La Gaule avant les Gaulois - D après les monuments et les textes
148 pages
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La Gaule avant les Gaulois - D'après les monuments et les textes , livre ebook

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Description

FAITE LE 8 DÉCEMBRE 1882A L’ÉCOLE DU LOUVRELe cours dont la bienveillance de M. le Ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts a bien voulu nous charger près l’École du Louvre, sur la proposition de notre excellent directeur, M. Louis de Ronchaud, est une innovation. Aucun établissement d’instruction publique en France, du moins, n’avait été doté, jusqu’ici, d’un cours d’Archéologie nationale. Le cours d’archéologie près le Cabinet des médailles antiques créé pour Millin en 1806, était et est resté un cours d’Archéologie grecque et romaine.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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Nombre de lectures 7
EAN13 9782346119912
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
Alexandre Bertrand
La Gaule avant les Gaulois
D'après les monuments et les textes
A LA MÉMOIRE DE MON CONFRÈRE ET AMI
 
 
CHARLES THUROT
 
 
MODÈLE DE CONSCIENCE ET DE SINCÉRITÉ SCIENTIFIQUE
AVANT-PROPOS
Ces leçons n’étaient pas destinées à l’impression. Notre intention première était de les remanier complètement. Le Cours des Antiquités nationales que nous avons inauguré au Louvre a été, en effet, pour ainsi dire improvisé. Nous sentons tout ce qui lui manque. L’autorisation d’organiser l’École du Louvre était accordée par le Ministère le 15 octobre 1882. Les leçons, devaient commencer le 1 er décembre. Nous n’avions le loisir de faire aucune nouvelle recherche. Nous avons dû nous contenter de mettre en ordre des notes accumulées depuis quinze ans en vue du classement méthodique des objets du musée. L’extrême bienveillance de nos auditeurs qui, à plusieurs reprises, ont exprimé le désir de voir nos leçons publiées, a triomphé de nos scrupules. Toutefois nous ne donnons que la première partie du cours, qui d’ailleurs forme un tout : La Gaule avant les Gaulois. Le cours de cette année (1883-1884) portera plus particulièrement sur la période suivante. Le titre accepté par le Conseil des professeurs est : Les Celtes et les Gaulois d’après les monuments et les textes. L’ensemble de ces leçons formera une seconde partie, qui sera suivie, à la fin du volume, des Annexes annoncées en notes.
La précipitation avec laquelle cette publication a été faite nous autorise à réclamer l’indulgence des lecteurs pour tout ce qui touche à la forme. Nos leçons sont publiées telles qu’elles ont été parlées sans aucun changement. Il aurait fallu trop de remaniements. Quant au fond des idées nous n’avions rien à y changer pour le moment.

ALEXANDRE BERTRAND.
 
