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Description

Anissa a perdu sa mère, et elle se renferme sur elle-même, chaque jour un peu plus. Pourtant, lorsque son père lui propose un séjour avec sa plus jeune soeur dans le chalet familial, elle accepte. 6 jours, loin de tout, au coeur de la forêt, voilà ce dont elle a besoin ! Elle pense pouvoir y puiser la force qui lui fait défaut et se délester d'un poids. Celui des non-dits et de ces blessures qui la rongent depuis trop longtemps. Néanmoins, certains démons bien enfouis refont surface au moment où on les attend le moins. Une seule question : en ressortira-t-elle indemne ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 21 novembre 2022
Nombre de lectures 61
EAN13 9782493244062
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0060€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

6 jours  
 
Emilie Fatiha  
Suivi éditorial : Sacha Crozas Lauterbach  
Correction : Johan Dillar  
Couverture & maquette : Sacha Drawzas  
 
© 2022 Relicha  
22 rue Olof Palme, Le Grand-Quevilly  
Imprimé en Allemagne  
ISBN : 9782493244062  
 
 
Loi n° 49.956 du 6 juillet 1949 sur les publications destinées à la jeunesse  
 
6 jours  
 
Emilie Fatiha  
 
 
 
 
Relicha  
À toutes ces personnes qui ont la capacité de voir de la joie et de l’espoir là où pour d’autres il n’y a que néant et désolation. C’est grâce à vous que le monde est plus beau.  
AVERTISSEMENT DE CONTENUS  
 
 
Certains sujets sont abordés tout au long du roman, nous savons qu’ils peuvent être délicats pour certain•es lecteur•ices. C’est pourquoi l’autrice et Relicha ont fait au mieux pour en lister les plus flagrants, bien qu’il soit évident que chacun•e a sa propre sensibilité et que tous•tes ne réagissent pas de la même façon à une situation ou à l’évocation d’un sujet ou un autre.  
Le roman traite de manière générale de deuil, de troubles du comportement alimentaire, d’alcoolisme, de mort, de sang, d’enfermement et troubles de personnalité multiple.  
 
Chapitre 3 : (Mention de) claustrophobie  
Chapitre 5 : Alcoolisme  
Chapitre 6 :(Mention de) dépression post-partum  
Chapitre 7 : Agression, homicide  
Chapitre 8 : Cancer du sein, chimiothérapie  
Chapitre 9 : Grossesse, mention d’avortement  
Chapitre 13 : Angoisse, dépression, anorexie, boulimie, alcoolisme, sevrage  
Chapitre 14 : Meutre, sang  
Chapitre 15 : (Mention de) Torture sur animaux, meurtre, incendie  
Chapitre 16 : (Mention de) possession  
Chapitre 18 : Tentative de suicide, sang  
Chapitre 19 : Mort, (mention de) possession  
Chapitre 20 : (Mention de) possession  
Prologue
 
 
 
 
 
