Guerre franco-allemande, 1870-71 - Notes et souvenirs d un curé de la banlieue de Paris
57 pages
Français

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Guerre franco-allemande, 1870-71 - Notes et souvenirs d'un curé de la banlieue de Paris , livre ebook

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Description

Des habitants du Pin, ma paroisse, arrivant de Paris, le 9 septembre au soir, avaient apporté de terribles nouvelles. Personne ne voulait y croire. Le 4 au matin, vers huit heures et demie, la voiture de Chelles à Montgé-Latour fit connaître la cruelle vérité et la capitulation de Sedan. M. Delaroy, maire du Pin, accourut chez moi avec ses deux fils, Robert et Gaston ; c’était un dimanche ; les offices furent lugubres. Chacun venait près du maire ou du curé s’entretenir de l’effrondrement de l’Empire, du sort réservé à nos soldats et de l’invasion de la France.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

Informations

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EAN13 9782346069897
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
J.-P. Deramey
Guerre franco-allemande, 1870-71
Notes et souvenirs d'un curé de la banlieue de Paris
EXTRAITS DES JOURNAUX
Les lecteurs nous sauront gré, probablement, de leur faire connaître quelques appréciations de la presse au sujet de la présente brochure.

Le Rappel, du 20 mars :
 
M. Deramey, qui en 1870 était curé de la commune du Pin, nous adresse le livre qu’il vient de publier sous ce titre : Guerre franco-allemande, notes et souvenirs d’un curé de la banlieue de Paris.
Pendant la durée du siège, l’abbé Deramey est resté dans sa paroisse, dans les lignes allemandes, à deux pas de nos grand’gardes de Noisy-le-Sec, de Merlan et de Bondy ; il a noté jour par jour, heure par heure, l’état « psychologique » (le mot était à la mode) de l’ennemi. Rien de douloureux à lire, assurément, comme ces détails de l’invasion tudesque. Le récit de ces réquisitions, de ces extorsions, de ces exécutions sommaires assombrit la pensée, mais il faut se fortifier le cœur, et lire quand même, et se souvenir. Nous aimions autrefois la patrie pour la gloire dont elle était éclatante, nous l’aimons autant et plus aujourd’hui pour ce qu’elle a souffert.
Les anecdotes que nous raconte le curé du Pin sont parfois fort curieuses. Le prince Georges de Saxe passe par le presbytère : « Etiez-vous abonné, me demanda le prince George, au Figaro ou au Gaulois  ? — Non, général, fis-je avec quelque étonnement, je lisais d’habitude le Rappel et quelques journaux républicains. » Le prince saxon n’avait pas de chance, il tombait sur un prêtre républicain.
Voici ce que notre auteur a recueilli de la bouche d’un Prussien après la bataille de Champigny :
« Le 8 décembre au soir, un capitaine vint me trouver et me tint ce discours : — Si les généraux Trochu et Ducrot se rendent compte du mal qu’ils nous ont fait à Champigny et à Petit-Bry, l’armée allemande doit s’attendre à une seconde attaque de leur part, et, conséquemment, nous devrons battre en retraite au moins de ce côté de Paris. »
Mais on sait trop que MM. Trochu et Ducrot décidèrent de s’abstenir,
Encore un épisode ; voici Bazaine jugé par les Prussiens :
« Dans les derniers jours d’octobre, je les avais vus (les Allemands) se congratuler et se serrer les mains : — « Vous ne savez rien de nouveau, monsieur le curé ? — Si, messieurs, fis-je tristement, votre joie dissipe mes derniers doutes..., la capitulation de Metz nous enlève toute armée régulière. Le misérable sera fusillé, je l’espère... — Vous êtes bien sévère pour un maréchal demeuré, après tout, fidèle à l’empereur. » Je relevai la tête. Le commandant B... me comprit : — M. le curé a raison, fit-il, je conçois son chagrin, et Bazaine doit être fusillé. »
Une carte de la banlieue de Paris pendant le siège ajoute à l’intérêt de ce livre qu’il faut conserver comme un document important pour l’histoire de la guerre de 1870.
JEAN DESTREM,

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* *

La Presse du 19 mars :
 
