Deux heures avec Henri IV, ou le Délassement du bon Français - Recueil historique et anecdotique destiné aux jeunes militaires
36 pages
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Deux heures avec Henri IV, ou le Délassement du bon Français - Recueil historique et anecdotique destiné aux jeunes militaires , livre ebook

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Description

D’UN côté, des discordes intestines mal contenues par l’autorité, n’attendent qu’un gouvernement foible pour désoler la France ; de l’autre, les maisons de Foix et d’Albret dépouillées de la Navarre, par l’injuste Ferdinand, avoient transmis à la maison de Bourbon leurs droits violés et leur haine impuissante. Le respectable Henri d’Albret, qui, de son mariage avec l’illustre Marguerite, sœur de François Ier, n’a eu qu’une fille, attend le moment où sa brebis enfantera un lion.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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EAN13 9782346119981
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
Jean-Baptiste-Augustin Hapdé
Deux heures avec Henri IV, ou le Délassement du bon Français
Recueil historique et anecdotique destiné aux jeunes militaires
PRÉFACE
U N grand nombre de jeunes militaires furent appelés au combat à l’âge où la lecture vient orner l’esprit ; une foule d’autres, enlevés au commerce et à l’agriculture, ne purent recevoir que l’instruction nécessaire à la profession qu’ils devoient exercer.
Beaucoup parmi eux portent comme récompense de leur valeur, l’effigie de Henri IV, modèle des rois, exemple des conquérans, père du soldat ! La plupart de ces jeunes guerriers ne peuvent donc pour ainsi dire, connoître de ce héros, que le nom à jamais illustre, et ce chant national qui électrise toutes les âmes.
Ce motif m’a fait naître l’idée de former ce Recueil : il est peu volumineux. Le soldat français, on le sait, préfère enrichir l’histoire de nouveaux traits héroïques, à lire ceux des siècles passés.
DEUX HEURES suffiront à ces braves, pour être instruits des principaux faits mémorables qui immortalisent Henri IV. Ils le suivront depuis son berceau, jusqu’au jour fatal qui le ravit à l’amour de ses sujets et à la contemplation de l’Europe. Ils sauront quels furent ses travaux, ses adversités, sa persévérance, ses ennemis, son courage, ses victoires, sa clémence, sa sagesse et son esprit.
Dans un camp, étant assis auprès d’un faisceau, dans la ville, en veillant à la sûreté publique, ils liront ce précis qui ne manquera point de leur fournir plus d’un rapprochement. Pourront-ils ne pas comparer le bon Roi qu’ils servent aujourd’hui, à son illustre ancêtre, en trouvant chez Henri IV ce même amour pour le peuple, cette même sollicitude pour l’armée, cette même modération, cette même bonté, cette même justice qui attirent à Louis-le-Désiré, les cœurs de tous ses sujets, fixent à jamais sur lui l’admiration de l’étranger, et font que partout on s’écrie : Peureux le peuple qui possède un tel monarque 1  !
Je n’ai point eu d’autre but en faisant ce Recueil, persuadé d’ailleurs que propager les vertus et les actions des grands hommes, c’est se rendre utile à son pays.
1 Cet excellent prince s’exprimoit encore ainsi après la grande revue qui eut lieu le 14 janvier : « Général Maison, dites aux troupes que je suis très-content : dites-leur qu’en s’éloignant de ma résidence, elles ne s’éloignent pas de ma pensée. Ma BRAVE ARMÉE y est toujours présente. » Qu’auroit dit de plus Henri IV ?
PORTRAIT DE HENRI IV
PLUSIEURS historiens nous ont offert le portrait de Henri-le-Grand ; Péréfixe dépeint ainsi sa figure : nous laisserons ensuite à Sully le soin de tracer le caractère d’un monarque dont il fut le ministre et l’ami.
« Henri IV, dit Péréfixe, avoit le front large, les yeux vifs, le nez aquilin, le teint vermeil, la physionomie douce et majestueuse, et malgré cela l’air martial ; le poil brun et assez épais ; il portoit la barbe large et les cheveux courts. Il commença à grisonner dès l’âge de 35 ans. A ce sujet, il avoit coutume de dire à ceux qui s’en étonnoient : C’est le vent de mes adversités qui a soufflé là.  »
Ecoutons maintenant Sully :
