Affaires d Egypte - 1881-1882
125 pages
Français

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Affaires d'Egypte - 1881-1882 , livre ebook

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Description

M. SIENKIEWICZ, Agent et Consul général de France en Egypte,à M. BARTHÉLEMY-SAINT-HILAIRE, Ministre des Affaires étrangères. Le Caire, le 15 novembre 1881.Monsieur le Ministre, la suppression du journal El Edjaz a produit un excellent effet en Égypte. Chérif Pacha ne s’est point borné à supprimer cet organe du fanatisme musulman, il a fait divers changements indispensables dans le personnel des Mudirs et a ainsi consolidé son autorité et arrêté, pour le moment du moins, la circulation de tous ces bruits alarmants auxquels je faisais allusion dans mes derniers rapports.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

Informations

Publié par
Nombre de lectures 3
EAN13 9782346110339
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
Collectif
Affaires d'Egypte
1881-1882
DOCUMENTS DIPLOMATIQUES
AFFAIRES D’ÉGYPTE
N° 1
M. SIENKIEWICZ, Agent et Consul général de France en Egypte,

à M. BARTHÉLEMY-SAINT-HILAIRE, Ministre des Affaires étrangères.
 
Le Caire, le 15 novembre 1881.
Monsieur le Ministre, la suppression du journal El Edjaz a produit un excellent effet en Égypte. Chérif Pacha ne s’est point borné à supprimer cet organe du fanatisme musulman, il a fait divers changements indispensables dans le personnel des Mudirs et a ainsi consolidé son autorité et arrêté, pour le moment du moins, la circulation de tous ces bruits alarmants auxquels je faisais allusion dans mes derniers rapports. Il y a longtemps qu’on n’a joui en Égypte du calme qui règne depuis plusieurs jours. Sir Edward Malet m’en a fait la remarque dans un entretien que je viens d’avoir avec lui.
 
SIENKIEWICZ.

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N° 2
M. GAMBETTA, Ministre des Affaires étrangères,

à M. SIENKIEWICZ, Agent et Consul général de France en Égypte.
 
Paris, le 16 novembre 1881.
Le Gouvernement Anglais a donné communication à M. Barthélemy-Saint-Hilaire, il y a quelques jours, de la dépêche de Lord Granville dont vous m’annoncez la publication.
 
GAMBETTA.

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N° 3
M. TISSOT, Ambassadeur de la République française à Constantinople,

à M. GAMBETTA, Ministre des Affaires étrangères.
 
Péra, le 18 novembre 1881.
Monsieur le Ministre, le paquebot d’Alexandrie a amené aujourd’hui même à Constantinople le général égyptien Sabrit Pacha, chargé, par le Khédive de porter ses remerciements à S.M. Abdul Hamid pour la distinction qui lui a été récemment conférée. Votre Excellence sait que le Sultan a accordé à Tewfik Pacha la décoration en brillants du Nicham Imtiaz.
 
TISSOT.

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N° 4
M. SIENKIEWICZ, Agent et Consul général de France en Egypte,

à M. GAMBETTA, Ministre des Affaires étrangères.
 
Le Caire, le 28 novembre 1881.
Monsieur le Ministre, la Chambre des notables, qui doit se réunir le 23 décembre prochain, peut exercer une influence considérable sur les destinées de l’Égypte. Il est indispensable que les Ministres Égyptiens prennent, dès aujourd’hui, toutes les mesures nécessaires pour s’assurer une majorité respectable et pour éviter que des projets trop aventureux ne soient adoptés. J’ai commencé, il y a plusieurs jours, à appeler sur ce point l’attention des Ministres et notamment celle du Président du Conseil, et je ne cesserai, pendant toute la période qui nous sépare encore du 23 décembre, d’agir dans le même sens.
Chérif Pacha, que j’ai longuement entretenu aujourd’hui, m’a paru admettre que la responsabilité ministérielle fût votée, non point par la Chambre actuelle, mais par celle qui sera nommée d’après la nouvelle loi électorale qui fera probablement l’objet des premières délibérations des notables.
 
SIENKIEWICZ.

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* *
N° 5
M. GAMBETTA, Ministre des Affaires étrangères,

à M. CHALLEMEL LACOUR, Ambassadeur de la République française à Londres.
 
