Défi porté aux marotistes
92 pages
Français

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Défi porté aux marotistes , livre ebook

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Description

Bayonne, le 6 juin 1836.D. Croyez-vous que l’armée christine puisse, avec les renforts qu’elle reçoit, venir à bout de l’insurrection ?R. Jamais ! L’armée insurgée et la population pourront se laisser égorger, mais jamais se soumettre. Il y a entre elles et l’armée christine un lien de haine et de vengeance que rien ne peut rompre, et qui survivra à tout. L’occupation du pays, en supposant même qu’on parvint à le soumettre, n’y changerait rien : le feu ne serait que couvert et se ranimerait à la première occasion.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

Informations

Publié par
Nombre de lectures 2
EAN13 9782346117383
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
Antonio de Casares
Défi porté aux marotistes
Lorsque le barbare Maroto épouvanta le monde entier par les assassinats d’Estella, que lui et ses amis se révoltèrent contre le roi qu’ils avaient reconnu et juré de défendre, quand la horde des traîtres se mit audacieusement en possession des rênes du gouvernement et du commandement de l’armée, les vrais royalistes, effrayés à la vue du péril qui menaçait la cause commune, prirent la résolution de faire tout ce qu’il serait en leur pouvoir pour conjurer la tempête qui menaçait de tout engloutir.
L’opinion des hommes versés dans les affaires, fut qu’il convenait avant tout de détromper le peuple et l’armée, abusés par les manœuvres diaboliques des chefs de la trahison, ne doutant pas que le bon sens et la vertu de ce peuple et de cette armée ne fissent, lorsque la vérité leur serait connue, échouer ces machinations ourdies par la ruse et la perfidie.
Tel fut le but des écrits qui parurent à cette époque.
Aviraneta en impose lorsqu’il assure que c’est lui qui a donné l’impulsion aux royalistes pour les faire agir contre la faction marotiste. Les royalistes connaissaient parfaitement tous les plans de Maroto et des siens ; ils avaient compris les véritables motifs des barbaries d’Estella, des actes de violence de Villafranca, et de tant d’autres faits non moins significatifs, qui avaient précédé ces atrocités sans exemple. Les inspirations d’Aviraneta étaient tout à fait inutiles ; les royalistes n’en avaient pas besoin pour prévoir quel serait le dénouement tragique de ce drame, s’ils ne parvenaient à anéantir les traîtres qui s’étaient emparés des premiers rôles.
A la vérité les écrits publiés ne produisirent pas l’effet qu’on en attendait, parce que ceux qu’ils démasquaient en empêchèrent la circulation ; mais ils resteront toujours comme des témoignages glorieux du zèle et des prévisions des véritables royalistes, ainsi que de la honte et de l’ignominie des lâches qui ont trahi la plus belle de toutes les causes.
C’est pour conserver ces témoignages que nous les réimprimons aujourd’hui en français ; nous y ajouterons toutes les publications postérieures qui peuvent être considérées comme la continuation de la même pensée.
La première de ces publications fut un dialogue entre un officier Marotiste et un propriétaire Basque, écrit par M.M.G. Mitchell ; peu après je fis imprimer une petite brochure intitulée : Aperçu des moyens employés par les Marotistes, etc., que j’avais écrite dans la prison de Larrea ; celle-ci fut suivie de deux numéros du Cri de la fidélité, sortis de la plume de don Nicanor Diaz de Labandero ; et de la Défense de la conduite loyale et constante des royalistes, etc, du même auteur ; de plus on fit circuler plusieurs petits écrits qui avaient pour but d’annoncer au peuple et à l’armée l’approche du fatal dénouement.
Lorsque plus tard la scène horrible d’Urdach vint clore la sanglante tragédie qui se jouait depuis six ans en Espagne, la veuve du général Moreno si lâchement assassiné, publia un manifeste que nous croyons devoir également reproduire.
Après l’entrée du roi en France, voyant qu’un grand nombre de personnes qui avaient puissamment contribué à la ruine de la cause en secondant le traître Maroto dans toutes ses perfidies, et qui l’avaient même surpassé, s’efforçaient de se couvrir d’un voile de loyauté, dans de mauvaises intentions, je voulus les démasquer ; à cet effet je publiai quelques brochures dont voici les titres : Coup d’œil sur la faction traître et immorale des Marotistes. - L’Hypocrisie des Marotistes dévoilée.  —  La Défense du peuple et de l’armée Basco-Navarraise. — Les Plaintes de l’Espagne royaliste.  —  Avis important aux Basques et Navarrais.  — Et enfin, plus tard : mes Observations sur l’ouvrage d’Arizaga.
