Histoire de Marmoutier - Depuis sa fondation par saint Martin jusqu à nos jours
82 pages
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Histoire de Marmoutier - Depuis sa fondation par saint Martin jusqu'à nos jours , livre ebook

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Description

La célèbre abbaye de Marmoutier, plus ancienne que la Monarchie Française elle-même, a toujours été regardée comme une des premières du monde. Mais entre toutes ses gloires, la principale est bien d’avoir eu pour fondateur saint Martin, évêque de Tours, l’apôtre et le thaumaturge des Gaules.On sait comment ce grand saint, tiré de son monastère de Ligugé pour être élevé malgré lui sur le siège de Tours, ne se crut pas dispensé par cette dignité des devoirs de son premier état.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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EAN13 9782346099061
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
Paul Delalande
Histoire de Marmoutier
Depuis sa fondation par saint Martin jusqu'à nos jours
INTRODUCTION
Ce modeste ouvrage n’est point un livre de critique historique, mais un simple résumé des faits qui nous ont paru les plus intéressants dans l’histoire de Marmoutier, par Dom Martène 1 . Le but que nous nous sommes proposé, étant de mettre à la portée de tous une histoire qui n’était jusqu’ici guère connue que d’un petit nombre, à cause de son étendue et de la rareté de ses exemplaires, nous avons pensé ne pouvoir mieux l’atteindre, qu’en nous bornant à raconter les événements qui se sont accomplis dans l’abbaye elle même, ou qui y ont trait d’une manière directe. De cette façon nous avons pu restreindre considérablement l’ouvrage de Dom Martène et cependant offrir un récit suffisamment complet et d’une lecture, croyons-nous, plus facile à suivre et plus attrayante pour tous.
Ayant eu l’avantage d’habiter pendant un certain nombre d’années les lieux mêmes où se sont accomplis les événements que nous voulons raconter, il nous a été aisé de tracer un tableau exact du Marmoutier moderne et de compléter ainsi l’histoire de l’abbaye, par le récit des faits récents et une description fidèle, bien que succinte, du couvent actuel et des Lieux saints restaurés.
Pour plus de clarté, nous avons divisé cette histoire en quatre périodes.
La première va de la fondation du monastère, par saint Martin et les premiers moines de Marmoutier jusqu’à l’arrivée des Bénédictins ; la seconde, depuis l’installation des Bénédictins et des Abbés Réguliers, jusqu’à l’institution des Abbés Commendataires ; la troisième, depuis l’institution des Abbés Commendataires, jusqu’à la Révolution ; la quatrième enfin, depuis la Révolution et la ruine du monastère jusqu’à son rachat par les Dames du Sacré-Cœur, et l’époque actuelle.
Puissent ces pages, en vulgarisant l’histoire si pleine d’intérêt de l’abbaye de Marmoutier, contribuer quelque peu à la gloire de saint Martin, et attirer plus nombreux les fidèles vers les lieux qu’il a sanctifiés jadis par sa présence.
 