Paris, le 15 décembre 1881.
Monsieur, j’ai eu hier avec l’Ambassadeur d’Angleterre un entretien important, dont je crois utile, pour votre information personnelle, de vous faire connaître les traits principaux.
J’ai demandé à Lord Lyons si la situation de l’Égypte ne lui paraissait pas de nature à faire naître en ce moment d’assez vives appréhensions. J’ai cru devoir traiter ce point avec quelque insistance, et je n’ai pas caché à mon interlocuteur que l’avenir de l’Égypte me paraissait plein d’incertitude. D’une part, un gouvernement animé de bonnes intentions, mais faible et toujours à la merci d’un mouvement militaire, en raison même de son origine ; d’autre part, une armée apaisée en apparence, mais travaillée par des intrigues et toute prête à suivre des chefs ambitieux entre les mains desquels elle forme une force sans doute peu redoutable en elle-même, mais absolument dépourvue de contrepoids. Combien de temps durerait un équilibre aussi instable ? Ne serait-il pas troublé demain par les revendications de la Porte, par les convoitises de l’ancien khédive Ismaïl dont on rencontre à chaque instant la main dans les intrigues égyptiennes, ou bien encore par les prétentions du prince Halim, qui se présente aux partis comme le sauveur éventuel de l’Égypte ? Pour sortir de cette obscurité, on avait fait appel à l’élément national, en convoquant une Chambre des notables. Mais là encore, on se trouvait en face de l’inconnu, et rien ne pouvait faire prévoir ce que produirait en définitive l’assemblage d’hommes inexpérimentés sollicités en sens divers par toutes les rivalités qui se partagent l’Égypte.
J’ai ensuite demandé à Lord Lyons si le moment ne lui paraissait pas venu pour les deux Puissances les plus directement intéressées à la tranquillité de l’Egypte, de concerter encore plus étroitement leur action et de se communiquer avec une entière franchise les réflexions que cet état de choses pouvait leur suggérer. Pour aller au plus pressé ne conviendrait-il pas, quant à présent, de soutenir énergiquement d’un commun accord le Gouvernement de Tewfik Pacha, en nous efforçant de lui inspirer une confiance absolue et exclusive dans notre appui ? Mais il pourrait arriver que des circonstances étrangères à notre volonté vinssent ébranler le Gouvernement du Khédive. Serait-il prudent que la France et l’Angleterre se laissassent prendre au dépourvu par une catastrophe de ce genre ?
En un mot, je pensais qu’il serait utile que les deux Gouvernements se missent d’accord, sans plus de retard, sur les moyens les plus propres soit à prévenir une crise, s’il est possible d’en empêcher l’explosion, soit à y remédier, si elle est inévitable.
Lord Lyons m’a paru entrer complètement dans ces vues ; il m’a dit qu’il partageait mes préoccupations et qu’il s’empresserait d’en faire part à son Gouvernement en lui témoignant mon désir de connaître aussi prochainement que possible les réflexions ou les suggestions que l’état de l’Egypte inspirerait aux Ministres de la Reine.
 
GAMBETTA.

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N° 6
M. SIENKIEWICZ, Agent et Consul général de France en Egypte,

à M. GAMBETTA, Ministre des Affaires étrangères.
 
Le Caire, le 19 décembre 1881.
L’affaire de Suez, dont je m’occupe depuis hier, n’a pas la gravité qu’un sentiment de peur lui a attribuée. Chérif Pacha a envoyé à Suez un commissaire énergique. Le calme est rétabli.
J’ai invité ce matin M. Gilbert à se rendre à Suez.
 
SIENKIEWICZ.

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N° 7
M. SIENKIEWICZ, Agent et Consul général de France en Égypte,

à M. GAMBETTA, Ministre des Affaires étrangères.
 
Le Caire, le 20 décembre 1881.
Monsieur le Ministre, il résulte de mes renseignements que la Porte suit avec une certaine attention les affaires d’Égypte. Elle a fait ses réserves, au sujet du droit que prétend avoir le Gouvernement Égyptien de conclure des traités de commerce, et elle vient encore de rappeler au Khédive qu’elle ne saurait admettre que la Chambre des notables prît les allures d’un Parlement. Ce dernier avertissement a eu pour résultat de restreindre les prérogatives accordées à la Chambre par le règlement auquel Chérif Pacha travaille en ce moment.
Il est, d’ailleurs, d’autant

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