L Administration de la Cochinchine française
45 pages
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L'Administration de la Cochinchine française , livre ebook

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Description

S’il est plus d’une question à résoudre par la Représentation nationale,Aucune cependant n’est actuellement aussi importante pour l’intérêt de la France que celle de la Cochinchine Française.Cette colonie pourrait devenir beaucoup plus importante et aussi productive que les colonies hollandaises de la Malaisie, notamment de Java, et pas plus malsaine.Comme ces colonies pour leur métropole, la Cochinchine serait un grand débouché pour les produits de la France et un lieu où iraient s’enrichir beaucoup de Français.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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EAN13 9782346113590
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
Léon Beugnot
L'Administration de la Cochinchine française
DE LA COCHINCHINE FRANÇAISE
S’il est plus d’une question à résoudre par la Représentation nationale,
Aucune cependant n’est actuellement aussi importante pour l’intérêt de la France que celle de la Cochinchine Française.
Cette colonie pourrait devenir beaucoup plus importante et aussi productive que les colonies hollandaises de la Malaisie, notamment de Java, et pas plus malsaine.
Comme ces colonies pour leur métropole, la Cochinchine serait un grand débouché pour les produits de la France et un lieu où iraient s’enrichir beaucoup de Français. Notre colonie pourrait comprendre au moins quinze millions d’habitants, qu’on pourrait garder avec quatre à cinq mille soldats français, et les milices indigènes.
Par les fleuves de la colonie, notamment par ceux du Tonquin, on aurait des bébouchés dans l’interieur de la Chine, dans les centres les plus peuplés, c’est-à-dire que la France en serait le grand fournisseur direct, et la Chine compte plus de trois cents millions d’habitants.
Mais actuellement quelle misère et quel contraste avec une aussi brillante situation facile à obtenir !
Tandis que la colonie de Java est la plus grande richesse de la Hollande, la Cochinchine est au contraire un fardeau pour la France !
Dans la première colonie aussi peu salubre que la seconde, l’administration hollandaise, par un système tout à fait simple et économique, sait maintenir la santé publique à une moyenne très-satisfaisante.
Dans la seconde, l’administration française par des procédés insensés et coûteux maintient une mortalité effrayante.
Il semblerait qu’on s’ingénie à dépenser le plus d’argent possible pour obtenir le plus mauvais état sanitaire possible.
Dans les colonies Anglaises et Hollandaises, leur administration estime avec raison qu’on ne saurait trop encourager leurs nationaux, et la production indigène.
En Cochinchine, l’administration regarde les colons français comme les plus redoutables adversaires, et leur fait une guerre ruineuse, constante. On y gaspille les revenus, on protège à outrance des immigrants vagabonds chinois ; mais ont est de la plus extrême sévérité pour tous les Français planteurs ou commerçants.
On leur fait une multitude de petits procès, on excite les populations indigènes contre eux, on rend impossible leur prospérité ; mais on donnera les travaux et les fournitures de préférence à des étrangers, et puis on fera de belles paperasses, de beaux arrêtés pour tromper le ministère et la France.
Loin d’encourager la production agricole, on s’oppose à ce que les indigènes cultivent des plantes, et notamment le café, qui, par leur vente, pourraient amener les commerçants français dans la colonie. On maintient une usure excessive en s’opposant à l’introduction des capitaux français parmi les indigènes, parce que cela introduirait le commerce français, et l’administration de la Cochinchine, pour éviter les déboires de celle des bureaux arabes, ne veut que des employés et pas de Français indépendants qui puissent la juger et la faire connaître.
Il est impossible d’imaginer une administration plus désastreuse pour les intérêts de la France.
Nous nous sommes adressé au ministère des colonies, mais dans les questions épineuses pour l’administration, on met les réformes au carton et on ne s’en occupe plus ; mais la France y est tellement intéressée que nous nous sommes adressé à la Représentation nationale et à la publicité pour montrer les vices de l’administration et faire connaître les moyens simples et pratiques d’y remédier, de manière à rendre la Cochinchine la plus riche des colonies françaises y compris l’Algérie, et la plus paisible.
Nous allons faire connaître l’administration de la Cochinchine en commençant par son personnel