P.D.
1 «  Histoire de la royale abbaye de Marmoutier  » publiée en 1874 par M. l’abbé C. Chevalier dans les mémoires archéologiques de Touraine.
PREMIÈRE PÉRIODE
DEPUIS LA FONDATION DE MARMOUTIER PAR S. MARTIN JUSQU’A L’ARRIVÉE DES BÉNÉDICTINS (375-982)
CHAPITRE PREMIER
La célèbre abbaye de Marmoutier, plus ancienne que la Monarchie Française elle-même, a toujours été regardée comme une des premières du monde. Mais entre toutes ses gloires, la principale est bien d’avoir eu pour fondateur saint Martin, évêque de Tours, l’apôtre et le thaumaturge des Gaules.
On sait comment ce grand saint, tiré de son monastère de Ligugé pour être élevé malgré lui sur le siège de Tours, ne se crut pas dispensé par cette dignité des devoirs de son premier état. Il n’ignorait pas, en effet, que si l’épiscopat a quelque chose de plus relevé par l’excellence de son caractère, la profession religieuse renferme une perfection non moins sublime dans la pratique des conseils évangéliques, et qu’il est difficile de la conserver sans les exercices de la vie claustrale. Nous le voyons donc, non content de garder l’habit religieux et les pratiques du cloître, se faire construire, près de son Eglise-Cathédrale, une petite cellule où il put, en toute liberté, vivre comme dans son monastère ; mais voyant que l’affluence de ceux qui accouraient de tous côtés pour le voir et l’entendre, troublait sans cesse son repos, il chercha un lieu plus retiré afin de se soustraire à l’importunité de la foule et de vaquer librement à la prière.
Un lieu complètement désert situé à trois kilomètres environ de la ville, sur la rive droite de la Loire fixa son choix ; ce site sauvage, encaissé par des rochers escarpés et la rivière de la Cisse, défendu par des bois épais, n’avait d’autre accès qu’un étroit sentier perdu au milieu des broussailles, car la grande route d’Orléans à Angers passait alors sur la hauteur, et les voyageurs ne pouvaient même supposer l’existence de ce coin retiré, que la nature semblait réserver pour quelque destination mystérieuse.
C’est dans ce désert, rappelant Ligugé et l’antique Thébaïde, que le pontife des Turones, jeta les premiers fondements de cette abbaye fameuse qui plus tard devait s’appeler « Le Grand Monastère  » ( majus monasterium ) ou Marmoutier (375).
Au début, ni construction, ni édifices d’aucune sorte. Une cabane de bois prêta seule son abri aux pieux fondateur. Mais ces grottes profondes, taillées depuis un temps immémorial dans les roches, n’étaient-elles point des cellules toutes faites, qui offraient une ressource inespérée pour une installation de cénobites.
Une d’entre elles avait, suivant la tradition, donné asile à saint Gatien, premier évêque de Touraine, persécuté par les païens ; c’est là que l’apôtre évangélisait secrétement ses néophytes et offrait, en leur présence, les saints mystères. 1 .
Martin se réserva la grotte située un peu au-dessous de celle de saint Gatien, et c’est sur ce terre-plein qu’il se tenait souvent, assis sur un escabeau de bois connu de tout le monde, au rapport de Sulpice Sévère. Un escalier grossièrement taillé dans le roc descendait de là vers la plaine. C’est ce logis plus que modeste, et dont l’intérieur ne renfermait qu’un lit d’ascète, que la postérité a pieusement conservé sous le nom de « Repos de saint Martin » ( Lectulum S. Martini ).
Presque immédiatement après son arrivée à Marmoutier, toute une phalange de disciples qui atteignirent bientôt le chiffre de quatre-vingts, accourut se placer sous la houlette du saint fondateur. Il utilisa, pour en loger une partie, les nombreuses grottes des rochers ; les autres se fabriquèrent des cabanes sur le modèle de la sienne. Puis il leur donna à tous ses instructions et leur imposa la même règle.
« Marmoutier ne fut, tout d’abord, qu’une Laure, c’est-à-dire une sorte de village composé de cellules éparses et de formes diverses, dont les pieux habitants vivaient sous une règle et sous un chef commun. » 2 .
Rien n’est intéressant comme cette vie rudimentaire que la tradition nous a conservée assez fidèlement pour que le grand législateur de la vie monastique, saint Benoît ait pu y faire des emprunts. Les frères ne possédaient rien en propre 3 , n’avaient aucun fonds, point de revenus, ne subsistaient que d’aumônes et tout ce qu’ils avaient était mis en commun. Il leur était défendu de vendre ou d’acheter, afin d’éloigner de leur cœur le désir d’amasser des richesses. On travaillait pourtant à Marmoutier, mais le seul art manuel qui fut permis aux moines était celui d’écrivain ou d’enlumineur, encore n’y employait-on que de jeunes religieux. On laissait les plus âgés vaquer à l’oraison, à la prière et à l’étude de l’Ecriture sainte.
La discipline établie dans le couvent était très sévère. Les religieux, sans être astreints à une clôture absolue, ne sortaient de leurs cellules que pour les exercices en commun, et de leur monastère, que pour accompagner saint Martin dans ses courses apostoliques ou l’aider dans les fonctions de son ministère. Ils priaient ensemble à certaines heures du jour et de la nuit, et dans ce but, le saint abbé fit construire une petite église qu’il dédia aux saints apôtres Pierre et Paul.
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