Anglais et Français - Les Anglais au combat - Fontenoy - Ligny et Waterloo
73 pages
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Anglais et Français - Les Anglais au combat - Fontenoy - Ligny et Waterloo , livre ebook

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Description

Les Bretons, qui occupaient la Grande-Bretagne au moment de la conquête des Romains, vers le début de l’ère chrétienne, étaient des Celtes, issus probablement de la Gaule. Leurs mœurs, leurs habitudes, leur religion ne différaient pas de celles des Gaulois. L’historien Lingard rappelle les trois premiers principes de sagesse enseignés par leurs prêtres, les druides : « Obéissance aux lois de Dieu ; zèle pour le bien de l’homme ; force d’âme dans les accidents de la vie.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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Nombre de lectures 15
EAN13 9782346124862
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
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Émile Auguste François Thomas Zurlinden
Anglais et Français
Les Anglais au combat - Fontenoy - Ligny et Waterloo
PREMIÈRE PARTIE
LES ANGLAIS AU COMBAT

*
* *
Dans les siècles passés, Français et Anglais se sont bien souvent battus. Et leurs luttes ont eu même, pendant longtemps, le caractère d’acharnement tout particulier que prennent presque toujours les guerres civiles. Cela tient à ce qu’au début, et durant de longues années, elles ont été des luttes de dynasties se disputant le trône de France avec des droits plus ou moins justifiés, avec des partisans plus ou moins nombreux dans certaines de nos provinces ; elles ont été des luttes intestines plutôt que des guerres de peuple à peuple. Elles n’ont pris ce dernier caractère qu’avec Jeanne d’Arc, lorsque le peuple de France est intervenu lui-même dans la lutte, entraîné par sa sublime, son héroïque enfant.
Aujourd’hui, ces vieilles rivalités, qui ont duré huit siècles, n’existent plus. Les traces profondes, qu’elles ont laissées dans l’esprit des deux peuples, tendent à se combler. L’entente cordiale n’est plus un simple mot. Elle se transforme, de jour en jour, en une sympathie réelle, en une estime réciproque de nation à nation. Elle a déjà eu d’heureuses conséquences ; elle en aura probablement d’autres, plus heureuses encore, dans l’avenir, pour le bien des deux nations, comme pour celui de la civilisation. Tôt ou tard nous pourrons être appelés à combattre, côte à côte, avec les Anglais, comme nous l’avons déjà fait en Crimée.
Il m’a semblé qu’à ces titres il serait intéressant de rechercher quelles ont été les aptitudes spéciales, les qualités maîtresses, montrées par les Anglais dans les batailles et combats qu’ils ont livrés à travers les âges. J’ai parcouru dans ce but plusieurs ouvrages spéciaux, et surtout les deux histoires de l’Angleterre, de Hume et de Lingard 1 , dont la valeur n’est pas à discuter.
J’en ai retenu et j’ai résumé dans cette étude quelques observations, bien incomplètes, mais qui seront peut-être suffisantes pour faire ressortir la note spéciale des Anglais dans le combat, comme pour rappeler l’origine toute guerrière de leur race.
I
Les Bretons, qui occupaient la Grande-Bretagne au moment de la conquête des Romains, vers le début de l’ère chrétienne, étaient des Celtes, issus probablement de la Gaule. Leurs mœurs, leurs habitudes, leur religion ne différaient pas de celles des Gaulois. L’historien Lingard rappelle les trois premiers principes de sagesse enseignés par leurs prêtres, les druides : « Obéissance aux lois de Dieu ; zèle pour le bien de l’homme ; force d’âme dans les accidents de la vie. » N’est-il pas vrai qu’il y a, dans ces vieux préceptes celtiques, un bagage de sagesse non à dédaigner, même aujourd’hui ?
L’occupation de la Grande-Bretagne par les Romains y produisit le même effet désastreux que partout ailleurs. Elle désapprit aux populations bretonnes le métier des armes et les livra sans défense, à la chute de l’empire, après l’évacuation des légions, aux incursions des peuplades de l’Ecosse : les Pictes et les Scots, qui avaient échappé à la domination romaine et s’étaient aguerris autant par leurs luttes contre les légions que par les guerres incessantes qu’ils se livraient entre eux.
