Vices et déboires : Nouvelles, à partir de 14 ans
84 pages
Français

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Vices et déboires : Nouvelles, à partir de 14 ans , livre ebook

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Description

Chacune des nouvelles du présent recueil a pour thème général un vice. Dans chaque cas, l’auteur développe un personnage coupable d’un vice, lequel entrainera des déboires. Vices et déboires se veut donc une étude de certaines facettes de la condition humaine.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 17 octobre 2016
Nombre de lectures 1
EAN13 9782896115501
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0450€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Vices et d boires
Marcien Ferland
Vices et d boires
ISBN : 978 2 89611 548 8
Tous droits r serv s.
2016 Texte Marcien Ferland
2016 ditions des Plaines
Aucune partie de ce livre ne peut tre reproduite ou transmise sous aucune forme ou par quelque moyen lectronique ou m canique que ce soit, par photocopie, par enregistrement ou par quelque forme d entreposage d information ou syst me de recouvrement, sans la permission crite de l diteur.
Les ditions des Plaines remercient le Conseil des arts du Canada et le Conseil des arts du Manitoba du soutien accord dans le cadre des subventions globales aux diteurs et reconnaissent l aide financi re du gouvernement du Canada par l entremise du Fonds du livre du Canada et du minist re de la Culture, Patrimoine et Tourisme du Manitoba, pour leurs activit s d dition.

D p t l gal 2016 :
Biblioth que et Archives Canada, Biblioth que nationale du
Qu bec et Biblioth que provinciale du Manitoba.
Mise en page : ditions des Plaines
Image de la couverture : Sergey Khakmullin, Dreamstime
dition : Joanne Therrien
R vision : Pierrette Blais
Les ditions des Plaines utilisent certaines r gles de la nouvelle orthographe dans ce recueil.
ditions des Plaines
C.P. 123 Saint Boniface (Manitoba) Canada R2H 3B4
T l. : 204.235.0078
admin plaines.mb.ca
www.plaines.ca
PR FACE
Vices et d boites pr sente, en neuf nouvelles, un des nombreux parcours volutifs de l homme depuis l innocence de ses premi res ann es (Le baiserattend ), jusqu l ge du d senchantement et de l aigreur g riatrique (Le testament du bourru) .
D s apr s la premi re enfance alors que son besoin d tre aim transcende toutes ses pr occupations, il doit lutter avec diff rentes forces pour trouver sa voie dans un monde turbulent, quelquefois m me pour sa propre survie (Ces petits rats). Il veut tout connaitre (Prisonnier des orgues) . Face ses checs amoureux et sociaux, il peut alors l instar de l Alberich de Wagner, chercher le bonheur dans le profit et la domination de l autre, voire son asservissement (Les tortues de l Ile Scottie s).
Jeune homme encore, il d couvre la r alit de sa propension naturelle au mal (Entre deux mers).
Il tente d tablir des rapports avec ses semblables et de fraterniser avec eux (La naissance d une paix). Sa recherche du vrai le met souvent en contradiction avec l erreur, ses pr jug s et la superstition (Le d fi).
S il croit entrevoir le bonheur dans les faux paradis qui l assi gent de toutes parts, il risque de sombrer dans le mat rialisme et de ne plus pouvoir se d tacher de ses biens (Le dernier d m nagement).
PIGRAPHE

