Histoire de l extatique de Caldern
41 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Histoire de l'extatique de Caldern , livre ebook

41 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

Marie de Mœrl naquit le 16 octobre 1812 ; elle fut élevée par sa mère, femme pieuse et intelligente à la fois, et ; plus tard, elle l’aida avec zèle et habileté dans la conduite du ménage que les circonstances lui avaient rendue difficile. Dès l’âge le plus tendre, elle avait manifesté d’excellentes qualités ; elle était bonne envers ses camarades d’école, partageait volontiers avec elles ce qu’elle avait, et leur rendait tous les services qui étaient en son pouvoir.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

Informations

Publié par
Nombre de lectures 1
EAN13 9782346079551
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0030€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
Joseph von Görres
Histoire de l'extatique de Caldern
HISTOIRE DE L’EXTATIQUE DE CALDERN
Marie de Mœrl naquit le 16 octobre 1812 ; elle fut élevée par sa mère, femme pieuse et intelligente à la fois, et ; plus tard, elle l’aida avec zèle et habileté dans la conduite du ménage que les circonstances lui avaient rendue difficile. Dès l’âge le plus tendre, elle avait manifesté d’excellentes qualités ; elle était bonne envers ses camarades d’école, partageait volontiers avec elles ce qu’elle avait, et leur rendait tous les services qui étaient en son pouvoir. Sans avoir rien de remarquable, son esprit annonçait d’heureuses dispositions : son imagination ne faisait point présager une trop grande vivacité ; et, d’ailleurs, elle ne faisait rien qui pût l’augmenter ou l’entretenir. Dès lors, comme plus tard, elle lisait peu, mais elle se distinguait par beaucoup d’intelligence et d’adresse, par une douce bienveillance qu’elle manifestait surtout envers les pauvres, et par une grande ferveur dans l’exercice de la prière, auquel elle se livrait souvent dans l’élise des Franciscains, située près de la maison de son père. Elle eut de bonne heure à combattre contre les vices de sa constitution sanguine et contre les maux qu’elle produit. A peine âgée de cinq ans, elle éprouvait de fréquentes hémorrhagies d’estomac ou d’intestins. Depuis ce temps, elle fut souvent malade et très-mal. Un accident qu’elle éprouva vers sa neuvième ou dixième année, détermina chez elle de fréquents crachements de sang, accompagnés d’une très-forte oppression de poitrine. Il se déclara au côté gauche une douleur qui avait probablement sa source dans quelque engorgement de la rate, et qui ne l’a pas quittée jusqu’à ce jour. Le mal empira, malgré les soins du médecin le plus habile. Les remèdes étaient sans résultat. Plus d’une fois elle fut à l’extrémité et abandonnée du médecin. Elle guérit néanmoins, sans toutefois perdre le germe du mal, et n’eut toujours qu’une santé chétive. Elle n’en devint que plus sérieuse et plus pieuse encore, et plus assidue à ses exercices de dévotion.
Depuis l’âge de treize ans, elle eut pour confesseur le père Capistran, un pieux et excellent prêtre, éprouvé par de longues souffrances, et qui fut en même temps le soutien de sa famille, le fidèle conseiller de sa mère, et leur aida à tous dans les nombreuses difficultés que doit rencontrer une famille nombreuse dont les ressources ne suffisent point à son entretien. Marie, se trouvant un peu rétablie vers cette époque, on l’envoya au-delà de la montagne, à Esles, pour y apprendre l’italien. Elle y resta les trois quarts de l’année, et n’alla voir ses parents qu’une fois pendant ce temps. Lorsque, après cette visite, elle prit congé de sa mère, qu’elle voyait pour la dernière fois, une douleur pénétrante traversa son âme, comme elle le raconta plus tard ; elle ne pouvait, lui semblait-il, se séparer de sa mère. Alors se révéla pour la première fois cette faculté de pressentir les événements qui commença dès lors à se développer en elle, et qui se manifesta d’une manière plus précise lorsque sa mère mourut, en effet, en 1827, et que Marie, malgré la distance qui la séparait d’elle, indiqua l’heure de sa mort. Ce fait, néanmoins, n’est pas parfaitement certain. Le père de Marie resta veuf avec neuf enfants, dont le plus jeune n’avait que dix jours. Comme il était incapable de conduire la maison, ce fardeau échut à Marie ; elle le prit avec joie, le porta avec zèle et habileté. Mais elle devint plus