L'Héritage - 1 - La dernière gardienne , livre ebook

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2022

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Bit-lit - Young Adult - 318 pages


À la suite du décès de son père, Alexandra, dix-sept ans, quitte la France pour les États-Unis en compagnie de sa mère.


Arrivée dans l’Illinois, à Formodle, l’adolescente rencontre un groupe d’amis exceptionnels et soudés, dont Lucas, un jeune homme qui la trouble particulièrement.


À leurs côtés, elle va découvrir une incroyable vérité sur le monde qui l’entoure, sur elle-même et sur son héritage.



Mais ces révélations ne sont pas sans dangers et Alexandra va devoir puiser en elle la force de les affronter si elle veut survivre.

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Publié par

Date de parution

23 février 2022

Nombre de lectures

11

EAN13

9782379614095

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

1 Mo

L’héritage – 1 – La dernière gardienne


Inès Dujardin
Inès Dujardin



Mentions légales
Éditions Élixyria
http://www.editionselixyria.com
https://www.facebook.com/Editions.Elixyria/
ISBN : 978-2-37961-409-5
PROLOGUE
ALEXANDRA


— Chérie, il faut qu’on parle ! s’exclama soudainement Marguerite, ma mère.
Nous étions dans le salon, je regardais la télévision tandis qu’elle travaillait sur son ordinateur. Je la fixai, soupçonneuse. Elle fit de même, mais semblait… angoissée. 
Ce n’était pas dans ses habitudes de m’interpeller de cette façon, ce qui ne fit qu’augmenter mon appréhension. Je n’avais pourtant aucune raison de m’inquiéter. Enfin… normalement. Je ne me souvenais pas avoir laissé traîner mes chaussettes, ou avoir fini le dernier rouleau de papier toilette sans en remettre un nouveau. C’était le genre de choses qui agaçaient prodigieusement ma mère.
Elle attendait, m’observait. Méfiante, je demandai :
— Qu’est-ce qu’il y a ?
Maman prit une profonde inspiration comme pour se rassurer, se donner du courage. Elle expira lentement avec dans les yeux une lueur étrange. Je ne savais pas si c’était de la peur, de l’hésitation, de l’inquiétude ou bien un mélange des trois. Quoi qu’il en soit, mon stress grimpa en flèche.
D’ici quelques semaines, je commencerai ma dernière année de lycée. Il ne me restait plus qu’un an avant de pouvoir passer aux choses sérieuses. Depuis plusieurs années maintenant, je me donnais du mal pour avoir de bonnes notes et avoir le niveau nécessaire aux études que je souhaitais faire. C’est aussi dans l’optique de mes années de journalisme que j’avais postulé pour intégrer une prépa en parallèle de mes cours. J’avais envoyé mon dossier deux mois plus tôt, et depuis je patientais.
Je commençais sérieusement à m’emballer, à me faire des idées, lorsque ma mère interrompit mes réflexions :
— J’ai déposé mon curriculum vitae pour obtenir un poste de gérante d’un restaurant à Chicago.
Elle prononça ces mots tellement vite que j’eus du mal à les comprendre et encore plus à les assimiler.
Lorsque je réalisai enfin ce qu’elle m’avait dit, ma première réaction fut d’être heureuse. Très, très heureuse. Deux ans auparavant, mon père était mort, victime d’un accident de la route. Seulement cinq mois plus tard, le restaurant que ma mère tenait d’une main de maître depuis dix ans était vendu, la laissant sans emploi.
Ce fut une période très difficile pour nous. Par bonheur, mon père, prévoyant, avait souscrit une assurance vie. Sans l’argent qu’elle nous avait rapporté, nous ne nous en serions pas sorties.
Ma mère avait été contactée à de nombreuses reprises par de grosses entreprises. Malheureusement, chacune de ces propositions l’amenait à Londres, Bruxelles ou Vienne. Elle refusait toujours, ne voulant pas m’imposer un déménagement si tôt après la mort de papa et alors que j’étais encore au lycée.
Cette fois, c’est différent.
— Je sais que c’est loin et que tu te préparais déjà à faire tes études à Paris. Ce serait un grand bouleversement, mais j’en ai vraiment envie. J’ai besoin de changer d’air, de quitter cette maison.
Elle inspira, tremblante, et reprit :
— Nous y avons vécu de belles années. Seulement, chaque objet, chaque pièce me rappelle tellement ton père. Je me sens hantée. J’ai essayé, continua-t-elle, en larmes. J’ai tant de fois essayé de m’y habituer. Je… j’aimerais que tu viennes avec moi. À Chicago. C’est un nouveau restaurant qui se veut à la pointe des tendances, il n’ouvrira que dans neuf mois. J’ai déjà passé quelques entretiens et j’ai été retenue pour le poste de gérante. On partirait dès que tu aurais ton baccalauréat, poursuivit-elle. Il y a de très bonnes universités, reconnues mondialement. L’université de l’Illinois est très réputée. Elle m’a l’air parfaite pour toi.
L’université de l’Illinois à Chicago !
Ce serait vraiment génial. J’en avais déjà rêvé, je mentirais si je disais le contraire. Cependant, je remettais rapidement les pieds sur terre lorsque ces illusions de grandeur me submergeaient. Cette faculté était très sélective et, comme toutes les universités américaines, elle était également bien plus chère. Inquiète, je fis part de mes doutes à ma mère :
— Maman… ces établissements sont très coûteux. Il faut des années d’économies aux familles américaines pour payer à l’un de leurs enfants la possibilité de faire des études supérieures.
— L’argent que nous avons eu grâce à l’assurance vie de ton père, associé à celui de la vente de la maison, couvrirait largement les frais. Et tu es brillante… La plus brillante des étoiles, ajouta-t-elle tendrement en faisant référence à cette phrase que mon père avait l’habitude de me dire.
Émue, les larmes me montèrent aux yeux, ma gorge se noua.
— Maman…
— Je ne peux pas te forcer à quitter Paris pour me suivre à Chicago. Si tu ne souhaites pas m’accompagner, on trouvera une solution, mais… je vais y aller. Je ne peux pas rester. J’ai besoin, en tant que femme, de prendre un nouveau départ, ailleurs. Maintenant que tu es une adulte, je pense que le moment est venu.
Je ne dis rien, trop choquée pour réagir. Mon cerveau marchait à plein régime. Quitter ma maison, ma ville, mon pays, mes amis, mon meilleur ami. Utiliser une autre langue. Avoir à faire un choix pareil à dix-sept ans, c’était trop de responsabilités.
Je regardai ma mère. Son visage en forme de cœur semblait plus fatigué, plus las. Il était marqué par la tristesse des deux dernières années.
Sans plus y réfléchir, je pris ma décision. Elle s’était sacrifiée, comme chaque parent digne de ce nom, abandonnant un morceau de sa vie pour moi. Alors maintenant, c’était à moi de faire le nécessaire pour qu’elle soit heureuse.
— D’accord, dis-je, résolue et déterminée. Je veux bien y aller.



