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Description
Sujets
Informations
Publié par | Éditions AdA |
Date de parution | 01 octobre 2018 |
Nombre de lectures | 84 |
EAN13 | 9782897869427 |
Langue | Français |
Informations légales : prix de location à la page 0,0300€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.
Extrait
Copyright © 2016 Marie-Claude Charland
Copyright © 2016 Éditions AdA Inc.
Tous droits réservés. Aucune partie de ce livre ne peut être reproduite sous quelque forme que ce soit sans la permission écrite de l’éditeur, sauf dans le cas d’une critique littéraire.
Éditeur : François Doucet
Révision éditoriale : Matthieu Fortin
Révision linguistique : Isabelle Veillette
Correction d’épreuves : Nancy Coulombe, Carine Paradis
Conception de la couverture : Matthieu Fortin
Illustration de la couverture : © Getty images
Mise en pages : Matthieu Fortin
ISBN papier 978-2-89786-940-3
ISBN PDF numérique 978-2-89786-941-0
ISBN ePub 978-2-89786-942-7
Première impression : 2016
Dépôt légal : 2013
Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Bibliothèque et Archives Canada
Éditions AdA Inc.
1385, boul. Lionel-Boulet
Varennes, Québec, Canada, J3X 1P7
Téléphone : 450-929-0296
Télécopieur : 450-929-0220
www.ada-inc.com
info@ada-inc.com
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Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada (FLC) pour nos activités d’édition.
Gouvernement du Québec — Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres — Gestion SODEC.
Remerciements
C ’est avec beaucoup de fierté et de joie que je pose la dernière pierre de cette saga édifiée avec mon cœur et mon âme. Ce fut une aventure mémorable, qui m’a non seulement fait vivre toute une gamme d’émotions, mais qui m’a aussi permis d’évoluer en tant qu’auteure. J’aimerais à présent remercier pour la dernière fois toutes les personnes qui ont contribué, de près ou de loin, à faire de cette histoire ce qu’elle est devenue : Johanne, Jocelyne, Diane, Sandra, Marraine Fée, Diane L., Valérie, Moe. Sans oublier ma tendre moitié, ainsi que ma maison d’édition et enfin, vous, mes très chers lecteurs, qui êtes toujours plus nombreux à m’encourager et à me donner envie de me surpasser. À vous tous, un énorme MERCI !
MCC
Je suis infiniment triste de penser que l’on puisse mettre un prix sur ce qui est censé être sacré et d’une inestimable valeur...
Lauriane Fedmore
Table des matières
1. La raison d’être de toute chose
2. Fausse piste
3. Une retraite forcée
4. Une limite à ne pas franchir
5. Rencontre manquée
6. Au-delà des mots
7. Un linceul de pierres et de larmes
8. Un cœur au combat
9. Une vie à vendre
10. Obscure tentation
11. Un bref éclat de lumière pour une raison aveugle
12. Une leçon de courage
13. Visage à deux faces
14. Sur les traces de l’ennemi
15. Reddition
16. Le souffle de l’enfer
17. Le visage de l’ennemi
18. Les multiples nuances de la nature humaine
19. Quelques gouttes de tisane
1
La raison d’être de toute chose
S uspendue devant la fenêtre entrouverte, la plantearaignée agitait ses feuilles rubanées, mue, dirait-on, par la volonté de s’extraire de son lit terreux pour exécuter un ballet aérien. Elle tournoyait avec le vent qui s’était fait son cavalier, au son de l’orchestre dirigé par la pluie qui tombait dru au-dehors.
Le pas rapide d’Adéline fit couiner les lames du plancher. D’une main décidée, elle ferma le battant de la fenêtre, coupant court à la danse du vent avec la plante qui redevint immobile après un ultime pivot gracieux. Comme si elle était mécontente d’avoir été mise en sourdine, la pluie redoubla d’intensité, fouettant furieusement les vitres et le bardage du toit de la maison.
Adéline pirouetta pour faire face à sa nièce.
— Ça tombe comme des clous, tes chatons ont bien failli se faire arroser !
L’attention de Lauriane dévia sur le bouquet de fleurs de saule qu’elle avait à la main. Les coquettes lui avaient fait de l’œil depuis le bord de la route vers chez sa tante et elle n’avait pu résister à l’envie d’arrêter la voiture pour en cueillir quelques-unes.
— Je les ai sauvés du déluge, rit-elle tout en caressant du bout des doigts les inflorescences si douces.
