Le Château a Noé, tome 4 - Au pied de l oubli
122 pages
Français

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Le Château a Noé, tome 4 - Au pied de l'oubli , livre ebook

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Description

Trente ans après que les rives envahissantes du lac Saint-Jean aient englouti leurs terres, François-Xavier Rousseau et Ti-Georges Gagné ne se sont toujours pas relevés. Alourdis par le fardeau des années et les regrets, ils se sont refermés sur eux-mêmes, l’un ignorant ses enfants, l’autre délaissant ses rêves d’avenir. Les multiples embûches que le sort s’acharne à mettre sur leur chemin n’empêchent pourtant pas leurs enfants de poursuivre ce que les deux hommes ont amorcé. Pierre Rousseau doit quitter la Gaspésie, Yvette laisse la moitié d’elle-même en France pour refaire sa vie au Québec. De son côté, Mathieu affronte malgré lui les démons du passé. Quant à l’amour, il s’installe là où on l’attendait le moins. Malgré le peu qu’il reste pour construire, Adélard, Jean-Marie, Hélène et les autres descendants de l’homme aux cheveux roux et de son meilleur ami sont déterminés à ne pas se laisser abattre. Voici donc l’aboutissement de ce passionnant combat.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 11 avril 2012
Nombre de lectures 0
EAN13 9782894553732
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada
Tremblay, Anne, 1962-
Le château à Noé
Sommaire : t. 1. La colère du lac, 1900-1928 — t. 2. La chapelle du diable, 1925-1943 — t. 3. Les porteuses d’espoir, 1938-1960 — t. 4. Au pied de l’oubli, 1957-1961.
ISBN 2-89 455-184-3 (v. 1)
ISBN 978-2-89 455-221-6 (v. 2)
ISBN 978-2-89 455-292-6 (v. 3)
ISBN 978-2-89 455-358-9 (v. 4)
ISBN PDF 978-2-8945-5575-0
ISBN EPUB 978-2-8945-5373-2
I. Titre. II. Titre : La colère du lac, 1900-1928. III. Titre : La chapelle du diable, 1925-1943. IV. Titre : Les porteuses d’espoir, 1938-1960. V. Titre : Au pied de l’oubli, 1957-1961.
PS8639.R434C43 2005  C843’.6  C2005-941734-X
PS9639.R434C43 2005
Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Programme d’aide au développement de l’industrie de l’édition (PADIÉ) ainsi que celle de la SODEC pour nos activités d’édition. Nous remercions le Conseil des Arts du Canada de l’aide accordée à notre programme de publication.

Gouvernement du Québec — Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres — Gestion SODEC

© Guy Saint-Jean Éditeur inc. 2010
Conception graphique : Christiane Séguin
Révision : Alexandra Soyeux

Dépôt légal — Bibliothèque et Archives nationales du Québec, Bibliothèque et Archives Canada, 2010
ISBN : 978-2-89 455-358-9
ISBN ePub : 978-2-89 455-373-2

Distribution et diffusion
Amérique : Prologue
France : De Borée
Belgique : La Caravelle S.A.
Suisse : Transat S.A.

Tous droits de traduction et d’adaptation réservés. Toute reproduction d’un extrait
quelconque de ce livre par quelque procédé que ce soit, et notamment par photocopie
ou microfilm, est strictement interdite sans l’autorisation écrite de l’éditeur.

Guy Saint-Jean Éditeur i nc.
3154, boul. Industriel, Laval (Québec) Canada. H7L 4P7. 450 663-1777
Courriel : info@saint-jeanediteur.com • Web : www.saint-jeanediteur.com

Guy Saint-Jean Éditeur France
30-32, rue de Lappe, 75 011, Paris, France. (1) 43.38.46.42 • Courriel : gsj.editeur@free.fr
À tous ceux qui n’ont pas renoncé,
malgré un royaume dévasté.
Qui ont relevé la tête et continué
à battre la mesure de la grande Fête, pour que demain,
les enfants puissent encore y danser...



Merci à l’équipe de Guy Saint-Jean Éditeur ;
plus je découvre le monde de l’édition, plus je me rends compte
du privilège de faire partie de votre maison.

Merci à mes mécènes de cœur qui m’encouragent
et m’endurent, pendant l’écriture et surtout la non-écriture.

Ma chère Mimi, la commune, Jo, Clo et Jf,
Sylvie Filteau, Sergine Desjardins...

Toi, Pierre Duchaine ; chaque mot d’amour que j’écris,
c’est pour toi...
Au pied de l’oubli, il faut choisir : disparaître… ou renaître.

