Hommages éclatants rendus à la religion par Napoléon
35 pages
Français

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Hommages éclatants rendus à la religion par Napoléon , livre ebook

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Description

Le général Bertrand disait à Napoléon :« Sire, vous croyez en Dieu. Bah ! Dieu, qu’est-ce ? Qu’en savez-vous ? L’avez-vous vu ?L’Empereur répliquait :Qu’est-ce que Dieu ? Si je le connais, ce que j’en sais ? Eh bien ! je vais vous le dire : répondez à votre tour : Comment jugez-vous qu’un homme a du génie ? Est-ce quelque chose que vous avez vu ? est-ce une chose visible, le génie ? Qu’en savez-vous pour y croire ? On voit l’effet, et de l’effet on remonte à la cause ; on la trouve, on l’affirme, on y croit, n’est-ce pas ?Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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EAN13 9782346114146
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
Napoléon
Hommages éclatants rendus à la religion par Napoléon
AVANT-PROPOS
LA RELIGION N’EST PAS SEULEMENT BONNE POUR LES FEMMES
 
Depuis long-temps j’ai observé que le respect humain, le désir de passer pour une forte tête élevée au-dessus des préjugés vulgaires, que le libertinage et l’ignorance unis ensemble mènent droit à l’incrédulité ; mais en voyant l’espèce d’assurance avec laquelle les incrédules, petits et grands, à veste courte et à habits fins, jettent le mépris aux doctrines et aux pratiques de la religion, j’aimais à croire qu’ils avaient au moins des prétextes spécieux pour colorer leur incrédulité ; car tant libertin soit-on, tant ignorant soit-on, le bon sens ne perd pas entièrement ses droits, et il doit rester dans l’esprit une dernière lueur de raison, un dernier brin de pudeur qui empêche de se jouer des choses les plus terribles et les plus saintes, de Dieu, de l’éternité, de l’enfer, si on n’est pas trompé par des motifs sérieux, réfléchis et capables de séduire par une apparence de vérité. Du reste, comme les incrédules se donnent tous pour des savants et des raisonneurs intrépides, ils ont certainement examiné mûrement avant de prendre leur malheureux parti. Quelles sont donc les raisons qui font tant d’impression sur les incrédules pour les retenir dans l’éloignement de la religion ? Il me prit envie, un jour, de faire une étude de cette science de l’incrédule, et pour arriver plus sûrement à mon but, je résolus de m’adresser aux incrédules eux-mêmes, afin de recueillir de leurs bouches le secret de leurs pensées et de leurs convictions. Je commençai mes explorations à l’instant même.
II
J’entendis un tapage d’enfer, des bruits confus de jurements, de colères, de refrains de chansons, de coups de poingts, de rires éclatants, et j’entrai dans le cabaret où régnait ce tumulte. Autour d’une table humide de vin, tachée de graisse, gaudissaient cinq ou six gars débraillés qui faisaient orgie. « Mes amis, leur dis-je, à votre âge on est facilement téméraire, mais on est accessible aussi à des sentiments généreux et honnêtes. Modérez, je vous prie, cette fureur de plaisir qui dégénère en débauche, qui ruine la bourse, la santé et l’âme. Rappelez-vous les enseignements de la religion, les leçons de votre curé et de vos mères. » Un effroyable ricanement accueillit mes admonitions, et il me fut répondu : LA RELIGION EST BONNE POUR LES FEMMES. Je n’eus que le temps de m’esquiver. Je vis des bras tendus prêts à soutenir la riposte.
III
J’entrai dans une échoppe de savetier. Il y a dans cette classe d’ouvriers de très-braves citoyens, des hommes qui dépassent de la hauteur d’une botte la valeur intrinsèque de bien des capacités en renom dans le monde. Je dois celte déclaration à la justice, à la vérité, pour l’acquit de ma conscience ; mais enfin toute classe de la société a son côté faible, et c’est de ce côté-là que je tombai. Un compagnon sur son tour exposait à ses camarades comme quoi les hommes ne descendaient nullement d’Adam, mais d’un requin de la mer Rouge, lequel requin devint singe, puis se transforma en homme, et voilà comment depuis ce temps-là les hommes ont le nez au milieu du visage. Il ne plaisantait point, il ne riait point, il était sérieux ; il avait beaucoup voyagé, beaucoup lu, et était ainsi parvenu à découvrir la vraie origine de l’espèce humaine, et à expliquer la création du monde, sans qu’il fut besoin de la puissance de Dieu. Un des Sabrenas présents se permit de demander qui avait créé le premier requin ; comme cette question dérangeait fort le système du compagnon discoureur, l’indiscret questionneur reçut pour toute réponse un coup de tire-pied en pleine figure. A de pareilles raisons il n’y avait rien à répliquer, chacun se le tint pour dit. Après quelques instants de silence, je hasardai quelques mots : « S’il faut que nous ayons pour aïeul un singe ou Adam, j’aime mieux croire à la religion qui m’enseigne qu’Adam est notre premier père, qu’à votre science qui nous fait descendre d’un singe ; il me semble plus honorable de descendre d’Adam créé par Dieu, que d’être le fils d’un singe engendré par un requin. — « Mais, reprit le docteur cordonnier, j’ai lu ce que j’ai dit dans un livre écrit par un crâne auteur, et je le tiens pour sûr. » — Je sais, répondis-je, que cela a été écrit, et ce n’est pas moins absurde pour cela. — Conte de femme ! répondit mon interlocuteur ; puis il tira son lignet avec un geste indigné, et se mit à siffler. Bah ! me dis-je, je ne rencontre que des incrédules idiots, allons chercher l’incrédule raisonnable, et je sortis de l’échoppe.
Dans le même instant toutes les cloches de la paroisse remplissaient les airs de leurs volées harmonieuses, la foule se dirigeait par tous les chemins vers l’église ; j’aurais voulu la suivre, mais mon but étant précisément de chercher des gens qui ne vont pas à la messe, je m’arrêtai à la porte d’un café. J’y fus reconnu par deux chalands mes camarades d’enfance, et j’acceptai un petit verre de rhum. Ils avisaient entre eux au moyen de donner une tournure légale à une friponnerie qu’ils méditaient de faire. — Messieurs, leur dis-je, peut-être seriez-vous mieux inspirés après la messe et le sermon. En qualité de vieille connaissance, permettez-moi de vous inviter à venir avec moi à l’office religieux. — Histoire de vieille femme ! répondit l’un. — Jésuite ! ajouta l’autre. Ils me tournèrent le dos et ne me regardèrent plus. Me voilà donc encore congédié.
Je m’éloignai, en proie à de pénibles réflexions.  — Quoi ! on dit que les incrédules ont un esprit supérieur à l’esprit des gens religieux. Mais, pourtant mon curé en m’enseignant le catéchisme me donnait la raison des choses qu’il me proposait, ou le motif qui devait me porter à croire. Ma mère, en m’apprenant ma prière, me parlait de Dieu avec tant d’onction, elle me le montrait si bon, si puissant, si magnifique, que je me sentais touché et convaincu.

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