Enseigner avec passion : À PARTIR DES CONDITIONS PROPICES À L’APPRENTISSAGE ET À L’ENSEIGNEMENT
36 pages
Français

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Enseigner avec passion : À PARTIR DES CONDITIONS PROPICES À L’APPRENTISSAGE ET À L’ENSEIGNEMENT , livre ebook

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Description

Robert Durocher partage son expérience et son vécu comme enseignant. Il fait une critique du système éducatif actuel du Québec, notamment de la réforme de l’Éducation, et propose quelques pistes de solution facilement applicables dans les écoles. Son livre est un véritable témoignage de terrain, car il raconte ses pratiques gagnantes aux enseignantes et enseignants.
En outre, ses recommandations sont basées sur les données probantes et les méta-analyses en éducation.
Quelques-uns de ses anciens élèves ont écrit un court témoignage de leur passage au secondaire, afin d’ajouter plus de crédibilité et d’intérêt à l’ouvrage.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 28 mai 2021
Nombre de lectures 1
EAN13 9782898310119
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1298€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Préface
Les carnets de route d’un passionné
On le devine : je souhaite que ce beau livre, que j’ai le plaisir de préfacer, rencontre le plus grand nombre possible de lecteurs. Mais par-dessus tout, je souhaite qu’il soit lu avec beaucoup d’attention par trois groupes de personnes.
Tout d’abord, par le grand public étranger au monde de l’éducation, et tout particulièrement par ceux et celles dont les enfants fréquentent nos écoles aux niveaux préscolaire, primaire ou secondaire. Ensuite, par les personnes qui commencent une carrière dans l’enseignement ou qui envisagent d’en entreprendre une. Enfin, par tous ces décideurs et intervenants du monde de l’éducation, à tous les niveaux, depuis les directions d’école jusqu’aux fonctionnaires du ministère de l’ É ducation en passant par tous ceux qui encadrent le travail des enseignants, les conseillent ou travaillent avec eux.
Toutes ces personnes apprendront dans ces pages beaucoup de choses précieuses, des choses dont je prédis que, pour certaines du moins, elles n’en soupçonnaient pas l’existence. Elles y trouveront aussi une riche et abondante matière à réflexion. Le grand public et les parents d’élèves découvriront ici à quoi ressemble réellement le quotidien de ces enseignants.tes auxquels.les ils confient leurs enfants. Je présume que pour certains, ce sera avec un étonnement mêlé de tristesse.
Les psychologues connaissent bien ce biais cognitif appelé l’illusion de savoir par quoi on croit, mais à tort, connaître quelque chose (un objet, une procédure, etc.) simplement parce que cette chose nous est familière. Je soumets que quelque chose de cet ordre se produit avec l’éducation. Pour avoir fréquenté l’école des années durant, des gens s’imaginent bien connaître le sujet. C’est évidemment succomber à l’illusion de savoir, d’autant plus que l’école qu’ils ont fréquentée est typiquement bien différente de celle que fréquentent leurs enfants.
Ayant fait cette découverte, je me plais à penser qu’en lisant certaines pages que M. Durocher consacre à son expérience d’enseignant, plusieurs seront troublés, voire scandalisés, de l’état de délabrement de notre système scolaire et des difficiles, et souvent inacceptables, conditions dans lesquelles sont contraintes de travailler les personnes qui y œuvrent. Cela devrait inciter non seulement à être disposé, comme parent, à collaborer de manière constructive avec l’école et ses acteurs, mais aussi, et surtout cette fois, comme citoyen, à vouloir que l’on prenne collectivement acte du grand malaise qui afflige notre école et que l’on adopte, encore une fois collectivement, les mesures qui s’imposent.
Je suggère qu’il est raisonnable de penser que bien des personnes qui songent à une carrière d’enseignant savent tout cela et que, dans le cas contraire, elles l’apprendront assez vite durant leur formation, et en particulier lors de leur premier stage. L’ouvrage de M. Durocher leur sera précieux à eux et elles aussi, certes pour la description de ce que signifie enseigner aujourd’hui, mais aussi, et même surtout, pour ces nombreux trucs et astuces d’homme de terrain qu’il partage généreusement. On lui sera entre autres reconnaissant de tous ces précieux et fort utiles documents de travail qu’il partage en annexe de son livre.
M. Durocher est un enseignant passionné. Je devrais dire : était. Certes, il est toujours passionné par son métier, mais il ne l’exerce plus. Il a démissionné à cinq ans de la retraite, notamment parce que les conditions d’exercice de son métier lui semblaient, avec raison, devenues inacceptables.
Tous ces décideurs de l’éducation évoqués plus haut savent ou soupçonnent fortement cette réalité, faite d’épuisement professionnel, de difficultés nombreuses, et souvent inédites, se dressant sur la route des passionnés de la transmission des savoirs. Mais ces décideurs découvriront aussi en ces pages, et feraient bien de méditer, un enseignant qui a voulu comprendre divers aspects du mal-être enseignant actuel en allant voir du côté de la manière dont on pense et dirige celle-ci.
Il faut lire les belles pages que M. Durocher, qui a pris le temps de se renseigner avec sérieux, consacre à la récente réforme en éducation, à ses défauts, à sa méconnaissance de la recherche crédible sur l’apprentissage et à ces indispensables leçons, hélas négligées par elle, des sciences cognitives.
On se prend à rêver que des décideurs liront ces pages, les méditeront et en tireront les leçons qui s’imposent, entre autres pour cette nécessaire valorisation de la profession enseignante qu’on doit outiller comme il convient pour que ceux et celles qui l’exercent le fassent au mieux.
Dans les pages que vous allez lire, il est question d’enseignants, d’enseignement, de pédagogie, de didactique, d’école et de savoirs. Mais chacun le sait : il y est aussi et même surtout question de la formation de personnes libres et autonomes et de citoyens éclairés. On ne saurait minimiser l’importance de cet enjeu, tant sur le plan individuel que sur le plan collectif.
Je pense pour ma part que le Québec est mûr pour une Commission Parent 2,0 dont le mandat serait d’aborder, avec le sérieux qu’elle mérite, toute cette vaste question des finalités que nous estimons devoir viser par l’éducation et des moyens que nous voulons consentir à financer pour ce faire. Je me demande ce qu’en pense M. Durocher… Mais j’en parlerai avec lui lors du lancement de son beau livre.
En attendant, il faut remercier ce pédagogue curieux, passionné et amoureux de son métier de nous offrir ces instructifs carnets de route.
Normand Baillargeon
Février 2021




