Piège à Lyon

Nathalie Somers

Description

À Lyon, Sophie fête ses 16 ans et reçoit le cadeau de ses rêves : un scooter ! C'est le début de la liberté ! Elle espère bien profiter des prochaines vacances pour s'évader et passer du temps avec Théo, son frère aîné qu'elle adore. Mais rien ne se déroule comme prévu...

Théo est étrangement distant depuis sa rencontre avec Ludivine, une jeune femme entrée dans sa vie par hasard. À moins que son stage à Interpol, le quartier général de la police internationale, soit à l'origine de ce changement d'attitude ? Plus étrange encore : pourquoi Théo refuse-t-il de contacter la police après que Sophie a été victime d'un accident de la circulation ?

En compagnie de Gaétan, un lycéen parfois agaçant, parfois charmant, mais toujours plein de ressources, Sophie décide de mener l'enquête. Cependant, est-ce vraiment un jeu sans risque ? Et si les rues de Lyon se transformaient en un dangereux piège ? Et s'ils s'étaient attaqués à beaucoup plus forts qu'eux ?

Sous le chaud soleil estival de la capitale des Gaules, Sophie et Gaétan vont vite se retrouver confrontés à des enjeux qui les dépassent. Mais pour sauver ceux qu'on aime, n'est-on pas prêts à tout risquer ?

À partir de 11 ans.

Après un début de carrière dans l'ingénierie, Nathalie Somers a été professeure des écoles avant de se consacrer pleinement à l'écriture.

Sujets

• Fiction Jeunesse
• Littérature d'enfance et de jeunesse
• Littérature

Informations

• Publié par: avallon-combe
• Date de parution: 09 juin 2021
• Nombre de lectures: 4
• EAN13: 9782491996376
• Langue: Français

Extrait

Graphiste : Valentine Flork/A&L Livres
 
Distribution : Immatériel
 
ISBN papier : 9782385331221
ISBN numérique : 9782491996376
 
3ème édition
 
Titre original : Vacances amères
 
Dépôt légal : juin 2024
 
Éditeur : Les éditions d’Avallon
342 rue du Boulidou
34980 Saint-Clément-de-Rivière
 
© 2024 Les éditions d’Avallon
 
Collection fiction populaire
Piège à Lyon
Du même auteur
 
Tout feu tout flamme , éditions Talents hauts, 2009
La musique de mon cœur, éditions SEDRAP, 2010
Moqueuse, éditions Milan, 2020
 
 
Aux éditions Fleurus
La seule chose qui compte vraiment , 2017
 
Série Le roman des filles
Tome 1 : Confidences, SMS et Prince Charman t, 2009
Tome.2 : Amour, avalanches et trahisons , 2010
Tome 3 : Amitié, Shakespeare et jalousie , 2011
Tome 4 : Grandes vacances, peines de cœur et Irish Love ! 2012
Tome 5 : Soupçons, scandales et embrasse-moi ! 2012
Tome 6 : Fous rires, je t’aime et vive la vie , 2013
 
Série Le malicieux journal des sœurs Mouche
au collège de Castelroc
Tome 1 : L’arrivée , 2014
Tome 2 : Tous pour Mouche , 2015
Tome 3 : Tout schuss ! 2015
Tome 4 : L’incendie , 2016
 
Série Deborah Prince
Tome 1 : Les eaux troubles de Venise, 2015
 
Aux éditions Nathan
La danse de Fiona , 2010
Je me souviens encore, Rebecca… , 2011
 
Aux éditions Didier Jeunesse
Le secret des O’Reilly, 2018, lauréat 2020 du prix Chronos France, lauréat 2021 du prix Chronos Suisse
Mon cœur emmêlé, 2019
Journal d’un amnésique, 2020
L’herboriste de Hoteforais, 2021
 
Série ROSLEND
Tome 1 : Roslend, 2017, Lauréat du grand prix de l’imaginaire 2019 et du prix Livrentête des Bibliothèques pour tous 2018
Tome 2 : Trisanglad, 2018
Tome 3 : Spria, 2018
 
Série Le code Vivaldi
Tome 1 : Le code Vivaldi, 2020
Tome 2 : Trésor et entourloupes, 2020
 