sérieuse encore et plus intérieure, plus assidue à l’église et aux exercices de piété ; car elle avait beaucoup à souffrir, et le fardeau était lourd pour elle. La douleur de la mort de sa mère fut si profonde, qu’on la vit encore la pleurer trois ans après qu’elle l’eut perdue. Ses regrets s’adoucirent néanmoins lorsque plus tard elle eut renoncé à tout ce qui est terrestre. Cependant les sollicitudes qui lui venaient du dehors augmentaient tous les jours. La nécessité et tous les chagrins qu’elle amène à sa suite, pesaient tous les jours davantage sur elle. Ses forces ne purent résister plus long-temps. Elle fit à dix-huit ans une grande maladie : des crampes de toute sorte ébranlèrent son corps déjà affaibli ; des convulsions agitèrent ses membres, et de fréquentes hémorrhagies se déclarèrent. Lorsqu’on fit venir le médecin, il y avait vingt-neuf jours qu’elle n’avait pris de nourriture ; elle n’avait vécu pendant tout ce temps que de quelques verres de limonade. Il lui administra les remèdes que l’art prescrit en ces occasions, et lui ordonna le régime qu’elle devait suivre. Elle se trouva promptement soulagée. Les crampes cessèrent peu à peu, et sa constitution revint de l’ébranlement profond qui l’avait épuisée. Cependant la guérison parfaite n’arrivait pas ; la douleur de côté continuait, et la maigreur augmentait tous les jours. Un an ou plus s’était écoulé ainsi. Marie demanda un jour à son médecin s’il croyait sa guérison possible. Celui-ci lui ayant répondu qu’il ne pouvait pas lui promettre une guérison parfaite, mais seulement un adoucissement à ses douleurs, elle reprit, avec une résolution courageuse, que, si elle ne pouvait être guérie, elle n’avait pas besoin d’adoucissement, et qu’elle était disposée à accepter toutes les souffrances qu’il plairait à Dieu de lui envoyer. Cette résolution lui fut probablement inspirée par son entier abandon à la divine Providence, et aussi par le désir de ne pas nécessiter à son père de nouvelles dépenses pour l’achat des remèdes, et de ne pas augmenter par là sa détresse. Ce qu’elle demandait arriva ; et, depuis ce moment, elle souffrait avec une héroïque résignation les grandes douleurs qui ne la quittèrent plus.
Voilà ce qu’on sait de sa vie extérieure ; sa vie intérieure est, comme on le pense bien, moins connue. Des épreuves spirituelles de plus d’un genre s’étaient jointes aux épreuves corporelles qu’elle avait eu à supporter. Et, comme il arrive ordinairement, les tentations la suivirent à mesure qu’elle avançait davantage dans les voies intérieures par où Dieu la conduisait. Nous parlerons ailleurs de ces tentations singulières et sensibles pour la plupart. Dans ces conjonctures, la fréquentation des sacrements était, comme auparavant, son seul remède. De 1830 à 1832, elle fit de cette manière des progrès rapides mais réglés dans la vie spirituelle, sans que toutefois on eût remarqué en elle aucun phénomène inaccoutumé. Mais depuis 1832, lorsqu’elle eut atteint sa vingtième année, son confesseur s’aperçut que quelquefois elle ne répondait pas aux questions qu il lui faisait, et qu’elle paraissait hors d’elle-même. Il questionna à ce sujet ceux qui l’assistaient ; ceux-ci lui répondirent qu’elle était ainsi toutes les fois qu’elle recevait la sainte communion, cette réponse le frappa. Jusque-là il avait pris, comme tous les autres, ce qui se passait en elle pour les suites d’une maladie ordinaire. Pour la première fois, il pensa qu’il pouvait bien y avoir encore autre chose. Il fut confirmé dans cette pensée, lorsque plus tard ces phénomènes augmentèrent en elle, et prirent un caractère plus décidé. Enfin, un fait qui se passa dans le cours de cette même année, lui donna la clef de ces états extraordinaires.
La procession de la Fête-Dieu se fit à Caldern, comme partout, avec une grande pompe. On tira le canon ; la musique parcourut les rues. Tout ce bruit, tout ce mouvement passa sous les fenêtres de Marie. La musique bruyante avait toujours fait sur elle une fâcheuse impression, et le son même d’un seul violon ou d’un instrument à vent avait quelquefois déterminé chez elle les crampes les plus violentes. Son confesseur, occupé des préparatifs de la fête, voulait avoir toute la journée libre, et lui épargner à elle-même le dérangement et l’impression que pouvait lui causer tout ce tumulte. Et, comme il savait dé

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents