Chaude alerte
18 pages
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Chaude alerte , livre ebook

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Description




La femme énigmatique aux bas noirs avait décidé que son sort culminerait dans les spasmes.



LES COURBES ETAIENT PARFAITES, la teneur charnelle exemplaire, et je ne sais combien de temps je m’attardais ainsi sur ces jambes généreuses. Voyant que l’inconnue était décidée à se plier à tous mes caprices, je décidai de prendre mon temps. Je m’en vins ensuite butiner de mes doigts la portion de chair se situant entre l’élastique du bas et celui de la culotte, une zone diabolique à la peau extrêmement fragile et qu’on eût dit dépourvue de pores. D’instinct, elle se cambra davantage, et ramena vers elle ses jambes le plus haut qu’elle pût. J’avais devant mes yeux une belle vue d’ensemble, et cette vision suffisait à chloroformer le cauchemar qui hantait ma vie.




Gilles Vidal a le chic pour vous créer une atmosphère en dix mots, trois phrases. Il déploie une langue suggestive qui fait merveille dans cette nouvelle chaude et érotiquement noire.




Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2014
Nombre de lectures 52
EAN13 9791023402742
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0022€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Gilles Vidal Chaude  alerte Nouvelle CollectionCulissime
Cela faisait maintenant plus d’une semaine que les gens avaient commencé à fuir la ville. Après la vague d’attentats qui avait frappé aveuglément des quartiers anodins à forte densité civile, la populace en avait eu assez de se recroqueviller devant la télé à écouter un non-stop d’informations élucubrantes distillées par des journalistes sadiques noircissant à loisir tous les cas de figure. Enfin, depuis cinq jours, les sirènes retentissaient tous les soirs, et il fallait s’abriter dans les caves. Jusqu’à présent, j’étais resté chez moi, dans le noir, à écouter constamment de la musique classique, des trucs comme les Quatre études pour orchestreStravinsky, les de Ouvertures de Rossini, ou bien laSymphonie n° 94allongé sur le divan, d’Haydn, méprisant cette guerre qui n’était pas la mienne. Car ma vie s’était éteinte quelques mois auparavant, quand ma femme et mes enfants s’étaient mystérieusement volatilisés alors qu’ils étaient partis faire des courses dans le centre-ville. J’avais remué ciel et terre, mais sans aucun résultat. Les autorités avaient enregistré mes requêtes, mais déjà, à l’époque, leurs préoccupations primordiales étaient d’un autre ordre. Je m’étais donc résigné à l’idée que je ne les reverrai plus. Et la mort, MA mort, m’indifférait. Ce soir-là, vers vingt-trois heures, les sirènes se remirent à hurler. Je me suis levé, j’ai tiré avec prudence le rideau crasseux de la fenêtre, et j’ai regardé l’avenue déserte éclairée seulement par la lune presque pleine, paysage désolé de fin du monde, avec ses deux ou trois voitures éventrées échouées sur les trottoirs. À trois cents mètres environ, au carrefour, un gros berger allemand tirait derrière lui avec sa gueule une carcasse que je ne sus de prime abord identifier. Quand la lune l’éclaira, je fus pris de vertige : c’était un cadavre humain horriblement mutilé. Heureusement, je fus distrait par des bruits venant du couloir. Mes voisins étant partis depuis belle lurette, à pas de loup je vins curieux regarder à l’œilleton de la porte d’entrée. Quelqu’un venant sûrement des étages supérieurs marchait dans le couloir éteint. Peu après, j’entendis craquer les marches de l’escalier. Un squatter quelconque, me dis-je, et alors que j’allais quitter mon poste d’observation, je vis luire distinctement un talon aiguille grâce à un rai de lumière pâle et rasante. J’avais également eu
le temps d’apercevoir un magnifique galbe de mollet gainé d’un bas sombre. C’était donc une femme. J’eus un hoquet rauque. Il me semblait que ça faisait une éternité que je n’avais plus aucun désir. Parfois, je me masturbais par hygiène, sans aucune conviction, sans aucune iconographie, incapable de me procurer la moindre excitation. Le corps de ma femme Betty était mort dans mes pensées et les autres corps de la Création avaient, eux aussi, une odeur de macchabée. Un genou à terre, je collai l’oreille au battant. Les claquements des talons étaient lents et réguliers. Mes sens se mirent alors en éveil, et ma bouche s’assécha. J’enfilai rapidement une veste et décidai de descendre. Grâce aux provisions que j’avais entassées, et fort de ma porte ultra-blindée, je n’avais pas eu à sortir de chez moi depuis une quinzaine de jours, et le fait simple de franchir le seuil me sembla relever d’une sortie dans l’espace. Me fondant le plus possible en la pénombre et m’ingéniant à déjouer les pièges des cris du bois, je descendis les trois étages >>>>>>>>
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