Les coups de la vie - Tome 5
126 pages
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Les coups de la vie - Tome 5 , livre ebook

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Description

La vie ne fait pas de cadeau et l'être humain est tout sauf un ange. La méchanceté (parfois gratuite), la haine, les coups bas et autres sont devenus monnaie courante. Mais heureusement qu'il n'y a que ça. Parce que l'homme est aussi un être capable d'altruisme, d'amour sincère et de don de soi... Et c'est l'être humain justement, avec ses bons et mauvais côtés qui constitue la matière première des confidences des lectrices et lecteurs du Magazine numéro 1 en Côte d'Ivoire. Confidences faites à Anzata Ouattara qui les traite et les publie dans les colonnes du journal. Des histoires captivantes mais aussi, surprenantes, et même parfois insolites, puisque traitant de réalités pouvant déranger des esprits dits cartésiens.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2020
Nombre de lectures 6 727
Langue Français
Poids de l'ouvrage 6 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

A Dieu Tout-Puissant. Merci pour le souffle de vie que Tu m’as donné, et pour cette inspiration.
– A ma mère,  Grande dame, belle et généreuse. Que ton âme repose en paix !  Tu n’auras pas vécu pour rien.
Dépôt legal 10570 du 19 juin 2013 Les Coups de la vie Tome 5 er Editions, 1 trimestre 2020, 126 pages
ANZATA OUATTARA
TOME 5
PRÉFACE
xtraterrestres ? Surréalistes ? Que non ! Elles sont, certes, très particu-lières, les histoires que raconte l’auteure. Mais elles relèvent de l’observa-déroEuter le lecteur et rassurer les acteurs et victimes de ces histoires vraies. Le tion de la vie quotidienne. Elles sont même une sélection méticuleuse des vécus. Des vécus romancés par la suite, à petites doses ; question de lieu est quelquefois imaginé. Le nombre est revu, soit à la baisse, soit à la hausse. La fonction enregistre un reclassement. L’on dirait que les accessoires de l’his-toire reprise sous la plume d’Anzata Ouattara connaissent des changements. Ce qui n’est guère modifié, c’est le fond. En tout, un bel assemblage des regards por-tés sur nos vies. Une moisson significative de confessions. N’est-ce pas que l’au-teure choisit, à dessein, d’être plurielle ? Sous sa signature, plusieurs autres signatures. A chaque récit, son auteur. Des auteurs qui n’osent pas décliner toute leur identité. Juste des noms, juste des prénoms. Pour tout dire, des pseudonymes, sous des témoignages et tranches de vie de forte intensité, dans lesquels ils réussis-sent à emballer les lecteurs.
Et c’est vrai : elle a beau revêtir des plumages bons pour désorienter les cases voisines, chacune des histoires nous ramène à la vie quotidienne sous ses diffé-rentes facettes. Des souvenirs frais. Des souvenirs vivaces. Des souvenirs cocasses. Finesse et grossièreté, rires et pleurs, chaleur et fraîcheur, beauté et laideur, richesse et pauvreté se chevauchent, s’enchevêtrent, s’entremêlent, se dépassent, s’opposent, se tournent le dos. L’attention du passant s’éveille et devient vive. Le lecteur passant est obligé de s’arrêter, même s’il était pressé. Debout ? Peut-être, vaut-il mieux s’asseoir ? Respiration à pleins poumons ? Plutôt retenir son souffle. Le lecteur est tenu en haleine. Une phrase. Une phrase encore. Une autre. Une autre encore. Déjà deux paragraphes. Déjà une histoire et même plus. Bientôt tout le livre. Le suspense amène le lecteur à vouloir aller jusqu’au bout du récit. Comme on dirait, aller jusqu’au bout de la rue, rue Anzata
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Ouattara. Pour savoir si elle est sans issue ou si le voyageur peut continuer sa pro-menade ou sa marche.
De l’émotion. Beaucoup d’émotions. Et le lecteur est amené à se convaincre qu’il s’agit bel et bien de faits qui ont existé, qu’il s’agit bien d’une série de vécus juxtaposés. Et non d’inventions ou de récits imaginaires. Quand vous n’avez pas déjà vécu ce qu’elle raconte, vous finissez par vous imaginer acteur et par vous demander : et si j’avais été à la place de tel personnage ou de tel autre, qu’est-ce que j’aurais eu comme attitude face à ce traquenard, face à cette monstruosité ? Comment aurais-je retrouvé mon chemin dans ce labyrinthe ?
Les histoires d’Anzata Ouattara, si courtes et si croustillantes, sonnent comme des avertissements et des leçons à tirer de la vie sur terre. Elles vous préparent à la vie. Elles vous font remonter le cours de votre vie. Tous les âges en ont pour leur compte. Le genre tient sa place. La diversité, également. Qu’elle soit géographique, culturelle, sonore...
L’auteure vit, elle-même, et sans s’en rendre compte, certaines histoires qu’elle offre aux lecteurs. Alors qu’elle gagne sa vie, alors qu’elle s’arrache dans les librairies, alors que les cérémonies de dédicace de ses livres font courir du monde, Anzata Ouattara refuse d’avoir la grosse tête. Elle fait l’option de repren-dre le chemin de l’école supérieure diplômante. Un exemple d’humilité à parta-ger. Le métier de journaliste qu’elle apprend, au moment où cet ouvrage sort en librairie, et son expérience d’auteure lui feront percevoir les différentes dimensions de l’écriture... romanesque... journalistique. Grande, elle est. Grande, elle sera. Et davantage. Avec la bénédiction divine.
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Alfred Dan Moussa Directeur de l’Institut des Sciences et Techniques de la Communication
“HADJA FATOUMATA”
Hadja Fatoumata
e venais d’intégrer la nouvelle mosquée du quartier lorsque je vis pour la première fois, la magnanime Hadja Fatoumata. J’avais beaucoup entendu J parler de cette dame au grand cœur qui avait été à l’origine de la construc-tion de cette mosquée où j’ai été coopté comme imam adjoint. Hadja Fatoumata était une femme d’affaires très prospère. Elle avait une quin-zaine de camions-remorques, cinq immeubles, de nombreux magasins et plu-sieurs taxis. Sa générosité était sans limite. Elle faisait beaucoup de dons aux communautés musulmanes. Souvent sollicitée pour des cérémonies de baptême et de mariage, elle n’hésitait pas à mettre la main à la poche. J’ai été surpris d’ap-prendre que cette très belle femme ne s’était pas remise en ménage depuis la mort de son mari il y a huit ans. L’imam de la mosquée nous a présentés officiel-lement lors d’une cérémonie de mariage. La mariée était la nièce de Hadja Fatoumata. Elle s’était investie en tant que marraine dans ce mariage. Je venais d’arriver et je ne m’étais pas encore familiarisé avec la communauté, mais je me suis senti bien. J’ai été accueilli chaleureusement. L’imam titulaire avait voulu que je sois à cette cérémonie afin de connaître tout le monde. En effet, pour des raisons de santé, il s’absentait souvent. J’étais donc chargé de le remplacer de temps à autre.
Hadja Fatoumata était très pieuse. Elle avait déjà effectué quatre fois le pèleri-nage et ne ratait aucune prière à la mosquée malgré son emploi du temps très chargé. C’était un honneur pour notre communauté de la voir se fondre parmi nous. Elle que tout le monde rêvait de côtoyer. Elle avait offert à la communauté ce chef-d’œuvre architectural pouvant accueillir environ deux cents personnes. Il était doté de plusieurs dépendances, d’une villa pour l’imam principal et de salles de classe pour enseigner le coran aux enfants.
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Hadja Fatoumata
Dès mon arrivée, l’imam m’a logé avec mon épouse dans une des dépendances. J’avais 28 ans et je venais à peine de me marier. En plus de ce beau cadeau qu’était la mosquée, Hadja Fatoumata nous versait un salaire mensuel. Que demander d’autre ? Je me plaisais énormément dans ce cadre. Très vite, nous avons sympathisé. Elle me sollicitait souvent pour des lectures coraniques à son domicile. Plusieurs fois, elle me parlait de son désir de se remarier mais, selon elle, les hommes n’osaient pas la courtiser. Peut-être, avaient-ils peur d’elle à cause de sa fortune ?
Je faisais des bénédictions dans ce sens. En tant que guide, j’avais intérêt à ce que mes fidèles soient heureux. Hadja Fatoumata voulait un mari, un homme capable de l’aimer. Elle en souffrait et sollicitait nos prières. Nous avons essayé de la rassurer. En vain. Plus les années s'écoulaient, plus sa situation inquiétait. Alors elle nous implorait d'intercéder davantage en sa faveur auprès du Tout-Puissant pour qu'un homme s'intéresse à elle. Des prières exceptionnelles étaient organisées pour la circonstance, mais avec Dieu, il fallait être patient.
L’amitié entre Hadja Fatoumata et moi était plus étroite que celle qu’elle entre-tenait avec l’Imam. D’ailleurs, je sentais qu’il en était un peu jaloux. J’étais dans les bonnes grâces de cette dame généreuse qui me prenait entièrement en charge. Lorsque mon épouse est tombée enceinte, elle a payé les soins jusqu’à l’accouchement. Le trousseau du bébé avait été fait par elle. Il ne se passait pas de jour sans qu'elle ne me sollicite. Elle m’avait même demandé de lui enseigner le coran chaque soir afin qu’elle assimile les paroles du livre saint. Pendant près de trois années, nos rapports étaient excellents.
Quand elle n’était pas en voyage, Hadja Fatoumata passait ses journées à faire des dons. J’avais appris que son défunt mari était très riche. C’était d’ailleurs lui qui l’avait initiée aux affaires. Elle avait trois enfants qui vivraient tous au Canada. Régulièrement, Hadja Fatoumata allait les voir dans ce pays. La mort de son mari a été un coup si dur qu’elle prît conscience de sa fragilité en devenant humble, pour faire de la charité autour d'elle afin de bénéficier du soutien de Dieu face à ce traumatisme. Car la vie de l’être humain n’est rien. Avant la mort de son mari, c’était une famille heureuse et unie qui faisait sa fierté. Elle n’avait jamais imaginé une séparation aussi brutale. Son époux n’avait pas été malade. Le jour de sa mort, il s’était rendu comme d’habitude à son lieu de travail, avait passé des coups de fil, signé des chèques pour le salaire mensuel de ses employés avant de s'écrouler devant son bureau. Là, il rendit l’âme. Seule la foi en Dieu a aidé cette dame. Elle est restée digne dans la douleur.
Comme tous les soirs, depuis maintenant un an, j’allais de vingt heures à vingt et une heures dispenser des cours à Hadja Fatoumata. Habituellement, il y avait toujours du monde chez elle. Puis un jour, dès que j’ai franchi le seuil de sa
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Hadja Fatoumata
demeure, Hadja a refermé la porte à double tour. Ce soir-là, elle m’a servi un repas copieux qu’elle avait concocté elle-même. Où étaient donc passées les qua-tre servantes de Hadja ? Hadja m’a dit qu’elle avait voulu être seule, raison pour laquelle elle les avait libérées.
Après le repas, Hadja m’a apporté de l’eau pour me laver les mains. J’en étais même gêné car c’était tout de même une grande dame. Elle pouvait être ma mère. Je m’apprêtais à partir lorsqu’elle est apparue au salon, habillée dans une robe de chambre très courte. Je suis demeuré figé avec la bouche grandement ouverte. Je venais de deviner ses intentions. Je me sentais très mal à mon aise. La bonne dame m’a invité à la suivre dans sa chambre. J’ai décliné l’offre, car cela m’engagerait pour la suite. Hadja me supplia en prétextant qu'elle souhaitait avoir un entretien sérieux avec moi. Las de ses supplications, je l’ai suivie dans la chambre, dans son intimité.
Tout était parfaitement décoré. Une très bonne odeur d’encens et de parfum embaumait la pièce. Une lumière tamisée, accompagnée d’une musique douce, plantait le décor de ce cadre enchanteur. Mon cœur battait la chamade. Hadja Fatoumata s’est jetée à mes pieds, me suppliant de lui faire l’amour. Elle me tenait les jambes, en pleurs. J’ai eu de la peine lorsqu’elle m’a dit ceci : “Cela fait sept ans que je vis sans rapports sexuels. Après le décès de mon époux, j’ai fait la connaissance d’un homme qui avait promis m’épouser. Sa famille s’y est opposée. Depuis lors, je suis restée seule. J’ai envie de faire l’amour. J’en meurs. Dès le pre-mier jour de notre rencontre, je t’ai aimé. Je t’ai trouvé trop jeune pour moi, mais je n’arrive plus à me contenir. Je te veux, même si c’est pour une nuit. Tu connais mon degré de spiritualité. Toi seul peux me satisfaire et ensuite garder le secret. Tu me connais mieux que quiconque. Considère ma demande comme un service. J’en ai besoin”. Je comprenais le désarroi de Hadja Fatoumata, mais je ne voulais pas me faire prendre dans ce piège charnel. Car le faire une fois susciterait d’au-tres fois et de façon continue. J’ai donc décliné poliment l’offre. J’ai fait compren-dre à mon élève qu’un maître ne se conduisait pas ainsi et que cela entraverait nos bons rapports par la suite. Je lui ai aussi demandé d’être patiente quant à la venue d’un homme dans sa vie.
Ce soir-là, j’ai laissé une dame malheureuse, à moitié nue, couverte de honte. Je n’ai pas fermé l’œil de la nuit. Je pensais et repensais à la scène. Une si belle femme, de surcroît très riche, s’offrait ainsi à moi. Quel triste sort ! J’ai décidé de garder le secret. J’avoue qu’à un certain moment, j’ai failli céder, mais ma foi m’en a empêché, me rappelant que cela ne m’honorerait pas. Je suis donc resté digne et j’en suis fier.
Très tôt le matin, Hadja Fatoumata m’appela et me dit : “Je meurs de honte à cause de ce qui s’est passé hier. Tu as bien fait de refuser. Je regrette déjà mon
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