L’année était passée et, avec elle, la date de notre déménagement s’était rapprochée.
Comme ma mère l’avait prédit, j’avais obtenu mon baccalauréat avec mention, et une bourse pour entrer à l’université de l’Illinois à Chicago. Nous avions reçu la confirmation quelques semaines avant notre départ. Ce fut un grand soulagement pour nous deux. Sans cette réponse, mon avenir aux États-Unis restait incertain.
J’observais à travers le hublot la terre française dont nous nous éloignions de plus en plus. Je pensais être mélancolique, triste. Pourtant, aucune de ces deux émotions ne m’avait envahie, j’étais apaisée. À mesure que je me séparais de cette terre, j’avais l’impression d’être plus libre, plus légère, comme si l’on m’enlevait un poids des épaules.
Mes amis allaient me manquer bien sûr, néanmoins c’était Quentin qui me manquerait le plus. Nous nous étions rencontrés lorsque j’avais six ans. Après avoir vécu plusieurs années à Londres, mes parents avaient décidé de revenir en France. Quentin était le seul à fournir un effort pour me comprendre, alors que je parlais à peine le français. Il était celui en qui j’avais toujours pu compter, celui qui m’avait protégée en CE1 de Théo Lélang, la petite brute de l’école. À l’époque, je croyais qu’il était un héros. Nous avions passé chacune de nos récréations, chaque minute de notre temps libre ensemble.
Plus nous avions grandi, plus Quentin avait souhaité que notre relation évolue vers… quelque chose d’autre. J’avais ignoré ses changements de comportement à mon égard. J’avais fait semblant de ne pas voir parce que je ne voulais pas gâcher ce que nous avions.
Il ne m’avait jamais rien dit, mais je le connaissais trop bien pour ne pas le remarquer. Quentin m’aimait. Mais… ce n’était pas réciproque et je savais au plus profond de moi que ça ne le serait jamais. Nous nous adorions, seulement, il n’y aurait rien de plus que de l’amitié entre nous. C’était une situation délicate qui s’était aggravée à mesure qu’il voulait se persuader de son affection à mon égard.
Il avait débarqué deux heures avant mon départ, avant que je ne doive quitter mon pays, ma maison, mes souvenirs, mon enfance.

Lorsque j’entendis la sonnette de l’entrée, j’allai ouvrir. Quentin était là, sur le pas de ma porte, heureux. Bien trop heureux, étant donné les circonstances. Subitement, il m’enlaça, un grand sourire collé aux lèvres, affirmant que tout était réglé, que je pouvais rester.
Je le regardai sans comprendre, me demandant de quoi il pouvait bien parler. Il m’expliqua que depuis plusieurs semaines, il tentait de convaincre ses parents de m’héberger tandis que ma mère se rendrait aux États-Unis.
Quand il me révéla son « plan », je ne fus pas enthousiaste. Je n’étais pas surexcitée. Je le fixais comme s’il était fou et il faisait de même avec moi. Ma réaction n’était pas celle qu’il espérait ni celle qu’il avait imaginée. Il avait dans les yeux cette question qu’il n’osait pas poser.
Je réalisai alors que si son annonce ne me rendait pas heureuse, c’était parce que je ne voulais pas rester et continuer à vivre en France sans ma mère. Ses paroles m’avaient fait réfléchir, j’avais compris que, tout comme elle, j’étais hantée par le souvenir de mon père.
Chaque jour, je pensais à lui, et, chaque jour, j’avais une envie presque irrépressible de pleurer. Je ne supportais plus cette tristesse incessante. Je préférais me remémorer les bons moments, ceux que nous avions passés ensemble, ces moments remplis de joie, de rire et de bonheur.
Alors que je réalisais à quel point déménager me semblait nécessaire désormais, Quentin attendait cette réponse que je ne pourrais jamais lui donner. Au bout d’un certain temps, je le vis baisser les yeux, le visage marqué par l’ahurissement. Il savait. Il ne comprenait pas pourquoi. Il n’avait jamais envisagé un refus de ma part, persuadé que mon désir le plus profond serait de rester en France… avec lui.
Sans un mot, sans une parole, il fit demi-tour, s’éloignant lentement.
Quentin, mon meilleur ami, qui à quatre heures du matin n’hésitait pas à venir me réconforter alors que je me réveillais en pleurs d’un cauchemar. À ces moments-là, quand j’étais au bord de la panique

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