Les pleurs d’un homme sont souvent silencieux, souvent secrets, mais rarement feints. Et plus il les retient, plus profond est le chagrin. Un chagrin parfois si vieux qu’il ne sait même plus d’où il vient. Seul un refrain de tristesse le hante, lui pourrit la vie, année après année, décennie après décennie. Et un jour, à force de hurler en silence, de pleurer sans larmes, d’ignorer la douleur, l’homme se retrouve usé, prisonnier d’une gangue d’amertume qui empêche son cœur de sourire. Pour survivre, il lui faut se souvenir. S’il veut respirer à nouveau, il doit savoir ce qui l’étouffe... il doit nommer son chagrin.
P REMIÈRE PARTIE
D ans la chambre ensoleillée, François-Xavier, assis sur le rebord du lit double, secoua la tête de découragement. Il se refusait à se laisser aller à pleurer. Pourtant, il aurait pu. Seul dans la maison, personne n’aurait été témoin de sa faiblesse. Mais les larmes et lui n’avaient jamais fait bon ménage. Il préférait se tourner vers la colère. Avec un coup de poing rageur sur la table de chevet, il se releva d’un bond et fit quelques pas vers la fenêtre. La rue Racine de Chicoutimi s’animait en diable les samedis soir d’été et les pétarades d’automobiles, les sifflements d’un jeune déluré qui appréciait la robe légère d’une jolie fille venaient le narguer dans sa morosité. La joie des enfants qui chahutaient dehors discordait avec sa rancœur. Malgré la chaleur, il ferma le châssis et se détourna de ces couleurs trop vives qui lui irritaient les yeux. Il retourna vers le lit et en souleva doucement le matelas. Plongeant la main, il en ressortit un épais cahier noir.
Ce cahier, personne n’en connaissait l’existence. Il l’avait acheté au mois d’avril dernier, sur un coup de tête, le lendemain de son anniversaire de naissance. Pourquoi avait-il ressenti ce besoin urgent de le posséder ? Il ne prenait un crayon qu’à l’occasion, pour dessiner des plans, aligner quelques chiffres ou faire une grille de mots mystères. Le vrai mystère des mots, c’était le rayon de Julianna, qui écrivait des chroniques dans le journal de Chicoutimi. Lui, un simple employé dans une fromagerie, s’acheter un cahier et, en cachette, en remplir les pages de l’histoire de sa vie, de sa naissance en 1900 à aujourd’hui, l’année de ses soixante ans, quelle puérilité ! Pourquoi ce besoin de se rappeler, de mettre des dates, des noms, pourquoi cet exercice de souvenance ? À l’aube de la vieillesse, comment expliquer cette urgence de réveiller sa mémoire ? Était-ce un moyen d’éloigner la mort ? Les années avaient passé si vite, combien pouvait-il en espérer encore, dix, vingt ? Soixante ans, on ne pouvait vraiment plus le qualifier de jeune homme ! Ce cahier, était-ce de l’orgueil ? Laisser une preuve tangible de son passage ? Il n’avait pas grand-chose d’extraordinaire à raconter dans ces pages. Rédiger une autobiographie, c’était ridicule... D’où venait ce besoin de coucher noir sur blanc ses pensées les plus intimes ? Ses cheveux grisonnants lui fauchaient peut-être sa force de caractère... S’il avait eu quelqu’un, un ami à qui confier son désarroi, ses déceptions, sa peine... Confier qu’aujourd’hui, en cette date d’anniversaire de mariage, leur trente-cinquième, ni lui ni sa femme n’avaient souligné l’occasion.
Il s’était dépêché de fermer la fromagerie. Jamais il n’avait fait le ménage si rapidement. Il avait pressé le pas jusqu’à chez lui. L’appartement était vide. Étonné, il avait fait le tour des pièces, cherchant son épouse, avant de l’apercevoir par la fenêtre en train de travailler dans le jardinet qu’elle cultivait dans la cour arrière. Il avait été la rejoindre. Il avait voulu la taquiner.
— T’as vraiment pas le pouce vert, lui avait-il dit devant l’état de désolation du potager.
Julianna s’était assise sur ses talons et avait retiré ses gants de jardinage. Elle n’endurait pas la terre sous ses ongles.
Avec un sourire malicieux, François-Xavier avait détaillé son épouse. Elle avait beau se déguiser en fermière, Julianna ne pouvait cacher sous le tablier et la robe de coton la princesse qu’elle était.
— Tu rentres tôt, s’était étonnée sa femme.
— On a été chanceux, pas de client de dernière minute, c’est rare. Qu’est-ce qu’on mange ? J’ai faim.
Il n’avait pas compris l’erreur qu’il venait de commettre.
Julianna l’avait toisé en silence avant de lui déclarer :
— Je vais aller me changer.
Il l’avait suivie à l’intérieur, admirant le cou gracile que les cheveux noués dévoilaient. C’était samedi et en plus leur anniversaire de mariage. François-Xavier avait frissonné de plaisir en anticipant que la soirée se terminerait certainement au lit à faire l’amour. Tandis que son épouse s’éclipsait dans la chambre pour enlever ses vêtements sales, à son habitude il s’installa dans

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