La Mission du Kiang-nan - Les trois dernières années (1899-1901)
151 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

La Mission du Kiang-nan - Les trois dernières années (1899-1901) , livre ebook

-

151 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

Le premier fascicule de cette publication se terminait avec l’exercice apostolique 1897-1898, soit fin de juin 1898. Cette date est mémorable dans les récents événements de Chine : en juin 1898, l’Empereur Koang-siu lançait ses fameux édits de réforme, suivis à bref délai des édits réactionnaires de l’Impératrice-douairière. KOANG-SIU. — Deuxième fils du prince Choen, né le 15 août 1871, l’Empereur actuel a succédé, le 25 février 1875, à l’Empereur T’ong-tche, mort sans enfants.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

Informations

Publié par
Nombre de lectures 1
EAN13 9782346094516
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0030€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
Henri Havret
La Mission du Kiang-nan
Les trois dernières années (1899-1901)
A NOS BIENFAITEURS

*
* *
« Désormais nous comptons envoyer régulièrement à nos bienfaiteurs le bilan de notre grande Mission chinoise, tantôt court peut-être et tantôt plus long ; triste une année peut-être et ensuite joyeux ;en un mot, fidèle écho des impressions du missionnaire et des faits historiques, tel sera ce bulletin. »
Ainsi écrivait le P.H. Havret dans la préface du premier fascicule, datée de Paris (19 mars 1899). —  On l’avait envoyé en France pour essayer de sauver une vie si précieuse à la Mission qu’il avait administrée partiellement, et à la sinologie qu’il avait tant aimée et cultivée avec tant de succès.
Les Supérieurs de la Mission comptaient sur lui pour tenir sa promesse et continuer ce bulletin. Quand il nous revint en octobre 1900, lui-même se faisait peu d’illusion : il espérait trois ou quatre ans de vie tout au plus, et encore ne les désirait-il un peu qu’à condition de pouvoir les consacrer aux études commencées et si malheureusement interrompues.
Il nous a quittés le 29 septembre 1901, et ce départ sera l’excuse du retard subi par notre publication que nous voulons faire plus fréquente, à moins de circonstances imprévues et exceptionnelles.
Le présent fascicule est tout entier exécuté à l’orphelinat de T’ou-sè-wè.

Zi-ka-wei, 19 mars 1902.
 
 
 
P.S. — Le 24 mai 1902. M gr Paris a ordonné prêtres deux scolastiques, les PP. Lieou et Covillard. Mais pendant l’impression de ce fascicule, deux décès sont encore venus réduire notre nombre. Le P. de Bussy nous a quittés peu après Pâques, (6 avril), sans maladie, et après une courte agonie. Le P.H. Antoine a été emporté rapidement par le typhus dont il avait pris le germe au chevet de ses chers malades. Belle mort, bien digne d’envie et acceptée bravement et joyeusement.
Un séminariste rhétoricien a aussi succombé au choléra chinois en moins de onze heures, mais avec tous les secours de la Religion.

*
* *
Les photogravures que nous comptions présenter à nos amis ne seront prêtes que pour la publication du prochain fascicule.
CHAPITRE PREMIER
TABLEAU GÉNÉRAL DES ÉVÉNEMENTS
ARTICLE PREMIER
LA GUERRE DES BOXEURS

*
* *
Le premier fascicule de cette publication se terminait avec l’exercice apostolique 1897-1898, soit fin de juin 1898. Cette date est mémorable dans les récents événements de Chine : en juin 1898, l’Empereur Koang-siu lançait ses fameux édits de réforme, suivis à bref délai des édits réactionnaires de l’Impératrice-douairière.
 
