Alger - Bou-Farik , Blidah et leurs environs : guide géographique, historique et pittoresque
99 pages
Français

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Alger - Bou-Farik', Blidah et leurs environs : guide géographique, historique et pittoresque , livre ebook

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Description

Aspect d’Alger. — Quand vous arrivez à quelques milles de la côte, s’il est nuit, le garçon du bord vous éveille : « Nous arrivons », crie-t-il, de cabine en cabine. Une toilette sommaire, et vous êtes sur le pont. Vous distinguez alors une série de points brillants, se détachant sur un fond encore sombre ; une première ligne de feux, parallèle au rivage, dessine les quais ; au-dessus, une ligne, d’une régularité parfaite, qui rappelle la rue de Rivoli à Paris, dessine le splendide boulevard de la République, et enfin quelques petites lignes dont la longueur diminue vers le haut, comme les cordes d’une lyre renversée.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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Publié par
Nombre de lectures 2
EAN13 9782346087266
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
Édouard Dallès
Alger
Bou-Farik', Blidah et leurs environs : guide géographique, historique et pittoresque
AU LECTEUR
 
 
 
Connaître l’Alger d’aujourd’hui, chercher l’Alger d’autrefois au milieu des débris que la pioche du progrès ne tardera pas à atteindre ; reconstituer l’histoire des Berbères, des Arabes et des Turcs, leur état social, leurs mœurs, au moyen des monuments et des légendes qu’ils nous ont laissés, tel a été le but constant de mes promenades et de mes recherches, dont je publie aujourd’hui le résultat.
Faire revivre le passé est une occupation pleine de charmes pour certains esprits ; pour ceux-là, une ville n’est point seulement une agglomération de maisons et de rues : c’est surtout un ensemble de souvenirs. Dans cet ordre d’idées, j’ai réuni un certain nombre de citations empruntées, autant que possible, aux écrivains qui ont été les témoins de ce qu’ils racontent. Je n’ai pris la parole que pour parler du présent, et je l’ai fait alors dans le seul but d’être vrai et de décrire le tableau placé sous mes yeux, tel qu’il est, ou, du moins, tel que je l’ai vu.

Alger, le 15 décembre 1875.
DEUXIÈME ÉDITION :
 
 
Le plan du Guide n’a pas été modifiée dans la deuxième édition. On a simplement noté les transformations d’hier, complété quelques renseignements et grossi les emprunts faits aux témoins oculaires du passé.

Alger, le 15 décembre 1887.
E.D.
ALGER
I
DESCRIPTION. — HISTOIRE. — POPULATION. CLIMAT ; — COMMERCE
Aspect d’Alger.  — Quand vous arrivez à quelques milles de la côte, s’il est nuit, le garçon du bord vous éveille : « Nous arrivons », crie-t-il, de cabine en cabine. Une toilette sommaire, et vous êtes sur le pont. Vous distinguez alors une série de points brillants, se détachant sur un fond encore sombre ; une première ligne de feux, parallèle au rivage, dessine les quais ; au-dessus, une ligne, d’une régularité parfaite, qui rappelle la rue de Rivoli à Paris, dessine le splendide boulevard de la République, et enfin quelques petites lignes dont la longueur diminue vers le haut, comme les cordes d’une lyre renversée. Les feux de l’entrée du port deviennent peu à peu distincts, et vous faites votre entrée dans le plus profond silence, à peine troublé par les commandements du capitaine. Vous avez devant vous une masse blanchâtre dont la forme vous échappe. Restez à bord jusqu’au jour ; c’est ce que vous pouvez faire de mieux, à moins qu’un ami ne vienne vous prendre.
Si vous arrivez de jour, Alger se présente à vous de face ; je n’essayerai pas de vous le décrire, c’est chose, à mon avis, à peu près impossible chacun voit le spectacle à sa façon, suivant son tempérament et sa disposition d’esprit), ceux qui l’ont essayé ont eu recours aux comparaisons les plus hasardées ; mais, hélas les comparaisons n’ont jamais rien prouvé que la richesse d’imagination de leurs auteurs.
Voici mon conseil : si vous voulez bien voir Alger de face, allez au musoir Nord de l’entrée du port, vers neuf heures du matin ; si vous préférez les vues de profil, rendez-vous à la sortie Nord du Jardin d’essai, et regardez.
 
