ExtraordinaireS

Joe Daniels

Description

Léo était mon seul ami.

Celui qui m'avait acceptée telle que j'étais alors que je ne savais pas moi-même qui j'étais.

Maintenant je le sais.

Je suis impulsive, observatrice, pragmatique et bornée. Je ne lâche jamais l'affaire.

Mon nom est Rosabeth Marks. J'ai trente ans, et ma vie est loin d'être un long fleuve tranquille.

Mon ami d'enfance s'est volatilisé du jour au lendemain, ne laissant aucune trace derrière lui. Mais je le retrouverai, quoi qu'il en coûte. Car je suis détective, et plutôt douée.

N'ai-je pas découvert l'existence d'êtres dotés de capacités extraordinaires ?

Alors, même si je dois retourner ciel et terre, j'y arriverai!

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Informations

• Publié par: editions-encre-de-lune
• Date de parution: 22 mars 2023
• Nombre de lectures: 0
• EAN13: 9782494619272
• Langue: Français

Extrait

Joe Daniels
 
 
ExtraordinaireS

© 2023. © Joe Daniels , Editions Encre de Lune. 
 
Tous droits réservés.  
 
Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelques procédés que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit, est illicite et constitue une contrefaçon, aux termes des articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
  
Crédit photo : ©adobestock
 
ISBN :   9782494619272
Editions Encre de Lune, 21, rue Gimbert, 35580 Guignen
Courriel : [e-mail] 
Site Internet : www.https://editionsencredelun.wixsite.com/website-1
 
Cet ouvrage est une fiction. Toute ressemblance avec des personnes ou des institutions existantes ou ayant existé serait totalement fortuite.

Prologue
 
J’avais mal aux mains, mes yeux me brûlaient et je n’arrivais pas à respirer correctement. J’étais la seule responsable de mon mal être et pourtant, je ne pouvais pas arrêter. Je m’infligeais volontairement ces douleurs, j’avais besoin de sentir physiquement ce qu’il se passait dans ma tête et dans mon cœur. Je frappais cet arbre qui lui aussi souffrait sous mes coups, alors qu’il n’était qu’une victime, comme moi.
—  Arrête Rosabeth   ! Stop   !
Il m’avait vu quitter le lycée et m’enfuir à toutes jambes, mais j’étais plus rapide que lui. Il me ceintura et m’éloigna de ma cible, trébucha en m’emportant avec lui. Nous heurtâmes si violemment le sol que j’aurais pu hurler. Une douleur de plus à ajouter à ma longue liste.
—  Arrête, murmura-t-il contre mon oreille. Parle-moi.
J’en étais incapable. Le souffle court, je n’arrivais pas à sortir un seul son.
—  Respire avec moi, doucement.
Léo posa une main à plat contre mon dos. Je savais ce que je devais faire, il avait souvent recours à cette méthode pour m’aider, trop souvent.
—  On fait comme d’habitude, tu inspires en même temps que je monte et tu expires quand je redescends.
J’acquiesçai et fis ce qu’il me dit de manière automatique. Une fois calmée, il m’attira à lui et me serra dans ses bras.
—  Explique-moi, murmura-t-il.
Je fis non de la tête. Je n’avais pas envie de répéter ses mots.
—  C’est encore ce sale con c’est ça   ? Je vais me le faire putain   !
Léo se leva et allait repartir en direction du lycée.
—  J’ai besoin de toi   !
Ces quelques mots l’immobilisèrent. Il fit volte-face et s’allongea auprès de moi dans l’herbe, où nous fixâmes le ciel en silence.
Je n’avais pas envie de lui dire qu’on m’avait de nouveau insultée, qu’il m’avait traitée de tous les noms sous les rires de ses amis. Tous semblaient d’accord avec ses propos. Moi, je ne comprenais pas pourquoi personne ne s’interposait. Personne, mis à part Léo. J’étais son amie, son double m’avait-il assuré une fois. Il écarta les bras et je vins m’y nicher.
—  Ce sont des crétins, ils ne voient pas à quel point tu es géniale et ils s’en mordront les doigts.
—  Si tu le dis.
Nous restâmes là jusqu’à ce que la nuit tombe.
—  Tu devrais y aller, ils vont s’inquiéter.
—  Tu parles, ils n’en ont rien à faire de moi.
—  Ne dis pas ça.
—  Je ne compte pas, je suis…
—  Tu es ma priorité.
Mes yeux s’embuèrent.
—  On se voit demain.
Jodie et Adam m’attendaient dans le salon.
—  Tu rentres tard   ! Tout va bien   ? s’enquit-elle.
—  Ouais, je monte dans ma chambre.
—  On va dîner   ! lança mon tuteur.
—  Pas faim.
Je me déshabillai et me glissai sous la couette, m’endormant totalement épuisée et me réveillant en retard. Je descendis les escaliers en trombes. Nous étions samedi et c’était notre rituel. Pour bien commencer le week-end, il fallait absolument qu’on prenne notre petit-déjeuner ensemble et qu’on liste tout ce qu’on voulait faire. J’attrapai ma veste et m’apprêtai à sortir quand je fus arrêtée.
—  Où tu vas de si bonne heure   ?
—  Ben rejoindre Léo, pour notre petit-déj du samedi.
Adam et Jodie se regardèrent sans comprendre.
—  Mais qui est Léo   ? demandèrent-ils d’une même voix.
 
