Chroniques Ouest-Africaines ou du Coup d Etat comme source d inspiration
51 pages
Français

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Description

Afrique, selon Wikipedia : « Continent recouvrant 6 % de la surface terrestre, 20,3 % de la surface des terres émergées ». De plus l’Afrique est le continent le plus pauvre de la planète où s’ébroue aussi la population la plus jeune (65 %).
Nous connaissons tous (ou nous aimerions les connaître) les pays idylliques des déserts du Sahara ou du Kalahari, des mille collines du Rwanda, des Grands lacs dont celle du Tanganyika ou encore les pyramides le long du Nil. Mais connaît-on la vraie Afrique, celle de la corruption et de la pauvreté ?
À travers ses chroniques, Christian Jacob, enseignant en secondaire nous montre l’Afrique qu’il connaît depuis 16 ans au gré de ses affectations dans les différents lycées français du continent africain.
Il nous fait partager sa passion pour l’Afrique, l’Afrique qui l’a adopté, sa population qu’il admire, et qui le considère comme un fils du continent mais aussi ses coups de gueule contre des gouvernements corrompus, des opposants à la recherche de la fortune, des militaires toujours prêts à accomplir un nouveau coup d’état ou encore des rebelles plus occupés par leurs trafics que par leur prétendue rébellion.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 18 octobre 2012
Nombre de lectures 7
EAN13 9782312005133
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0012€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Chroniques Ouest-Africaines
Constant Jacob
Chroniques Ouest-Africaines
Ou du Coup d’État comme source d’inspiration
Les éditions du net 70, quai Dion Bouton 92800 Puteaux
À mes amours, Brice et Junior








Du même auteur

C’est con un oiseau qui chante , Unibook, Peleman Industries, Belgique, 2011.