À ma sœur Johanne
Introduction
J’ai commencé à enseigner, à titre de suppléant, le 18 janvier 1988 à la Commission scolaire de Saint-Jérôme (maintenant l e centre de services scolaire de la Rivière-du-Nord, ou CSSRDN). Ma surprise fut totale, car j’avais envoyé mon curriculum vitae trois ans auparavant sans recevoir aucun appel. Il est vrai qu’à l’époque, je n’étais pas légalement qualifié. En effet, je suis biologiste de formation. Auparavant, mes emplois se limitaient à des projets de quelques mois à peine dans des centres d’interprétation de la nature. J’animais des groupes scolaires du primaire et du secondaire des écoles avoisinantes. Ces expériences furent très enrichissantes pour moi, car je devais concevoir des activités ludiques pour les jeunes. Je me rendis compte que j’étais très à l’aise avec ces derniers, et que c’était réciproque. Également, mon expérience d’entraîneur de hockey (pendant cinq ans) et de baseball (pendant quatre ans) me permettait d’établir rapidement un lien signifiant avec les jeunes.
C’est donc avec ce bagage, mais aussi avec beaucoup de motivation et de détermination, que je m’inscrivis à un certificat d’un an en éducation à l’Université du Québec à Montréal. Retourner à l’école à l’âge de 27 ans fut un peu difficile au début, mais après deux semaines, tout rentra dans l’ordre. Mes deux stages réalisés à la Polyvalente Deux-Montagnes furent déterminants pour moi. Le premier dura trois semaines et le second s’échelonna sur quatre semaines. À l’époque, l’enseignement semestriel (les programmes d’études étaient vus en cinq mois) était offert à tous les élèves de l’école. J’avais donc trois groupes de troisiè me secondaire dans le cours de biologie humaine à chacun des stages. D’un commun accord avec mon maître associé, je commençai mon premier stage à l’automne de 1987. Je me souviendrai toujours de mon premier cours. Après ma présentation devant les élèves au début du cours, je me suis assis sur une chaise. Au même moment, plusieurs rires éclatèrent dans la classe. Évidemment, les élèves m’avaient réservé un accueil particulier. Je venais de m’asseoir sur une gomme ! Ma réaction surprit les jeunes. Je demeurai très calme en me levant, malgré la gomme qui restât collée sur mon pantalon. Je dis aux élèves avec le sourire aux lèvres :
— Bah, elle se décollera avec un peu de glace !
Je venais de démontrer que leur stagiaire était une personne calme dotée d’un bon sens de l’humour. Cette attitude fut favorablement accueillie par les élèves, et elle me dicta la bonne approche à adopter pour le futur.
Mes deux stages à la Polyvalente Deux-Montagnes m’ont démontré clairement une chose : j’étais destiné à devenir un enseignant. J’ai enseigné à temps plein au CSSRDN pendant vingt-six ans, et j’ai fait de la suppléance pendant près de quatre années. J’ai côtoyé des collègues de travail remarquables et certains d’entre eux sont devenus de très bons amis. J’ai également eu le privilège d’enseigner à des groupes exceptionnels, à des élèves exceptionnels. Le terme exceptionnel ne se limite pas aux élèves performants, mais aussi à ceux qui éprouvaient certaines difficultés. Ces derniers fournissaient tout de même des efforts louables afin de réussir leur année scolaire. Lorsque le climat d’apprentissage et d’enseignement de la classe est favorable, être un enseignant est indubitablement l’un des emplois les plus valorisants qui soient. Accompagner les jeunes pendant une année scolaire et les voir évoluer, grandir et prendre progressivement confiance en eux, c’est tout simplement exaltant.
Bien entendu, j’ai connu des périodes très difficiles dans ma carrière. J’ai enseigné à certains groupes d’élèves très indisciplinés et très impertinents. Malheureusement, plusieurs de ces élèves étaient démotivés et ne voulaient pas travailler en classe. Je ne m’attarderai pas à tenter d’expliquer les raisons et les causes multiples de cette triste réalité. Ce n’est pas mon objectif, et je ne pense pas avoir les qualifications requises pour y arriver. Cependant, je peux quand même affirmer que certains jeunes semblaient très malheureux à l’école. De plus, j’ai maintes fois constaté que certains élèves avaient l’impression de ne pas être capables de réaliser convenablement les tâches à accomplir, comme

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