 
Chapitre 1
 
Tout le monde se demandait ce que je pouvais bien avoir, personne ne comprenait. Ils semblaient tous les avoir oubliés, lui et sa famille, comme s’ils n’avaient jamais existé, comme si nous n’avions jamais partagé sept années. Pendant des mois, des années, j’ai remué ciel et terre et puis j’ai découvert ce monde auquel il appartenait et pas moi. Ces capacités qu’il avait et pas moi. J’étais humaine, mais pas lui. Dès lors, je l’ai juré, j’y passerais ma vie s’il le fallait, mais je le retrouverais, pour que je puisse à nouveau respirer. J’avais tellement fureté que j’étais devenue une spécialiste et c’est tout naturellement que j’en avais fait mon métier.
Détective depuis maintenant huit ans, je venais de changer d’agence. Je cherchais à approcher une boîte qui s’occupait d’affaires surnaturelles, mais le milieu était très fermé, encore plus pour une humaine, et y accéder relevait d’un tour de force. J’y étais enfin arrivée, on m’avait fait passer des tests que j’avais réussis haut la main, je m’entraînais physiquement, et mentalement depuis des années. Le plus dur n’avait pas été le corps à corps, ni d’apprendre les procédures, mais bel et bien d’avoir à subir les assauts répétés de cette télépathe qui avait tenté de me briser psychiquement et de s’introduire dans mon esprit. Je savais que c’était décisif, ils ne m’auraient pas prise si je n’avais pas pu lui résister un tant soit peu et je n’étais pas peu fière d’avoir tenu le choc. Ils m’avaient appelée dès le lendemain pour m’offrir une place. Il n’était pas question de grosses affaires pour le moment, juste de l’assistance sur des faits mineurs pour commencer et c’était normal, je devais faire mes preuves sur le terrain maintenant.
— Hey Rosabeth   ! T’as pas peur de ton coéquipier   ? m’avait raillée Andrew dès mon premier jour.
— C’est plutôt lui qui devrait se méfier, lui avais-je répliqué avec un regard complice.
L’agence était sympa, le directeur avait pensé à tout. Il y avait une cuisine, des espaces détente, du café à volonté et même un coin nuit pour ceux qui restaient tard. Les collègues n’avaient pas vu mon arrivée d’un bon œil, ça avait beaucoup étonné qu’une femme ait été recrutée, et encore plus une humaine, je cumulais   ! Le scepticisme avait cependant très vite cédé la place à l’observation. Je me savais surveillée, ils me regardaient éplucher les dossiers, prendre des notes, écoutaient mes coups de fil, mais ça ne me dérangeait pas. Du moins, pour le moment. Ils avaient besoin de se faire une opinion et de savoir comment je bossais. Plus encore, ils devaient être sûrs de moi. La confiance est primordiale dans notre métier, il arrive que notre vie dépende uniquement de notre partenaire.
Mon coéquipier était adorable avec moi. Patient, il prenait le temps de me parler des différents extraordinaires que nous croisions au fil des dossiers qui nous étaient confiés. J’en apprenais beaucoup à ses côtés.
