas. Je vous rejoins dès que possible.
Nouveau grognement furieux, mais l’être de feu consentit à s’éloigner. Les silhouettes immobiles entre les arbres eurent toutes un léger mouvement de côté, puis disparurent comme par magie dans un tourbillon de feuilles mortes et de brindilles desséchées. L’enfant reporta son attention sur son sauveur, oscillant peu à peu entre délire et réalité.
Le visage de la créature toujours invisible, elle devina néanmoins un sourire tendre, tandis que ses longs doigts gelés parcouraient sa peau. Ils remontèrent sur son bras gauche – celui qui était indemne – et arrêtèrent leur course au creux de sa

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