Monsieur Mitchell publia aussi, immédiatement après l’entrée du roi en France, sous le titre : le Camp et la Cour de don Carlos, un ouvrage où se trouvent des pièces justificatives du plus haut intérêt.
L’archevêque de Cuba (père Cyrille) et les généraux Elio et Valdespina, ayant cru devoir attaquer M. Mitchell sur quelques passages de son livre où il parle d’eux, il leur a répondu avec autant d’intelligence que de dignité, et les a réduits au silence. Ces attaques et les réponses de M. Mitchell nous ont paru mériter d’être conservées ; nous leur donnons une place dans cet ouvrage.
Dans ces divers ouvrages on fait aux marotistes des reproches bien durs, et sans doute mérités puisque, sauf les attaques citées plus haut qui ont été adressées à M. Mitchell, pas un d’eux n’a répondu, malgré mes invitations réitérées.
La presse légitimiste, presque toute entière, qui se montra si empressée à vanter Maroto, et qui depuis la trahison de Bergara protège les amis et les complices de ce traître , n’a cependant pas jugé convenable de prendre hautement la défense de ses cliens, de les justifier des accusations portées contre eux, malgré les provocations qui lui ont été adressées dans ce but.
Le journal légitimiste de Bordeaux fit, à la vérité, quelques légères indications sur les «  pamphlets immondes publiés à Bayonne. D D’autres journaux du parti copièrent son article, mais aucun d’eux n’a nommé l’auteur de ces pamphlets et n’a même daigné donner le moindre détail sur ces ouvrages.
J’avais entendu dire plusieurs fois que la presse légitimiste française était vendue à la coterie marotiste ; j’ai voulu m’en assurer, et j’ai acquis la triste certitude qu’en effet cette presse est dévouée au parti de la trahison. Plusieurs Espagnols honorables ont fait des efforts inouïs pour détromper ces journalistes, ils ont été infructueux.
A mon passage par Limoges dans le mois de janvier 1840, je remis au rédacteur de la Gazette du Centre, un article dans lequel je signalais les principaux marotistes et le danger qui menaçait les débris de la cause, si nous ne parvenions à éviter les pièges qu’ils nous tendaient. Le journaliste me promit de le publier, mais il ne tint pas sa promesse ; on m’a dit depuis qu’on lui a donné une croix : je lui aurais donné un calvaire.
La Gazette de France est allée plus loin ; elle a eu l’étrange idée de chanter les gloires elles prouesses de Bravo, Padilla et Maldonado ; quelqu’un s’étant plaint il la Quotidienne du singulier à-propos de la Gazette, celle-ci a répondu par un autre chant des communeros de Castille.
Qui diable peut comprendre ces gens-là !
Eh quoi ! n’est-il donc pas juste que nous fassions connaître nos ennemis, que nous disions à tout le monde que ce sont eux et leurs amis les marotistes qui nous ont précipités dans l’abîme, et que les uns et les autres ont trahi la cause de la légitimité en France, en Espagne et dans toute l’Europe ?
Qu’ils répondent, et nous nous entendrons ; qu’ils relèvent le gant que nous leur jetons, et le public pourra juger de quel côté sont la justice et la vérité !
Qui pourra expliquer les anomalies qu’offre la presse légitimiste ? Est-ce une tactique ordonnée par certains chefs du parti ? MM. de Villèle et de Chateaubriand y sont-ils pour quelque chose ? En 1823, ces messieurs avaient conçu des plans qui ressemblaient assez à ceux des modérés actuels ; s’il était vrai que ces messieurs voulussent se remettre à l’œuvre et nous prouver qu’ils n’ont pas oublié leurs anciens projets, nous pourrions leur dire qu’ils n’ont pas la main assez heureuse ; qu’ils se contentent d’avoir gâté les affaires de leur propre pays, sans venir gâter celles des autres ! !
M. de Châteaubriand viendra plus tard nous appeler les Arabes chrétiens, la nation sauvage ; il assurera que l’assassinat est naturel parmi nous, soit que nous nous aimions, soit que nous nous haïssions ; qu’il fait partie de notre droit commun, et autres gentillesses de la même espèce ! M. de Château

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