L Œuvre française en Tunisie
124 pages
Français

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L'Œuvre française en Tunisie , livre ebook

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Description

Je ne sais pourquoi le nom de Khroumir a longtemps servi d’épithète injurieuse. Vous vous rappelez sans doute ce colloque de cochers de fiacre, en colère : « Va t’en donc ! vilain Khroumir ! — Khroumir toi-même !... » entendu souvent dans les rues de Paris après l’expédition de Tunisie ? Cela n’empêchait pas une foule de gens opposés à la politique coloniale de Jules Ferry de prétendre que les Khroumirs n’existaient pas.Comme alors, ils existent encore aujourd’hui.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

Informations

Publié par
Nombre de lectures 1
EAN13 9782346104529
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0030€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
HOMMAGE RESPECTUEUX
 
A MONSIEUR RENÉ MILLET,
 
MINISTRE PLÉNIPOTENTIAIRE,
 
RÉSIDENT GÉNÉRAL A TUNIS
Alexis-Louis Vitry
L'Œuvre française en Tunisie
ERRATA :
Page 103. — A la place de « on en brûle pour 200 francs par an dans la Régence », lire : « pour 200.000 francs... »
PRÉFACE
Il n’y a de beau et de grand dans l’existence humaine que l’effort généreux qui profite à la Patrie et à l’Humanité. Le savant — tel Pasteur — offre les trésors inestimables de la Science au pansement des plaies du Mal ; le soldat — tel Marchand — brave tous les dangers, méprise tous les périls et se sacrifie, héroïque, les yeux fixés sur le Drapeau ; le poète — tel Victor Hugo — entraîne dans un fougueux élan de génie l’âme des foules vers les sommets éthérés de l’Art le plus pur. A côté de ces hommes illustres dont la gloire immortelle éclaire notre siècle d’un si brillant éclat, l’écrivain le plus obscur peut accomplir une œuvre féconde quand, de sa plume vibrante, il encourage aux nobles résolutions qui grandissent son Pays. Car, s’il y a bien des façons de servir la Patrie, toutes n’émanent-elles pas d’une même incarnation : le Dévouement, et toutes ne se manifestent-elles pas en une seule aspiration : voir la Patrie plus heureuse, plus grande, plus fière, plus belle enfin ?
L’écrivain qui veille, penché sur sa table de travail et pâlit sous la lampe après un labeur acharné pour indiquer à la foule immense les moyens d’employer sa force considérable, stimulant les plus timorés ou conseillant avec sagesse les plus fiers courages, en lui montrant au-delà des mers nos vastes territoires coloniaux, sert bien son Pays. Mon excellent confrère et ami, Alexis Vitry, bien connu dans la Presse sous le pseudonyme de Jacques Bonhomme, l’a compris. Il a délaissé les polémiques, toujours irritantes, pour se consacrer avec une inlassable ardeur aux solutions si intéressantes du problème de l’extension pacifique française par la colonisation. C’est à sa louable résolution que nous devons ce livre de bonne foi, synthèse de l’Œuvre Française en Tunisie.
Au courant de la plume, comme en une conférence écrite, sans vaines déclamations, avec concision et clarté, Alexis Vitry résume l’œuvre considérable qui a été accomplie en Tunisie depuis vingt ans. Il nous trace d’une main assurée par les communications officielles qui lui ont été faites, un tableau parfaitement exact de la Tunisie telle qu’elle est aujourd’hui, et, après avoir raconté ce qu’il a vu, après avoir applaudi vigoureusement aux résultats acquis, il indique ce qu’il reste à faire pour obtenir de notre Protectorat sur ce magnifique Pays, si riche et si fécond, tout ce que l’activité et l’intelligence de nos vaillants colons français a le droit d’en attendre.
Avec une précision scrupuleuse, Alexis Vitry nous donne des chiffres plus concluants que les plus belles phrases. Il prend le travailleur malheureux et désespéré par la main et lui indique la route à suivre vers une existence meilleure. Fidèle interprète de la vérité, il ne leurre pas l’émigrant de fallacieuses et irréalisables promesses ; il n’hésite pas à lui signaler les difficultés qui l’attendent, les ronces qu’il devra défricher ; il le prévient de l’effort qu’il devra faire mais il lui prouve aussi — documents en mains — que cet effort sera productif et que le succès attend le colon sobre, laborieux et intelligent. Alexis Vitry est le sergent recruteur qui ne grise pas sa recrue. Il a raison car sa loyauté assure dès à présent le succès de son livre. Demain, tous ceux que préoccupent justement l’avenir colonial de la France voudront lire l’ Œuvre Française en Tunisie.
