Devil Take me
175 pages
Français

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Devil Take me , livre ebook

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Description

La tentation rôde à chaque coin de rue dans des mondes tantôt sombres, tantôt effrayants. Y céder peut être à la fois dangereux et enivrant, mais toujours imprévisible. Bien que les avantages soient attrayants, il vous en coûtera votre âme et le diable attend son dû. Parfois suaves et charmants, parfois calculateurs et cruels, ces démons sont prêts à tout pour assouvir leurs desseins, et leurs désirs...


Embarquez en compagnie de six auteurs incontournables de l’urban fantasy LGBT et de la romance paranormale pour une virée trépidante et imprévisible. Voyagez au sein d’un monde crépusculaire, arrêtez-vous dans une ville située de l’autre côté de la réalité, flânez au milieu d’une version décalée des années 60 et 70. Passez quelques heures en compagnie de démons affublés de chapeau et veston, d’un prêtre motocycliste défroqué et d’un antihéros genderfluid, parmi tant d'autres. Humour, romance, horreur, action, intrigue et magie sont les maîtres mots de ces histoires, qui ont toutes un point commun... Vous faire passer un moment diablement exquis.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 25 septembre 2019
Nombre de lectures 1
EAN13 9782375749531
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Collectif
Devil Take Me
- 1 -


Traduit de l'anglais par L. Williams / Alexia Vaz


MxM Bookmark
Mentions légales
Le piratage prive l'auteur ainsi que les personnes ayant travaillé sur ce livre de leur droit.
MxM Bookmark © 2019, Tous droits réservés
Traduction © L. Williams / Alexia Vaz / Caroline Dukic
Suivi éditorial © Margaux Villa / Julie Nicey
Correction © Marie-Caroline Guiberteau
Illustration de couverture © Dreamspinner
Toute représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit est strictement interdite. Cela constituerait une violation de l'article 425 et suivants du Code pénal.
ISBN : 9782375749531
Existe aussi en format papier


La Cité des Merveilles
Rhys Ford


À Lisa, la plus folle des chapelières et la plus Alice des Alice.


Chapitre 1
Ce qui est drôle à propos de la Cité des Merveilles, c’est que même après avoir vécu des décennies de l’autre côté du miroir, je suis toujours surpris de voir à quel point elle peut devenir bizarre.
Par exemple, comment un lapin d’un mètre cinquante en short et chapeau réussit à appuyer sur la gâchette d’un fusil de chasse avec sa patte poilue ?
— J’en ai tellement marre de courir après ce foutu lapin, marmonnai-je.
Je parlais au hérisson qui m’arrivait à hauteur de genoux et qui était recroquevillé à côté de moi. Il ne leva pas les yeux vers moi et je ne lui en voulus pas. La benne à ordures à côté de laquelle nous étions cachés avait déjà subi pas mal de dégâts à cause des coups de feu sporadiques du lapin, et étant donné que mon crâne commençait à me démanger, je savais que, plus tard, j’allais récupérer des morceaux de brique pulvérisée dans mes cheveux.
Si j’étais toujours là à ce moment-là.
Avant de rencontrer le Diable et de faire saigner mon âme dans ses mains, j’aurais pensé que courir après un lapin blanc aux yeux roses et fumeur de cigare ne m’arriverait qu’après avoir mangé quelques boutons de peyote  1 .
Désormais, je considérais cela comme un mardi ordinaire.
Une autre explosion frappa le mur au-dessus de nos têtes et provoqua une tempête de gravats. Le hérisson couina et se roula en une boule plus serrée, même si cela semblait impossible. Son chapeau en feutre usé était par terre, à ses pieds, et le bord était trempé par l’eau souillée qui coulait de la benne en métal craquelé. Son écharpe, visiblement tricotée à la main, était devenue une sorte de chapelet au cours du conflit dans lequel nous nous étions engagés. Il effleura méthodiquement les bouts du cache-nez, de gauche à droite, avec ses minuscules doigts.
— J’ai juste besoin d’un angle de tir dégagé pour avoir ce salaud, informai-je mon ami à piquants. C’est juste qu’il est beaucoup trop rapide.
Monsieur Hérisson leva suffisamment la tête pour me lancer un regard méprisant, et il plissa ses yeux marron perçants. Il était clairement en train de juger mon intelligence.
— C’est un lapin .
Même si j’avais eu une réplique cinglante, je n’aurais pas pu la dire car le hors-la-loi dont la tête était mise à prix, avec sa réserve apparemment infinie de cartouches de fusil, mitraillait encore une fois la benne à ordures et me poussa à m’éloigner du bord.
La rue grouillait de gens à peine quelques minutes auparavant, mais une fois que le lapin m’avait vu, il avait sorti une carabine à canon scié de Dieu savait où et avait commencé à tirer sur la place du marché. Sous le choc, tout le monde avait fui pour se protéger. Il visait assez mal ; ses premières victimes furent donc une pastèque sans pépin et quelques melons, mais les éclaboussures montraient bien ce qui arriverait si une balle atteignait la tête de quelqu’un.
Non loin de là, deux femmes étaient accroupies derrière l’étal d’un poissonnier, et de temps en temps, on voyait le faisceau de plumes du propriétaire de l’étal apparaître quand il se déplaçait. Le stand n’était pas très grand, certainement pas assez pour qu’un griffon se cache complètement d’un tireur sans scrupule. Sur le sol, quelques personnes se couvraient la tête avec les mains en gardant le visage contre les pavés. De temps en temps, l’un d’entre eux attirait l’attention du lapin en essayant de glisser sur le côté.
Le problème était que, caché derrière la benne, je ne voyais pas quand les yeux du lapin étaient fixés sur quelqu’un d’autre, donc lui tirer dessus avec mon revolver était assez aléatoire.
La place du marché de Beckett Street était au bout d’un cul-de-sac. C’était une cour à l’ancienne dans laquelle on organisait auparavant des thés et des jeux pour les aristocrates qui s’ennuyaient ainsi que pour leurs serviteurs éprouvés. C’était une époque lointaine. Les jardins de l’ancien palais, avec leurs passages labyrinthiques, constituaient désormais les rues de la Cité, grouillant d’immeubles et d’industries. Mais il existait encore quelques signes de l’ancien royaume de la Reine de Cœur, si vous saviez où regarder.
J’essayais simplement de ne pas regarder.
— Reste couché, dis-je au hérisson. Je vais voir si je peux me rapprocher.
Soit il avait fait un petit bruit, soit il avait des gaz. En tout cas, il émit un long couinement tremblotant et recommença à compter les bouts de son écharpe.
— Je ne vais pas te laisser m’attraper, Pique !
Le lapin tira à nouveau, mais je ne savais pas où il visait. Une personne dans la foule prisonnière cria et le lapin hurla en retour :
— Ferme-la ! C’était loin de toi. Je vais vous donner à tous quinze secondes pour partir. Ensuite je tirerai et si vous vous trouvez entre Pique et moi, j’espère que vous êtes en paix avec votre créateur.
Monsieur Hérisson partit avant même que le lapin ne commence à compter. Il attrapa son chapeau haut-de-forme, le mit sur sa tête et détala, son écharpe rose volant derrière lui. L’exode qui suivit fut aussi bruyant et inquiétant qu’une montagne de sucre en morceaux attaquée par des bambins.
Pour être honnête, je ne pensais pas que le lapin puisse compter jusqu’à quinze.
Je connaissais le Lapin Blanc.
Il était ce que j’aimais appeler un hors-la-loi de famille – un criminel bête à manger du foin qui semblait être incapable de s’arrêter, quoi qu’il arrive.
J’avais connu son arrière-grand-père, et disons que la famille n’avait jamais été réputée pour sa chance.
La poursuite avait déjà mal tourné quand le lapin s’était faufilé dans le Brouet. Difficile de voir le ciel de cette fin d’après-midi au-delà des immeubles collés et de la pluie menaçante qui chargeait le ciel. Un éclair accompagné du crépitement du soufre recouvrit l’odeur fétide des terriers. J’aperçus les nuages laiteux dans le ciel, et des cendres noires tourbillonnant depuis les cheminées s’élevèrent dans un faux murmure, puis se dispersèrent dans le vent chaud de juin. La chaleur de l’été ne laissait aucun répit, et la tempête qui arrivait rendrait l’air étouffant et écœurant. Elle ferait aussi bouillonner la colère dans les quartiers pauvres jusqu’à la limite du supportable.
Si j’avais de la chance, je pourrais attraper le lapin et sortir du Brouet avant que la tempête ne s’abatte.
Mais tout comme le lapin et son infortuné et désormais sans tête arrière-grand-père, je n’étais pas connu pour ma chance.
Quand le lapin arriva à huit, je saisis ma chance.
Je ne savais pas vraiment où le rhinocéros allait, mais il m’offrait une bonne protection, surtout qu’il marchait à quatre pattes. Je sprintai, caché entre les corps massifs et les ombres en espérant que le lapin ne remarquerait pas le mouvement d’une personne qui partait du mauvais côté. Je tombai violemment à genoux quand mon pied se coinça dans l’ourlet froissé de la longue robe d’une vieille femme et que ma botte se déroba. La grand-mère me donna un coup avec son sac à main et me toucha au niveau du menton avec les poignées en bambou, mais je ne m’arrêtai pas pour vérifier si elle allait bien. Son corps vieilli et bossu suffit à me faire savoir qu’elle était humaine, qu’elle venait de l’autre côté du miroir, tout comme moi.
La Cité des Merveilles et son peuple étaient différents, moins humains. Les naissances étaient rares et généralement pas les bienvenues. Les gens – surtout ceux avec une apparence humaine – vieillissaient si lentement qu’il était impossible de deviner leur âge. Pourtant, je n’avais jamais vu dans le miroir quelqu’un d’aussi vieux que la femme que j’avais failli piétiner. Elle avait dû être à la fin de sa vie quand elle avait vendu son âme pour venir ici, et elle était enfermée pour toujours dans cette prison d’ambre où elle pouvait sentir toutes les douleurs de son corps décrépit.
J’aimerais dire que j’avais été malin et que j’avais passé ce marché alors que j’avais une bonne vingtaine d’années, mais si j’avais effectivement été malin, je n’aurais jamais dit oui à l’homme au sourire maléfique quand il m’avait trouvé allongé au milieu de la route de campagne sur laquelle on m’avait laissé.
Au lieu de ça, j’étais là… à chasser le lapin.
— Tout ce qu’il manque pour rendre ce jour vraiment spécial, c’est un gros poney avec une couronne de fleurs, grommelai-je.
Je me relevai, décollant mon ventre des pavés. M’accrocher à mon revolver d’une main rendait la chose difficile, mais je ne pouvais pas affronter cette situation sans être armé, surtout que le lapin avait un fusil.
— Je ne connais même pas le nom de ce stupide opéra  2 .
Pourtant je le chantonnai en avançant.
Le lapin ne m’avait pas vu. Je le trouvai planqué derrière une pile de livres qui n’était plus qu’un tas moisi de dos craquelés et de pages mouillées. C’était douloureux de voir des romans exposés aux durs éléments météorologiques du Brouet, mais peu de gens lisaient au Pays des Merveilles. Je ne voyais aucune trace du libraire. Si cela avait été le cas, je ne savais pas si j’aurais pu me retenir de lui tirer dessus à cause de l’état dans lequel il laissait les livres.

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