« La nature prodigua à ce prince toutes ses faveurs, excepté celle d’une mort telle qu’il devoit l’espérer. Ses manières étoient si familières et si engageantes, que ce qu’il y mettoit quelquefois de majesté n’en déroboit jamais entièrement cet air de facilité et d’enjouement qui lui étoit naturel. Il étoit né généreux, vrai, sensible et compatissant. Il avoit pour ses sujets la tendresse d’une mère, et pour l’Etat l’attachement d’un père de famille. Cette disposition le ramenoit toujours, et du sein même des plaisirs, au projet de rendre son peuple heureux et son royaume florissant. De là cette fécôndité à imaginer, et cette attention à multiplier une multitude de réglemens utiles. Il seroit difficile de nommer une branche de l’administration, et même une condition sur laquelle ses réflexions ne se soient portées. Il vouloit, disoit-il, que la gloire disposât de ses dernières années, et les rendit tout ensemble agréables à Dieu et utiles aux hommes. L’idée du grand et du beau se trouvoit placée comme d’elle-même dans son esprit ; ce qui lui faisoit regarder l’adversité comme un simple obstacle passager. Le temps est la seule chose qui lui ait manqué pour conduire ses utiles projets à leur fin. L’ordre et l’économie étoient des vertus nées avec lui, et ne lui coûtoient presque rien. Jamais monarque n’auroit été plus en état de se passer de ministres : le détail des affaires n’étoit point pour lui un travail, mais un amusement. Les princes qui veulent s’occuper du gouvernement de leurs Etats, se trouvent souvent incapables ou de s’abaisser au détail des affaires, ou de s’élever à des objets plus importans. Mais l’esprit de Henri savoit se proportionner à tout. Ses différentes lettres en sont autant de preuves ; et l’usage où l’on étoit de s’adresser à lui directement pour de simples bagatelles, le démontre encore plus clairement. Ce prince, par de continuelles réflexions sur les effets de la colère, par l’usage d’une longue adversité, par la nécessité de se faire des partisans, enfin par la trempe d’un cœur tourné vers la tendresse, avoit converti ses premiers transports si bouillans en de simples mouvemens d’impatience qui se faisoient apercevoir sur son visage, dans son geste, et plus rarement dans ses paroles. Malgré l’extérieur grave dont la majesté royale sembloit imposer la nécessité, il se livroit volontiers à la douce joie que l’égalité des conditions répand dans la société. Le vrai grand homme sait se plier aux plaisirs de la vie privée ; il ne perd rien à s’abaisser ainsi dans le particulier, pourvu que, hors de cette sphère, il se montre également capable des devoirs de son rang ; mais le courtisan se souvient toujours qu’il est avec son maître.
Après avoir loué ce prince d’une infinité de qualités vraiment estimables, il ne faut pas dissimuler les défauts qui les ont obscurcies. Je m’imaginerois, ajoute M. de Sully, n’avoir travaillé qu’à demi pour l’instruction des hommes et surtout pour celle des. princes, mon principal objet étant de satisfaire les uns et les autres, si je retranchois quelque chose de mon tableau. Je veux ouvrir devant eux le cœur où tant de grandeur se trouve mêlée à tant de foiblesse, afin que l’une devienne plus sensible par l’autre, et qu’ils se tiennent d’autant plus en garde contre une passion dangereuse. Cette passion pour les femmes, sa douceur souvent poussée jusqu’à la foiblesse, et son penchant pour tous les plaisirs, lui firent perdre du temps et l’entraînèrent dans de folles dépenses. Mais pour donner à la vérité ce qu’on lui doit des deux côtés, avouons que ses ennemis ont beaucoup exagéré ses défauts. Il fut, si l’on veut, l’esclave des femmes ; mais jamais elles ne décidèrent du choix de ses ministres, ni du sort de ses serviteurs, ni des délibérations de son conseil. Ses autres défauts peuvent également être regardés comme des foiblesses. Il suffit de voir ce qu’il a fait, pour convenir qu’il n’y a aucune comparaison à faire dans sa personne entre le bien et le mal ; et puisque l’honneur et la gloire ont toujours eu le pouvoir de l’arracher au plaisir, oh doit les reconnoitre pour ses grandes et véritables passions. »
DEUX HEURES AVEC HENRI IV, OU LE DÉLASSEMENT D’UN BON FRANÇ

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