Port d’Alger.  — En examinant le rivage où est assis Alger, on peut remarquer, en face de là caserne Lemercier, une saillie naturelle qui a disparu, en partie, sous les fondations de la jetée Kheïr-ed-Din, mais dont on peut voir encore les assises rocheuses au N.-O. de cette jetée ; en avant et à 200 mètres environ dans la mer, surgissaient les îlots rocheux qui ont valu à la ville le nom de Djezaïr. Du milieu du groupe s’avançait vers la saillie du rivage une série de pointes de rochers, barre naturelle qui dessinait l’enceinte du mouillage.
C’est là qu’il faut placer l’ancien port d’Alger, pendant la période romaine et la période berbère et arabe, quoiqu’il ne reste aucune trace de quai, de jetée ou de débarcadère.

En 1510, après une expédition entreprise contre les Algériens, les Espagnols, pour mettre un terme aux brigandages des corsaires barbaresques, élevèrent sur les îlots un fort connu sous le nom de Peñon (de peña, rocher), «  si près des murailles, qu’avec les arguebusades ils pouvoyent offenser ceux de dedans ; joint aussi que l’artillerie outrepassoit les murailles et faisoit brèche. (Description de l’Afrique, par Jean Léon, l’Africain ; 1556.)
Telle était la situation du mouillage d’Alger, lorsque le second, des Barberousse entreprit de réunir, le groupe d’îlots à la terre ferme, en suivant le banc de rochers qui régnait de l’un à l’autre. Une chaussée continue, élevée au-dessus des pointes les plus hautes, fit disparaître les lacunes qui auparavant existaient entre elles. Le port se trouva fermé du côté du nord. On tira les matériaux en partie du peñon espagnol, en partie de la ville romaine du cap Matifou. Des milliers de chrétiens perdirent la vie dans ces rudes travaux.
Kheïr-ed-Din compléta son œuvre par la réunion des quatre îlots ; il en forma un seul et même massif, dont la plate-forme sert aujourd’hui de base aux établissements de l’artillerie et de la marine.
Une fois exécuté, l’ensemble de ces deux ouvrages offrit l’image d’une ancre colossale jetée à l’avant de la capitale des corsaires, comme pour la retenir fortement au rivage et lui rappeler à jamais son origine et sa destinée.
Kheïr-ed-Din n’avait eu en vue que les injures de la mer ; Hacen, son successeur, songea à des attaques d’un autre genre. Il fit établir les premières batteries de l’île.
Sous le règne de Salah-er-Reis, la création de Kheïr-ed-Din reçut encore des améliorations importantes. Une nouvelle chaussée, beaucoup plus haute que la première, s’éleva sur toute la longueur de la jetée ; un enrochement de gros blocs la protégea contre les envahissements de la mer. C’est cette même chaussée qui, aujourd’hui encore, conduit de la porte de la ville aux voûtes de la marine.
A force de travaux et de dépenses, Alger se trouvait enfin pourvu d’un port ; mais cet abri était déjà loin de valoir les sacrifices qu’il avait dû coûter : d’une part, il manquait d’étendue et de profondeur ; de l’autre, il recevait en plein les vents du nord-est et la houle furieuse qu’ils soulèvent.
C’est alors que fut entrepris, dans l’espoir, sans doute, de le terminer, ce fameux môle enraciné à la pointe méridionale de l’île, travail gigantesque commencé par les Turcs, il y a deux siècles, continué, depuis 1830, parles Français, et qui s’avance lentement dans le vide de la mer sans savoir où il s’arrêtera.
Chaque année, un grand nombre de malheureux esclaves chrétiens y mouraient à la peine, et, chaque année, la tempête emportait une partie des fruits de cet impitoyable holocauste. Des sommes immenses furent englouties dans ce môle, qui n’atteignit, cependant, sous les Turcs, qu’une longueur de 140 mètres. Rappelons que, tous les ans, quand venait l’équinoxe d’automne, la flotte turque s’empressait d’appareiller ; elle quittait ce dangereux mouillage et allait prendre sa station d’hiver dans la rade de Bougie. Là du moins elle trouvait une sûreté qui n’avait pas coûté au trésor de la Régence un seul para.
Aussitôt après la capitulation d’Alger, l’administration française prit des mesures pour la conservation et l’entretien des ouvrages exécutés par les Turcs. Plus tard elle entreprit d

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