L Archiduc Rodolphe - Le Kronprinz - L Écrivain
66 pages
Français

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L'Archiduc Rodolphe - Le Kronprinz - L'Écrivain , livre ebook

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Description

Comme est né le Roi de Rome à l’apogée de la grandeur de Napoléon : ainsi a vu le jour le 21 août 1858 à Laxenbourg l’archiduc Rodolphe, au moment où le pouvoir personnel de François-Joseph I, son père, avait atteint sa pleine éclosion, après dix années de règne.D’apparence formidable, l’empire d’Autriche commandait alors à la fois en Allemagne, par la Confédération germanique, et en Italie, par les liens du sang, qui attachaient presque toutes ses familles régnantes aux Habsbourgs.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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EAN13 9782346093397
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.

A. de Bertha
L'Archiduc Rodolphe
Le Kronprinz - L'Écrivain
AVANT-PROPOS
Il n’y a pas encore douze mois, que nous avons mis en tête du dernier chapitre de notre François-Joseph I er et son règne, publié à l’occasion du 40 me anniversaire de son avénement au trône, ce titre enviable pour tous les mortels : « Années de bonheur  »
Elles comprenaient l’époque de 1867 à 1888, depuis le couronnement de l’Empereur comme roi apostolique de Hongrie jusqu’à nos jours ; et, vu la prospérité de la famille impériale et royale, de la monarchie florissante, de ses peuples heureux, selon nos prévisions, elles devaient se prolonger pendant de nombreux lustres ; aussi longtemps que Dieu permettra à François-Joseph de faire le bien, d’exercer la justice, de veiller sur les intérêts et sur la grandeur de l’Autriche-Hongrie, avec sa fidélité inébranlable à la constitution.
Ce vœu fervent, quarante millions de ses sujets le formulèrent avec nous  !
Mais déjà le livre du destin s’ouvrait sur une page funeste. Il y était écrit, que le père perdrait ce qu’il avait de plus cher, le souverain de plus précieux ; que dans un éclair d’égarement, l’espoir, l’orgueil, l’idole d’un puissant empire disparaîtrait comme un doux songe sous le coup d’un réveil sinistre, comme le héros d’une légende sombre dans l’étreinte de quelque monstre hideux.
Et la Providence dont les desseins sont impénétrables, laissa impitoyablement s’exécuter cet arrêt fatal !
Le 30 du mois de janvier passé, l’univers apprit avec stupeur que l’héritier du trône en Autriche-Hongrie, une des gloires de la littérature contemporaine, jeune homme plein de santé et de vigueur : l’archiduc Rodolphe n’était plus !
On croyait à peine à l’exactitude de la nouvelle, mais on accepta sans tarder les explications les plus fantaisistes sur la catastrophe elle-même.
En admettant un instant, que, par un étrange hasard, elles ne soient pas erronées, leur portée se limite aux seuls faits matériels. Or, c’est au contraire au dessus de ceux-ci, résultants et non déterminants, qu’il faut chercher les causes véritables d’une fin aussi terrifiante. A travers le domaine des spéculations psychologiques, on doit remonter aux lois primordiales, qui régissent ce bas monde, et conformément aux tendances égalitaires desquelles il est interdit à quiconque de tout avoir. Être Kronprinz, écrivain hors de pair, individualité séduisante : c’est user de la vie de trois côtés à la fois ; c’est se consumer triplement : au feu de la puissance, du génie et des affections  !
Trève donc à la chasse aux scandales ! Ils obscurcissent le magnifique spectacle d’une existence princière bien remplie, de l’activité prodigieuse d’une nature supérieure. Il faut que l’on sache enfin combien les larmes versées au cercueil de l’archiduc Rodolphe par l’Autriche-Hongrie, étaient méritées et sincères ; combien le deuil des lettres à la suite de sa mort est motivé, sa perte pour ses augustes parents irréparable !
S’ils l’ont supportée avec le courage, que le sentiment du devoir peut seul donner : du devoir de s’oubliér pour le bonheur de leurs sujets ; en échange ceux-ci leur offriront la consolation suprême de garder le souvenir du Kronprinz religieusement au fond du cœur, de l’entourer d’un éternel respect, de l’aimer d’un impérissable amour !
Inspirées par l’un et l’autre, faibles échos de l’attendrissement sympathique de la France : puis-seules pages suivantes y contribuer aussi dans la plus infime mesure de leur insuffisance  !

