Abdication de Henri V - Et autres textes
56 pages
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Abdication de Henri V - Et autres textes , livre ebook

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Description

Continuation du Poisson d’AVRIL de M. de Villemessant.Dans son dernier numéro, LA CHRONIQUE DE PARIS, a donné à ses abonnés, l’ingénieux et agréable POISSON D’AVRIL de L’ENTRÉE SOLENNELLE DE HENRI V DANS PARIS ! ! !Le mois des surprises n’étant pas encore terminé, qu’il me soit permis à mon tour d’en fournir une à mes lecteurs, qui, si elle était authentiquement approuvée comme une réalité, serait à coup sûr la meilleure des solutions cherchées jusqu’à ce jour.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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EAN13 9782346098774
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
Louis Tirel
Abdication de Henri V
Et autres textes
AVANT-LIRE
La foi ne se commande pas, c’est un don du ciel que je n’ai pas encore reçu en faveur de Messieurs les fusionnistes de l’ Assemblée nationale, quoiqu’ils s’évertuent à me crier de leur voix la plus douce et en apparence la plus convaincue :
 
« Nous reconnaissons que les peuplés s’appartiennent et nous voulons, en conséquence de ce principe, que la monarchie appelée de nos vœux, prenne sa base dans la volonté nationale.
 
Nous ne sommes pas (on eût dû mettre ici la négation PLUS,) légitimistes par droit divin... Loin de cela ! nous prouverons que jamais en France la monarchie n’a eu la prétention d’une origine céleste !
 
Nous ne croyons plus au droit divin, à la sainte ampoule et à toute la défroque de la vieille chevalerie.
 
Nous ne voyons de salut pour la France que dans la reconstitution d’une monarchie héréditaire.
 
Nous demandons que la monarchie ait pour base la manifestation de la volonté nationale, etc. »
 
Malgré la loyauté et les talents de MM. les fusionnistes, mon esprit, à mon insu et malgré moi, les tient en suspicion de diplomatie raffinée, ce qui m’empêche et m’empêchera longtemps de me jeter avec pleine et entière confiance dans leurs bras...
 
Veulent-ils me séduire et me tromper ? je ne le crois pas ; mais ce que je crois fermement c’est qu’ils s’abusent et se trompent eux-mêmes en mettant en ce temps, au rebut, un principe et des croyances qu’on avait honorés du titre d’éternels, et pratiqués pendant quatorze siècles.
 
Habitués à diriger les hommes, ils pensent, aujourd’hui comme jadis, pouvoir le faire à l’aide des mêmes moyens dont ils se sont déjà servis : voilà selon moi leur erreur.
 
La catastrophe de février, tout indigne et monstrueuse qu’elle fût, est désormais un fait accompli. Elle nous a apporté avant le temps, la coupe enivrante de toutes les réformes sociales, le peuple y a trempé ses lèvres ; au milieu de l’amertume et du poison même, il a trouvé certain breuvage à sa convenance et dont il n’entend plus désormais être privé : il faut donc sagement ouvrir la porte à tout ce qui lui est bon et salutaire, en la tenant close à tout ce qui est pernicieux et désorganisateur.
 
Eh bien ! voilà, je crois, ce que Messieurs de la fusion voulant nous ramener à la monarchie TRADITIONNELLE ou du DROIT DIVIN, ce qui pour moi est la même chose, ne comprennent pas bien ; ils veulent, nous fusionner par compression, en nous faisant reculer avec Henri V, d’un siècle, ou au moins de soixante-trois ans, tandis qu’à mon avis, ils devraient le faire par EXPANSION, en nous faisant marcher en avant avec les D’ORLÉANS.
 
C’est dans ce sens que j’ai écrit, moi, sans prendre le moins du monde la vaine et insignifiante précaution de voiler ou déguiser ma pensée. Je dis franchement et loyalement ce que tout le monde a dans le cœur et sur le cœur depuis soixante-deux ans ; mais, pourtant, ce que personne n’ose dire et avouer tout haut.
 