Effrayés par ces voisins entreprenants et pillards, n’osant plus se défendre eux-mêmes, les Bretons cherchèrent du secours au dehors. Un de leurs princes, Vortigern, s’adressa aux Saxons, Germains qui occupaient le littoral de la mer, vers l’embouchure de l’Elbe. Une escadre saxonne, commandée par les frères Hengist et Horsa, marcha au secours des Bretons, vers 449. Ce fut le point de départ de l’invasion de la Grande-Bretagne.
Bientôt, les Saxons revinrent pour leur propre compte et s’emparèrent du pays de Kent. Puis, après des intervalles plus ou moins longs, ils prirent le Sussex, le Wessex, l’Essex. Leurs compatriotes, les Angles, ne tardèrent pas à les imiter, et abandonnèrent leur patrie, le Holstein, pour venir s’établir en Grande-Bretagne, au nord des Saxons.
Cent cinquante ans après l’arrivée d’Hengist, presque toute la partie méridionale de l’île appartenait aux Anglo-Saxons. Les Bretons avaient été refoulés dans les régions montagneuses, ou arides, de Galles et de Cornouailles. Ceux qui étaient restés entre les mains des Saxons avaient été réduits en esclavage et employés à la culture des terres. D’autres, en grand nombre, avaient abandonné l’île pour se réfugier dans notre Bretagne actuelle, probablement le berceau de leur race.
Il y eut alors sept royaumes distincts anglo-saxons, l’Heptarchie, qui se soudèrent les uns aux autres, plus ou moins lentement, et finirent par reconnaître l’un de leurs princes comme souverain de l’Heptarchie, sous le nom de Bretwalda.
Puis apparurent d’autres envahisseurs dangereux, terribles, les Danois-Normands, qui habitaient la péninsule du Jutland, les îles de la Baltique, les rivages de la Norwège. C’étaient, comme les anciens Anglo-Saxons, de vaillants écumeurs de mer, poussés, dit-on, à la piraterie par leur loi de succession : tout le patrimoine revenait à l’aîné des fils. Il ne restait aux autres que leurs épées et leurs vaisseaux pour acquérir richesses et réputation.
Pendant près d’un siècle, les Saxons luttèrent contre les Danois avec des alternatives de succès et de défaite. En 875, ils furent complètement battus près d’Exeter. Abandonné des siens, le roi saxon Alfred le Grand se réfugia dans des marais, où il vécut misérablement, jusqu’au moment où éclata un événement destiné à relever le moral de ses sujets.
Démoralisés par leurs défaites, les Anglo-Saxons subissaient l’ascendant de leurs vainqueurs, grossissant comme toujours leurs exploits, leur valeur ; parlant avec effroi de l’étendard magique, du « reafan » des Danois, tissé par les mains des filles de leurs chefs, et représentant un corbeau dont les mouvements pronostiquaient le succès ou l’insuccès. Dans les dernières années, le corbeau n’avait pas cessé de battre des ailes, ce qui était un signe infaillible de victoire pour les Danois....
Tout à coup le bruit courut que le « reafan » venait d’être pris par un chef saxon. C’était vrai. Assiégé par les Danois dans le châtean de Kinwith, le comte du Devonshire les avait surpris dans une sortie de nuit, en avait massacré un grand nombre, avait tué leur chef et s’était emparé de l’étendard sacré.
Profitant immédiatement de cet événement heureux, réconfortant, le roi Alfred quitta sa retraite, rassembla secrètement une armée et tomba sur les Danois à Eddington. Il les défit complètement ; mais, sans abuser de sa victoire, il traita doucement ses anciens ennemis, accorda même des possessions aux Danois, dans le Northumberland et l’Est-Anglie, et les assimila aux Anglo-Saxons....
Les mesures sages, énergiques, que prit ensuite ce grand souverain, et par-dessus tout la réorganisation de la marine, débarrassèrent pendant longtemps l’Angleterre des pirates du Nord. Au bout d’un siècle, les incursions des Normands-Danois recommencèrent. Le littoral fut pillé en plusieurs points. Londres faillit être enlevé par les envahisseurs.
Et malgré cela les souverains anglais, convaincus de la supériorité des troupes danoises, en entretenaient des corps qui formaient comme un noyau d’armée permanente. Ces mercenaires étaient détestés par les Anglo-Saxons. « Ils étaient parvenus à un tel état de luxe — écrit Hume dR

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