*
* *
Du Gouverneur
Il y a dans l’administration d’abord le gouverneur qui est nécessaire et sur lequel il y a peu d’observations à faire.
Lorsqu’un nouveau gouverneur est nommé pour la Cochinchine, il y vient avec l’intention d’opérer de grandes réformes.
Mais arrivé dans la colonie, il est trompé, circonvenu par tous les rapports mensongers des administrateurs et par les hauts personnages de l’administration. Il sent instinctivement qu’il y a beacoup de réformes à opérer, mais il ne sait à qui s’attaquer, il fait des essais qui ne réussissent pas, et après deux années de séjour il quitte la colonie désillusionné, souvent malade et avec la tristesse de n’avoir rien fait d’utile.
D’ailleurs un gouverneur militaire n’est utile qu’au point de vue de la sécurité de la colonie, son immixtion dans l’administration intérieure est presque toujours plus nuisible qu’utile. Cela tient à son tempérament militaire et à son inexpérience de l’administration civile.
Les gouverneurs anglais et hollandais sont tout autres, parce que la plupart du temps ils sont actionnaires d’entreprises commerciales, et leur esprit est plutôt porté vers le commerce, leur intérêt financier, que vers les règlements militaires.
Cependant nous constatons qu’on ne peut [rien imputer aux gouverneurs qui se sont succédé en Cochinchine, et nous saisissons cette occasion pour témoigner que nous n’avons pas voulu les impliquer dans la critique que nous allons faire de l’administration.

*
* *
Directeur de l’intérieur
Le directeur de l’intérieur devrait avoir une grande autorité dans l’administration de la colonie, mais une des premières conditions devrait être qu’il ne sortît pas du corps des administrateurs ; car si l’administration est vicieuse, de quelle autorité pourra-t-il la changer et réprimer les désordres et les excès des administrateurs, lorsqu’il aura administré comme ces derniers qui connaissent diverses peccadilles qu’il est nécessaire de cacher ?
Peut-il dire aux administrateurs : J’ai administré comme vous, mais ne suivez pas mon exemple.
Non-seulement le Directeur actuel a été administrateur et a fait comme tous ses collègues, mais il a voulu continuer à figurer comme inspecteur, parce que, par un renversement de l’ordre naturel des choses, les inspecteurs sont mieux retraités que le Directeur de l’intérieur, leur chef.
Comme ces emplois d’inspecteurs sont complétement inutiles ; loin de réformer l’administration, le directeur actuel est au contraire obligé par son intérêt de la soutenir, composée telle qu’elle est, et de s’opposer à la suppression des emplois inutiles.
Donc la première condition est de placer à la tête de l’administration un directeur indépendant de la pression des administrateurs ; qu’il connaisse la colonie, et surtout qu’il sache appliquer résolûment les réformes nécessaires. Cela est indispensable, parce que, si on y met un directeur inexpérimenté ou sortant des administrateurs, les réformes décrétées seront seulement sur le papier, on fera de magnifiques rapports, de beaux arrêtés et puis ce sera tout ; l’administration ne sera pas changée, ses vices et la pauvreté de la colonie seront toujours les mêmes.
Qu’on se pénètre bien de ceci : c’est que les arrêtés et les circulaires ne sont actuellement jamais exécutés autrement en Cochinchine que sur le papier et non pas réellement.
Il est donc de toute nécessité que le directeur de l’intérieur puisse faire exécuter ses ordres et ceux du ministère d’une façon effective, et opérer les réductions nécessaires dans le personnel de l’administration sans avoir à craindre les dénonciations de personne, condition indispensable qu’on ne trouverait pas dans tout le personnel actuel des administrateurs

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