L Histoire de la guerre d Orient des enfants
94 pages
Français

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L'Histoire de la guerre d'Orient des enfants , livre ebook

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Description

C’était en l’année 1853, l’empereur Nicolas, czar de toutes les Russies, avait prétendu s’arroger un droit de protection universelle sur tous les Grecs séparés de l’Église de Rome, répandus dans l’empire turc. C’était d’un seul coup conquérir la facilité de persécuter et de dépouiller, même des Églises qu’ils possèdent à Jérusalem sur le tombeau de Jésus-Christ, les catholiques placés en tout temps sous le patronage de la France, et aussi la facilité de miner et de renverser l’empire de Constantinople.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

Informations

Publié par
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EAN13 9782346124848
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
Isidore Mullois
L'Histoire de la guerre d'Orient des enfants
INTRODUCTION
La France possède peu de livres pour les enfants, l’Angleterre et l’Allemagne sont plus riches de ce côté-là ; encore ce que nous avons est un fonds assez maigre sous tous les rapports. Ce sont : contes, historiettes, petits romans ou livres froidement didactiques. Sans doute, c’est chose difficile d’écrire pour les enfants, mais heureusement que les faits eux-mêmes s’en chargent, et ils valent toujours mieux que la fiction. S’il est une âme à laquelle il soit bon de donner la vérité, rien que la vérité, c’est l’âme pure et vive de l’enfant. Trompé sur un point, instinctivement il se défie ; c’est ce qui nous détermine à faire une histoire de la Guerre d’Orient spécialement pour les enfants. Oui, mes enfants, c’est pour vous que ce livre est fait, uniquement pour vous. Il y a longtemps que je ne m’étais occupé de vous, je me le reprochais. Voilà l’année qui finit eh bien ! je viens vous apporter vos étrennes. Vous aimez les beaux traits, les actes de courage, les batailles, les flottes, même les naufrages et surtout les gravures, eh bien ! ce livre en contient plus de cinquante : toute l’armée française défilera devant vous, depuis le simple soldat jusqu’au maréchal de France, sans parler de la marine ; il y aura de plus, batailles, assauts et naufrages. En lisant ces pages, vous apprendrez à chérir davantage notre belle patrie ; et si jamais un étranger osait... vos bras, vos cœurs seraient à elle. En tous cas, vous trouverez dans notre armée les plus beaux exemples : l’obéissance, l’abnégation, le courage, l’héroïsme, la foi, tout ce qui fait de dignes enfants de Dieu et de dignes enfants de la France.
CHAPITRE PREMIER
Causes et commencement de la guerre
C’était en l’année 1853, l’empereur Nicolas, czar de toutes les Russies, avait prétendu s’arroger un droit de protection universelle sur tous les Grecs séparés de l’Église de Rome, répandus dans l’empire turc. C’était d’un seul coup conquérir la facilité de persécuter et de dépouiller, même des Églises qu’ils possèdent à Jérusalem sur le tombeau de Jésus-Christ, les catholiques placés en tout temps sous le patronage de la France, et aussi la facilité de miner et de renverser l’empire de Constantinople... La Turquie, blessée dans sa dignité et dans son indépendance, s’y oppose... C’était son devoir. Le czar, sous prélexte de prendre une garantie d’une chose qui ne lui est pas due, envahit les principautés de la Valachie et de la Moldavie, agrégées à l’Empire ottoman... Alors le sultan se tourne vers l’Angleterre et la France, réclame l’accomplissement du traité du 13 juillet 1841, signé par la Russie elle-même, traité qui assurait l’intégrité de l’empire turc.
La religion, la justice, la loi jurée étaient attaquées ; il n’y avait pas à balancer. La France, d’accord avec l’Angleterre, se leva dans sa force, saisit son épée, et dit à ses vaillants bataillons, par la voix de son chef : Allez, mes enfants... Dieu vous protège ! 1
Sans doute, la France aime la prospérité matérielle ; elle aime la paix qui donne la sécurité au commerce et du travail aux ouvriers ; il lui en coûte de verser du sang, mais il est une chose qu’elle aime et qu’elle aimera toujours plus que tout cela... l’honneur !...
Oui, c’est un malheur que le sang coule, que l’argent soit dépensé, que le commerce souffre ; mais il y a quelque chose ici-bas qui vaut mieux que l’argent, que la paix, que la vie même, et qui doit l’emporter sur tout, c’est l’honneur... Nul Français qui ne soit de cet avis ; car, s’il pensait autrement, par le fait même, il cesserait d’être Français.
Du reste, la France, en défendant la justice en faveur des autres, comme cela arrive toujours, se défendait elle-même... L’ambition est aveugle et insatiable, surtout quand elle ne rencontre pas d’obstacle. Qui sait si une fois en possession de Constantinople, l’ambition du czar, exaltée par le succès, ne lui eût pas crié : Paris ! Paris ! Qui sait si un jour l’autocrate n’eût pas donné cet ordre au chef de sa flotte : En France !... Les Russes en France !... les Cosaques à Paris !... Jamais, jamais !...
Malgré tous ces graves motifs, l’affaire a été conduite avec modération et une impertubable patience. On a envoyé courrier sur courrier ; on a essayé de faire entendre des offres de paix ; on a donné le temps de la réflexion ; les provinces du Danube furent envahies à la fin de mai 1853, et ce n’est qu’au commencement de l’année 1854 que la guerre a été résolue en France.
La Moldavie et la Valachie avaient donc été envahies et soumises par les Russes à une contribution en nature. Ce n’est pas tout, la guerre éclate aussi sur mer : une flottille turque, partie de Constantinople, était venue s’abriter dans le port de Sinope, ville de l’Asie mineure. Sous prétexte que les bâtiments turcs vont continuellement sur les côtes d’Alasto pour soulever les peuplades soumises à la Russie, le vice-amiral russe Nakimoff entre dans la baie de Sinope avec six vaisseaux, dont trois de premier rang, deux frégates et trois bateaux à vapeur. Il surprend l’escadre turque, à l’ancre dans le port, la foudroie, en coule bas les onze vaisseaux, bombarde la ville, massacre quatre mille cinq cents hommes, et se retire aussi glorieux que s’il eût noblement triomphé dans une lutte à forces égales...
Voici comment s’opéra ce terrible désastre... La flottille turque était composée de sept frégates, deux corvettes, un bateau à vapeur et trois transports. L’amiral russe Nakimoff était à la tête de six vaisseaux de ligne, réunissant un total de 650 bouches à feu. La rade de Sinope n’est défendue que par des ouvrages peu importants, et les bâtiments turcs ne présentaient pas un total de plus de cent canons. On conçoit donc qu’il était facile de les écraser...