Notre pauvre société, à force de raffinement et de subtilité, de politique et de diplomatie, n’est plus qu’un grand bal masqué où chacun se déguise sous un masque quelconque et s’enferme dans son domino pour intriguer sans se compromettre et sans crainte d’être reconnu. Détestable système ! A bas les masques ! et montrons-nous tels que nous sommes : qui légitimiste, qui bonapartiste, qui orléaniste, qui républicain ou socialiste même. Dans toutes ces classes d’hommes, il n’y en a bien positivement que deux, les AMIS DE L’ORDRE et les promoteurs de L’ANARCHIE. Ce qui me console et me rassure complètement, c’est que les honnêtes gens de toutes nuances, nobles, bourgeois et ouvriers sont en plus grand nombre e forment l’immense majorité de la nation. Nous ne périrons donc pas ; seulement, nous pouvons payer notre salut en sacrifiant plus ou moins de notre liberté, si nous tombons dans les mains des blancs ou dans celles des rouges. Voilà l’écueil à redouter.
 
Du reste, on ne fera jamais marcher la France en écrevisse ; ses emblêmes naturels étant le vieux coq gaulois et le lion de juillet.
 
Toute fusion qui n’aura pas pour but comme pour résultat de sauvegarder le DROIT NATIONAL, sera aussi insuffisante qu’incomplète.
 
Les d’ORLÉANS sont le symbole vivant de ce principe fondamental, ils portent avec eux le respect à la foi jurée, la sincérité d’exécution pleine et entière et sans restrictions aucunes de ce droit sacré. Toule confiance leur est acquise à cet égard.
 
On eût dû les prendre comme point de centre de la fusion et non vouloir les éteindre dans les prétentions de M. le comte de Chambord, qui, méconnaissant lui, le droit national, ne veut rentrer en France qu’en qualité de roi ! et comme Roi ! !
 
Les fusionnistes de la monarchie traditionnelle, s’ils sont sincères, doivent fournir des garanties certaines de leur intention bien prononcée de ne jamais revenir à celle du droit divin. La garantie que je leur demande est l’unique admissible ; s’ils la rejettent, ce sera pour moi la preuve qu’ils gardent en eux, une arrière-pensée pour un avenir éloigné.... pour une pensée comme celle de Charles X au 25 juillet, devant conduire au rétablissement du Gouvernement personnel et absolu...
 
Qu’on me taxe d’entêté ou de défiant à l’excès, je ne dis pas non, car je pense des légitimistes, quelques patriotes qu’ils Soient devenus depuis un ou deux mois, ce que l’Empereur en pensait sous son règne et après :
 
Les blancs resteront toujours blancs  !
 
Vaine et inutile fusion que celle entreprise au nom d’un homme ou d’une simple famille : c’est la fusion des principes qu’il s’agit de réaliser : c’est le droit divin qu’il faut éteindre dans le droit national  : c’est dans ce sens que j’ai écrit l’opuscule qu’on va lire. Et tant que ma solution, remède héroïque, j’en conviens, ne sera pas accomplie, il n’y aura rien de fait, car la droiture et la bonne foi seront, comme toujours tenues cachées sous le gobelet de nos diplomates et hommes d’État : vieille rouerie dont je neveux plus avec la France entière.
 
TIREL.
PETITE LEÇON DE CATÉCHISME FUSIONNISTE
UN LÉGITIMISTE ET UN ORLÉANISTE
L’ORLÉANISTE. — Pardon, Monsieur, je suis bien ici à l’Assemblée nationale de la rue Bergère, s’entend ?
 
LE LÉGITIMISTE. — Vous y êtes parfaitement, Monsieur, que désirez-vous ?
 
L’ORLÉANISTE. — Monsieur, je désire me fusionner, si toutefois vous voulez bien avoir l’indulgente bonté de me donner quelques bonnes raisons pour lever certains doutes qui m’assiégent encore, et vaincre la résistance instinctive qui, jusqu’à ce jour, m’a tenu éloigné de vous.
 
LE LÉGITIMISTE. — Rien de plus facile, Monsieur, veuillez vous asseoir et causons.
 
L’ORLÉANISTE. — C’est précisément pour cela, Monsieur, que je suis venu vous faire ma petite visite : je vous demanderai donc ce que c’est que votre fusion ?
 
LE LÉGITIMISTE. — C’est, Monsieur, l’alliance de deux partis ou systèmes divisés, réunis et fondus ensemble pour n’en plus former qu’un seul, pratiquant les mêmes idées et marchant d’un commun accord au même but.
 
L’ORLÉANISTE. — La fusion dan

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