Série Des jumeaux à Versailles
Tome 1 : Roi Soleil, nous voici ! 2021
 
Aux éditions Bayard
Nulle en maths, 2019
Nul en sport, 2020
 
Série La boutique extraordinaire de Nicodème
Tome 1 : Le tombeau de Pharaon , 2020
Tome 2 : Sauvetage au Moyen-Âge, 2021
 
 
 
 
Nathalie Somers
Piège à Lyon
ROMAN
 
Chapitre 1
Je cours.
Haletante, la peur au ventre, dans un tunnel sombre et angoissant qui semble ne jamais vouloir en finir, je cours, je cours, je cours.
Je me retourne, il n’y a personne. Qu’importe ! Je n’ai pas besoin de les voir pour savoir qu’ils sont là. J’ai beau vouloir appeler à l’aide, aucun son ne sort de ma gorge plus desséchée que le Grand Canyon.
Soudain une lumière rougeoyante m’aveugle et m’aspire inéluctablement vers ailleurs. Roulant la tête, je tente de lui échapper, mais il est déjà trop tard.
Le rayon de soleil intrusif qui s’est acharné à traverser l’écran de mes paupières est parvenu à me tirer du sommeil artificiel et agité dans lequel j’étais plongée.
J’ai chaud. Pourtant je frissonne.
Je garde les yeux fermés en forme de protestation. Je ne veux pas me réveiller ; impossible d’empêcher des bribes de conscience de m’assaillir peu à peu. Les sensations me reviennent les unes après les autres. Une douleur lancinante au niveau des poignets… Sans prévenir, une terrible envie de vomir me tord les tripes.
 
Affolée, je respire d’un grand coup et avale par la même occasion une bouffée de poussière.
Je tousse et j’expire à fond pour recracher la poussière. La sensation de mes poumons vidés me ramène soudain quelques semaines en arrière.
À un joyeux dimanche après-midi du moins de juin, la dernière fois où, insouciante et naïve, j’ai soufflé ainsi…
 
Chapitre 2
« Happy birthday to you, Happy birthday to you, Happy birthday dear Sophie ! Happy birthday to youououou ! »
Voilà, on y était presque. Encore quelques instants de patience et je pourrais enfin découvrir ce que me réservaient mes seize ans.
Opération « bougies » réussie. Pas une n’avait résisté à mon souffle super-entraîné. Un sourire victorieux aux lèvres, je regardai mon frère.
— À toi de tenir ton pari, maintenant.
 
Mon frère, ce héros au sourire si doux… Je ne m’appelais pas Victor Hugo, mais il me semblait parfois que j’aurais pu écrire ce vers moi-même… Bien sûr, même sous la torture, je ne l’aurais avoué pour rien au monde. Ce n’étaient pas des choses qu’une sœur pouvait admettre de penser.
Et pourtant…
Entre un père absent et une mère pas vraiment présente, il faut bien reconnaître qu’il avait pris toute la place. Il est vrai aussi que depuis que j’avais, certainement par accident, débarqué dans cette famille, il avait plutôt assuré. À l’époque, il avait déjà huit ans d’expérience de vie commune avec nos parents. C’est vous dire si la solitude avec un grand S, il connaissait !
Il pleurait depuis des années pour avoir un chien. À la place, c’est moi qui étais arrivée. Il m’a dit qu’il avait eu un choc, à la maternité, quand maman lui avait annoncé que cette petite chose rougeaude et braillante allait être sa sœur pour le restant de sa vie. Sans doute qu’il avait été déçu les premiers temps… mais finalement il avait fait contre mauvaise fortune bon cœur et avait décidé qu’à défaut d’animal de compagnie, je ferais un remplaçant acceptable.
Résultat, au bout d’un an je le suivais partout (encore plus que le chien dont il avait rêvé) et le premier mot qui était sorti de ma bouche n’était ni « maman », ni « papa » mais « Toho » (mon interprétation d’alors de « Théo »).
Avec le temps, les liens n’avaient fait que se renforcer. Du berceau au collège, il m’avait tout appris. Il savait tout de moi, et de son côté il me confiait tout.
Nos parents semblaient tout à fait satisfaits de cet arrangement. Ma mère, débordée par sa carrière de business-woman-qui-veut-mieux-réussir-que-les-hommes, était soulagée de ne pas avoir à se soucier de moi. Quant à mon père, il était ingénieur sur une plateforme offshore quelque part dans l’univers. Lorsqu’il rentrait, il était crevé, complètement décalé et avait toujours tout un tas de choses à rattraper.
Ne me comprenez pas mal, ils étaient très gentils. C’est juste que malgré tout leur argent, le temps était un luxe qu’ils ne pouvaient se permettre.
 