© Les Éditions du Net, 2012 ISBN : 978-2-312-00513-3
Avant-Propos
L’Homme étant vil par nature, cupide par ignorance et orgueilleux par atavisme (voire par tradition) les actes par lui posés et surtout s’ils sont le fruit d’une subite ambition au gré d’événements troublés sont le plus souvent inconséquents.
Le 22 mars 2012, dès potron-minet et parce qu’il n’avait que trop attendu, le brillant – pour ne pas dire lumineux – Capitaine Amadou Haya Sanogo, militaire malien sorti d’un rang où il se jugeait très à l’étroit, a pensé qu’il serait bon de mettre un terme précipité au processus démocratique alors en cours pour imposer son inexpérience et son incompétence de troufion mal dégrossi au destin national de tout un Peuple.
Peuple malien qui savait, dans le secret de son âme, que les apparences de démocratie étaient trompeuses. Et trompées.
Peuple malien qui, au matin du 23 mars, s’est réveillé avec une Présidence bicéphale. Qu’on ne s’étonne plus, après ça, d’entendre dire que les politiques ont la grosse tête. Ils en ont parfois même deux.
Les vingt-cinq chroniques que vous lirez ici ne traitent pas exclusivement de la situation politique critique que connaît le Mali depuis le mois de mars dernier mais il est vrai que le tiers d’entre elles y est consacré car l’auteur est très affectivement attaché à ce pays ; les événements tragiques des semaines écoulées depuis la lubie de Sanogo l’ont, comme à beaucoup, bouleversé et, les chroniques étant par définition ce qu’elles sont, à savoir la narration de la quotidianéité, il y accorde une large part.
Les dix-sept autres (moins une) vous feront voyager ici ou là, avec plaisir nous l’espérons, sur le continent africain et vous feront découvrir des atmosphères, humer des ambiances. Elles susciteront peut-être aussi en vous l’idée d’aller voir sur place.
Introduction
Les vingt-cinq chroniques de cet ouvrage (elles sont publiées sous forme d’abécédaire) sont toutes issues de la page « In&On.mag » créée sur le réseau social Facebook en mars 2012 au lendemain du Coup d’État au Mali par le très inspiré Capitaine Amadou Haya Sanogo.
La première a été publiée le 29 avril (jour de ce qui aurait dû être le début de l’Élection Présidentielle malienne) et la dernière, le 14 août.
La volonté de l’auteur est d’offrir à celles qui, par définition, ne sont que de petites choses littéraires fugaces, une postérité matérielle. Parce qu’un livre aussi a plus de chance de demeurer qu’une page en ligne, il souhaite également saluer avec tendresse et amitié tous ceux qui l’ont suivi de près dans son aventure d’écrivain des circonstances : Brigitte, Abdoul Kader, Mamy, Philippe, Pierre, Nicole, Moussa, Ndack, Jerry, Abdel et tous ceux qui ont été régulièrement encourageants en cliquant sur le désormais fameux « j’aime » de chez Zuckerberg.
Une fraternel salut enfin (et il faudrait presque dire « surtout » !) mais aussi un gigantesque merci à Ousmane Sow et Abdoulaye Jourdan sans lesquels tout ceci n’aurait pas eu la même saveur.
Puisse le Mali recouvrer au plus vite et à jamais la dignité qui lui a été usurpée.
L’heure des comptes sonnera bien un jour.
Tremblez, traîtres !
A comme Ah comme vous l’avez grosse , mon Capitaine !
Ainsi s’était exclamée la jeune fille pâmée qui en pinçait pour l’uniforme. Elle avait raison : le soldat qu’elle regardait, les yeux ébaubis d’une gourmande admiration, était fièrement doté. Alentour, tous ceux qu’elle côtoyait le lui avaient confirmé : personne auparavant n’en avait jamais vue d’aussi grande et, les aînés étaient catégoriques, leur séculaire mémoire le leur ayant certifié, de pareille ambition pour le redressement national, gigantesque comme celle dont faisait montre le Capitaine à l’origine du coup d’État, aucun parmi eux n’avait jamais été le témoin.
Aussi la jeune fille, sensible et fraîche, discrète et déterminée, se prit à rêver d’un destin historique.
Nantie d’un solide bagage culturel car elle ne se satisfaisait pas d’être uniquement bien dessinée, elle n’était pas sans ignorer que, dans la longue histoire des présidences, des ministères et des administrations étatiques, l’empreinte laissée par les porteurs de treillis et autres képis galonnés était lumineuse. En tous temps et en tous lieux, le béret a régi avec brio, exerçant son magistère avec une dignité et un panache qu’Henri IV n’aurait pas reniés.
Pour s’en convaincre, il suffit de passer en revue (militaire, elle aussi) quelques pages savoureuses du livre de l’Histoire du xx e siècle : M. Pinochet Général, Président pendant 18 ans d’un Chili qui le pleure encore ; M. Franco Général (allez savoir pourquoi, ils ont souvent les mêmes prénoms), Guide Suprême de l’Espagne pendant 36 ans soit deux fois plus de raisons d’être heureux pour les Espagnols que pour les Chiliens et donc deux fois plus de raisons de pleurer sa disparition; M. Noriega Général (Panama), M. Pétain Maréchal (France), MM. Colonels (Grèce), M. Tito Maréchal (Yougoslavie), M. Jaruzelski Général (Pologne) et tant d’autres – que nous ne nommerons pas car ils ont la pudeur ultra-sépulcrale chevillée au squelette – n’ont eu que de cesse d’œuvrer pour le bien de ces fragments d’humanité dont ils ont décidé un jour, comme ça, de conduire la destinée au nom d’une conception de l’ordre qui leur était somme toute et à chacun très spécifique et non sans une certaine ambition mais, curieusement, qu’ils ont rapidement eue plus tournée vers eux-mêmes et leurs proches que vers leurs administrés qui n’avaient rien demandé à personne et qui vivaient peinards jusqu’à ce qu’ils débarquent. La pudeur, toujours, sans doute ; car on avait dû leur apprendre qu’on a droit d’être ambitieux mais c’est mieux si on ne l’affiche pas. Les militaires, vous savez ce que c’est, discipline avant tout : ambition, d’accord, mais alors discrète et juste pour leur gueule.
À l’étroit dans sa caserne et lassé, bien que l’admirant secrètement, de contempler le même sempiternel poster de Dadis Camara, intellectuel guinéen et kaki, accroché au mur terne de sa chambrette esseulée, M. Sanogo Capitaine, analphabète à pompon, intermittent de l’interprétariat et Che Guevara en soldes, a jugé, enfants de la patrie malienne, que son jour de gloire était arrivé. Doué d’une capacité d’analyse hors du commun, d’un instinct politique suraigu et d’une perspicacité sans pareille, à quelques semaines d’une échéance électorale qui aurait vu renouveler une bonne partie de la classe politique de son pays mais considérant qu’il avait mieux à faire dans un contexte national déjà pourtant très fragilisé et, sans présumer un instant de ses aptitudes (à ne régler rien du tout), il s’est autoproclamé Roi des Cons.
Depuis son avènement, le Mali est coupé en deux, la rébellion touareg ayant pris l’initiative de s’autodéterminer. De son côté, AQMI est plié en quatre. Et la jeune amoureuse du début est soignée pour dépression.

Le 29 avril 2012
B comme Birame(dam)
Le Saint Coran, c’est comme la Sainte Bible, le Saint Talmud ou le Saint Annuaire : on n’a pas droit d’y toucher. Quand bien même et les uns et les autres recèleraient les pires énormités dénoncées de longue date par la Science dans ses diverses composantes (Astronomie, Mathématiques, Ethnologie et on en passe) rien n’y fait : ils appartiennent à ces mythes intouchables dont l’inconscient collectif réprouve toute souillure. Et que dire alors quand ce n’est pas souillés qu’ils sont mais, mieux encore, brûlés ! Si, si : un autodafé, un vrai, comme du temps de Voltaire.
Le livresque et public pyromane s’appelle Birame Ould Dah Ould Abeid mais comme c’est trop c

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