Un noël au poil
51 pages
Français

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Un noël au poil , livre ebook

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Description

Eugène aime les croquettes à la viande, son nouveau panier et les longues promenades dans les parcs enneigés. Heureusement pour lui, il partage cet amour de la vie au grand air avec son humain préféré : Siam.


Toutefois, Eugène n’est pas là que pour rapporter les bâtons ! Il a un job et il compte bien l’accomplir avec panache : à savoir éviter à Siam de se prendre les pieds dans les embûches que la vie moderne sème sur le chemin d’un homme qui a perdu la vue.


Le truc, c’est qu’il y a des obstacles plus difficiles à contourner que d’autres. Caleb, leur nouveau voisin, fait partie de ceux-là. En tout cas, c’est ce que Siam a l’air de penser à chaque fois qu’ils se trébuchent dessus.


À force de les voir se grogner dessus comme deux corniauds qui veulent jouer ensemble sans oser se l’avouer, Eugène finit par se demander s’il n’y a pas anguille sous roche. En plus, il ne dirait pas non à un autre humain dans sa vie. Deux fois plus de papouilles en vue !


Bref, à Noël, tout peut arriver, surtout lorsqu’un quadrupède malicieux décide qu’il en a ras les babines que ses humains préférés se comportent comme des idiots.


Si Eugène s’en mêle, gare à eux !



Réédition d'une nouvelle parue précédemment, augmentée d'une autre nouvelle inédite.


#Noël #romance #chien #handicap #scolarité



Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 14 décembre 2022
Nombre de lectures 4
EAN13 9782493709103
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0022€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Cha Raev
Un Noël au poil
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Pour Horta et Delta, mon yaourt et ma chouette.
Joyeux Noël à tous.
 
