À l heure du dernier train
95 pages
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Description

Depuis plus d’un demi-siècle, Camille a le quatrain tenace. Une nouvelle fois, sa plume gaillarde, trempée dans l’encre de la sensualité, nous régale de poèmes tendres et voluptueux.


Ses rimes se lovent au corps de sa bien-aimée comme les mouettes après le chalutier au retour de pêche. Mais – l’âge aidant – la douceur, la mélancolie-même s’insinuent dans l’écriture de Camille.


Avec entrain, il nous décrit ses affres, ses doutes, ses échecs parfois. Et si ses vers s’engagent sur des rails, notre poète sait aussi prendre les chemins de traverse.


Lecteurs, rassurez-vous, l’heure du dernier (qua)train n’a pas encore tinté à la Comtoise du temps...


Préface de Pierre Belleney


Postface de Sarah B. Cohen

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 10 avril 2021
Nombre de lectures 0
EAN13 9791093275727
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0052€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Camille de Archangelis
 
 
À l’heure du dernier train
 
 
 
 
Préface de Pierre Belleney
 
 
Postface de Sarah B. Cohen
 
 
 
 
Collection Pourquoi pas la nuit
 
 
 


 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Éditions Tangerine nights
46 Domaine du vert coteau
14800 Touques
 
Isbn : 979-10-93275-71-0
Ean : 9791093275710
Isbn numérique : 979-10-93275-72-7
Ean numérique : 9791093275727
 


Préface
 
En ouvrant ce recueil de quatrains nés au son de la guitare et chargés d’impossibles victoires, soyez prêts et prêtes au combat.
Camille de Archangelis croisa la Beat Generation dans les terrains vagues et les friches urbaines quand les barres des cités commençaient à s’étendre aux limites de villages encore perdus dans les bois.
En chapeau de feutre, jean troué et foulard autour du cou, des récitations apprises à l’école primaire, il retient qu’en poésie classique, la syllabe est l’unité de base. Plusieurs syllabes forment une ligne, un vers, qui commence par une majuscule sans être pour autant le début d’une phrase. L’ alexandrin est un vers particulier de douze syllabes ; plusieurs vers composent une strophe ; une strophe de quatre vers est un quatrain : convive des fêtes galantes, par la métrique, le poète tente de canaliser ses fougueux et inavouables désirs.
Hard-rocker catholique en chaussures de daim, son héros angoissé, capable des plus terribles violences comme des chants les plus sublimement mélodiques, n’a pour seule envie que de trouver enfin sa sublime maîtresse, à tout jamais femme de sa vie.
Par une nuit opaque, au fond d’une forêt de charmes, alors que souffle le vent du nord et flotte une odeur de haschisch, sera-t-elle dans une vieille roulotte, au fond du jardin ?
Jeune princesse vêtue d’un long manteau, elle attend que le dealer lui apporte sa dose.
Sera-t-elle tigresse blonde aux yeux bleu outremer qui allaite un enfant aussi noir que l’ébène ? l’épouse au regard fier de son cousin germain ? panthère, louve sans âge, mère, putain, chienne fertile qui lui lance un défi et lui offre son corps en regardant ailleurs ? gymnaste célèbre, cheveux coiffés à la garçonne ? svelte et jeune guerrière qui lui lance un défi qu’il pense devoir relever ?
Avec l’espoir secret de vaincre – pour oublier sa peur d’essuyer un échec après avoir livré une joute immorale, un duel trop bref, grandiose épreuve musclée à l’issue incertaine, furieux et scandaleux combat à mort qui forge sa gloire et prouve son amour – le héros lui fait jurer de ne pas se défendre et de se soumettre au pouvoir qu’il s’arroge : il a trop longtemps accepté de n’être qu’un voyeur.
Par un acte charnel scandaleux, assouvira-t-il son instinct bestial, son phantasme immonde, ce plaisir défendu du rêve incestueux qui hante son sommeil ? Avouera-t-il le désir qui le ronge, achèvera-t-il ce jeu sans que sa sœur, prostituée, tombe enceinte ? Afin qu’elle n’avorte, il pose une main sur l’enfant qu’elle porte.
Il tarde à vieillir malgré le temps qui passe. Avenir noyé dans un épais brouillard, anxieux, il s’accroche à sa vie passée et aux morsures du temps. Au bout de la route en lacet, tragique destin, l’hospice vient à sa rencontre ; au cimetière, fleuri de roses noires, amour platonique, une fée l’attend et l’enfer le guette.
À l’heure où l’écheveau du temps se dévide au petit jour, dans une ville froide endormie, au bout d’un pont d’autoroute, dans la salle d’attente d’une gare lugubre où aucun train ne passe sauf, quelquefois, le dernier qui dans la nuit s’efface, seul sur le quai, le vieux poète écrit avec son sang ; il étale le chagrin qui lui reste sur les alexandrins de la fin de son dernier poème. Ivre d’absinthe et de boisson au gingembre, en vains souvenirs perdus, il déclame des poèmes érotiques à sa bru et, ô esquisse d’un espoir ! sa verge se redresse. Une lourde défaite achève brusquement ce fougueux corps à corps.
Dans ce village isolé où, lorsque qu’il a trop mal, quelquefois il retourne, dans sa grande maison, un vieux, triste, hideux et froid manoir au lugubre salon, porte verrouillée, fenêtres fermées, devant le poêle à bois, il étouffe ses sanglots, égrène son chapelet, cherche le début d’une courte prière, prie avec l’espoir que Dieu lui redonne sa ferveur d’autrefois, qu’il lui confie une femme adultère qui a jeté son anneau nuptial ; il hurle le prénom d’une autre femme à qui il n’a pas su prouver qu’il l’aime ; une dernière fois, elle effleure, à regret, son sexe déjà dur.
Il lui reste à écrire un sublime quatrain retraçant le duel qui n’aura jamais lieu. Il abandonne au passé la ferme où il a grandi. Au fond de sa mémoire, il ne lui reste rien.
Que ses vœux soient enfin exaucés et que sa cave voûtée – une cave en parpaings, encombrée de choses inutiles – devienne son tombeau.
 