Après avoir parcouru la Régence dans les rangs des tirailleurs algériens — les turcos — auxquels il est si fier d’avoir appartenu et dont il a parlé avec un si chaleureux enthousiasme dans son poème intitulé Wissembourg, Alexis Vitry a étudié le Protectorat avec méthode, il a fouillé les statistiques, entendu les colons, interrogé les savants qui, avant lui, s’étaient occupé de l’avenir de la Régence, il a suivi assidûment toutes les conférences et publié de nombreux articles de journaux ; son livre résume donc une étude de plusieurs années ; c’est le bréviaire du colon de demain.
Si la Tunisie n’est pas un Eldorado féérique, elle reste une terre féconde, prête à nourrir largement les hommes de travail et d’économie qui confient à son sol le germe de leur fortune. Des travaux considérables ont été accomplis, d’autres, motivés par le développement incessant de l’agriculture et des industries maritimes et appropriés aux nouveaux besoins, seront bientôt exécutés. Toutes les sources considérables de la richesse merveilleuse de ce beau pays sont à la veille d’être exploitées. La France convie ses fils courageux à se grouper autour de son Drapeau sur cette terre illustre que dore le soleil d’Orient. Aujourd’hui, la locomotive balance son panache de fumée au milieu de paysages qui semblent des pages arrachées à la Bible et vieilles de trois mille ans. Terre splendide que cette terre tunisienne, dont on peut dire, avec le vieux poète Florentin « qu’aucune ne marie tant de douceur avec tant de beauté » et dont les habitants, trop heureux, tout à leur tâche glorieuse, dédaignent les laideurs de la politique.
Les renseignements précieux offerts par l’auteur à ceux qui liront l’ Œuvre Française en Tunisie, décideront bientôt de nouveaux départs pour cette terre africaine qui n’est que le prolongement de la France. En encourageant les efforts de nos compatriotes hardis et entreprenants sur la route qu’ont tracé les de Brazza, les Monteil, les Pavie, les Soleillet, les Marchandées Archinard et tant d’autres, en travaillant à la constitution définitive du grand Empire Colonial Français que des administrateurs de mérite comme Faidherbe, René Millet, Le Myre de Vilers, Cambon et autres ont servi avec un inflexible dévouement, Alexis Vitry répond au désir de l’opinion publique. Il y a, dans la masse, une poussée d’expansion nécessaire, indispensable même à la vitalité de la France continentale. L’heure de l’exode Pro Patria a sonné. Où le missionnaire et l’explorateur intrépides ont passé, passeront demain les fils de nos industriels, de nos agriculteurs et de nos commerçants qui réclament de toute l’énergie de leur ardente jeunesse la place que la France doit occuper dans le monde.
 
Toutefois, des livres comme celui-ci ne suffisent pas. C’est à l’Ecole que l’enseignement des connaissances coloniales doit commencer. Le Congrès des Sociétés françaises de Géographie réuni à Lille, du 1 er au 6 août 1892, a indiqué les moyens efficaces de répandre le goût et la connaissance des questions coloniales. Je sais bien que la Géographie coloniale fait partie des programmes scolaires mais son enseignement doit être complété par l’Etude écononique, agricole, industrielle et commerciale de nos Colonies. Il est nécessaire que ceux de nos compatriotes qui, au-delà des mers, à l’ombre de notre Drapeau, vont assurer la Paix, la Justice, la Civilisation et la Prospérité, sachent d’avance ou ils vont et ce qu’ils feront.
 
C’est parce que ce livre répond à toutes les questions des progrès théoriques et pratiques de l’idée coloniale en Tunisie, qu’il sera bientôt très répandu.
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