La Mécanothérapie de guerre avec les appareils de fortune
90 pages
Français

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La Mécanothérapie de guerre avec les appareils de fortune , livre ebook

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Description

Le nombre des blessés de guerre atteints de lésions articulaires, osseuses ou neuro-myopathiques augmente de jour en jour. Or, les moyens de les guérir seraient demeurés très restreints, malgré les efforts considérables de la Direction du Service de Santé, qui a créé des centres de mécanothérapie et de physiothérapie avec grands appareils, si l’ingéniosité des médecins n’avait inventé des appareils de fortune. Dans ce but, sous l’impulsion bienveillante et encourageante de M.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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EAN13 9782346096398
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
P. Cololian
La Mécanothérapie de guerre avec les appareils de fortune
PRÉFACE
Jamais la physiothérapie n’a rendu autant de services à l’humanité que pendant les deux années de guerre qui viennent de s’écouler. Il en a été particulièrement ainsi de l’une de ses branches, les plus jeunes, la mécanothérapie  : remarquables ont été les résultats qu’elle a fournis tant par le nombre des sujets qui ont pu en bénéficier que par la valeur des effets réalisés.
Malgré que les appareils mécaniques jouissent de l’avantage de pouvoir mener de front simultanément de multiples traitements, ils virent se tourner vers eux, en France, au début des hostilités, un si grand nombre de malades, qu’ils durent renoncer à satisfaire à une si large demande.
Fallait-il donc alors, ainsi que certains le proposèrent, la mécanothérapie débordée, renoncer à ses bienfaits en faveur des nouveaux blessés et se borner à traiter ceux-ci par le système primitif, c’est-à-dire manuellement ?
Tel ne fut pas l’avis de divers membres du Corps de Santé militaire. Les machines manquaient  : en attendant qu’on en fabriquât de nouvelles, on se procurerait un appareillage de fortune. Il en résulterait un double gain et de temps et d’argent et l’on en tirerait cependant, sans doute, des avantages thérapeutiques.
Entre les divers esprits qui s’orientèrent dans cette direction. il faut compter le D r Cololian.
Avec l’aide de quelques ouvriers, en employant des matériaux très simples, planches, poulies, cordes, courroies, ressorts de sommier, etc., il construisit méthodiquement une série d’appareils capables de répondre aux diverses exigences de la thérapie mécanique.
Ses créations, avec les résultats qu’il en a obtenus, ont été tout d’abord l’objet d’une publication dans les Archives de Médecine et de Pharmacie militaires. Aujourd’hui, il revient sur le même sujet dans une importante monographie éclairée de nombreuses figures.
Le travail du D r Cololian est successivement consacré à la description des instruments par lui imaginés, aux indications et contre-indications de leur emploi, aux moyens adjuvants des appareils mécaniques, massage, électricité, gymnastique, etc., à la conduite générale du traitement physiothérapique et plus proprement du traitement mécanothérapique, enfin aux résultats obtenus.
Nul doute que le lecteur, après avoir pris connaissance de ces divers chapitres, ne rende hommage à l’ingéniosité de l’auteur, à son esprit pratique, nul doute qu’il ne reconnaisse les services rendus par la mécano thérapie de fortune.
 
