La Conquête des îles Mariannes
70 pages
Français

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La Conquête des îles Mariannes , livre ebook

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Description

Les îles dont j’écris l’histoire, sont à l’extrémité de l’Orient, dans cette grande étendue de mer qui est entre le Japon, les Pphilippines et le royaume du Mexique. D’après les indications des compagnons de Magellan, qui les avait visitées, Philippe II, roi d’Espagne, en résolut la conquête, et l’amiral dom Miguel Lopez de Legaspé fut chargé de cette commission. Parti du Mexique où il se trouvait, il y fit une descente, il y arbora la croix, et en prit possession au nom du roi son maître.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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EAN13 9782346120246
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
BIBLIOTHÈQUE CHRÉTIENNE ET MORALE, APPROUVÉE PAR MONSEIGNEUR L’ÉVÊQUE DE LIMOGES
2 me SÉRIE.

J. de Lavenelle
La Conquête des îles Mariannes
CHAPITRE PREMIER
Les îles dont j’écris l’histoire, sont à l’extrémité de l’Orient, dans cette grande étendue de mer qui est entre le Japon, les Pphilippines et le royaume du Mexique. D’après les indications des compagnons de Magellan, qui les avait visitées, Philippe II, roi d’Espagne, en résolut la conquête, et l’amiral dom Miguel Lopez de Legaspé fut chargé de cette commission. Parti du Mexique où il se trouvait, il y fit une descente, il y arbora la croix, et en prit possession au nom du roi son maître. Mais trouvant que ces îles manquaient de la plupart des commodités de la vie, il n’y fit pas un long séjour, et alla s’emparer des Philippines, qui exercèrent le zèle des missionnaires pendant plus d’un siècle. Ils y obtinrent des résultats merveilleux, et gagnèrent presque tous ces peuples à Jésus-Christ.
Il n’y avait que les îles Mariannes qu’on avait abandonnées, quoique les peuples en fussent dociles, et parussent disposés à embrasser l’Evangile. Les missionnaires avaient souvent pressé les gouverneurs des Philippines d’y envoyer des prédicateurs, pour instruire ces insulaires, et pour recueillir une moisson si abondante. Mais les gouverneurs, plus attentifs à faire leur fortune qu’à étendre le royaume de Jésus-Christ, avaient toujours ou rejeté les propositions qu’on leur avait faites, ou remis l’exécution de ce dessein à un autre temps. On ne parlait plus de cette entreprise, et les missionnaires bornaient leur zèle à la conversion et à l’instruction des peuples des Philippines, lorsque Dieu suscita un nouvel apôtre, pour faire connaître son nom aux insulaires de l’archipel de saint Lazare.
Cet homme choisi de Dieu fut le P. Diego Louis de Sanviores, de la compagnie de Jésus, plus distingué par sa vertu que par sa naissance, quoiqu’il fût d’une des plus illustres maisons de Burgos. Dieu, qui le destinait aux fonctions de l’apostolat, l’avait prévenu de grâces extraordinaires. Il l’avait appelé à la compagnie d’une manière toute miraculeuse, et l’avait élevé en peu de temps à une haute sainteté.
Après avoir longtemps exercé son zèle dans les missions de la campagne, il fut, par une nouvelle grâce de la providence destiné aux missions étrangères, et s’embarqua sur la flotte de la Nouvelle Espagne le 16 de mai de l’année 1660. Son voyage fut court et heureux. Il arriva au Mexique sur la fin du mois de Juillet, et demeurera quelque temps dans la capitale de ce grand royaume, pour se disposer à passer aux Philippines. Comme il brûlait d’un zèle ardent de gagner des âmes à Jésus-Christ, il commença par faire les fonctions de son apostolat dans cette ville, la plus belle et la plus peuplée du nouveau monde. Il y prêcha, il y fit des conversions extraordinaires ; et le succès que Dieu donna à ses travaux, fut si grand, qu’on ne voulut pas qu’il passât aux Philippines, quand le temps de l’embarquement fut arrivé. Mais rien ne fut capable de l’arrêter.
Il s’embarqua, le 5 avril de l’année 1662, au port d’Acapulco, avec quatorze missionnaires de la compagnie, dont on le fit supérieur.