Elle avait froid. Très froid. La sensation de ne faire qu’un avec l’air, comme si les molécules de son corps s’étaient éparpillées dans cette salle obscure.  
Et cette odeur entêtante qui semblait s’insinuer jusque dans son crâne… Du désinfectant, peut-être ?  
Sarah pouvait percevoir des bribes de conversations qui lui parvenaient au loin comme si elle ne faisait déjà plus partie de ce monde.  
Ce dont elle était sûre, c’est que c’était grave, très grave.  
Le coma. Quel mot étrange pour désigner cet état de torpeur.  
Ses filles, ses bébés, elle voulait à nouveau pouvoir les serrer dans ses bras. Elle éprouvait le besoin de plonger encore son regard dans celui de l’amour de sa vie et d’y retrouver toutes ces promesses, toutes ces étapes traversées ensemble, tout cet amour.  
Mais Sarah ne pouvait plus rien voir. Que du vide et de la désillusion.  
Il avait mal à en crever, elle pouvait le percevoir tellement fort que c’en était insoutenable. Comme un charbon ardent qui enserrait son cœur dans un étau.  
La mère de famille aurait souhaité avoir la force de se battre, pour eux. Elle ne voulait pas les abandonner, c’était impossible, inenvisageable. Ils avaient besoin d’elle. Fatou aussi. Elle désirait tant lui parler.  
Trop de tâches non achevées, trop de sentiments tus, la sensation de ne pas avoir été à la hauteur, d’avoir perdu trop de temps. Si seulement elle avait su…  
Sarah tenta de se concentrer sur l’accident. Pourquoi n’avait-elle pas donné ce foutu sac ?  
Elle sentit la pression qui enserrait sa poitrine se relâcher lentement, tout devint subitement chaud et cotonneux autour d’elle. Elle décida finalement de lâcher prise, juste un peu.  
Que resterait-il de son passage sur Terre ? Avait-elle fait les bons choix ? Des erreurs à la pelle, oui !  
Anissa et Nora souffraient, elle n’avait pas su leur inculquer des bases solides qui en auraient fait des femmes fortes et équilibrées, pensa-t-elle. Elle ne connaîtrait jamais le bonheur d’être grand-mère, ne verrait pas ses filles se marier, ne pourrait jamais renvoyer l’ascenseur à Fatou pour tout ce qu’elle avait fait pour elle, n’aurait pas la chance de tenir la promesse faite à Adam : elle et lui, vieux, ridés, voûtés, sur un banc, inséparables…   
 
 
 
 
 
Chapitre 1
Une sombre idée
 
 
 
 
 