— O.K., t’as gagné ! Je suis bien obligé de reconnaître ma défaite…
Avec un soupir à fendre l’âme, Théo sortit de sa poche un petit paquet allongé et me le tendit par-dessus la table.
Cela ne pouvait être que le lecteur MP3 dont je rêvais depuis des mois ! Sans attendre, j’arrachai le papier qui enveloppait le paquet. À ma grande surprise, je découvris gravé sur le couvercle d’une petite boîte rectangulaire le nom d’un célèbre bijoutier. Je lançai un coup d’œil à Théo. Il ne m’avait jamais offert de bijou auparavant. D’ailleurs ce n’était pas trop mon style.
Sans faire de commentaire, mon frère me regardait d’un air innocent.
Je soulevai donc le couvercle de la boîte et fut assez déconcertée par ce que j’y découvris : sur un lit de coton reposait un petit porte-clés en argent. Au bout de la chaîne se balançaient les six lettres formant mon prénom.
Sûr, j’étais déçue… même si le porte-clés en question était très mignon. Je luttai cependant pour ne pas le montrer et m’empressai de faire une bise à mon grand frère.
Ma mère, qui contrairement à mon père avait réussi l’exploit d’être présente ce jour-là, se mit à rire.
— Ton père et moi aussi avons un cadeau pour toi.
Un nouveau petit paquet rectangulaire entre les mains, je me repris à espérer. Inutile de décrire ma déception en découvrant qu’il ne contenait, en lieu et place de l’objet de mes désirs, qu’une petite clé brillante qui devait ouvrir je ne savais quoi !
Cette fois, je ne pus m’empêcher d’interroger :
— Une clé ?
Théo, que mon air déconfit semblait beaucoup amuser, finit par lâcher :
— Allez viens par là, tu me fais pitié…
Comme je m’approchais, il ajouta :
— Encore une dose de patience, Mademoiselle.
Saisissant un foulard, il me banda les yeux, me prit par les épaules et me fit tourner dans tous les sens jusqu’à ce que je sois complètement désorientée. Enfin, après m’avoir fait faire plusieurs pas, il finit par s’arrêter.
— Un, deux… sa voix assourdie me parvenait à travers le foulard qui couvrait en partie mes oreilles :… et trois !
N’y tenant plus, j’arrachai le bandeau.
Théo m’avait guidé jusque dans la buanderie.
Décoré d’un énorme nœud de taffetas rouge, coincé entre les poireaux et les serpillières, « Il » trônait là, en plein milieu de la petite pièce.
Et je n’arrivais pas à y croire.
Pourtant, ce n’était pas un mirage ! Du bout des doigts, j’effleurai sa carrosserie scintillante. Elle était douce, lisse… bien réelle sous ma main !
Un scooter !
Je m’autorisai enfin à hurler de joie.
Un scooter, c’était la liberté. Un nouveau monde qui s’ouvrait à moi.
Étonnée, je me tournai vers ma mère qui nous avait suivis.
— Mais tu avais dit que jamais tu ne me laisserais me balader à Lyon sur un deux-roues !
— Ton ange gardien a bien prêché ta cause ! Théo s’est engagé à faire de toi la reine du code de la route, alors ne le fais pas mentir !
— Et ça, intervint mon frère en sortant un casque et un antivol de derrière le panier de linge sale, c’est à ne jamais oublier… L’un pour te protéger toi, l’autre pour protéger le scooter. Vise un peu l’épaisseur de la chaîne ! Quant au casque, c’est du haut de gamme, mais il faut quand même rester prudente, même si c’est un intégral, ça ne protège pas tout…
Il me regarda droit dans les yeux et répéta encore avec beaucoup de sérieux :
— Alors, tu promets de ne jamais oublier ?
En cet instant, j’étais prête à promettre n’importe quoi pour avoir le droit de conduire ce scooter flambant neuf. En plus, le casque avait un look d’enfer. C’était un intégral rouge, de la même teinte que le scooter, dont chaque côté était orné d’un éclair d’or.
La vie était trop belle. On était à quelques jours de la fin de l’année scolaire, et je