Andrew s’était tenu en embuscade pour assister à notre première rencontre, je l’avais vu du coin de l’œil, mais n’avais rien dit. Encore aujourd’hui, il n’en savait rien. Il pensait que Greg m’effrayerait, mais il se trompait. D’une part, il m’en fallait beaucoup avant d’être impressionnée et d’autre part, bien qu’il aurait fait fuir bon nombre de personnes, mon nouveau coéquipier avait pris beaucoup de précautions pour se présenter à moi. Nous nous étions tout de suite bien entendus, il était drôle et le boulot ne lui faisait pas peur. Il semblait résider dans l’agence. D’habitude il travaillait seul et n’était pas mécontent d’avoir de la compagnie m’avait-il dit un soir où nous étions restés tard. Au fil du temps, j’appris que mon partenaire était un solitaire, il fuyait les autres autant que les autres le fuyaient. Il n’y avait jamais eu de malaise entre nous, pourtant il était devenu distant depuis quelques jours.
— Rosabeth   ! entendis-je aboyer.
Le chef me demandait. Il avait l’air de mauvaise humeur, mais après tout, rien d’inhabituel. Je me dépêchai d’aller à sa rencontre.
— Oui patron   ?
— Il n’y a que toi qui m’appelles comme ça ici, tu sais   ?
— Qu’importe, c’est ce que vous êtes non   ? dis-je levant les épaules et tirant la chaise pour m’asseoir.
— Comment te sens-tu parmi nous   ?
— Très bien, répondis-je étonnée par la question.
— Les collègues se comportent bien avec toi   ?
— Bien sûr, et s’ils ne le faisaient pas ils comprendraient qu’il ne faut pas se frotter à moi.
— Humph. Il y a certains gars de qui tu devrais te méfier, tu sais. Il y a en a parmi nous, qui ont été recrutés parce qu’ils n’ont pas froid aux yeux et que la sale besogne n’effraie pas. Leur sens moral n’est pas aussi aiguisé qu’il le devrait.
— Ne vous inquiétez pas pour moi, je suis une grande fille, je saurais me faire respecter.
— Tant mieux.
— Autre chose   ?
— Envisages-tu d’évoluer   ?
— Comment ça   ?
Il me prenait au dépourvu, je ne comprenais pas sa question.
— Tu comptes examiner des dossiers toute ta vie   ?
— Bien sûr que non   ! J’aimerais aller sur le terrain dès que possible, j’attends votre feu vert, voilà tout.
— Il est vert.
— Pardon   ?
— Ça fait quatre mois que tu es parmi nous, ton travail est irréprochable, Greg est tout à fait d’accord pour dire que tu n’as pas ta place aux archives et que tu as besoin d’action.
Il me jeta un dossier que j’attrapai au vol. Voilà pourquoi il était si peu présent dernièrement. «   Stevens   », lis-je.
— Il s’agit d’un passe-muraille, il est accusé de vols divers. Il jure qu’il n’y est pour rien et nous a engagés pour enquêter.
— OK, je potasse tout ça et je prends contact avec lui.
Il opina du chef et me fit signe que je pouvais disposer. Je me levai emportant le document, le cœur battant, et impatiente