L amour pur malt
127 pages
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L'amour pur malt , livre ebook

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Description

Élise habite à Paris. Seule dans son petit appartement, elle se consacre entièrement à son travail dans l'espoir de décrocher la promotion qu'elle convoite depuis trois ans. Le poste de directrice est fait pour elle ! Et s'il faut partir dans ce pays froid et pluvieux pour prouver à son patron qu'elle en a les compétences, Élise s'y rendra de gaîté de cœur. Enfin, presque... Car la chance n'est pas toujours de son côté.

Sam, lui, est au bord du gouffre financier. Depuis sa campagne écossaise, il prépare le lancement de son nouveau whisky et n'a pas droit à l'erreur. L'échec serait catastrophique pour son entreprise. Peut-être que l'arrivée de cette publiciste, bien qu'elle soit une femme, française et clairement poisseuse, apportera le coup de pouce qu'il manque à son projet. Sam n'a de toute façon plus d'autre choix que de lui faire confiance. Mais cette petite Frenchie au caractère affirmé pourrait bien bouleverser ses plans.

La rencontre de deux âmes solitaires, dans une romance d'hiver à la découverte de l'Écosse.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 17 décembre 2022
Nombre de lectures 9
EAN13 9782493078575
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0045€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Tous droits de traduction, de reproduction et d’adaptation réservés pour tous pays.
Éditions l’Abeille bleue – 38 rue Dunois 75013 Paris
Collection la Romantique
Retrouvez toutes nos parutions sur
https://editions-abeillebleue.fr
 
 
 
 
 
 
À la Lindores Abbey Distillery,
qui m’a séduite et inspirée pour cette histoire.
 
 
 
 
Today’s rain is tomorrow’s whisky.
Proverbe Ecossais
« La pluie d’aujourd’hui est le whisky de demain. »
 
 
 
 
 
 
 
 

 
 