Saint-Germain, le 25 juillet 1883.
LEÇON D’OUVERTURE
FAITE LE 8 DÉCEMBRE 1882
 
A L’ÉCOLE DU LOUVRE
Le cours dont la bienveillance de M. le Ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts a bien voulu nous charger près l’École du Louvre, sur la proposition de notre excellent directeur, M. Louis de Ronchaud, est une innovation. Aucun établissement d’instruction publique en France, du moins, n’avait été doté, jusqu’ici, d’un cours d ’Archéologie nationale.
Le cours d’archéologie près le Cabinet des médailles antiques créé pour Millin en 1806, était et est resté un cours d’Archéologie grecque et romaine. Le cours du Collège de France, créé pour Champollion en 1831, un cours d’ Archéologie égyptienne, caractère qu’il a perdu un moment seulement et qu’il a repris, avec de Rougé et M. Maspero 1 . Le cours de la Sorbonne, si bien placé entre les mains de mon confrère et ami, M. Georges Perrot, est un cours & Archéologie générale. On y étudie l’histoire de l’art. — Le cours d’Archéologie professé depuis 1847 à l’École des Chartes, avec tant d’éclat, par le regretté Jules Quicherat était, avant tout, un cours d’ Archéologie monumentale. L’époque romane et le moyen âge étaient son domaine exclusif.
Appliquer les documents archéologiques à l’histoire nationale, faire de l’archéologue un auxiliaire de l’historien, est. une idée qui aurait probablement provoqué un léger sourire sur les lèvres de nos pères.
L’archéologie ainsi comprise est, en effet, une science nouvelle, une science en voie de formation, une science naissante.
Cette jeune science, ou pour mieux dire cette branche nouvelle de la science a fait, il est vrai, depuis vingt-cinq ans, d’immenses progrès, la bouture est de venue une branche chargée de fruits.
L’Archéologie historique, permettez-moi l’expression, n’a pas aujourd’hui seulement de nombreux adeptes, elle a ses musées et ses publications : elle va avoir son enseignement.
Nous sommes loin de l’époque où les archéologues, les antiquaires, comme on disait, obéissaient exclusivement à des préoccupations d’art et de curiosité. L’archéologie, pour vous comme pour moi, sera un complément, un accroissement de l’histoire.
Tel est l’esprit qui doit présider au développement de noire enseignement.
Le cours portera, cette année, sur les époques les plus reculées de notre histoire.
Nous aborderons l’étude de la Gaule au moment même où la présence de l’homme dans nos contrées est signalée par des indices certains, bien avant qu’aucun historien ait prononcé le nom de notre pays. Nous appliquerons à la connaissance de ces époques lointaines les données archéologiques et paléontologiques recueillies jusqu’à ce jour. Nous gagnerons, ainsi, peu à peu, les temps éclairés de la lumière de l’histoire, pour lesquels l’Archéologie nous sera encore du plus grand secours. Nous nous arrêterons au début de l’ère dite Mérovingienne. Notre limite extrême, vers les temps modernes, sera la mort de Clovis 2 .
Durant cette longue étape, dont le point de départ est, d’après les estimations les plus modérées, à plusieurs milliers d’années derrière nous, nous rencontrerons, vous le comprenez, bien peu de monuments d’art.
Nous aurons d’abord à traverser les âges ténébreux qui précèdent l’introduction des métaux en Gaule ; ces âges durant lesquels notre pays aurait offert aux voyageurs le spectacle de populations analogues aux tribus indigènes de la Terre de Feu ou de l’Australie ; ces âges où le mammouth, le grand ours des cavernes, le renne erraient encore dans nos plaines et dans nos forêts. Puis l’ère celtique et gauloise, presque complètement étrangère aux raffinements des arts et de la grande industrie. Tout ce qui s’élève au-dessus d’un certain niveau présente, à celte époque, le caractère d’importation étrangère.
A cette longue période, jusqu’à l’entrée des Romains en Gaule, ne se rattache aucun ensemble de monuments dans le sens étroit du mot, sauf les monuments funéraires mégalithiques, quelques vestiges de stations lacustres et un certain nombre de murs d’oppida gaulois.
L’époque romaine, sous ce rapport, est un peu plus féconde et nous offrira plus de ressources ; mais l’art gallo-romain tes un art de décadence et d’imitation sur lequel nous n’aurons pas à insister. Notre attention se portera de préférence sur tout ce qui nous sera un témoignage de la transformation sociale et économique opérée par la conquête romaine.
L’étude des bijoux mérovingiens nous mettra, un moment, en présence d’une influence byzantine très sensible, mais passagère et sans action notable sur le caractère définitif de l’art national.
Ces échappées sur l’histoire de l’art fourniraient difficilement matière à un cours méthodique en trente leçons. Où sera donc l’intérêt de ce cours d’où les considérations qui font, d’ordinaire, l’intérêt principal des cours d’archéologie, seront forcément presque complètement bannies ?
L’intérêt de ce cours, messieurs, tel que je le comprends, ce sera la reconstitution de notre histoire nationale, industrie, mœurs, usages, relations extérieures pour les temps sur lesquels les documents écrits sont absolument muets ; ce sera, pour les temps plus rapprochés de nous, la révélation d’une foule de détails concernant la vie publique et privée de toutes les classes de la population, même les plus infimes ; détails dont l’histoire proprement dite s’est, de tout temps, médiocrement souciée, dont notre siècle, au co

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