Le maréchal de Saint-Arnaud.
C’est contre une magnifique frégate que le combat a commencé. Le vaisseau russe a attaqué. La frégate a d’abord répondu avec une grande vigueur ; mais à la deuxième bordée de l’ennemi, elle a sauté en l’air. Ses débris enflammés sont retombés dans la ville et ont mis le feu à plusieurs maisons. Cinq bâtiments turcs ont sauté, le reste a coulé. L’amiral a été trouvé étendu sur un bâtiment avec une jambe fracassée.
Durant trois heures consécutives, on n’entendit que les décharges de l’artillerie, tirée à pleines batteries, et la ville fut inondée de boulets et de mitraille. A quatre heures et demie, le feu se déclara à bord des navires turcs. Au même instant, l’incendie éclatait dans un quartier et dans le bazar de la ville. Le pétillement et le tourbillonnement des flammes, l’explosion des poudrières, jetèrent l’horreur et l’épouvante dans cette malheureuse cité. La population fuyait glacée d’effroi. Un seul navire, le Taïf, a pu s’échapper. Plus de 4, 500 hommes sont restés sur le champ de bataille. La rade était couverte de cadavres, de mâts brisés, de planches, de cordages, de débris de vaisseaux, quelques-uns fumant encore ; le port désert, les maisons qui s’y trouvaient encore naguère renversées, et les chantiers de construction brûlés. Un spectacle non moins horrible les attendait dans la ville, aux trois quarts détruite. A travers les cendres et les décombres, ils ont parcouru les habitations restées encore debout, et ils n’y ont trouvé que des blessés, des morts et des mourants, se tordant dans les agoisses de l&#

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