 
CHAPITRE 1  
 
Je m’appelle Eugène. Le mec que vous voyez là-bas, vautré sur son canapé en train de piquer un petit roupillon, c’est Siam. Mon compagnon. Impossible de trouver meilleur homme que lui. Pas que j’en ai essayé des centaines non plus, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit. J’ai beau être encore jeune, j’ai rencontré assez de gens pour savoir que Siam est la perle rare.
D’abord, il est très disponible. Pas un de ces bourreaux de travail qu’on voit quand il y pense. Un jour sur deux. Non, Siam bosse à domicile. Je n’ai jamais trop prêté attention à ce qu’il faisait, si ce n’est qu’il passe pas mal de temps au téléphone. Et qu’il rit beaucoup. D’ailleurs, j’adore son rire. Un peu aigu pour un mec, mais mélodieux. Surtout qu’il roule dans sa gorge à la manière d’une myriade de petits galets qui s’entrechoquent. Ce qui produit un son très cristallin. Non, vraiment, j’adore l’entendre rire.  
Et puis, il y a les petits plats. Ouais, ses talents de cuisinier ne constituent pas la moindre de ses qualités. Siam aime manger. De tout et de préférence en grande quantité. Les copains qui viennent dîner le chambrent pas mal à ce sujet. Apparemment, il aurait quelque chose à compenser. Du temps perdu à rattraper. Personnellement, tout me va puisqu’il n’oublie jamais ma part.  
Son bœuf braisé, ô mes aïeux ! Je passerais volontiers sous un bus si j’avais la certitude de pouvoir racler le fond de la gamelle avant de mourir. Oh, et je vous ai parlé de ses samoussas au poisson ? Non ? Grossière erreur !  
Merveille des merveilles, on arrive justement à ma période préférée de l’année : Noël. Ce que je peux aimer le mois de décembre. Il ne fait pas trop chaud, la neige commence à tomber en petits tas qui s’agglutinent le long des vitres et, surtout, tout le monde cuisine. Que ce soit pour se réchauffer ou pour le plaisir. Un festival de délicieux fumets qui s’élèvent d’un peu partout. En ville, dans les cages d’escalier, à l’entrée des maisons quand on va se balader dans les rues tous les deux…  
Alors un Noël avec Siam ? Comment vous dire à quel point la vie est belle…  
Surtout depuis qu’il m’a enfin donné la permission de dormir avec lui. Mes précédents compagnons étaient un peu… frileux sur la question, dirons-nous. Le canapé pour y passer la nuit ? Pourquoi pas. Dormir dans leurs lits ? Pour un peu, j’avais l’impression de leur avoir léché les orteils à la première rencontre. Ceci dit, je ne comprends pas ce blocage qu’ont les gens avec les doigts de pied. En vrai, je trouve ça plutôt cool.  
Toujours est-il que Siam et moi, on taillait la route depuis quelques mois déjà lorsque je l'ai rejoint dans son lit pour la première fois. Je dormais confortablement dans le salon, le dos calé contre le radiateur, et je crois que je rêvais d’une course à travers champs. C’est là que j’ai entendu ce bruit. D’abord indistinct. Une plainte informulée qui s’est rapidement muée en gros sanglots. J’ai hésité un moment avant d’aller passer le nez par la porte.  
Siam n’aimait pas trop que je vienne fouiner dans sa chambre à ce tte époque-là . Autant dire qu’il avait bien écouté tout ce qu’avait raconté mon précédent compagnon. Quel salaud, celui-là… Non, non, n’allez pas vous méprendre. Julius était un mec très bien, adorable, pas radin, qui me nourrissait correctement et ne me tap ait pas dessus. Il était juste exigeant. Un foutu bourreau de travail pour le coup. Et surtout, jamais il n’aurait accepté que l’on dorme tous les deux…
Sauf que certains soirs, il y a urgence et l'éducation ne compte plus. Celui-là en faisait partie, je l’avais senti. Alors j’ai repoussé le battant d’un coup d’épaule pour m’approcher du lit. Siam me tournait le dos, son corps longiligne secoué par ses larmes. Il reniflait souvent. Rien de très élégant. En tout cas, rien qu’il se serait permis en public. Mais personne n’était là pour le surprendre. Juste moi…  
J’ai fait le tour du lit, mais aucune partie de lui ne dépassait. Pas une main ni un pied que j’aurais pu m’approprier pour y déposer une caresse humide. Je crois que Siam a senti ma présence, mais il ne semblait pas pouvoir s’empêcher de pleurer. Il n’avait pas l’air blessé, aussi j’en avais déduit qu’il devait être triste. Sans qu’il existe pour autant de raison valable pour expliquer ce soudain accès de mélancolie.  
Un appartement chaleureux, de l’exercice en quantité, de bons petits plats ? Que pourrait-on demander de plus ?  
Je n’en avais pas la moindre idée. Mais c’était mon job de veiller à ce que mon compagnon se sente bien. Alors, sans lui demander son avis, j’ai grimpé sur le lit pour le rejoindre sous la couette. Le tissu était doux, inondé de son odeur et de la tiédeur de son corps. Le plus fabuleux endroit au monde…  
Un petit rire s’est glissé entre deux sanglots quand je me suis aventuré au creux de son cou avec une plainte interrogative.  
–  Eugène, je t’ai déjà dit que je ne voulais pas te voir dans mon lit.  
Mais il n’a rien ajouté d’autre. Il ne m’a pas chassé non plus. Et comme je suis un garçon bien élevé, je n’obéis qu’aux ordres qu’on me donne. Pas aux sous-entendus.  
Bien m’en a pris, car Siam m’a brusquement enlacé, m’attirant contre lui, son ventre contre mon dos, et il m’a gardé dans ses bras jusqu'à l'aube. Comme une peluche que l’on serre contre soi en attendant que passe le mauvais temps.  
Depuis cette nuit-là, je n’ai plus eu à dormir dans le salon, squattant le canapé à la faveur de la nuit, quand j’étais sûr que Siam ne s’en apercevrait pas. Tous les soirs, je suis mon compagnon jusque dans sa chambre et j’attends qu’il m’autorise à le rejoindre pour me blottir contre lui.  
Y a pas à dire : la vie est belle.  
 
 
CHAPITRE 2  
 
– Eugène, allez ! C’est l’heure de la promenade !
Ha, et ça, c’est le meilleur moment de la journée. Siam n’a pas besoin de me le répéter deux fois pour que je quitte le cocon douillet de mon coussin contre le radiateur. Un énorme pouf en forme d’oreiller que le frère de Siam m’a offert à Noël dernier. Autant vous dire que quand on est à l’appart, j’ai du mal à quitter mon nid !
Mais la promenade ? Là, c’est une autre histoire. J’en frétille d’avance. De pui s les pattes jusqu’ à la pointe de la queue. En deux secondes, je suis debout et je m’ébroue joyeusement. Sachant que c’est aussi le moment où je vais devoir bosser et concentrer toute mon attention sur ce qui nous entoure, je m’efforce de contenir mon enthousiasme. L’extérieur, c’est un environnement hostile pour Siam, rempli de pièges sournois sur lesquels je dois lui éviter de trébucher.  
Je viens tranquillement me ranger contre sa cuisse, le temps que Siam attache mon harnais et attrape sa canne. Je sais que mes collègues canins n’aiment pas ce bâton blanc. Peut-être que ça leur rappelle de mauvais souvenirs. Moi, je l’aime bien. Déjà ...

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