Tu le connais, lecteur, ce monstre d licat. Hypocrite lecteur - mon semblable - mon fr re
Charles Baudelaire
LE BAISER ATTENDU
La manipulation
Des petits pas courent vers la chambre de Maman. Sa porte est ferm e.
La poign e est bien haute. Toujours trop hautes, ces poign es. Je saisis le gros livre qui est sa place habituelle dans un meuble de rangement sur le palier. C est le plus gros que nous ayons. Papa l appelle Le Petit Larousse parce que lui est tr s fort. Moi, je le tire avec peine de l tag re, je le pose doucement pr s de la porte et j arrive ainsi me hisser jusqu la poign e.
Papa est d j parti pour le travail, mais Maman dort encore. J arrive m approcher d elle sans faire le moindre bruit, car mon pyjama a deux pattes de chat. Je m agenouille pr s d elle en posant d licatement les coudes sur son lit. La t te appuy e sur mes deux poings, je la regarde et je contemple en silence son visage paisible. Elle est si belle. Je sais qu elle est belle parce que je l aime. J attends qu elle se r veille parce qu elle va m embrasser comme elle le fait chaque matin.
Elle a d peiner tr s tard pour terminer ses nombreuses t ches, car elle dort toujours profond ment. Pauvre Maman. Je ne veux pas la r veiller. Je vais attendre longtemps, tr s longtemps s il le faut. Je ne vais pas la r veiller.
Le r veille matin est l tout pr s. Je sais qu il indique l heure et qu il sonne quand il faut se lever, mais je ne sais pas encore lire l heure, moi. Je dis toujours Charles, mon grand fr re, o se trouvent les deux aiguilles quand il me demande l heure. D ordinaire, Maman m embrasse quand la petite aiguille est sur le 8; mais l , elle est sur le 9 et la grande aiguille se trouve apr s le 2. C est long, attendre. Je vais attendre quand m me jusqu au 4. Non, jusqu au 5.
Sa respiration suit la mienne, maintenant. Maman dit qu on respire pour laver le dedans de notre corps. Tout le jour et toute la nuit. Elle dit aussi que nos yeux bougent pendant la nuit parce qu on r ve. Elle sait tout. Des fois, elle me r veille quand elle voit que je fais un mauvais r ve. Tiens Ses yeux ont boug . Maman r ve son tour. Je pense que c est un beau r ve, car elle sourit l g rement. Je vais lui demander de me le raconter tout l heure. Je suis souvent dans ses r ves. Elle me l a dit.
Une de ses m ches est tomb e sur son visage. Je voudrais tant la replacer pour qu elle soit encore plus belle, mais je n ose pas. Si je la r veillais, elle pourrait m me me gronder comme elle l a fait l autre jour. J avais ouvert tous les tiroirs du garde manger pendant qu elle faisait le lavage au sous sol. Il y avait l une quantit de jolis contenants bien polis et bien align s. J en ai retir un et j ai r ussi enlever le couvercle. Il contenait des petits grains blancs, fins comme du sable. J en ai mis dans ma bouche et c tait doux comme des bonbons. Maman en met toujours dans son pain. Dans le deuxi me, c tait pareil. J ai pens lui faire plaisir en les m langeant. Maman m a surpris. Elle tait f ch e. Elle m a grond parce qu on ne doit pas m langer le sucre et le sel, qu elle a dit. Ce n est pas bien.
J ai t puni. Elle m a mis en p nitence dans un coin. Mais elle n avait pas besoin de me punir, car j avais d j le c ur tellement gros. Je n aime pas lui faire de la peine.
- Je peux m en aller sur la lune si tu veux. L bas, je ne pourrai plus jamais te faire de la peine.
Elle n a pas r pondu. Elle m a serr fort contre elle, tellement que je me suis senti aussi pr cieux que l hostie que le pr tre distribue la messe. Je ne sais vraiment pas pourquoi je fais des choses qui lui d plaisent. Je ne comprends pas non plus comment fonctionnent les grandes personnes.
Tout de suite apr s ma p nitence, elle m a dit en me consolant qu elle ne cherchait m me pas connaitre la cause de mes mauvais coups. Elle pensait que j tais trop petit pour comprendre. Mais je sais pourquoi, moi. Elle pardonne bien vite mes mauvais coups parce qu elle m aime et je sais qu elle m aime parce qu elle est bonne.
Comme elle dort profond ment J attends depuis si longtemps. Je voudrais tant qu elle ouvre les yeux, enfin. C est toujours comme a quand on veut vraiment quelque chose. No l n arrive jamais assez vite, m me quand on compte les jours.
Son visage serein me rappelle l image des saints qu elle m a montr e dans le Grand cat chisme par images. Au ciel, les saints flottent sur les nuages. Une multitude d angelots comme ceux de mon pyjama forment une grande couronne autour de Dieu. On ne peut pas voir Dieu. Dieu apparait comme un grand triangle dans un soleil couchant. Maman m a lu les mots crits au bas de la page : " Dieu p re, Fils et Saint Esprit dans le ciel . On voit aussi un vieillard grande barbe, J sus que je connais depuis longtemps et un oiseau blanc. Il y a aussi une grande foule de saints qui regardent Dieu. Les saints, eux, peuvent voir Dieu. Maman m a dit que grand papa se trouvait parmi eux, mais elle ne savait pas lequel.
la page suivante, c est l enfer de feu, de fum es noires et de vilains d mons cornus. Il y a beaucoup d hommes et de femmes en enfer, mais pas d enfants. Les enfants vont au ciel. Au milieu de l enfer, on voit une grande horloge qui marque les mots " TOUJOURS, JAMAIS, TOUJOURS, JAMAIS et qui ne s arr te jamais. Charles m a lu les mots crits sous l image de l enfer : " Les d mons fulminants de rage, repoussent, de leurs tridents d acier, les r prouv s au fond de l enfer. Il m a aussi dit que l enfer durait ternellement. Je ne connais pas bien ce grand mot, mais je pense que a veut dire tr s longtemps.
J ai souvent regard cette image qui me faisait peur. Une fois, quand je faisais semblant de lire : " Les d mons fulminants de rage... , Maman m a surpris m attarder sur cette image de l enfer.
- Pourquoi ne regardes tu pas plut t le ciel Il est bien plus beau.
Je ne savais pas quoi r pondre, car sa remarque m avait g n . J ai m me eu honte. Mais l enfer me paraissait beaucoup plus int ressant parce qu il tait tellement effrayant. Je le regarde encore souvent quand Maman n est pas l .
Mais comme elle tarde se r veiller Je pense que c est a l " ternellement .
Je commence m assoupir. En m accroupissant sur le parquet, je retrouve les angelots du devant de mon pyjama de flanelle bleue. C est mon pr f r , car il est doux et chaud. Maman m a dit qu un jour, je serai comme eux et comme ceux du Grand cat chisme.
Tiens Maman a boug . Je me redresse. Est ce qu elle va m embrasser Elle a soupir l g rement. Je croyais qu elle allait me parler, car elle s est retourn e vers moi. Non. Elle s est rendormie. Elle r ve encore. Ses yeux... La grande aiguille d passe maintenant le 5. Oh que c est long l ternellement
La m che est maintenant retomb e un peu plus bas. Elle couvre une partie de sa joue.
Mais pourquoi tarde t elle tant se r veiller Je crois qu il est vraiment temps que je la r veille, car la grande aiguille atteint maintenant le 6. Est ce qu elle va me gronder si.
J ai une id e : Je voulais simplement repousser ta m che, Maman.
Oui, c est a. Je vais l assurer que c tait pour la m che. Je vais toucher sa joue tr s d licatement, non pas du bout des doigts, non, mais avec la paume de la main en caressant son visage. Tr s lentement, je me soul ve jusqu la hauteur de son visage. Je porte la main bien tendue vers la m che et je la repousse avec la paume, le plus pr cieusement du monde, pour la marier aux aut

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