Je viens de lire une remarquable brochure sur les évènements de 1870-71 dans la banlieue de Paris.
L’auteur de ces pages, où respire un patriotisme ardent, est un membre distingué de la minorité, chaque jour grandissante, du clergé de France qui fait passer le culte de la mère-patrie avant les querelles de clocher.
M. Deramey, qui signe aujourd’hui « prêtre, docteur de Sorbonne », était alors curé de la paroisse du Pin, près Paris. Il a donc vu tout ce qu’il raconte. Et son livre est le premier témoignage direct, sincère, éloquent dans sa simplicité, des souffrances de la population qui a supporté le poids des troupes allemandes pendant toute la durée du siège de Paris.
Ce livre est une sorte de journal contenant la relation fidèle des événements dont la région suburbaine située à l’est de Paris a été le théâtre. C’est un document dont l’authenticité indiscutable s’ajoute à un charme de narration qui séduit dès les premières lignes.
En dehors des faits de guerre et des détails très-curieux qui se rattachent aux rencontres, engagements et combats divers qui se sont produits sous les yeux du narrateur, on trouve dans cette brochure des épisodes singulièrement topiques.
Voir ce qui se rapporte au prince George, page 25.
On ne sait pas jusqu’à quel point les Allemands qui assiégeaient Paris ont tremblé de se trouver pris entre la province soulevée et la ville assiégée. Jusqu’à l’heure de l’armistice ils ont craint de ne pas revoir leur pays. Nous, Français, nous avons eu le cauchemar de l’espion, mais les Allemands ont eu le cauchemar du franc-tireur. Et cependant les francs-tireurs n’ont pas fait tout ce qu’ils pouvaient.
Je remarque aussi la relation d’un piquant démêlé entre le brave curé et un moine allemand :
Il n’était bruit, au mois d’août 1871 (Page 97).
L’auteur accompagne le portrait du moine de l’extrait d’une controverse qu’il eut avec le fantastique religieux :
 
 
L’entretien sortit vite des banalités, et le religieux attaqua sur-le-champ « les francs-maçons, qui perdaient la France, et dont la guerre civile de la Commune était l’œuvre, à n’en pas douter. » Cela me déplut. Je connaissais des maçons irréprochables, ayant fait crânement leur devoir pour la patrie, et je répliquai : « Vous avez tort. Il y a du bien dans la maçonnerie. Vous en parlez comme un moine et comme un moine intolérant. »
Il nous parait agréable de penser que la brochure de M. Deramey est une preuve de la possibilité d’une entente de l’esprit ancien et de l’esprit nouveau. La « fusion » est évidemment impossible, puisque le libre examen est nécessairement exclusif de toute révélation divine, mais on pourrait vivre côte à côte, de la même vie nationale, sans se déchirer au profit de l’étranger. Car c’est toujours l’étranger, teuton ou romain, qui profite de nos discordes.
A ce point de vue, la brochure de M. Deramey est une bonne action.
Et c’est une bonne fortune d’autant plus précieuse que les témoins de l’occupation prussienne, témoins éclairés et capables de raconter ce qu’ils ont vu, sont plus rares.
 
H. LANNES.

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Le Siècle, du 4 avril :
 
M. l’abbé Deramey, docteur de Sorbonne, publie sur la guerre de 1870-1871 des pages que tous les patriotes liront avec émotion. Elles ont pour titre : Guerre franco-allemande, notes et souvenirs d’un curé de la banlieue de Paris. M. l’abbé Deramey était curé de la paroisse du Pin, entre Montfermeil et Ville-Parisis, pendant l’occupation prussienne et le siège de Paris. Un prince quelconque, commandant la cavalerie saxonne, s’installa dans son presbytère, ce qui d’ailleurs ne l’empêcha pas d’être mis à sac, ainsi que l’église et les maisons du village, et tous les villages et châteaux des environs. Pendant toute la durée de l’invasion, M. l’abbé Deramey put observer les allées et venues des Allemands, noter leurs propos, constater la terreur que leur inspiraient les francs-tireurs et juger par ses yeux des mœurs, des habitudes, des sentiments de ce peuple civilisé.
Son travail est, à ce titre, un témoignage fort curieux. Il n’est pas fait, hélas ! pour nous consoler de l’inaction fatale où le gouverneur de Paris maintenait les forces qu’il avait sous ses ordres. Après la bataille de Champigny, un effort eût dégagé Paris du côté de l̵

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