KOANG-SIU. — Deuxième fils du prince Choen, né le 15 août 1871, l’Empereur actuel a succédé, le 25 février 1875, à l’Empereur T’ong-tche, mort sans enfants 1 . Peu après son mariage, en 1889, il fut censé prendre les rênes du Gouvernement ; mais en réalité, l’influence et la direction des affaires restèrent aux mains de l’Impératrice-douairière 2 qui gouverne ainsi la Chine depuis plus de quarante ans.
La guerre contre le Japon en 1894 révéla la faiblesse lamentable de l’immense Empire chinois, incapable de résister aux coups de son minuscule adversaire, initié depuis moins de 20 ans aux méthodes européennes. On vit alors ce que valaient ces flottes, achetées à grands frais en Europe, mal commandées, mal entretenues, sans unité de direction. Pendant que l’escadre du Nord était anéantie par les Japonais, moins forts, mais plus exercés, les flottes dépendant des vice-rois de Nan-king ou de Canton, au lieu de concourir à la défense commune, restaient dans leurs eaux où les Puissances n’auraient cependant jamais permis aux Japonais de s’aventurer. De même, lors de la guerre du Tonkin, Courbet pouvait à Foutcheou détruire l’escadre du Sud sans craindre que celle du Nord vînt à la rescousse. Le Gouvernement de Pé-king n’a pas l’autorité suffisante pour imposer un plan commun de guerre et en exiger l’exécution.
Le prestige de la Chine sombra dans cette tourmente. D’aucuns, ne voyant que le nombre des fusils et des canons importés d’Allemagne ou d’Angleterre, la belle apparence des vaisseaux amenés des meilleurs arsenaux européens, et la formation germanique imposée à quelques corps d’armée d’élite, avaient prophétisé la défaite du Japon, la victoire sans conteste de la Chine : mais après coup, tous trouvèrent fort naturelle l’issue de la guerre qu’ils crurent de bonne foi avoir prévue. Toutefois les Puissances, craignant que le jeune Japon, grisé du vin capiteux de sa victoire, ne devînt un danger pour la paix universelle, s’unirent pour lui persuader de ne pas cueillir tous les fruits que le succès lui devait naturellement procurer et qu’il croyait déjà tenir en sa possession.
Le Liao-tong 3 put être racheté (8 novembre 1895) par la Chine au prix d’une indemnité de 300 millions de yen 4 , mais les Chinois devaient payer cher cette victoire diplomatique sur leur triomphant adversaire.
 
LES PUISSANCES EN CHINE. — Un traité secret (1895-96) liait la Chine à la Russie et abandonnait à cette dernière une influence prépondérante dans tout le Nord de l’Empire. Port-Arthur devenait un port russe. Le Transsibérien pouvait traverser la Mandchourie et en faisait une annexe de la Sibérie, reliée au Fleuve Bleu et à ses riches provinces par la ligne ferrée de Pé-king-Han-k‘eou.
En 1897, l’Allemagne n’avait pas encore reçu le prix de son intervention en faveur de la Chine. Les événements lui fournirent l’occasion de se payer elle-même. « Si le massacre des Pères Nies et Henle eût été préparé d’avance par une diplomatie trop habile, il n’eût pas éclaté plus à propos pour favoriser au dehors comme au dedans les visées de Guillaume II. Le crime avait été commis le 1 er novembre ; le 14, l’amiral de Diederich débarquait des troupes à Kiao-tcheou, et le traité de Pékin du 6 mars 1898 cédait à bail à l’Allemagne pour une durée de 99 ans tout le pourtour du golfe de Kiao-tcheou » 5 .
En avril 1898, l’Angleterre profite de l’occasion pour agrandir son territoire autour de Hong-kong.
Le Japon fait une tentative sur le Fou-kien, sous une forme adoucie déjà employée par les autres Puissances. Il demande que cette province ne soit jamais cédée à un autre Pouvoir. L’Angleterre a demandé la même garantie pour le bassin du Yang-tse, la France pour les provinces avoisinant le Tonkin (Yun-nan, Koang-tong et Koang-si).
Mais les sphères d’influence ne suffisent pas à apaiser la fièvre de conquêtes diplomatiques qui travaille les nations du monde civilisé.
L’Angleterre ne pouvait voir la Russie à Port-Arthur sans se sentir placée par là même en un état d’infériorité relativement à sa puissante rivale. Le 24 juin 1898, le drapeau anglais flotte à Wei-hai-wei, à la pointe du Chan-tong.
La France, de son côté, s’établit à Koang-tcheou-wan pour affirmer son droit sur Hai-nan et la côte opposée, et rendre impossible à toute autre nation une ingérence quelconque dans le golfe du Tonkin.
 
CAUSES DES TROUBLES. — Le patriotisme chinois ne pouvait voir sans de graves inquiétudes l’établissement des Étrangers au cœur de l’Empire. La prise de Kiao-tcheou par l’Allemagne, sans préambules, sans discussion, sans un mot d’avertissement, blessa au vif l’orgueil national. L’Impératrice-régente se jura à elle-même de venger cet affront et de ne pas le laisser renouveler.
Aussi, quand l’Italie, poussée en dessous par lR

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents