Histoire de Napoléon Ier
48 pages
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Histoire de Napoléon Ier , livre ebook

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Description

Dans l’année même de la réunion de la Corse à la France, Napoléon Bonaparte naquit à Ajaccio, le 15 août 1769. Son père avait fait partie, en 1776, d’une députation envoyée à Paris auprès du roi de France pour y soutenir les droits de la noblesse de l’île ; cette circonstance prouve qu’il jouissait d’une certaine considération.Le jeune Bonaparte fut reçu à l’École militaire de Brienne, à la recommandation de M. de Marbois, gouverneur de la Corse, et y développa bientôt cette ardeur pour l’étude et pour la méditation solitaire qui ne l’abandonna jamais.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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EAN13 9782346114665
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
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Amand-Louis-Amélie Girault
Histoire de Napoléon Ier
INTRODUCTION
Les guerres de Louis XIV avaient profondément altéré les finances ; la banqueroute qui suivit, sous la régence, l’introduction du système de Law, avait porté un nouveau coup au crédit de l’État, et les prodigalités de Louis XV, que n’avaient pu arrêter les sommes immenses absorbées par la guerre de la succession d’Autriche et la guerre de Sept Ans, avaient complétement tari toutes les sources de la prospérité de la France, lorsque Louis XVI monta sur le trône (1774). D’un autre côté un grand mouvement s’était fait dans les esprits : les philosophes du dix-huitième siècle avaient fait ressortir sous toutes les formes les abus qui frappaient la bourgeoisie. Ils avaient rendu plus vif au peuple le sentiment de ses souffrances, exalté celui de ses droits, et peint des plus suaves couleurs le bien-être-que devait procurer suivant eux une indépendance dont ils présageaient le prochain avénement.
Le prestige de la majesté royale et des titres avait lentement disparu, le frein de la religion s’était relâché, le désir du bien-être avait pénétré dans tontes les classes, et les revenus de l’État ne pouvaient subvenir aux dépenses. Il fallait donc se réfugier sous une autorité plus respectée, purifier des principes altérés, satisfaire des droits légitimes et diminuer les charges qui pesaient presque uniquement sur les masses : le roi résolut de consulter les États Généraux, composés des députés des trois ordres : de la noblesse, du clergé et du Tiers État (1789).
Dès la première séance une scission profonde s’était manifestée. Le 29 juin (serment du Jeu de Paume), les députés du Tiers État, que les deux autres ordres n’avaient pas voulu admettre à une délibération en commun, s’étaient constitués en Assemblée nationale, en jurant de ne pas se séparer avant d’avoir donné une constitution à la France. Les deux autres ordres furent obligés de céder en se réunissant à l’Assemblée nationale, qui bientôt, après la prise de la Bastille par le peuple (14 juillet), supprima les titres de noblesse, abolit tous les priviléges, établit une répartition plus équitable des impôts et limita la puissance royale (4 août).
L’Assemblée législative vint ensuite : elle essaya de mettre en harmonie les lois avec la Constitution, et bientôt, succombant à la tâche et impuissante à soutenir l’édifice social qui s’écroulait, elle céda la place à la Convention.
L’Europe s’était coalisée contre la France, et avait manifesté l’intention d’étouffer l’esprit de la Révolution en remettant toutes les choses sur l’ancien pied. Les émigrés avaient eu le tort immense de se joindre aux armées ennemies qui envahissaient la France en proclamant qu’elles venaient au secours du roi. En présence de cette agression, le premier acte de la Convention fut d’abolir la royauté en proclamant la république, et bientôt l’infortuné Louis XVI paya de sa tête les fautes de ses prédécesseurs et les actes insensés de ses alliés.
Les conventionnels défendirent énergiquement le sol de la patrie, mais ils couvrirent la France d’échafauds, et se dévorèrent tour à tour ; avant de disparaître, ils montrèrent au monde le mélange unique de la cruauté jointe au désintéressement, du despotisme pratique uni à l’amour d’une liberté sans limites.
Le Directoire (entré en fonctions le 26 octobre 1795), moins habile et plus dépravé, fit promptement sentir au peuple le besoin d’un pouvoir fort et tutélaire : les rayons d’une épée victorieuse suffirent pour le renverser.
Parmi les généraux d’élite que la Révolution avait enfantés, et qui avaient, à force de courage, de talent et d’héroïsme, fait amnistier pour ainsi dire les crimes des démagogues, brillait un jeune homme né en Corse. L’écho de ses exploits retentissait des Alpes aux Pyramides. C’est le héros de cette rapide histoire : c’est Napoléon Bonaparte.
Naissance de Napoléon. — Son entrée à l’école de Brienne. — Il est nommé lieutenant d’artillerie. — Capitaine
(1769 — 1793.)
Dans l’année même de la réunion de la Corse à la France, Napoléon Bonaparte naquit à Ajaccio, le 15 août 1769. Son père avait fait partie, en 1776, d’une députation envoyée à Paris auprès du roi de France pour y soutenir les droits de la noblesse de l’île ; cette circonstance prouve qu’il jouissait d’une certaine considération.
Le jeune Bonaparte fut reçu à l’École militaire de Brienne, à la recommandation de M. de Marbois, gouverneur de la Corse, et y développa bientôt cette ardeur pour l’étude et pour la méditation solitaire qui ne l’abandonna jamais. Les parents de Bonaparte, que la révolution de la Corse avait ruinés, ne lui envoyaient pas tout l’argent dont le jeune élève aurait eu besoin pour ne pas paraître inférieur à ses camarades. A cette occasion, il écrivit une lettre dans laquelle il exposait sa situation, « Si ma famille, disait-il, ne peut pas faire les sacrifices nécessaires pour que je ne paraisse pas le subordonné de mes égaux, qu’on me retire d’ici et qu’on me place dans un bureau ou dans une manufacture ; alors je ne tarderai pas à montrer que je sais être le supérieur de mes égaux... »
La lecture des grands historiens de l’antiquité délassait le jeune Bonaparte des études militaires et mathématiques, et des ennuis que lui causait la pénurie dans laquelle la position gênée de sa famille le forçait de vivre.
Le succès de son examen pour l’artillerie le fit nommer lieutenant dans le régiment de la Fère, en 1785, et il n’avait que vingt ans quand la Révolution française éclata. L’amour de la liberté, si ardent dans la jeunesse où tout est illusion, s’exalta dans son cœur par la pensée que le destin de la Corse, sa patrie, était désormais lié à celui de la France. Paoli, qui était alors en Angleterre, et avec lequel il entretenait une correspondance active, le fortifiait dans ces sentiments.
En 1792, Paoli, de retour en Corse, fut nommé lieutenant général au service de France. La même année, le lieutenant d’artillerie Bonaparte obtint le commandement d’un des bataillons de gardes nationaux levés en Corse pour le maintien de l’ordre public.
Cette île était à cette époque agitée par le parti qui avait longtemps combattu le despotisme des Génois, et qui s’était toujours opposé à la réunion de la Corse à la France. Ajaccio était le foyer de cette opposition. Bonaparte fut obligé de diriger son bataillon contre la garde nationale de cette ville, et Pécalvi, chef des mécontents, l’accusa d’avoir provoqué le désordre qu’il avait à regret réprimé. Bonaparte se rendit à Paris, où il se justifia.
De retour à Ajaccio, il fut profondément affligé de trouver dans son protecteur naturel le chef d’une faction qui voulait rendre son pays indépendant de la grande nation qui pouvait seule le protéger. L’admiration qu’il avait eue jusqu’alors pour Paoli fut remplacée par la réserve, et l’opinion le sépara dès lors d’un homme qui se servait contre la France elle-même du pouvoir qu’elle lui avait confié.
Paoli, ayant été placé sur une liste de vingt-trois généraux qui devaient être arrêtés et jugés comme traîtres, leva, en 1793, l’étendard de la révolte. Il fut reconnu généralissime de tous les mécontents. Dès lors une rupture éclata entre Paoli et

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