C’était un lundi de mars morne et pluvieux comme il en existe tant. Anissa tenta de s’extirper de son sommeil. La bouche pâteuse et la sensation d’avoir la tête pleine de verre pilé, elle se redressa tant bien que mal. Elle ne se souvenait plus s’être assoupie et mit du temps à se remémorer où elle se trouvait.  
Il faisait encore sombre, combien d’heures avait-elle dormi ? Elle l’ignorait, Anissa chercha à tâtons son téléphone, presque machinalement. Mais la jeune femme se rappela que son père lui avait ordonné, ainsi qu’à sa sœur, de les laisser dans la voiture. Elle contempla les lattes en bois du vieux chalet. Autrefois, le lieu lui paraissait immense et elle avait la sensation de se rendre dans un endroit magique. Mais désormais, Anissa se rendait compte que l’endroit, en plus d’être défraîchi, était plutôt étriqué et spartiate et l’idée d’y séjourner une semaine n’avait vraiment plus rien d’excitant.  
Elle se revoyait, petite fille, pelotonnée contre sa sœur à qui elle aimait plus que tout lire des histoires. Il fallait dire que Nora était insatiable et pouvait passer des heures à écouter Anissa lui raconter Les Malheurs de Sophie ou encore l’incroyable destin de Anne et de sa maison aux pignons verts.  
Ces instants s’étiraient alors pendant de longues heures où plus rien d’autre n’avait d’importance. Protégées dans une bulle, en sécurité, les deux fillettes ne laissaient rien ni personne troubler ce moment. Les années n’avaient en rien changé ce rituel et aucun de leur séjour au chalet ne dérogeait à la règle. Même lorsque Nora fut parfaitement capable de lire seule, cela n’avait pas la même saveur et elle préférait de loin écouter la douce voix de sa sœur la bercer. Anissa se demanda soudain si les livres étaient encore là. Elle se promit de vérifier plus tard, mais avant, elle avait besoin d’un petit déjeuner, et vite, si elle voulait émerger.  
Après avoir fait un effort surhumain pour se lever du vieux canapé lit, elle enfila une veste polaire qui trainait là, puis se dirigera vers son père et Nora qui lui tournaient le dos. Ils étaient attablés devant ce qui semblait être du café. Elle réprima un bâillement et s’étira avant de les saluer. la voix encore éraillée par le sommeil :  
— Bonjour ! C’est bizarre j’ai dû sombrer comme une masse hier ! Je me souviens du bouquin que j’ai commencé et puis plus rien ! Il est quelle heure ?  
Nora, le regard rivé au sol, évitait toute interaction avec Anissa. Elle triturait ses mains de manière presque saccadée. Son père répondit, visiblement gêné :  
— Je ne sais pas trop… Onze heures… peut-être midi…  
Elle fronça les sourcils et souffla :  
— OK… vous êtes bizarres… bref… Au fait, Papa, je sais que tu nous as fait promettre de laisser les téléphones dans la voiture et je suis d’accord avec ça, mais je peux aller checker un truc rapidement ? Juste une fois ? Une toute petite entrave à la règle ?  
Elle ponctua sa phrase par un regard de chien battu auquel Adam avait habituellement du mal à résister. Mais cette fois, cela ne sembla pas fonctionner.  
— Non, tu ne peux pas sortir, ordonna-t-il d’un ton ferme, presque détaché.  
— Je sais, mais une exception, rien qu’une ? Allez, je prends ça pour un oui. J’ai besoin de respirer un peu d’air frais de toute façon et il faudrait aérer un peu, ça sent le mort ici !  
Anissa se leva, déterminée, et attrapa la poignée de la porte d’entrée, en vain. Elle se retourna, le visage chiffonné par l’inquiétude qui commençait à naître au creux de son estomac.  
— C’est quoi cette histoire ? Les clés, Papa ! C’est pas drôle !  
— J’ai fait condamner les sorties, personne ne viendra avant un peu moins d’une semaine… lança-t-il d’une traite.  
Adam tentait jusque-là de prendre un ton assuré, de masquer ses tremblements. Il avait été sûr d’avoir pris la bonne décision, mais il était désormais en proie aux doutes. Ils s’insinuaient au plus profond de son être, et bien qu’il ait minutieusement organisé ce séjour, il craignait que le peu d’estime qu’avaient ses filles pour lui disparaisse pour de bon. Il contempla la forêt sombre et hostile par les petits grillages de la fenêtre du chalet, attendant fébrilement qu’Anissa manifeste sa contrariété. Il la connaissait par cœur et avait déjà anticipé une réaction virulente.  
Elle était la plus déterminée de ses filles et ça n’aurait pas étonné Adam de la voir exploser. Anissa l’avait toujours impressionné. Elle était tout ce qu’il n’était pas. Forte, têtue, culottée, droite, équilibrée. Elle lui rappelait sans cesse sa propre mère.  
Avec Nora c’était une autre histoire ! Elle lui ressemblait beaucoup. C’était une âme tourmentée, fragile et instable. Il déplorait sa faiblesse apparente et le manque de confiance en elle, dont il avait été lui aussi victime étant plus jeune.  
 Mais avec le temps, il était parvenu à prendre le dessus. Et puis, il y avait également ces traits de caractère tels que le courage, la détermination, la gentillesse et le dévouement, présents chez ses deux filles, qui les tenaient elles-mêmes de leur mère, Sarah. Malheureusement, ce constat ne faisait qu’accentuer la douleur.  
Anissa le regarda, interdite et souffla :  
— Tu déconnes ?  
Adam prit sur lui pour afficher une confiance qu’il n’avait pas. Car il savait qu’en laissant  percevoir la moindre faille, elle n’hésiterait pas à s’y engouffrer.  
— Non, j’y ai beaucoup réfléchi, tu sais… C’est ce qu’il nous faut, ça va nous faire du bien. J’ai demandé à Ahmed et aux ouvriers de condamner la porte avec des plaques métalliques, d’installer du grillage aux fenêtres pendant que vous dormiez… ils viendront dans six jours, c’est pas la mer à boire, ne t’en fais pas !  
Elle fut prise d’un rire nerveux.  
— Mais c’est juste pas possible, Papa ! On aurait entendu du bruit, ça ne tient p

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