Avant d’arriver aux Philippines, on passe à la vue des îles Mariannes. Dès que ces insulaires aperçoivent la flotte, ls se jettent dans leurs canots, et environnent les vaisseaux espagnols, avec leurs petits bâtiments chargés de fruits et d’autres rafraîchissements, qu’ils donnent pour quelques couteaux, ou quelques morceaux de fer.
Le P. de Sanvitores reçut ces pauvres insulaires avec une bonté et une douceur qui les charma. Mais quand il apprit que tout ce grand peuple était plongé dans les ténèbres du paganisme, et que personne n’avait encore porté la lumière de l’Evangile dans ces terres infortunées, il ne put retenir ces larmes. « Quoi, Seigneur, s’écria-t-il, pénétré de la plus vive douleur, faut-il que les hommes s’exposent tous les jours à mille dangers, et qu’ils s’engagent à passer leur vie parmi les barbares, dans les pays les plus affreux, pour acquérir des richesses périssables, et que personne ne s’intéresse pour sauver des âmes qui ont coûté tout le sang de Jésus-Christ. » Il se jeta, dans ce moment, aux pieds de son crucifix, pour demander à notre Seigneur qu’il n’abandonnât pas ce pauvre peuple, et qu’il lui envoyât des prédicateurs remplis de son esprit, et animés d’un véritable zele.
Dieu écouta sa prière, et lui fit entendre, au fond de son cœur, ces paroles qu’il avait déjà entendues dans la dernière maladie qu’il avait eue à Madrid : «  Evangelizare pauperibus misi te. Je t’ai destiné à prêcher l’Evangile aux pauvres. »
Depuis ce temps-là, il n’eut plus dans l’esprit que la conversion de ces peuples.
Lorsqu’il fut arrivé aux Philippines, le P. Michel Solano, homme d’une vertu consommée et d’un mérite extraordinaire, qui avait été Provincial de son ordre dans les Philippines, demanda le F. de Sanvitores pour travailler avec lui à la mission de taytay, à laquelle il s’était consacré. Quoique la langue Tagale, qu’on parle dans les Philippines, soit très-difficile, le nouveau missionnaire l’apprit en si peu de temps, que le P. Solano en fut surpris. Mais son étonnement fut plus grand, quand il vit l’impression que les paroles de ce nouvel apôtre faisaient sur l’esprit et sur le cœur de ces peuples féroces. Il le regarda dès-lors comme un homme extraordinaire, sur qui Dieu avait des desseins particuliers.
Quoique le P. de Sanvitores eût sujet d’être content des bénédictions continuelles que Dieu répandait sur ses travaux, tout son désir était de passer aux îles Mariannes. Elles se présentaient incessamment à son esprit. Il lui semblait entendre la voix de Dieu qui lui répétait sans cesse au fond du cœur ces paroles : «  Evangelizare pauperibus misi te. Souviens-toi que je t’ai destiné à prêcher aux pauvres, et à faire connaître mon nom aux peuples les plus abandonnés.
Comme il prêchait, à Manille, le jour de la fête du bienheureux Jean de Dieu devant un peuple infini, ces paroles lui revinrent dans l’esprit. Il en fut si fortement frappé qu’il fit un espèce de dialogue, où ces insulaires se plaignaient à notre Seigneur d’être ensevelis dans les plus épaisses ténèbres, sans que personne se fût encore mis en devoir de les éclairer des lumières de la foi, pendant qu’on la portait avec tant de zèle et tant de succès à toutes les autres nations. Il parla sur cela d’une manière si pathétique, que tout son auditoire fondit en larmes. Il se servit d’une conjoncture si favorable, pour exposer à tout ce grand peuple l’entreprise qu’il méditait depuis si longtemps, et il le fit avec tant de force, et d’une manière si vive, que chacun commença à s’intéresser à ce grand ouvrage.
Animé par des commencements si heureux, il alla trouver le gouverneur et les autres ministres du roi, dont cette affaire dépendait. Il leur représenta que le temps était venu de travailler à la conversion de ces peuples abandonnés ; mais ceux-ci, sous divers prétextes, refusèrent de seconder ses vues. Alors il adressa au roi lui-même un mémoire en faveur des missions qu’il projetait.
Pendant qu’on portait en Espagne ses lettres, le P. de Sanvitores redoubla ses prières, et augmenta ses austérités pour l’heureux succès de cette entreprise. Il passait une grande partie des nuits devant le Saint Sacrement, où, répandant son son cœur en la présence du Seigneur et fondant en larmes, il demandait à Dieu ; avec une ferveur pleine d

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