Mai 1889.
LE KRONPRINZ
I
Comme est né le Roi de Rome à l’apogée de la grandeur de Napoléon : ainsi a vu le jour le 21 août 1858 à Laxenbourg l’archiduc Rodolphe, au moment où le pouvoir personnel de François-Joseph I, son père, avait atteint sa pleine éclosion, après dix années de règne.
D’apparence formidable, l’empire d’Autriche commandait alors à la fois en Allemagne, par la Confédération germanique, et en Italie, par les liens du sang, qui attachaient presque toutes ses familles régnantes aux Habsbourgs. A l’intérieur l’absolutisme centralisateur eut quelques raisons pour se targuer de sa gestion : un code criminel nouveau, des réformes judiciaires, la réorganisation des rouages administratifs, la confection des lois favorisant le commerce et l’industrie, un semblant de tranquillité lui avaient acquis considération et prestige, que les travaux, entrepris sur l’ordre de l’Empereur en vue de l’embellissement de Vienne, devaient encore notablement augmenter et rehausser.
Et cette prospérité apparente semblait recevoir sa consécration providentielle par la naissance de l’héritier du trône, à laquelle toutes les populations de la monarchie applaudissaient avec une joie sans mélange.
L’anagramme, que l’on a composée en hongrois du nom de Rudolf donnait aux Magyares malcontents eux-mêmes un renouveau d’espérance ; car fordul veut dire dans leur langue : cela change, et en fait de politique, c’était précisément au changement du système, qu’ils aspiraient.
Quant à l’Empereur, son bonheur ne connut pas de bornes. Ayant perdu l’aînée de ses deux filles-l’archiduchesse Sophie, — l’année précédente, ses vœux de père et de monarque se trouvèrent comblés par cet heureux événement. Aussi sa réponse aux félicitations du bourgmestre de la capitale impériale déborde-t-elle de contentement communicatif :
« Dieu m’a donné un fils ; d’ici à quelques années il verra un Vienne nouveau, agrandi, élégant. Mais si la ville ne doit plus être la même, le Kronprinz aura pour lui pourtant les vieux cœurs fidèles des anciens Viennois, qui sauront toujours témoigner, à Lui aussi, leur dévouement éprouvé. »
Pour l’armée il fit publier le même jour — le 22 août — l’ordre du jour, que voici :
« Je désire, que mon fils, accordé par la grâce divine, appartienne dès son entrée dans ce monde à ma vaillante armée. Je Le nomme donc colonel-propriétaire du 19 e régiment d’infanterie, qui portera dorénavant le nom du Kronprinz. »
Parmi les œuvres de bienfaisance et les institutions philanthropiques diverses fondées à cette occasion, l’Hôpital.-Rodolphe, construit à Vienne des deniers de l’Empereur, mérite une mention spéciale. La naissance d’un héritier permit également au souverain de donner libre cours à ses sentiments généreux envers les condamnés politiques par une amnistie générale.
Quoique entouré de tous les soins, que l’amour maternel peut inventer, et dont l’Impératrice Elisabeth ne négligea aucun, le Kronprinz eut de suite son aja , — mot italien, par lequel on désigne au Hofbourg de Vienne la gouvernante principale. C’est à la baronne Charlotte Welden, veuve d’un général habile et heureux dans les campagnes d’Italie et de Hongrie en 1848-49, — que l’on confia cette charge. Elle s’en acquitta si consciencieusement, et sut si bien gagner l’affection de l’archiduc, que plus tard, même marié, il rechercha souvent sa société, et lui fit volontiers visite avec sa femme.
Pendant la période de sa plus tendre enfance, pour passer la belle saison, on le conduisit alternativement dans les résidences d’été impériales : Schoenbrunn, Laxenbourg, Reichenau, où, au milieu de la nature riante et sous l’influence de l’air salubre, son développement physique et moral s

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