A. GILBERT.
PREMIÈRE PARTIE
La technique des appareils de fortune de mécanothérapie
CHAPITRE PREMIER
Les bases et les lois de la mécanothérapie de fortune
Le nombre des blessés de guerre atteints de lésions articulaires, osseuses ou neuro-myopathiques augmente de jour en jour. Or, les moyens de les guérir seraient demeurés très restreints, malgré les efforts considérables de la Direction du Service de Santé, qui a créé des centres de mécanothérapie et de physiothérapie avec grands appareils, si l’ingéniosité des médecins n’avait inventé des appareils de fortune.
Dans ce but, sous l’impulsion bienveillante et encourageante de M. le Médecin-Inspecteur Sieur, Directeur du Service de Santé du Gouvernement Militaire de Paris et de M. le Médecin Principal de 1 re classe Millet, Directeur du Service de Santé de la zone sud, nous avons confectionné plusieurs séries d’appareils et créé le Centre de Physiothérapie de Versailles. 1
La réadaptation fonctionnelle des membres mutilés est le but que nous devons poursuivre avec les appareils de fortune.
Dans la machine humaine, on a de tout temps constaté cette fonction remarquable de la réadaptation qui modifie les organes et les membres, dans leur structure même, d’après les besoins. De plus, on a remarqué que les actions mécaniques modifient très favorablement cette réadaptation. L’aphorisme de Jules Guérin, « c’est la fonction qui fait l’organe », est juste.
Le traitement des mutilés de guerre par des instruments mécaniques n’est donc pas un moyen de fortune ou empirique, mais la conséquence scientifique d’études médicales précises. L’action des influences mécaniques externes sur la structure des membres, voire même des organes est définitivement acquise par la science et irréfutablement établie. Il est de notion courante qu’un membre qui ne travaille pas, un bras qui ne fonctionne pas s’atrophie, tandis qu’il s’hypertrophie quand il y a hyperfonctionnement : les bras des masseurs sont musclés très avantageusement en comparaison des muscles de leurs membres inférieurs ; chez les danseuses, le phénomène contraire est toujours remarqué. C’est ainsi que le membre qui reste, pour de petites plaies superficielles, dans l’immobilité, s’atrophie rapidement, tandis que le membre correspondant s’hypertrophie comparativement. J’ai vu un blessé qui, pour une plaie en séton de l’avant-bras droit, gardait son bras dans une immobilité absolue depuis plusieurs mois ; il avait. bien entendu, une atrophie considérable ; il était considéré comme atteint de névrite grave ; or, l’examen électrique démentit ce diagnostic : la seule cause était l’immobilité. Les mouvements activo-passifs et actifs rétablirent l’équilibre entre les muscles des deux bras.
Des modifications anatomiques se forment donc rapidement aussitôt que la fonction physiologique pour laquelle le membre ou l’organe a été créé cesse pour une cause ou pour une autre ; nous savons que, si, pendant plusieurs générations, la fonction diminue jusqu’à disparaître complètement, l’organe finit lui aussi par disparaître. Le phénomène contraire, l’hypertrophie des organes et des membres s’opère parallèlement aussitôt qu’ils sont soumis à un hyperfonctionnement.
Aussi, si nous prenons les membres et si nous étudions, partie par partie les modifications qu’ils peuvent subir. grâce à la mécanothérapie, nous constatons que la théorie, la clinique, l’expérience et la pratique sont d’accord.
 
La partie osseuse de la structure paraît, de prime abord, non modifiable ; la mécanothérapie pourtant lui fait subir des développements et des différenciations des plus remarquables. « L’os, dit Marey, est comme une cire molle qui cède à toutes les forces extérieures, et l’on peut dire du squelette que sa forme est celle que lui permettent d’avoir les parties molles dont il est environné. » L’os doit sa forme aux muscles qui s’y attachent ; la traction continue d’un muscle sur un os lui imprime sa direction. Si on peut expérimentalement ou dans un but thérapeutique augmenter ou diminuer la traction musculaire, on peut modifier la forme et la structure de l’os ; dans beaucoup de cas d’incurvation des os, on peut, par une mécanothérapie patiente, redresser le membre incurvé : il faut alors recourir à la traction douce et prolongée, à l’extension continue mais dosée.
Les articulations et les cartilages sont très souvent le siège des lésions les plus difficiles à guérir. Les ankyloses osseuses définitivement installées entre les surfaces articulaires ou les calcifications de cartilages qui sont des causes d’incurabilité, surviennent vite si, dès le début, par un traitement mécanothérapique, on n’a pas réussi à enrayer le processus inflammatoire et la tendance à la chronicité.
La mécanothérapie agit admirablement bien dans la régénérescence des muscles. L’influence des mouvements actifs sur le développement des tendons et des muscles est surabondamment prouvée ; par l’action mécanique, des suppléances se créent dans les muscles voisins du muscle dégénéré ou définitivement atrophié par perte trop abondante de substance, musculaire.
La réparation et la régénération des membres par la mécanothérapie ne sont plus à prouver.
L’excitation mécan

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