Sale journée.
Élise
— Non, non, non ! Merde !
Je sors de mon lit comme s’il était en feu pour courir dans la salle de bain et tenter de remonter le temps. Cinquante minutes ! Cinquante minutes que je devrais être levée, douchée et habillée. En trois ans, c’est la première fois que j’ai une panne de réveil et il a fallu que ce soit aujourd’hui. Le jour de la présentation la plus importante de ma carrière, celle qui peut m’ouvrir les portes du poste de directrice artistique que je rêve d’obtenir. J’y ai consacré presque toute la nuit pour être sûre qu’elle soit parfaite et maintenant, je risque de la rater. Je me maudis de ne pas avoir prévu trois ou quatre alarmes, juste au cas où. Je suis plutôt du genre prévoyant d’ordinaire, mais depuis quelques jours, je ne suis plus qu’une pile électrique qui part dans tous les sens.
Je saute dans la douche miniature de ma salle d’eau de Playmobil pour les trois minutes les plus speed de ma vie. On repassera sur l’élégant brushing que j’avais en tête pour en mettre plein la vue à tout le monde, je dois me contenter d’un séchage express, façon décontractée. Pendant une seconde, je dévore des yeux les trousses à maquillage qui débordent de produits et encombrent la moindre étagère de la pièce. Impossible pour moi de sortir sans, au minimum, une CC crème, du mascara et un peu de blush, mais aujourd’hui, mes cernes feront l’affaire.
Adieu maquillage nude , bonjour tête cadavérique ! Au moins, je pourrai justifier mon retard par un gros rhume.
Heureusement pour moi, j’ai pris soin de préparer ma tenue avant de me coucher, et c’est le seul point sur lequel je n’ai pas à avoir honte pour le moment. J’enfile mon jean slim , mon chemisier écru style boyfriend, une veste cintrée noire et mes escarpins à talon assortis, puis je jette un œil rapide au miroir. Mon reflet me redonne le sourire. Le look est là, une vraie working girl . C’est sur cette note positive que j’attrape mon sac pour sortir de mon appartement en courant. Honte à tous ces créateurs de chaussures qui ne pensent pas à celles qui vivent au quatrième sans ascenseur. À bout de souffle, je m’accorde quelques secondes de pause au pied de mon immeuble avant de remonter la rue en courant jusqu’à la station de métro la plus proche. Je dévale les marches presque en les survolant pour arriver sur le quai, une seconde trop tard, au moment où les portes se ferment avec un bruit mécanique.
— Saloperie ! 
Mon regard passe du véhicule qui s’engouffre dans le tunnel sombre à l’écran de mon portable pour vérifier l’étendue des dégâts. Il est huit heures, et je suis donc officiellement en retard.
Cela fait trois ans que j’ai rejoint My Com , où je travaille comme une forcenée en espérant décrocher une promotion. Aujourd’hui, cette occasion est enfin à ma portée puisque l’actuel directeur artistique part à la retraite dans un mois et demi. J’ai tout de suite postulé pour prendre sa place, tout comme Michael Léoni, l’un des deux autres publicistes de la boîte. Étant la plus ancienne, je pensais l’emporter sans discussion, mais M. Johnson a préféré attendre la réunion mensuelle d’aujourd’hui pour annoncer sa décision. Depuis, la guerre est ouverte avec Michael et une tension hostile s’est emparée de notre open space . Mon retard de ce matin va offrir un avantage non négligeable à mon concurrent. Rien que pour ça, je m’en veux deux fois plus de ne pas m’être réveillée à l’heure.
Et si je perds le poste à cause de cette maladresse ?
J’angoisse à cette idée et ma respiration s’accélère bien malgré moi. J’ai le ventre vide, l’assurance à zéro et j’ai déjà un affreux mal aux pieds. Il ne me manque pas grand-chose pour toucher le fond. Je suis sur le point de m’asseoir par terre pour me mettre à pleurer quand un nouveau métro entre en gare et me redonne un peu d’espoir. J’y pénètre aussi vite que possible et me tasse contre les autres usagers qui s’agglutinent dans le wagon.
Me revoilà en marche et de nouveau dans la course !
Je suis si impatiente d’arriver que je prête à peine attention au type malodorant qui se frotte à moi depuis deux stations. Dieu sait qu’en temps normal, il aurait déjà la marque de mon talon imprimé sur le pied, mais rien ne semble normal aujourd’hui.
Déjà vingt minutes de retard quand je sors de terre pour arpenter les rues pleines de vie de ma chère capitale. L’immeuble où je travaille n’est plus qu’à deux cents mètres, mais il me reste encore la sécurité à passer avant de monter jusqu’au douzième étage, dans l’antre de My Com, société de pub et de design. Tout en me frayant un passage parmi les piétons, je prie intérieurement pour qu’ils aient tous décidé de prendre plusieurs cafés avec leurs viennoiseries et que la réunion ait commencé en retard.
D’à peu près trente minutes…
C’est essoufflée comme un bœuf que j’arrive devant la salle de conférence. Je pourrais éclairer tout l’immeuble avec le nombre d’ampoules que j’ai aux pieds à force de courir avec ces horreurs à talons et je n’ai pas croisé un seul de mes collègues près de la machine à café. Le seul point positif, s’il faut en trouver un, c’est que je n’ai plus à m’inquiéter pour mon teint blafard puisque j’ai les joues en feu.
J’ouvre à la volée la porte de la longue salle rectangulaire et me heurte aux regards surpris de tous mes collègues. Certains arborent un air désapprobateur, essayant sans doute de faire croire qu’ils n’ont jamais été en retard de leur vie, d’autres se moquent manifestement de mon allure de folle furieuse qui se tape l’affiche. Mais aucun d’eux ne m’offre un sourire compatissant ou bienveillant.
Merci pour le soutien ! Je m’en souviendrai au moment de l’arbre de Noël.
Mon regard croise alors celui de Michael, qui se tient debout près du grand écran rempli de graphiques et d’images. Pendant une seconde, j’aperçois le sourire satisfait qu’il esquisse en me voyant en mauvaise posture. Mais très vite il se reprend et affiche une expression réprobatrice exagérée qui me donne envie de lui balancer l’une de mes chaussures à la tête.
Oui, il faut vraiment que je retire ces trucs, alors autant allier l’utile à l’agréable.
Il a, aujourd’hui plus que jamais, un look de pseudo playboy avec son costume de marque et sa chemise à rayures. Il a remplacé la gomina d’antan par un gel « effet béton » qui hérisse ses cheveux en petits pics bruns au-dessus de sa tête. Mais il n’en reste pas moins repoussant avec ses yeux toujours fourbes, ses lèvres inexistantes et ses traits taillés au couteau. Il transpire la suffisance par tous les pores de sa peau, alors qu’il n’a pas une once de créativité. C’est un beau parleur, certes, un bon commercial, sans aucun doute, même si ce qu’il vend le mieux, c’est lui-même. Il est arrivé un an après moi, avec l’envie immédiate de me supplanter, et aujourd’hui, je viens de lui en offrir l’opportunité. Nous le savons tous les deux, il a gagné une bataille, mais pas la guerre. 
Je redresse le buste pour entrer dans la pièce avec toute la dignité que j’ai encore en stock, mais l’expression froide, presque dédaigneuse qu’affiche mon patron me fait retomber comme un soufflé. Je me retrouve à bredouiller des excuses que personne ne veut entendre en rejoignant à toute vitesse la seule chaise libre. Après un silence théâtral, Michael reprend sa présentation sur la nouvelle voiture à énergie propre la plus révolutionnaire du marché.
Quelques minutes plus tard, il est de nouveau interrompu par une sonnerie de portable. Il porte aussitôt son regard accusateur vers moi, comme si j’étais la seule qui puisse oublier de mettre mon téléphone en mode avion.
Quel con !
Je me retiens de rire quand son visage se décompose en comprenant que c’est le téléphone de M. Johnson, notre patron, qui est le responsable. Celui-ci décroche, se lève et sort de la salle en répondant à son interlocuteur en anglais. Une sorte de brouhaha s’installe, comme quand le prof quitte la classe en plein cours au collège. Mon cher concurrent reste debout, les bras ballants, sans trop savoir s’il doit poursuivre ou pas. Pour un peu, j’aurais presque de la peine pour lui, si je n’étais pas si accablée par ma propre situation.
Au fil des minutes, les chuchotements se transforment en conversation et la salle de conférence prend des allures de cour de récréation. Pour ma part, je reste concentrée sur ma présentation, car je compte bien faire oublier mon retard fâcheux. Je viens de finir de relire toutes mes fiches lorsque plusieurs téléphones se mettent à vibrer et attirent l’attention de leur propriétaire. Les discussions s’amplifient encore d’un cran et je comprends, en consultant mon propre smartphone, que notre patron a mis fin à la réunion grâce à un bref mail général.
Et ma présentation alors ? Et le poste ?
Je suis perdue par la tournure que prennent les événements, dévastée d’avoir raté l’occasion de présenter mon travail comme les autres. Ça ne présage rien de bon pour moi, j’en suis sûre. J’ai soudain une violente envie de hurler de frustration.
Cette journée est vraiment merdique !!
— C’est gentil à toi de te mettre des bâtons dans les roues pour me laisser le poste, mais je n’aime pas les victoires trop faciles, me lance Michael alors que nous ne sommes plus que tous les deux dans la salle. Tu sais ce qu’on dit : « à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire ».
— Tu n’as pas encore obtenu le poste, il me semble !
À moins que j’aie raté beaucoup de choses…
La tête de Michael me confirme que

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