Pierre Belleney


 
 
 
 
 
 
 
 
C’est peut-être ça qu’on cherche à travers la vie, rien que cela, le plus grand chagrin possible pour devenir soi-même avant de mourir.
 
Voyage au bout de la nuit (1932)
Louis-Ferdinand Céline
1894 - 1961


Loin du Danemark
 
 
J’escorte en frémissant une sylphide atone
Sur la rive d’un lac orné de nymphéas
Et sous le ciel d’azur que nous offre l’automne
J’entends battre mon cœur au rythme de ses pas.
 
J’aimerais plus que tout, avant ses fiançailles
L’entraîner par la main au-delà des hangars
Et courir sans frayeur à travers les broussailles
Pour enfin nous aimer à l’abri des regards.
 
J’essaie d’apercevoir cette Ophélie farouche
Sur la route en lacets qui borde le ravin
Je reste seul, Hamlet posé sur une souche
Dans la forêt ombreuse où je l’attends en vain.
 
Le regard dans le vide à l’ombre d’une treille
J’ai peur de l’avenir et le froid me pénètre
Mais de cette aventure à nulle autre pareille
Il me reste un aveu et un enfant peut-être.
 
Déjà presque arrivé au terme de ma vie
Je rêve chaque nuit de ce pays lointain
De ma soif étanchée, de ma faim assouvie
Et de la fleur de lys qui changea mon destin.


Ma nausée
 
 
Désormais qu’elle s’offre à un maître cruel
J’abandonne au passé la ville où j’ai grandi
Dans l’espoir d’oublier notre sanglant duel
Qui était presque beau mais que j’ai enlaidi.
 
En confiant ma sœur à ce colosse noir
Qui sait comment l’aimer pour qu’elle soit heureuse
Je retourne sans joie vers mon triste manoir
Alors qu’elle défait sa robe vaporeuse.
 
Je marche au bord d’un lac sans penser à dormir
Il fait nuit maintenant et la pluie tombe à verse
J’hésite à réprimer une envie de vomir
Avec le frêle espoir que mon destin s’inverse.
 
Découvrant par hasard une blonde tigresse
Je lui résume en pleurs mon histoire embrouillée
Et puisqu’elle est d’accord, sans tarder je caresse
Ses petits seins pointus sous la laine mouillée.
 
Presque fou, je relis la trop courte préface
Du livre qui est né au son de sa guitare
Pour ne pas voir le train qui dans la nuit s’efface
Et que je reste seul sur le quai de la gare.


La femme de ma vie
 
 
À l’écart du chemin qui conduit au village
Je demeure immobile et muet de stupeur
En admirant le corps d’une femme volage
Dont la pose lascive exacerbe ma peur.
 
Sans crainte elle m’attend sur un lit de feuillage
Tandis qu’à l’horizon l’aube commence à poindre
Et qu’il est encor temps d’accepter un voyage
Dont le point de départ m’incite à la rejoindre.
 
Pendant ce corps à corps dans la forêt profonde
Elle m’apprit un soir ce qu’il me faut connaître
Et je dois ma victoire à cette idole blonde
Qui a su me donner la force de renaître.
 
Alors qu’elle enfilait son pantalon moulant
J’ai remis à mon doigt mon anneau nuptial
Et j’ai cru distinguer dans son r

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