— Tu leur as évité de se faire mouiller la tête, seulement, il faut maintenant leur mettre les pieds dans l’eau.
Le regard d’Adéline survola la table qui croulait sous un amas de vaisselle, chaudrons et autres articles de cuisine. Fronçant le nez, elle se dirigea vers le comptoir tout aussi encombré. Au terme d’une brève inspection, elle y pêcha un vase soliflore en verre, puis actionna le bras de la pompe pour l’emplir d’eau.
— Voilà pour mes nouveaux pensionnaires. Il est un brin étroit, mais c’est tout ce que j’ai.
Elle alla présenter le vase à sa nièce, qui y glissa les fleurs ; Adéline parcourut ensuite la pièce des yeux, en quête, cette fois, d’un endroit où le déposer. Son choix se porta sur l’escalier, faute de mieux.
— Tiens, je vais le laisser ici en attendant, dit-elle en logeant le vase à l’angle d’une marche et du mur contigu en crépi.
— Bah... ce n’est pas plus mal, ma tante, les chatons vont égayer votre escalier !
Mains sur ses hanches toujours aussi fines malgré son âge, Adéline toisa brièvement les degrés de bois. Ils faisaient piètre figure avec leurs profondes fissures, ainsi que leur dos creux et usé.
— Mouais, c’est vrai. Ce vieil escalier aurait bien besoin d’être rajeuni. Je prévois m’en occuper prochainement, mais chaque chose en son temps. Pour l’instant, je vois à mon grand ménage. Les pièces principales d’abord : j’ai fini ma chambre ce matin, mon atelier est fait. Maintenant, c’est au tour de la cuisine. Je voulais m’y mettre hier, mais j’ai pris du retard.
— Il fallait quand même que vous preniez le temps de vous installer, souligna Lauriane en allant suspendre son châle au portemanteau. Après tout, vous n’êtes revenue que depuis quelques jours.
— Je sais, mais je voulais profiter du temps pluvieux pour me débarrasser de cette corvée. Parce qu’ensuite, je m’occuperai du dehors : mon jardin potager et mon jardin à herbes médicinales. Seulement, je n’avance pas aussi vite que prévu. C’est fou ce que la saleté a pu s’accumuler dans cette bicoque durant l’hiver ! Mais je ne pouvais quand même pas demander à Gaston de faire venir sa femme pour dépoussiérer mes meubles. C’était déjà beaucoup qu’il s’occupe de soigner mes animaux, les anciens comme les nouveaux...
Sa voix avait vibré d’une note d’incrédulité dans le dernier bout de phrase. Lauriane savait que ce sentiment ne quittait pas sa tante depuis son retour de Shawinigan. Elle s’était rendue là-bas après son départ du chantier afin de soigner une amie malade et elle était rentrée à Monts-aux-Pins à l’improviste. La jeune femme n’avait ainsi pas eu la chance d’assister à ce moment tant attendu, au contraire de Gaston, qui séjournait chez Adéline depuis le massacre des animaux. Ignorant que d’autres les avaient remplacés, la surprise de celle-ci avait été totale. Elle était apparemment demeurée figée et muette durant une bonne dizaine de minutes. Les yeux ronds comme ceux d’une chouette, elle avait écouté les explications de Gaston sans avoir l’air d’y croire un seul instant, avant de se précipiter sur le premier mouton venu pour le palper, question de s’assurer qu’il était bien réel.
— Je me souviendrai toujours de l’air que vous aviez quand vous êtes arrivée au manoir, ce jour-là, pour parler à William, évoqua Lauriane dans un rire. Je ne vous avais jamais vue aussi abasourdie. Imaginez, si Gaston n’avait pas été là, le choc que vous auriez eu en apercevant des poules dans votre basse-cour...
— Oh ça, tu peux le dire ! Je crois que je me serais crue hantée par mes pauvres bêtes ou encore pire, je me serais crue cinglée et c’est dans un asile que tu m’aurais retrouvée, bonté divine !
— Gaston tenait mordicus à vous réserver la surprise, mais il n’avait pas prévu que vous pourriez en venir à douter de votre santé mentale !
— Non, c’est certain qu’il n’y a pas pensé. Mais ce n’est pas si grave puisqu’il était là à mon arrivée, ce qui fait qu’aujourd’hui, le seul à avoir vraiment besoin d’être interné dans un asile d’alién